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Serge Maître, secrétaire général de l'Association française des usagers de banque (AFU, lance un cri d'alarme : selon lui, environ 30 000 foyers ayant contracté un prêt relais risquent de se trouver en difficulté à cause de la crise.

Qu'est-ce qu'un prêt relais ?

Le prêt relais permet d'acheter un bien immobilier tout en n'ayant pas encore vendu sa maison ou son appartement d'origine. Il est gagé sur la valeur du bien que l'on veut vendre. Les taux d'intérêt sont ceux du marché, c'est-à-dire aux alentours de 5 %, et le remboursement est exigible au bout de deux ans. Sinon, on s'expose à une procédure contentieuse qui peut aller jusqu'à la saisie immobilière.

Combien de personnes sont dans cette situation ?

En l'absence de statistiques officielles, nous avons calculé qu'au minimum 30 000 ménages, qui ont contracté un prêt relais il y a un an et demi ou deux ans, sont concernés, ce qui représente une fourchette basse. Il s'agit essentiellement de familles issues de la classe moyenne dont le revenu pour un couple tourne autour de 3 500 euros par mois. Aujourd'hui, ces familles sont bien conscientes de se retrouver dans un guêpier. Elles sont effrayées à l'idée de ne pas arriver à rembourser leur prêt relais à temps. Car la saisie du bien d'origine sur lequel repose le crédit relais n'est pas tout. En général, lorsqu'un bien immobilier est saisi, il perd la moitié de sa valeur, voire plus, ce qui compromet l'achat du deuxième bien.

Pourquoi les maisons se vendent-elles moins bien aujourd'hui ?

Un premier problème vient sans doute de la surévaluation de certains biens à l'origine. Il y a deux ans, on était au sommet de la bulle immobilière : à ce moment-là, ces biens ont été évalués dans une fourchette haute par des professionnels qui, souvent, pensaient que le marché allait continuer à bien se porter. Deuxième point, les vendeurs rechignent à baisser leur prix parce qu'ils sont souvent déjà très endettés : beaucoup de banques ont prêté 80 % de la valeur du bien alors qu'elles n'auraient dû prêter que 50 ou 60 % de cette valeur. Dernier point : les vendeurs sont confrontés à un marché complètement dépressif. Très souvent, les gens nous disent qu'ils n'ont pas, ou pas suffisamment, de visiteurs pour que s'en dégage un acheteur. Et quand il y a un acheteur, la plupart du temps, ce dernier se heurte à un refus de crédit de la part de sa banque. Cela s'appelle du "credit crunch" ou resserrement du crédit. Cette crise peut faire penser à celle des subprimes aux Etats-Unis. Même si l'on n'est pas dans des taux variables, les conséquences pourraient être les mêmes : une vague importante de saisies immobilières.


Quelles sont les solutions ?

Anticiper ! Dans un premier temps, il faut baisser les prix du bien que l'on veut vendre, quitte à perdre un peu d'argent, et se rapprocher de sa banque. Si ça ne marche pas, il faut demander une extension du prêt relais. Mais très souvent, le prêteur refuse. La troisième solution, c'est de solliciter la protection de la loi en demandant un délai de dix-huit mois. C'est une action judiciaire simple qui ne coûte qu'une soixantaine d'euros. Le taux de réussite dans ce genre d'actions est généralement très bon mais l'AFUB entrevoit que si la crise se poursuit, voire s'aggrave, ces délais supplémentaires ne seront pas suffisants. Dans ce cas, nous adresserons une demande de moratoire : on exigera des pouvoirs publics qu'ils viennent au secours de ces populations.

Propos recueillis par Raphaëlle Besse Desmoulières

Intéressant cet article

attend....j'en met un autre plus rigolo

j'attends !

[www.yabiladi.com]

ça fait froid dans le dos!

Les Européens sont incapables de s'entendre pour sauver leur système bancaire en péril. Alors que nombre de banques européennes se retrouvent au bord du gouffre, prises au piège de leurs investissements hasardeux dans les crédits immobiliers américains, Allemands et Français s'affrontent avec une incroyable dureté sur un plan de sauvetage.



c'est cette phrase qui fait flipper