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27 février 2014 16:36
Turquie : Erdogan cerné par les écoutes et conspué dans la rue
LIBERATION avec AFP 26 février 2014 à 16:28

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Manifestation aux abords du Parlement à Ankara ce mercredi. Manifestation aux abords du Parlement à Ankara ce mercredi. (Photo Adem Altan. AFP)
Des milliers de Turcs manifestent ce mercredi après la diffusion d'un enregistrement, non authentifié, dans lequel le Premier ministre demanderait à son fils de cacher 30 millions d'euros.

Le scandale de trop ? Armés de faux billets censés symboliser la corruption du régime, des milliers de personnes ont défilé ce mercredi dans les rues d’Istanbul et Ankara pour exiger la démission du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, mis en cause par une conversation téléphonique compromettante. Dans un enregistrement diffusé lundi soir sur internet, dont l’authenticité n’a pas été confirmée de source indépendante, un homme présenté comme étant Recep Tayyip Erdogan demande à un interlocuteur qui serait son fils, Bilal, de se débarrasser de 30 millions d’euros de pots-de-vin. Ce coup de fil aurait eu lieu quelques heures après l’arrestation, le 17 décembre, de dizaines de proches du régime soupçonnés de corruption.

«Fils, ce que je veux te dire, c’est de faire sortir tout ce que tu as chez toi, d’accord ?», dit la voix présumée d’Erdogan. «Qu’est-ce que je peux avoir chez moi ? Il n’y a que l’argent qui t’appartient», lui répond son interlocuteur. (Lire ici le script intégral de l’enregistrement, en anglais.) Suivent trois autres appels dans lesquels Bilal Erdogan, si c’est bien lui, évoque ses difficultés à «dissoudre» cette somme.

L’enregistrement a enflammé les réseaux sociaux. Erdogan dénonce un«montage indécent» une «attaque haineuse» orchestrés par la confrérie du prédicateur musulman Fethullah Gülen, longtemps son allié. Le chef du gouvernement a aussi accusé un «lobby de robot» d’inonder les réseaux de critiques à son encontre. Ce qui n’a fait que réagir de plus belle sur Twitter :

Depuis des semaines, le Premier ministre reproche à l’organisation de Fethullah Gülen, très influente dans la police et la justice, d’avoir mis en place un «Etat parallèle» et de manipuler les enquêtes anticorruption qui menacent son gouvernement pour le déstabiliser avant les municipales et la présidentielle prévue en août.

«Nous avons vérifié auprès de trois ou quatre sources différentes. Ces bandes sont aussi réelles que le mont Ararat», a lancé le chef du principal parti d’opposition, Kemal Kiliçdaroglu (Parti républicain du peuple, CHP), qui a appelé aux manifestations. «Prenez un hélicoptère, fuyez à l’étranger ou démissionnez», a-t-il lancé à Erdogan.

Selon l’agence de presse Dogan, le parquet d’Ankara a immédiatement confié à la police une enquête sur l’origine de ces bandes.
Des purges dans la police et la justice

Coïncidence ou pas, la publication de ces enregistrements est intervenue quelques heures après les révélations de deux journaux proches du régime accusant des magistrats proches de Fethullah Gülen d’avoir illégalement mis sur écoute des milliers de personnes, dont Erdogan et le chef de ses services secrets (MIT), Hakan Fidal.

Mis à mal par les accusations de corruption, le gouvernement a tenté de reprendre la main en engageant des purges sans précédent dans la police et la justice pour en exclure les proches de la confrérie. Il a aussi fait voter des lois controversées qui durcissent le contrôle de l’Internet et renforcent l’emprise du pouvoir sur la justice.

Dans ce climat de forte tension, le président Abdullah Gül a finalement donné mercredi son feu vert à la réforme très critiquée du haut conseil des juges et procureurs (HSYK), malgré les appels au veto qui lui avaient été adressés. Ce nouveau texte, qui a suscité de violents débats ponctués de coups de poing entre députés rivaux au Parlement, autorise le ministre de la Justice à fixer l’ordre du jour du HSKY et à ordonner des enquêtes sur ses membres et lui donne la dernière main sur les nominations des hauts magistrats.

Déposée en janvier, la réforme a déchaîné les critiques de l’opposition et suscité les mises en gardes répétées de l’Union européenne à la Turquie, candidate à l’adhésion, au nom de «l’indépendance de la justice».
 
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