Le "Forum de l'Avenir", organisé le 11 décembre à Rabat pour traiter des réformes dans le monde arabe, sera l'occasion pour les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du nord de s'exprimer face à un projet américain de "démocratisation" qui est loin de faire l'unanimité.Premier rendez-vous lancé dans le cadre d'un projet américain initialement baptisé "Grand Moyen-Orient", ce forum doit réunir dans la capitale marocaine les ministres des Affaires étrangères et des Finances de plus de 20 pays arabes aux côtés de ceux du G8 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon, Canada et Russie) et de délégués d'organisations internationales.Des voix se sont élevées dans plusieurs pays arabes pour critiquer cette initiative - présentée par le président George W. Bush lors d'une réunion du G8 en juin dernier à Sea Island (Georgie) -, estimant les Etats-Unis mal placés pour donner "des leçons" au monde arabe tandis que se poursuivent le conflit palestinien et la guerre en Irak.Si la plupart des pays invités semblaient décidés à être représentés à Rabat, la composition de l'ensemble des délégations n'était pas connue en début de semaine. Parmi les pays du G8, seuls les Etats-Unis, qui co-président la réunion aux côtés du Maroc, ont annoncé la présence du chef de la diplomatie - en l'occurrence Colin Powell, qui y conduira l'une de ses ultimes missions officielles.Selon des commentaires recueillis à Rabat, aux réticences arabes s'ajoutent celles de certains pays européens qui ne voient pas d'un très bon oeil l'idée d'institutionnaliser, sous la houlette américaine, un nouveau forum de dialogue entre pays occidentaux et le monde arabe. Les conclusions du forum seront notamment scrutées du point de vue de l'engagement des participants à valider et à reconduire la formule, a-t-on fait observer.En se plaçant sur le devant de la scène comme pays hôte, le Maroc a lui-même pris le risque de faire apparaître le clivage entre son attitude officielle, traditionnellement et ostensiblement pro-américaine, et celle d'une opinion publique très remontée contre la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient.Une grande manifestation de rue, qui a réuni environ 50.000 personnes le 28 novembre dernier dans la capitale marocaine, a rappelé la solidarité des participants avec la cause palestinenne et le "peuple irakien", mais aussi leur opposition à la tenue du Forum de l'Avenir au Maroc.Selon une fiche publiée sur le site du département d'Etat américain en vue de la tenue de la rencontre à Rabat, "les membres du Forum sont unis derrière un programme commun de promotion des valeurs universelles que sont la dignité humaine, la démocratie, le progrès économique et la justice sociale".Ce même texte indique que le forum abordera "plusieurs domaine précis de réformes", notamment les finances internationales avec "l'amélioration du climat des affaires", l'entreprise et la micro-finance. Des groupes de travail régionaux seront créés sur l'alphabétisation et sur les investissements tandis que sera ouvert un "Dialogue pour l'assistance à la démocratie" réunissant "gouvernements et associations de la société civile".Le thème des réformes démocratiques avait été à l'origine de sérieuses divergences de vues entre les pays membres de la Ligue arabe, avant le Sommet arabe qui s'est tenu à Tunis en mai dernier. La fronde contre des réformes "imposées de l'extérieur" avait notamment été menée par l'Egypte et l'Arabie saoudite.Les promoteurs du Forum de l'Avenir ont par la suite révisé les termes d'un projet jugé trop "unilatéral", et ne manquent plus désormais une occasion de souligner que les réformes qu'ils appellent de leur voeux ne pourront venir que "de l'intérieur" des pays concernés, et à un rythme adapté à chacun.
--------------------------------------------------------------------------- Avis perso: Je n'aime pas ça, je ne comprends pas pourquoi nos autorités prennent autant de risque vis à vis du peuple. On pourra dire que c'est du "pragmatisme politique", mais au delà de quelques points que le Maroc pourra marqué (pour être un bon élève aux yeux des américains), cela donne une image très négative du Maroc non seulement aux peuples des pays arabes mais aussi en Europe et dans de nombreux pays dans le monde (et surtout les marocains eux-mêmes) et le fait passer (et là je vais être sévère) pour un "état collabo". En matière d'avancée démocratique, (comme d'autres forums et rencontres auparavant dans d’autres domaines) je n’y crois pas du tout. Surtout, que les peuples arabes, sont hostiles et farouchement opposés à l’interventionnisme américain même si c’est pour "la démocratie". Ca risque de mettre en cause les timides avancées en la matière, à moins que ça soit justement le but de la manœuvre, mais là c’est du "machiavélisme politique". C'est pour ça que je n'aime pas ça..
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