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Epilepsie et activités sportives.
S
11 novembre 2005 20:10
Notre époque voit heureusement le champ des activités physiques s'ouvrir aux patients atteints d'affections durables : asthme, diabète, épilepsie, etc. Le sport, bien choisi et bien dosé, est indispensable à l'équilibre des patients. Pour les enfants, c'est aussi un facteur de confiance en soi, de valorisation et de socialisation : 60 % des épileptiques pratiquent un sport normalement.

Le préalable est que le sportif épileptique (ou l'épileptique sportif) connaisse bien son propre cas, sache jusqu'où il peut aller et où se situent les limites à ne pas dépasser.

Le choix d'une activité physique doit donc être pesé avec le conseil du médecin traitant.

Il faut être plus vigilant dans certaines circonstances :

=>Crises récentes ou répétées ;
=>Anomalies à l'EEG (électro-encéphalogramme) après une période sans problème ;
=>Instauration récente d'un traitement ;
=>Changement de traitement en cours ;
=>Fatigue, efforts épuisants.


Ce que l'on peut pratiquer

On peut pratiquer la majorité des sports, en se méfiant tout de même des plus violents : sports de combat, boxe, par exemple.

Les sports d'équipe sont vivement recommandés, ainsi que l'athlétisme et la gymnastique.

Les sports nautiques doivent se pratiquer avec un gilet de sauvetage et en groupe.

Un problème : l'exercice solitaire

Il doit rendre très prudent pour un certain nombre de sports :

=>Natation en piscine il faut être "visible" d’une personne informée (moniteur, ami) ;
=>Natation en mer : attention, danger. Le gilet de sauvetage est indispensable ;
=>Plongée sous-marine : totalement déconseillée ;
=>Randonnée, spéléologie, alpinisme. La pratique en groupe de ces sports est quasiment obligatoire.

Les précautions générales

=>Ne pas interrompre ou ralentir un traitement. Ceci est surtout valable pour les enfants, qui doivent être surveillés lorsqu’ils sont en collectivités de vacances ;
=>Avoir toujours sa réserve de médicaments ;
=>Signaler la maladie sur une fiche conservée en poche, surtout s'il y a déplacement loin de chez soi.


Il faut encourager les patients épileptiques à cultiver leur corps par l'exercice physique. C'est un excellent moyen de lutter contre le repli sur soi et la crainte de la maladie.

Dr Alain Dubos

ps : à toi brunette smiling smiley
I
11 novembre 2005 21:54
ahlala, je suis comblé...merci, je ne savais pas que t'allais pouvoir me donner toutes ces informations..merci smiling smiley
S
11 novembre 2005 22:45
Brunette a écrit:
-------------------------------------------------------
> ahlala, je suis comblé...merci, je ne savais pas
> que t'allais pouvoir me donner toutes ces
> informations..merci

Je t'en prie winking smiley

si je trouve autre chose je la poste winking smiley

I
12 novembre 2005 09:55
ça aurait été mieux si tu posté toutes les infos sur l'epilepsie en un seul post, ce sera mieux à contacter en une seule fois, comme y'a beaucoup de post ces dérniers temps, les autres deviennent encore plus loin tu vois...enfin je pense
S
12 novembre 2005 23:44

Le regard porté sur un malade atteint d'épilepsie l'empêche bien souvent de s'insérer dans la société alors même qu'il est en mesure de suivre une scolarité ou d'assumer un travail comme tout autre malade atteint d'une maladie chronique.


Seule une information objective peut permettre d'aborder cette maladie non pour ce qu'elle véhicule mais pour ce qu'elle est, à savoir un dysfonctionnement temporaire récurrent du cerveau.

La scolarité

L'enfant doit être intégré dès le départ et autant que possible dans un processus normal de scolarisation afin que le handicap d'études "ratées" ne s'ajoute au poids de sa maladie. L'orientation scolaire doit être menée avec attention car d'elle dépend une intégration socioprofessionnelle réussie.

Dans la majorité des cas un parcours classique est possible dès lors que le corps enseignant est sensibilisé et correctement informé.

En ce sens un travail important reste à faire avec l'Education Nationale et les services médicaux scolaires.

L'orientation vers une école spécialisée ne doit être envisagée qu'en cas d'épilepsie sévère.

La vie professionnelle

Si la majorité des personnes atteintes d'épilepsie peut travailler (soit 70 à 80 %) c'est bien souvent en dessous de leurs qualifications et à l'insu de l'employeur.

Cependant les statistiques des pays occidentaux révèlent un taux de chômage supérieur à celui d'une population dite normale. La survenue d'une crise est souvent le motif d'un renvoi ou d'un déclassement.

La Fondation Française pour la Recherche sur l'Epilepsie mène là aussi un combat sans relâche. En partenariat avec le CTNERHI (Centre Technique National d'Etude et de Recherche sur les Handicaps et les Inadaptations) et le programme "Cinergie" de la Fédération Française de Médecine, une enquête approfondie a été menée auprès des médecins du travail. Un rapport montre le rôle essentiel du médecin du travail dans le maintien d'un malade dans son emploi.

Les résultats de cette enquête permettront de développer des axes de sensibilisation du monde du travail. Une meilleure information des DRH et médecins du travail servira le malade.

La vie privée

On peut affirmer que la personne atteinte d'épilepsie peut et doit avoir une vie normale. Il y a encore peu de temps, au Royaume-Uni une loi interdisait à ces malades de se marier, loi abrogée uniquement en 1970.

En Inde et en Chine l'épilepsie est considérée comme une raison d'interdire ou d'annuler un mariage ; le dernier Etat américain à avoir abrogé cette loi l'a fait en 1980 seulement.

Et jusqu'en 1970, il était légal aux USA de leur interdire l'accès aux restaurants, théâtres et autres lieux publics.

Il faut combattre toutes discriminations et préjugés afin de faciliter l'intégration de ces personnes qui ont toutes les capacités nécessaires à vivre normalement.

Cela passe par l'information et la sensibilisation des professionnels et du grand public ainsi que par la modification des législations.


ps : brunette, je continue sur ce sujet si tu veux

S
12 novembre 2005 23:59
Aujourd’hui, la recherche sur l’épilepsie débouche sur la connaissance du fonctionnement du cerveau. Tous les moyens modernes d’investigation sont mis en oeuvre pour tenter de repérer les causes du dysfonctionnement qui est à l’origine des crises.

Les raisons d'espérer

Les nouvelles technologies dans le domaine de la neuro-imagerie (l'IRM, le PetScan, la MEG…) permettent des avancées importantes en matière de recherche et de connaissance du fonctionnement du cerveau.

Des gènes défectueux responsables de certaines formes d'épilepsie ont été identifiés de même que des liaisons chromosomiques particulières qui augmentent la probabilité d'apparition d'un syndrome épileptique.

De récents travaux ont permis de relier des types particuliers de crises d'épilepsie à des dysfonctionnements précis des jonctions neuronales au niveau cérébral et de la transmission chimique de l'information entre les neurones.

Ces découvertes ainsi que le développement de la biologie moléculaire ont permis aux neuropharmacologistes de mettre au point de nouveaux antiépileptiques plus performants, et qui préservent mieux la fonction cérébrale normale. Ils ont moins d'effets secondaires au niveau cognitif et un effet sédatif atténué.

Une vingtaine de molécules actives a été mise au point et permet un traitement plus approprié. (les épileptologues ne disposaient que de 4 médicaments dans les années 80 !).

La pharmacothérapie

Dans 70 à 80 % des cas les crises peuvent être diminuées grâce à la monothérapie (un seul médicament) avec l'avantage de restreindre les effets secondaires. En cas d'échec une monothérapie alternative est proposée avec succès dans 17 à 30 % des cas.

La polythérapie (association de plusieurs médicaments) et surtout la bithérapie sont utilisées dans les manifestations épileptiques résistantes à la monothérapie.

La prise de médicament régulière et quotidienne est le garant de l'efficacité sur les crises.

De récentes études ont montré que :

=>Après 2 à 5 ans de traitement réussi, environ 70 % des enfants et 60 % des adultes peuvent suspendre le traitement sans risque de rechute.

=>70 % des malades peuvent être traités avec succès (maîtrise complète des crises pendant plusieurs années) au moyen de médicaments antiépileptiques.

=>70 à 80 % des malades qui ont suivi un traitement précoce connaissent une stabilisation des crises.

La chirurgie

La solution chirurgicale s'adresse uniquement à certains malades ayant une épilepsie partielle pharmaco-résistante et présentant un foyer épileptogène localisé sur lequel une intervention ne présentera aucune prise de risque d'altération fonctionnelle. Elle s'applique surtout dans les épilepsies dites du lobe temporal où un excellent résultat peut être attendu dans 80 à 90 % des cas.


 
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