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Dieu ou le hasard ?
d
7 février 2007 01:05
La notion de hasard



Le hasard, dit-on, n’est rien. Mais cette brève explication ne nous satisfait pas : nous devons insister. Car, bien comprendre le hasard, c’est comprendre le hasard, c’est comprendre la question des causes finales.



Une rencontre fortuite sur la rue est une coïncidence que nous attribuons au hasard ; c’est un fait qui s’explique dans cause. Mais la personne rencontrée nous devait de l’argent qu’elle nous a remis… Qu’importe ! C’est encore le hasard, accidentellement !



Une cause accidentelle (non voulue) explique la remise de cette dette. Mais une telle cause ne peut produire que des rencontres exceptionnelles. Personne n’admettra que des dés puissent amener constamment des rafles de six. Le hasard ne produit pas d’effets réguliers. Mais, si un joueur amène une rafle de six pour s’assurer l victoire, nous dirons : « C’est un heureux hasard, c’est de la chance » parce que les choses se sont passées comme s’il y avait eu intention ou finalité. Ainsi le hasard désigne une cause accidentelle, fortuite, qui explique certains effets exceptionnels dans lesquels apparaît parfois un simulacre de finalité.



Les philosophes distinguent quatre espèces de cause : la cause matérielle, la cause formelle, la cause efficiente et la cause finale. Expliquons rapidement ceci par l’exemple classique de la statue.



La forme de la statue = cause formelle.

Le marbre = cause matérielle

L’artiste = cause efficiente

Gagner de l’argent = cause finale



Supprimez le but, la cause finale, il vous reste semble-t-il tout ce qui est nécessaire à une statue, celle-ci pourtant ne se fera pas.



La question qui se posera pour nous dans cette étude est la suivante : Les êtres dans leur organisation, dans leur forme, enferment-ils une finalité, s’affirment-ils comme but ?



Nous possédons le marbre, la matière ; nous possédons la cause efficiente, le mouvement ; peut ont croire que le mouvement, sans être prédéterminé à produire telle forme, tel être vivant, produira cette forme, cet être vivant ?



Précisons davantage : peut on croire qu’une matière agitée au hasard, sans but, sans plan prévu, par un mouvement aveugle, suffit à expliquer la merveilleuse organisation de l’univers ?



Le hasard, nous l’avons vu, ne réalise que des rencontres fortuites, il est aveugle, donne ses coup au petit bonheur, ne produit rien de fixe ou de régulier, parce qu’il ne poursuit aucun but. Ne lui demandez pas de choisir les moyens propres à assurer l’exécution d’une œuvre quelconque. Comment voulez-vous qu’il choisisse des moyens pour arriver à un but quand il n’a pas de but, quand il s’appelle le hasard ?



L’homme peut choisir les moyens aptes à obtenir une fin parce qu’il prévoit, parce qu’il connaît d’avance ce qu’il veut faire, parce qu’il est intelligent. Tout but suppose une intelligence qui calcule, qui prévoit, qui dresse un plan et choisit les moyens de le réaliser. Or, comme on l’a vu avec force, tout dans la nature est fixe ou régulier ; tout y est ordonné avec sagesse, avec intelligence ; le hasard n’y remplit qu’un rôle effacé ; partout le but s’affirme, parfois d’une façon peu claire, à cause de notre ignorance, mais souvent d’une façon évidente.



Matière et causes aveugles ne peuvent suppléer à la cause finale : la forme de l’univers réclame un plan, une action intentionnelle, Dieu. Puissent nos lecteurs, pour leur plus grand intérêt en ce monde et en l’autre, non seulement comprendre cet argument que Kant appelait « le plus ancien, le plus clair et le plus conforme à la raison humaine », mais surtout, profiter de cette démonstration, si utile pour la direction de notre vie et si nécessaire pour la paix de notre conscience.


[almouminoun.free.fr]
 
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