Du haut d'un rocher noir, dans la plaine aride L'oiseau décharné guette d'un oeil avide Le fond d'un précipice qui plonge dans le vide Tel un ange déchu, il tend des ailes avides Il voudrait s'envoler, de nouveau, dansla brume D'une aube lointaine, qui caresserait ses plumes Mais il reste figé, fatigué, eperdu d'amertume A contempler sans fin l'étendue de bitume Mais dans les profondeurs d'un ciel lourd d'ennnui Une étoile a percé le voile épais de la nuit Et son regard d'argent s'est posé près de lui L'oiseau a redressé son corps transi de pluie Et il s'est envolé dans un élan intense Dans ses yeux lumineux des larmes de démence Se mêlent à l'eau du ciel, il perd toute conscience Et rejoint son étoile, se fond dans son essence Son vol majestueux dessine dans les cieux Le nom de son amante, en mouvements gracieux Elle l'attend, impatiente, comme un or précieux Qui brille de mille éclats, de mille éclairs de feu