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Faut crier à l'AIDS
25 juin 2005 12:11
Pensez-vous qu'après la lecture qu'un tel article, il faudrait pas faire de cette question une priorité dans la politique sanitaire au Maroc... ? Que pensez-vous de mettre un dépistage en place, un meilleur suivi des malades (Allah y styre) et un contrôle médical pour les hommes avant le mariage comme c'est le cas pour les femmes pour la virginité ?*

* Je prends en compte que le risque peut apparaître après le mariage, mais s'il peut être évité avant ou réduit pourquoi pas ?




Femmes et SIDA : La vulnérabilité des femmes marocaines

Il y a environ dix ans, une personne atteinte d’infection à VIH sur sept était une femme, aujourd’hui c’est le cas d’une sur trois et c’est parmi les femmes que l’épidémie progresse le plus vite. Quatre vingt dix pour cent des femmes vivant avec le VIH vivent dans un pays en voie de développement, la majorité sont africaines et ont entre 15 et 35 ans.

Au Maghreb, les chiffres, du moins ceux portant sur les cas de SIDA déclarés, ne sont pas aussi alarmants. Mais, de nombreux indices laissent craindre un tournant de l’épidémie dans cette région et les femmes risquent d’en payer le plus lourd tribu.

Si dans les premières années de l’épidémie les femmes maghrébines semblaient peu touchées, ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est ainsi qu’en Algérie, 28 % des cas de SIDA sont des femmes et qu’au Maroc, le pourcentage de femmes parmi les cas de SIDA est passé de 8% en 1988 à 38 % en 2004. Cette progression rapide du nombre des femmes touchées témoigne de leur vulnérabilité à cette infection.

Comme dans les pays d’Afrique subsaharienne où une femme sur deux est contaminée par son mari, et en Amérique Latine où les femmes les plus exposées sont les femmes mariées dont le mari a plusieurs partenaires sexuels, le principal facteur de risque d’infection à VIH chez les femmes maghrébines est représenté par le mariage avec un homme séropositif au VIH.

C’est ainsi que parmi les femmes suivies au Maroc pour infection à VIH, 65 % ont été contaminées par leur mari et sont arrivées probablement vierges au mariage, 64% sont sans profession (contre 43% d’hommes), elles sont en moyenne plus jeunes de 10 ans par rapport aux hommes et 57 % sont analphabètes. En Tunisie, 62 % sont mariés et 85 % sont sans profession.

Le cas de Myriem, qui découvre sa séropositivité à l’âge de 25 ans, illustre ces données. Veuve après 17 jours d’un mariage arrangé par sa famille, Myriem a été contaminée par son mari, un homme de 48 ans, veuf et père de trois enfants. Née dans une famille traditionnelle, Myriem n’a jamais été à l’école. Veuve sans enfant, Myriem n’hérita que du huitième des quelques biens laissés par son mari, elle retourna alors vivre chez son père et n‘aura même pas de quoi se traiter. Elle sera même accusée par sa belle-famille d’avoir porté malheur à leur fils et de lui avoir transmis le virus.

Elles sont nombreuses au Maghreb les femmes qui comme Myriem sont analphabètes et sans profession. Ces femmes présentent une grande vulnérabilité au VIH qui touche, partout dans le monde, en priorité celles et ceux qui souffrent d’un déficit statutaire.

Les facteurs de vulnérabilité des femmes maghrébines sont comme pour toutes les femmes à la fois physiologiques, socioculturels et économiques avec quelques spécificités pour cette région.

D’un point de vue physiologique, la transmission de l’homme à la femme est deux fois plus effective que de la femme à l’homme. La présence d’infections sexuellement transmissibles est un facteur de risque supplémentaire, d’autant qu’elles sont plus difficiles à diagnostiquer chez la femme.

Ce facteur est aggravé chez les femmes maghrébines par l’absence d’une politique de santé adaptée à leurs réalités. Le planning familial, la santé de l’enfant sont souvent les seuls programmes qui s’adressent à elles. Ainsi, faute de structures spécifiques et par crainte du regard de l’autre, la femme consulte rarement pour IST, dont la prévalence est très élevée au Maroc avec 600 000 nouveaux cas par an.

L’éducation qui leur apprend la subordination et la soumission, et leur dépendance économique ne laisse aux femmes maghrébines aucun pouvoir de négociation, que ce soit dans le cadre du mariage ou en dehors du mariage. De nombreuses femmes, conscientes de l’infidélité de leur époux et du risque qu’elle comporte pour elles, l’expriment aux volontaires de notre association mais elles ne peuvent l’exprimer à leur mari, parce qu’on ne parle pas de ces choses là et surtout par peur d’être répudiée. Même dans les couples où la femme, séronégative, est informée de la séropositivité de son mari, elle ne peut lui imposer le préservatif, pour les mêmes raisons.

La stigmatisation des femmes s’est manifestée au Maroc dès 1986, date où un seul cas de SIDA avait été diagnostiqué au Maroc, chez un homme.

Un quotidien à grand tirage avait publié alors, en gros titre et en première page, que des prostituées, atteintes de SIDA, auraient été brûlées à la foire de Casablanca. La responsabilité du SIDA, cette malédiction de Dieu, ne pouvait venir que des femmes et plus particulièrement de celles qui avaient quitté le droit chemin.

Malgré l’absence de statistiques officielles, la prostitution occupe une place importante dans toutes les villes et dans de nombreux villages. Il y a certes la prostitution de luxe mais il y a surtout des milliers de femmes, dont beaucoup de mères de familles, à qui l’analphabétisme, le chômage, le divorce, une grossesse hors mariage, n’ont laissé d’autres moyens de survie que la prostitution.

Une enquête, menée par l’ALCS auprès de professionnelles du sexe de milieu populaire, à Casablanca, a révélé que 47% sont des mères de famille divorcées, veuves ou plus rarement mères célibataires, 78% ont rarement ou jamais des rapports protégés par le préservatif. Lorsque le préservatif est utilisé, c’est à la demande du client. Les raisons de la non utilisation du préservatif est pour 41% d’entre elles le sentiment de ne pas être exposées au SIDA et pour les autres la crainte de s’exposer à des réactions violentes. Ces données laissent craindre une flambée de l’épidémie parmi ces femmes.

En conclusion, le profil de l’épidémie au Maroc se rapproche de plus en plus du profil africain avec un pourcentage de femmes de plus en plus élevé parmi les personnes vivant avec le VIH.

La lutte contre la vulnérabilité des femmes à l’infection à VIH nécessite non seulement des projets de prévention de l’infection à VIH adaptés à cette cible mais également l’amélioration du statut social et économique des femmes.

Par Pr. Hakima Himmich pour le magazine SidaSol n° 13 - Janvier 2005
f
25 juin 2005 15:20
Je trouve cela révoltant que des femmes arrivent au mariage vierge et attrape le virus à cause d'un mari (souvent au courant de sa maladie), juste pour sauver son honneur et le comble ensuite accuser la pauvre jeune femme !!!
w
25 juin 2005 19:05
Pensez-vous qu'après la lecture qu'un tel article, il faudrait pas faire de cette question une priorité dans la politique sanitaire au Maroc... ?

--------------> ohhhhhhh que si !


Que pensez-vous de mettre un dépistage en place, un meilleur suivi des malades (Allah y styre) et un contrôle médical pour les hommes avant le mariage comme c'est le cas pour les femmes pour la virginité ?*

-------------> jpensé qu'avant le mariage chacun des deux époux subit d examen médical pour justemen controlé la présence de MST ou du SIDA ??? c seulement en france alor ???


* Je prends en compte que le risque peut apparaître après le mariage, mais s'il peut être évité avant ou réduit pourquoi pas ?

-------------> Jsui toutà fait daccor, et jpense que les 2 époux devrait être sincére sur ce point là, car il sagit de la santé de chacun é jpense pa kil fo cacher ce genre dinformation avant le mariage.
s
25 juin 2005 19:30
Il faut utiliser tout les moyens possibles pour informer l'opinion publique , tele , journeaux , affichage partout , et surtout information dans les ecoles ,

Il faudra des depistages gratuit et obligatoire avant le mariage , et pour les femmes enceintes ,

C'est un probleme réel , rien ne sert à fermer les yeux , ou se croire invulnerable ,
siryne
 
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