GEORGES MORÉAS a franchi le pas. Parce qu'il souhaitait « retarder les effets du vieillissement », cet auteur de polars de 65 ans a choisi depuis trois ans d'avoir recours à une pilule « antiâge » : la DHEA. Effet de son traitement ou pas , une chose est sûre, il ne fait pas son âge. Sportif, Georges se voyait mal renoncer aux longues balades à vélo le long des canaux de Conflans-Sainte-Honorine qu'il faisait auparavant sans effort. « Je ne cherchais pas à être superperformant, mais je n'acceptais pas ma baisse d'énergie et ma fatigue plus fréquente », confie-il. « Je veux tout faire pour me maintenir en pleine forme. Je n'ai rien contre cette forme de dopage, s'exclame-t-il en riant, et ma quête de jouvence n'était pas motivée par un désir de renforcer ma libido... » A ses yeux, les conseils de santé publique pour « bien vieillir » - manger plusieurs fruits et légumes par jour, ne pas trop boire, arrêter de fumer - ne sont pas suffisants. Alors, au cours d'un voyage aux Etats-Unis en 2001, le romancier ose acheter en catimini sa première boîte de DHEA dans un drugstore. « Beaucoup d'amis américains en prennent. Ce n'est pas aussi sulfureux qu'en France », jure-t-il. Il se la procure maintenant soit sur Internet - « mais que des grandes marques ! » -, soit auprès de certaines pharmacies parisiennes, et en prend quotidiennement 50 mg. Résultat ? « J'ai l'impression d'être plus en forme depuis que j'en absorbe », assure-t-il. Ce système artisanal ne lui a pourtant pas suffi et, depuis un an, Georges a décidé de « changer de braquet » au profit d'une approche « plus professionnelle ». Sur les conseils d'un ami, il a pris rendez-vous avec le docteur Christophe de Jaeger, directeur de l'Institut européen du vieillissement, à Paris, qui est devenu son « coach santé ». L'âge des organes « J'ai été séduit par son discours. Il m'a expliqué pourquoi à partir de 25 ans on commençait à vieillir. J'ai appris que l'on pouvait connaître notre vrai âge biologique en faisant des dosages hormonaux, et ainsi agir contre les effets du vieillissement. » Georges Moréas a donc subi toute une batterie d'examens : prise de sang, examen du coeur, calcul de la densité osseuse, image cérébrale. En fin de séance, le médecin lui a remis une feuille où était noté l'âge de ses différents organes. « Au niveau global, j'avais bien soixante-cinq ans. Mais mon souffle et mon coeur étaient au-dessous du score moyen qu'un homme de mon âge aurait dû obtenir. Il m'a donc proposé un programme antiâge en conséquence. » Différents compléments alimentaires et vitamines lui ont été prescrits, ainsi que des séances quotidiennes de vélo d'appartement pendant vingt minutes, en fonction de sa fréquence cardiaque. Le docteur de Jaeger l'a incité également à continuer à prendre sa DHEA. Une seule chose le fait tiquer : en dépit de revenus confortables, il juge cette médecine antiâge « exorbitante » : 2 000 euros pour le bilan clinique et sanguin.
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