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La dépression, une vraie maladie
*
26 janvier 2024 10:06
Salam, coucou tout le monde,

j'espère que vous allez bien, que votre journée a bien commencer et que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... et puis dans cas contraire, que la force soit avec vous grinning smiley


Je voulais aujourd'hui aborder le thème de la dépression parce que je lis parfois des réponses assez hallucinante à des personnes souffrant de dépression sévère, parfois depuis de longues années. J'ai l'impression qu'il y a un manque de connaissance de cette pathologie (parce que c'en est une), d'où découlent des conseils plus qu'aléatoires basés parce qu'on connaît untel qui... ou unetelle qui... bref, je ne suis pas là pour juger, mais remettre un peu les pendules à l'heure, parce qu'il y a une chose qu'on a tendance à oublier, c'est qu'au bout d'une dépression non traitée, il peut y avoir le suicide, et je pense que personne ne veut ça, en tout cas je l'espère.

Bref, je vous ai mis deux petites vidéos en dessous qui expliquent très bien tous les facteurs qui entrent en compte dans la dépression, sachant que ce n'est qu'une introduction. J'ai pas trop le temps de vous faire un compte rendu par écrit donc je vous met les grandes lignes.

D'abord, une chose à bien comprendre, c'est que dans la dépression, le manque de volonté n'est pas une faiblesse de la personne. Il y a des facteurs biologiques qui entrent en cause, une défaillance des neurotransmetteurs, comme la sérotonine, la dopamine et la mélatonine. En d'autres termes, il ne sert à peu près à rien de dire à un dépressif: "bouge-toi un peu au lieu de dormir toute la journée, tu te sentiras mieux". Si ça fonctionne pour un coup de déprime, dans une dépression, c'est faux, ça n'ira pas mieux tout de suite, parce qu'il faut beaucoup de temps pour que ça aille mieux. Si un individu en bonne santé peut retrouver la pèche en se bougeant, en faisant du sport ou ce qui lui plaît, chez un dépressif, cela ne va pas fonctionner du premier coup, ce qui risque de se passer, c'est qu'il se rende compte que ça ne fonctionne pas et que donc, ça ne sert à rien. En plus des facteurs biologiques, il y a tout un tas pensées négatives et d'autoflagellations qui tournent en boucle dans la tête d'un dépressif (dû aussi aux facteurs biologiques, mais pas que, il y a les facteurs environnementaux, l'entourage et les programmation dues à l'enfance), donc en gros, si on lui dit de se bouger, on lui rajoute des pensées négatives et autoflagellation telles que "t'es faible, incapable, tu ne sers à rien, etc" C'est pour cette raison qu'on propose en premier recours les anti-dépresseurs pour redémarrer le processus interne. Bien sûr, on connait à peu près tous certaines personnes chez qui ça n'a pas fonctionné, ou qui en prennent depuis des années, ou qui souffrent d'effets secondaires lourd. Ce qu'il faut savoir, c'est que d'une part, malheureusement, c'est qu'il arrive souvent que ce soit le généraliste qui les prescrive alors que ce n'est pas son job, il n'y a parfois pas de suivis et rien d'autre mis en place. Dans ce cas, bien entendu, ce n'est pas pertinents, puisque la dépression est multifactorielle. Tous les psychiatres ne se valent pas non plus, certains ne vont pas suivre la personne comme il se doit et ne vont pas l'écouter en profondeur pour trouver la molécule qui lui convient. Le but des anti-dépresseurs, c'est de remettre la machine en route progressivement pour que le cerveau puisse se rééquilibrer, suite à quoi on est sensé les arrêter progressivement, et quand on est prêt, donc le suivi est primordial. Il existe différents types de molécules agissant sur la dépression, et la science a beaucoup progressé à ce niveau, les effets secondaires sont beaucoup moins lourds qu'ils ne l'étaient il y a 20 ans par exemple. Pourquoi commencer par là? pour retrouver suffisamment d'énergie et de volonté pour prendre à bras le corps le fond du problème par différents types de thérapies. Et parmi ces thérapies, on a bien sûr l'aspect psychanalitique qui va prendre en compte la source du problème, et puis les thérapies cognitivo-comportementales, qui vont agir sur les shcémas mal-adaptatifs, c'est-à-dire nos comportements inadéquats (comme la dépendance affective, la victimisation, etc). On peut aussi agir sur les pensées négatives et l'image de soi, parce que le dépressif souffre d'une distorsion de la réalité vis-à-vis de sa propre personne (je ne sers à rien, je n'ai pas de personnalité, personne ne m'aime, etc..). On peut agir sur l'environnement en intégrant les proches par exemple, ou s'il y a un disfonctionnement familial, au niveau professionnel s'il y a des problèmes à ce niveau, etc... et puis selon les causes, si la dépression est due à un choc psychologique, maltraitance ou autre.

Bon voilà, je vous ai quand même fait un compte rendu 😂

Par contre je ne me relis pas, sorry, pas le temps.

Je vous souhaite le meilleur, que votre journée soit douce et radieuse et qu'Allah vous enveloppe de sa grâce.




Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/01/24 10:16 par Bigoudi*.
C
26 janvier 2024 12:25
Salam

Moi aussi je lis des énormités sur la dépression. Invite une personne en dépression à manger équilibré et a faire du sport.
Alors que c est une maladie mentale.
Qu il faut soigner en premier lieux parfois et même souvent avec un médicament et une thérapie.
Dans ce ça on qu a dire a un diabétique de manger moins de sucre.
Il ne faut pas confondre dépression et déprime.
Malheureusement c est encore tabou et voir un psychiatre c est mal vu c est associé à la folie.

J ai même lu ici des gens qui invitait le posteur arrêter son médicament.
Ils imaginent même pas et n ont même pas conscience du sevrage violent.
26 janvier 2024 12:41
Aleyki salam,

Tu abordes un sujet effectivement tabou qu'est la dépression. J'ai parcouru un peu ton texte et regardais la première vidéo. L'intervention de chatkaramel est pertinente. Il y'a vraiment une différence entre dépression et déprime.

Il est vrai qu'un suivi psychologique voir médicamenteuse est important. Mais moi je suis moins pour les médocs qui créent à mon sens plus de dégâts sur le long terme. Il faut en fait mesurer la portée. Les médicaments traitent le mal en surface et non à l'origine.

Nous sommes musulmans et à mon sens il est important de traiter le sujet avec le prisme du deen. L'Islam aborde la dépression. Il y a des invocations que le Prophète 3aleyhi salat wa salam nous a enseigné. Il y'a aussi le remède par les aliments qui constituent un réel bienfait. La talbina étant un bon sabab.

En résumé il faut certes un appui psychologique mais surtout l'aide d'Allah swt. Cela prend du temps, mais il est important d'exporter nos malades à comprendre ce qu'est l'épreuve et pourquoi ils sont éprouvées. Quand on est atteint d'une maladie organique, le tout premier conseil que le personnel médical nous prodigue c'est l'acceptation. Cette étape est déjà la première qui sera révélatrice pour la suite.

Qu'Allah swt guérisse nos malades. Amine.
*
26 janvier 2024 12:53
Ce n'est pas si absurde dans le sens où l'alimentation et le sport influent aussi sur l'humeur. On sait que le sucre diminue la sécrétion de sérotonine par exemple, et bousille les neurones et la flore intestinale . On commence aussi à mettre en évidence le lien entre la flore intestinale et les troubles de l'humeur et certains troubles comme le tdah ou l'autisme. On n'est qu'au début bien sûr, mais ces recherches paraissent prometteuses. Hors, c'est une alimentation équilibrée et la pratique régulière d'un sport qui permet de maintenir ou de retrouver une flore intestinale saine. Le sport d'endurance peut aussi agir comme anti-dépresseur parce qu'il agit sur la production des neurotransmetteurs, réduit le cortisol, etc...
La dépression est une maladie mentale Et physique. Le mental agit sur le physique et inversement en fait.
Par contre, demander à quelqu'un qui n'a presque plus de volonté d'avoir une hygiène de vie parfaite est un non sens. Certains peut être y arrivent mais c'est pas donner à tout le monde et ça il faut aussi l'accepter. C'est pour ça qu'on commence par les anti-dépresseur, et dans tous les cas, il faut agir sur le problème de fond, sinon la rechute est presqu'inéluctable.
Citation
Chatkaramel a écrit:
Salam

Moi aussi je lis des énormités sur la dépression. Invite une personne en dépression à manger équilibré et a faire du sport.
Alors que c est une maladie mentale.
Qu il faut soigner en premier lieux parfois et même souvent avec un médicament et une thérapie.
Dans ce ça on qu a dire a un diabétique de manger moins de sucre.
Il ne faut pas confondre dépression et déprime.
Malheureusement c est encore tabou et voir un psychiatre c est mal vu c est associé à la folie.

J ai même lu ici des gens qui invitait le posteur arrêter son médicament.
Ils imaginent même pas et n ont même pas conscience du sevrage violent.
*
26 janvier 2024 13:09
Salam,

C'est un sujet très intéressant !

Je partage certaines de tes opinions, mais pas toutes. J'aimerais donc échanger ma perspective sur cette pathologie.

La dépression est, indéniablement, une pathologie. J'ai souvent été curieuse concernant la réflexion aux différentes approches, parfois incomplètes, dans le traitement de cette maladie.

En raison des capacités limitées des êtres humains, la science a été est fragmentée en disciplines, ce qui ne correspond pas à la réalité des choses qui nécessite l'intégration de nombreuses disciplines pour répondre de manière exhaustive à une question.

La dépression est d'autant plus complexe qu'elle est une maladie multifactorielle. Il est donc nécessaire d'agir sur différents plans en faisant appel à différentes disciplines pour traiter cette maladie.
Parmi les plans les plus importants que j'ai pu identifier, il y a la psychologie, la philosophie, la spiritualité et la neuroscience. Les actions découlant de ces différents plans ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. La mise en œuvre de l'ensemble de ces actions favorise la probabilité de se remettre d'une dépression.

Il est difficile de faire une distinction claire entre la spiritualité, la philosophie et la psychologie en raison de leur objet d'étude commun : l'esprit humain, cet aspect abstrait et insaisissable, rempli de mystères, appelé en neuroscience "la conscience".

Je regrouperai donc ces domaines pour décrire les actions bénéfiques dans le traitement de la dépression.

Sur le plan psychologique, philosophique et spirituel :

Il peut être intéressant de consulter un psychologue pour discerner les causes et proposer des réponses basées sur ce qui a fonctionné le mieux pour la majorité des personnes atteintes de cette maladie.

Je pense également que se remettre d'une dépression réside dans le fait de faire définitivement la paix avec soi-même et les causes de cette dépression. Pour cela, il est nécessaire de donner un sens à notre existence. Les individus donnent à leur existence des sens différents. La question à se poser est : Parmi toutes ces vérités différentes, quelle est la réalité qui les relie ?

En tant que croyante, je pense que le véritable sens de notre existence est le même pour toute l'humanité : l'adoration d'Allah. C'est un constat qui encourage l'individu à accepter sa nature profonde et à faire la paix avec celle-ci. En accomplissant cela, le reste de ses préoccupations a plus de chance de devenir anecdotique. De plus, les paroles et les actions de cette personne ne seront plus dénuées de sens, mais auront une réelle importance pour elle.

On observe souvent chez les personnes dépressives un manque de sens à continuer de vivre. À mon humble avis, cette quête spirituelle n'est donc pas quelque chose à négliger. Tout comme une personne meurt de faim sans nourriture, l'être humain se meurt sans le sens de sa vie.

Sur le plan biologique :

La neuroscience permet notamment l'étude des mécanismes moléculaires impliqués dans la dépression.

Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans la dépression, on retrouve effectivement ceux que tu as cités : dopamine, sérotonine, etc. Les neuroscientifiques parlent du "circuit neuronal de la récompense".

Des traitements, prenant en compte l'état actuel de la recherche, sont proposés par des médecins contre la dépression. Ces traitements contribuent à rétablir la production des neurotransmetteurs essentiels au circuit de la récompense.

Malheureusement, notre compréhension limitée du cerveau humain actuel pose problème. Le fait de stimuler la production de ces neurotransmetteurs peut entraîner une "dépendance" du cerveau humain à cette stimulation externe. En d'autres termes, le cerveau s'adapte en ne produisant plus ce qui lui est fourni. C'est une propriété incroyable du cerveau humain qui permet d'utiliser ce qui n'est plus utilisé pour une fonction donnée à d'autres fins : on parle de plasticité neuronale.

Cependant, dans le cas de la dépression, il n'est pas avantageux à long terme de ne plus avoir une production naturelle de ces neurotransmetteurs essentiels. J’ai recherché rapidement une source pour appuyer mon propos, il s’agit d’une revue simplifiée basée sur des articles scientifiques qui sont en référence (Med Sci (Paris) Volume 21, Number 1, Janvier 2005, pages 104-109). L’essentiel du message réside dans la conclusion :

“de nouveaux produits tels que les modulateurs allostériques positifs des récepteurs AMPA agissent sur la mémoire et la plasticité neuronale en partie via des effets neurotrophiques. De nouvelles générations de produits sont en évaluation préclinique et clinique, avec l’espoir d’agir directement sur les causes des maladies psychiatriques et neurologiques."
*
26 janvier 2024 13:20
( Il y a tellement de chose à dire sur le sujet que ça m'oblige à continuer ici 😂 )

Alors, pourquoi les médecins prescrivent-ils encore les médicaments actuels ?

C'est une question valable, et la réponse est que c'est un traitement à court terme donné à ceux dont le rapport bénéfice/risque est évalué comme favorable à la prise d'antidépresseurs.

Autrement dit, si le risque que l'individu ne survive pas à sa dépression à court terme est plus élevé que les bénéfices de ne pas prendre d'antidépresseurs à long terme, le médecin prescrit.

C'est une décision compréhensible, mais il est dommage que cette information ne soit pas clairement expliquée aux patients, car les chances de guérison à long terme sont réduites par la prise de ces médicaments.

Ceci étant dit, il existe également des moyens de stimuler naturellement ses neurotransmetteurs, bien que moins efficaces que la prise de médicaments.

Parmi ceux-ci, le sport, par exemple, stimule naturellement la production de dopamine. Globalement, toutes les activités qui stimulent le circuit neuronal de la récompense sont bénéfiques pour le cerveau d'un individu dépressif.

Il est important d'avoir conscience de la complexité de l'être humain pour envisager plusieurs actions en synergie pour traiter au mieux la dépression, selon ce que nous pensons être établi à l'heure actuelle.

Je pense qu'il ne faut pas opposer des actions bénéfiques à d'autres ; au contraire, il vaut mieux les additionner.

Évidemment, Allah est l'Unique Omniscient qui connaît sa créature parfaitement. La meilleure action reste, selon moi, d'invoquer Celui à qui aucune guérison n'échappe pour soulager nos maladies.

Qu'Allah apaise ceux qui souffrent de cette pathologie et qu'Il les guérisse, Amine.

P.S : Ce sujet est très complexe, donc certaines informations ont été omises volontairement pour transmettre les idées principales. De plus, je n'ai pas cité de toutes les sources, ce qui devrait évidemment être fait avant d'affirmer quoi que ce soit, mais je me tiens à ta disposition si tu souhaites en savoir plus sur la source de mes affirmations.

Allahou a'lam
*
26 janvier 2024 13:28
Je vous fais une réponse commune pour toi et StyléeOStyloقلم histoire de ne pas me répéter.

Effectivement ce qui rend complexe le traitement de la dépression c'est l'aspect multifactoriel, et aussi, je n'en ai pas parlé ici, mais il y a différentes causes qui forcément induisent des prises en charge différentes.

Concernant les anti-dépresseurs, dans la vidéo, il dit clairement que l'objectif est de substituer dans un premier les neuro-transmetteurs défaillant, ou réguler, pour que le cerveau retrouve son équilibre et son fonctionnement normal autonome. On joue sur les interactions entre eux, etc... bon c'est toute une science, on ne va pas rentrer là-dedans, mdr... mais oui, totalement d'accord sur le fait que ça doit devenir une dépendance, être utiliser sur le court terme comme une béquille qui va permettre de se remettre en marche, ne fût-ce que de se lever le matin, d'aller à la mosquée ou sortir un peu, entamer une thérapie et s'y tenir, etc... pour moi, ça reste essentiel dans les cas de dépression sévère. Pourtant, je vous promet, je suis pas du tout pro-médocs, au contraire 😂.

L'aspect spirituel et probablement trop peu pris en compte dans le traitement de la dépression, l'acceptation effectivement est primordiale comme pour épreuve de la vie. Pour l'aspect religieux, je serait moins catégorique que vous parce que ça dépend comment on la vit. Par exemple, une personne qui n'arrive pas à faire ses cinq prière par jour peut culpabiliser à mort, s'autoflagellation avec baisse d'estime de soi, avoir de l'anxiété par peur de l'enfer, etc... Donc ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que l'aspect "religieux légiféré" trop stricte peut aussi se greffer sur un trouble psychologique (névrose), et au final n'a plus rien de spirituel.
Ensuite, moi j'aime bien parler de manière universelle. Tout le monde n'est pas musulman, chacun trouve le sens de sa propre vie et une spiritualité qui lui est propre et lui convient, et peut-être même qu'il sert Allah à sa manière sans le savoir.
Bref, ça aussi c'est un sujet à part entière mdr...

Voilà, ce sont les points que je voulais relever.
Je vous remercie pour votre apport enrichissant à mon post 😘
Citation
*Assia* a écrit:
Salam,

C'est un sujet très intéressant !

Je partage certaines de tes opinions, mais pas toutes. J'aimerais donc échanger ma perspective sur cette pathologie.

La dépression est, indéniablement, une pathologie. J'ai souvent été curieuse concernant la réflexion aux différentes approches, parfois incomplètes, dans le traitement de cette maladie.

En raison des capacités limitées des êtres humains, la science a été est fragmentée en disciplines, ce qui ne correspond pas à la réalité des choses qui nécessite l'intégration de nombreuses disciplines pour répondre de manière exhaustive à une question.

La dépression est d'autant plus complexe qu'elle est une maladie multifactorielle. Il est donc nécessaire d'agir sur différents plans en faisant appel à différentes disciplines pour traiter cette maladie.
Parmi les plans les plus importants que j'ai pu identifier, il y a la psychologie, la philosophie, la spiritualité et la neuroscience. Les actions découlant de ces différents plans ne sont pas contradictoires, mais complémentaires. La mise en œuvre de l'ensemble de ces actions favorise la probabilité de se remettre d'une dépression.

Il est difficile de faire une distinction claire entre la spiritualité, la philosophie et la psychologie en raison de leur objet d'étude commun : l'esprit humain, cet aspect abstrait et insaisissable, rempli de mystères, appelé en neuroscience "la conscience".

Je regrouperai donc ces domaines pour décrire les actions bénéfiques dans le traitement de la dépression.

Sur le plan psychologique, philosophique et spirituel :

Il peut être intéressant de consulter un psychologue pour discerner les causes et proposer des réponses basées sur ce qui a fonctionné le mieux pour la majorité des personnes atteintes de cette maladie.

Je pense également que se remettre d'une dépression réside dans le fait de faire définitivement la paix avec soi-même et les causes de cette dépression. Pour cela, il est nécessaire de donner un sens à notre existence. Les individus donnent à leur existence des sens différents. La question à se poser est : Parmi toutes ces vérités différentes, quelle est la réalité qui les relie ?

En tant que croyante, je pense que le véritable sens de notre existence est le même pour toute l'humanité : l'adoration d'Allah. C'est un constat qui encourage l'individu à accepter sa nature profonde et à faire la paix avec celle-ci. En accomplissant cela, le reste de ses préoccupations a plus de chance de devenir anecdotique. De plus, les paroles et les actions de cette personne ne seront plus dénuées de sens, mais auront une réelle importance pour elle.

On observe souvent chez les personnes dépressives un manque de sens à continuer de vivre. À mon humble avis, cette quête spirituelle n'est donc pas quelque chose à négliger. Tout comme une personne meurt de faim sans nourriture, l'être humain se meurt sans le sens de sa vie.

Sur le plan biologique :

La neuroscience permet notamment l'étude des mécanismes moléculaires impliqués dans la dépression.

Parmi les neurotransmetteurs impliqués dans la dépression, on retrouve effectivement ceux que tu as cités : dopamine, sérotonine, etc. Les neuroscientifiques parlent du "circuit neuronal de la récompense".

Des traitements, prenant en compte l'état actuel de la recherche, sont proposés par des médecins contre la dépression. Ces traitements contribuent à rétablir la production des neurotransmetteurs essentiels au circuit de la récompense.

Malheureusement, notre compréhension limitée du cerveau humain actuel pose problème. Le fait de stimuler la production de ces neurotransmetteurs peut entraîner une "dépendance" du cerveau humain à cette stimulation externe. En d'autres termes, le cerveau s'adapte en ne produisant plus ce qui lui est fourni. C'est une propriété incroyable du cerveau humain qui permet d'utiliser ce qui n'est plus utilisé pour une fonction donnée à d'autres fins : on parle de plasticité neuronale.

Cependant, dans le cas de la dépression, il n'est pas avantageux à long terme de ne plus avoir une production naturelle de ces neurotransmetteurs essentiels. J’ai recherché rapidement une source pour appuyer mon propos, il s’agit d’une revue simplifiée basée sur des articles scientifiques qui sont en référence (Med Sci (Paris) Volume 21, Number 1, Janvier 2005, pages 104-109). L’essentiel du message réside dans la conclusion :

“de nouveaux produits tels que les modulateurs allostériques positifs des récepteurs AMPA agissent sur la mémoire et la plasticité neuronale en partie via des effets neurotrophiques. De nouvelles générations de produits sont en évaluation préclinique et clinique, avec l’espoir d’agir directement sur les causes des maladies psychiatriques et neurologiques."
26 janvier 2024 13:32
Merci pour ce sujet je tâcherai de faire attention 😂😂😅😅
*
26 janvier 2024 13:37
Oui c'est vraiment un sujet complexe, effectivement. Il y a énormément à dire, moi je n'y connais pas grand chose, pas assez, pourtant, ça touche tellement de monde aujourd'hui.
Un axe que nous n'avons pas encore abordé est l'aspect sociétal. Pourquoi autant de dépression de nos? Qu'est-ce que ça exprime de l'état de la société et de l'humain aujourd'hui? Une prise en charge sociale serait-elle possible. Je me disais, tout bêtement, imagine si dans la communauté musulmane on n'avait pas honte de dire qu'on est en train de sombrer. Imagine que les frères et soeurs s'uniraient pour soutenir ces personnes, leur rendre visite à tour de rôle (et non pas mettre tout le poids sur une seule personnes), juste pour discuter, pour sortir, pour prier ensemble ou l'encourager à se rendre à la mosquée...
Citation
*Assia* a écrit:
( Il y a tellement de chose à dire sur le sujet que ça m'oblige à continuer ici 😂 )

Alors, pourquoi les médecins prescrivent-ils encore les médicaments actuels ?

C'est une question valable, et la réponse est que c'est un traitement à court terme donné à ceux dont le rapport bénéfice/risque est évalué comme favorable à la prise d'antidépresseurs.

Autrement dit, si le risque que l'individu ne survive pas à sa dépression à court terme est plus élevé que les bénéfices de ne pas prendre d'antidépresseurs à long terme, le médecin prescrit.

C'est une décision compréhensible, mais il est dommage que cette information ne soit pas clairement expliquée aux patients, car les chances de guérison à long terme sont réduites par la prise de ces médicaments.

Ceci étant dit, il existe également des moyens de stimuler naturellement ses neurotransmetteurs, bien que moins efficaces que la prise de médicaments.

Parmi ceux-ci, le sport, par exemple, stimule naturellement la production de dopamine. Globalement, toutes les activités qui stimulent le circuit neuronal de la récompense sont bénéfiques pour le cerveau d'un individu dépressif.

Il est important d'avoir conscience de la complexité de l'être humain pour envisager plusieurs actions en synergie pour traiter au mieux la dépression, selon ce que nous pensons être établi à l'heure actuelle.

Je pense qu'il ne faut pas opposer des actions bénéfiques à d'autres ; au contraire, il vaut mieux les additionner.

Évidemment, Allah est l'Unique Omniscient qui connaît sa créature parfaitement. La meilleure action reste, selon moi, d'invoquer Celui à qui aucune guérison n'échappe pour soulager nos maladies.

Qu'Allah apaise ceux qui souffrent de cette pathologie et qu'Il les guérisse, Amine.

P.S : Ce sujet est très complexe, donc certaines informations ont été omises volontairement pour transmettre les idées principales. De plus, je n'ai pas cité de toutes les sources, ce qui devrait évidemment être fait avant d'affirmer quoi que ce soit, mais je me tiens à ta disposition si tu souhaites en savoir plus sur la source de mes affirmations.

Allahou a'lam
*
26 janvier 2024 13:53
T'inquiète, je ne te visais pas personnellement, mais je t'avoue c'est ton intervention qui m'a motivée 😂


Citation
RenAmamiya a écrit:
Merci pour ce sujet je tâcherai de faire attention 😂😂😅😅
*
26 janvier 2024 14:28
dans la vidéo, il dit clairement que l'objectif est de substituer dans un premier les neuro-transmetteurs défaillant, ou réguler, pour que le cerveau retrouve son équilibre et son fonctionnement normal autonome.

Effectivement, c'est là où je voulais apporter une clarification. L'équilibre mentionné dans la vidéo est temporaire et est maintenu par la prise régulière de médicaments. Dès que l'individu cesse de prendre ces médicaments, un déséquilibre complet survient.

Le cerveau ne comprend pas ce qui s'est passé, car parallèlement à la prise de médicaments, il a réduit (plus ou moins selon la durée du traitement) la production de neurotransmetteurs essentiels, pouvant même la stopper.
Ainsi, l'individu se retrouve dans un état de "détresse", luttant pour retrouver une production physiologiquement acceptable de ces neurotransmetteurs nécessaires à son équilibre.

Pour retrouver son état d'équilibre précédent, deux options s'offrent à lui :

1. Endurer au péril de sa santé, le temps que son cerveau reproduise éventuellement ce dont il a besoin en quantités physiologiquement suffisantes pour un équilibre.

2. Revenir à la prise de médicaments.

Il est clair que la deuxième option est plus souvent adoptée en raison de la difficulté de la première solution et de ses risques.
Autrement dit, la guérison devient de moins en moins une perspective à long terme pour la personne, et la dépendance à ces médicaments devient essentielle au traitement.

C'est là que je trouve qu'une clarification mérite d'être apportée dans la vidéo. La science a encore beaucoup de progrès à faire pour développer des traitements plus efficaces en limitant ces effets secondaires.

Pourtant, je vous promet, je suis pas du tout pro-médocs, au contraire 😂.

Alors que moi un peu quand même mdrr. Je suis le genre de personne à dire à membre de la famille "si tu as mal à la tête, prends un médicament..." alors qu'il rechine à le faire 😂


Par exemple, une personne qui n'arrive pas à faire ses cinq prière par jour peut culpabiliser à mort, s'autoflagellation avec baisse d'estime de soi, avoir de l'anxiété par peur de l'enfer, etc... Donc ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que l'aspect "religieux légiféré" trop stricte peut aussi se greffer sur un trouble psychologique (névrose), et au final n'a plus rien de spirituel.


En effet, c'est la raison pour laquelle j'ai abordé le concept de sens de la vie et d'acceptation de sa nature profonde, plutôt que de parler directement des actions concrètes à mettre en place.
Bien que le sens de la vie soit l'adoration de notre Créateur, nous demeurons des êtres intrinsèquement faibles.
Accepter notre condition d'êtres humains et reconnaître la Miséricorde de Celui dont les Noms et les Attributs sont les plus parfaits contribue à apaiser l'être humain.

Il n'a jamais été exigé de nous de ne commettre aucun péché, et il est évident que nous sommes incapables de le faire.

Tout le monde n'est pas musulman,

Tout à fait, c'est pourquoi il est essentiel de prendre en compte les sensibilités de chacun. Cependant, je me suis souvent interrogé sur le fait que perdre tout intérêt pour ce monde, ne plus trouver de raisons de vivre,
Est-ce lié au refus de reconnaître sa position de créature qui a inévitablement besoin de son Créateur ?
Est-ce un conflit intérieur entre l'"inconscient" et le "conscient" ?
Cependant, je m'étends sur des hypothèses, qui sont en accord avec ma vision des choses, fortement influencée par ma croyance en Allah et mon acceptation de l'Islam comme religion.

La question est presque d'ordre existentiel, avec de nombreux éléments qui nous échappent, comme toujours. C’est là que la philosophie entre en jeu.

Je voulais ajouter une dernière chose à ce que je pense être l'essence de ton message (corrige-moi si je me trompe 😂). Je trouve ta démarche louable de mettre en garde concernant l'importance des mots que l'on utilise en fonction de la personne en face de nous. Il est crucial de ne jamais perdre de vue la diversité de l'espèce humaine et de ne jamais privilégier son ego au bien-être d'une personne, même si cela signifie taire des informations que l'on estime vraies (ou du moins prendre le temps nécessaire pour les révéler de la meilleure manière possible).

C'est moi qui te remercie d'avoir mis en lumière ce sujet ! Merci pour ta réponse, c'est vraiment un plaisir d'échanger avec toi.


P.s : Très bon choix de vidéos winking smiley
Citation
Bigoudi* a écrit:
Je vous fais une réponse commune pour toi et StyléeOStyloقلم histoire de ne pas me répéter.

Effectivement ce qui rend complexe le traitement de la dépression c'est l'aspect multifactoriel, et aussi, je n'en ai pas parlé ici, mais il y a différentes causes qui forcément induisent des prises en charge différentes.

Concernant les anti-dépresseurs, dans la vidéo, il dit clairement que l'objectif est de substituer dans un premier les neuro-transmetteurs défaillant, ou réguler, pour que le cerveau retrouve son équilibre et son fonctionnement normal autonome. On joue sur les interactions entre eux, etc... bon c'est toute une science, on ne va pas rentrer là-dedans, mdr... mais oui, totalement d'accord sur le fait que ça doit devenir une dépendance, être utiliser sur le court terme comme une béquille qui va permettre de se remettre en marche, ne fût-ce que de se lever le matin, d'aller à la mosquée ou sortir un peu, entamer une thérapie et s'y tenir, etc... pour moi, ça reste essentiel dans les cas de dépression sévère. Pourtant, je vous promet, je suis pas du tout pro-médocs, au contraire 😂.

L'aspect spirituel et probablement trop peu pris en compte dans le traitement de la dépression, l'acceptation effectivement est primordiale comme pour épreuve de la vie. Pour l'aspect religieux, je serait moins catégorique que vous parce que ça dépend comment on la vit. Par exemple, une personne qui n'arrive pas à faire ses cinq prière par jour peut culpabiliser à mort, s'autoflagellation avec baisse d'estime de soi, avoir de l'anxiété par peur de l'enfer, etc... Donc ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que l'aspect "religieux légiféré" trop stricte peut aussi se greffer sur un trouble psychologique (névrose), et au final n'a plus rien de spirituel.
Ensuite, moi j'aime bien parler de manière universelle. Tout le monde n'est pas musulman, chacun trouve le sens de sa propre vie et une spiritualité qui lui est propre et lui convient, et peut-être même qu'il sert Allah à sa manière sans le savoir.
Bref, ça aussi c'est un sujet à part entière mdr...

Voilà, ce sont les points que je voulais relever.
Je vous remercie pour votre apport enrichissant à mon post 😘
26 janvier 2024 15:11
Au sujet du deen, il est important de clarifier les choses. Le musulman ne doit pas définir lui-meme ce qu'est adorer Allah swt. Il y'a des fondements et ces mêmes fondements qui vont permettre au croyant de ne pas tomber dans une forme de névrose ou de culpabilité. Justement, apprendre son deen c'est savoir qu'il y'a un juste-milieu.

De plus, pour tout ce qui est névrose ou toutes autres formes de peurs. Le deen l'explique et apporte les solutions. Quand on on est musulman, il faut avoir la ferme intention que la solution réside dans le deen. Le Qu'ran est une guérison. C'est une certitude.

Quant aux non-musulmans. Il y'a des choses qu'on retrouve chez eux et chez nous parce que nous sommes des êtres humains et que nous sommes confrontés aux épreuves de vente vie là. Mais leur vision reste très limitante.

En bref, il est important qu'un musulman en dépression reste accroché à son dine. L'aide vient exclusivement et en premier lieu d'Allah swt. Si nous ne l'adorons pas comme il se doit, nous ne pourrons bénéficier des bienfaits.

On a un exemple avec notre sœur Mélanie Georgiades ( alias Diam's). Dépression sévère et tout ce qui s'en suit. Une prosternation et un cheminement dans l'apprentissage de son deen à fait ce qu'elle est aujourd'hui. Une femme heureuse!
Citation
Bigoudi* a écrit:
Je vous fais une réponse commune pour toi et StyléeOStyloقلم histoire de ne pas me répéter.

Effectivement ce qui rend complexe le traitement de la dépression c'est l'aspect multifactoriel, et aussi, je n'en ai pas parlé ici, mais il y a différentes causes qui forcément induisent des prises en charge différentes.

Concernant les anti-dépresseurs, dans la vidéo, il dit clairement que l'objectif est de substituer dans un premier les neuro-transmetteurs défaillant, ou réguler, pour que le cerveau retrouve son équilibre et son fonctionnement normal autonome. On joue sur les interactions entre eux, etc... bon c'est toute une science, on ne va pas rentrer là-dedans, mdr... mais oui, totalement d'accord sur le fait que ça doit devenir une dépendance, être utiliser sur le court terme comme une béquille qui va permettre de se remettre en marche, ne fût-ce que de se lever le matin, d'aller à la mosquée ou sortir un peu, entamer une thérapie et s'y tenir, etc... pour moi, ça reste essentiel dans les cas de dépression sévère. Pourtant, je vous promet, je suis pas du tout pro-médocs, au contraire 😂.

L'aspect spirituel et probablement trop peu pris en compte dans le traitement de la dépression, l'acceptation effectivement est primordiale comme pour épreuve de la vie. Pour l'aspect religieux, je serait moins catégorique que vous parce que ça dépend comment on la vit. Par exemple, une personne qui n'arrive pas à faire ses cinq prière par jour peut culpabiliser à mort, s'autoflagellation avec baisse d'estime de soi, avoir de l'anxiété par peur de l'enfer, etc... Donc ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que l'aspect "religieux légiféré" trop stricte peut aussi se greffer sur un trouble psychologique (névrose), et au final n'a plus rien de spirituel.
Ensuite, moi j'aime bien parler de manière universelle. Tout le monde n'est pas musulman, chacun trouve le sens de sa propre vie et une spiritualité qui lui est propre et lui convient, et peut-être même qu'il sert Allah à sa manière sans le savoir.
Bref, ça aussi c'est un sujet à part entière mdr...

Voilà, ce sont les points que je voulais relever.
Je vous remercie pour votre apport enrichissant à mon post 😘
*
26 janvier 2024 19:30
Je me disais, tout bêtement, imagine si dans la communauté musulmane on n'avait pas honte de dire qu'on est en train de sombrer. Imagine que les frères et soeurs s'uniraient pour soutenir ces personnes, leur rendre visite à tour de rôle (et non pas mettre tout le poids sur une seule personnes), juste pour discuter, pour sortir, pour prier ensemble ou l'encourager à se rendre à la mosquée...

C'est un beau message que tu fais passer. Pour moi, cela devrait être un devoir de nous soutenir, de nous accepter, de nous encourager et de nous comprendre.

Un peu de douceur serait bienvenue. Après tout, quel être humain traversant des épreuves n'apprécie pas cette douceur à son égard ?

Cela me rappelle d’ailleurs un verset du Coran concernant le comportement de notre prophète Mohammed (sws) dans la transmission du message d'Allah sur Terre :

 
Sourate 3, Verset 159 0

[Al-Imran: 159]

Pourquoi autant de dépression de nos jours ? Qu'est-ce que ça exprime de l'état de la société et de l'humain aujourd'hui ? Une prise en charge sociale serait-elle possible ?

Ce sont de très bonnes questions auxquelles je cherche justement la réponse si tentée qu’elles soient accessibles.

L’évolution de la société s'est faite en parallèle de valeurs anti-religieuses. C’est un des éléments de réponse auquel je réfléchi encore, car il en découle un bon nombre de sujet.

Et toi ? Tu en penses quoi ?

Une prise en charge social ? Tu veux dire considéré mieux cette maladie et mieux informer le grand public ? Des cours de prévention ?

Comment pourrait mieux s’opérer cette prise en charge par rapport à aujourd’hui ?

Malheureusement, je pense que cela passerait par la politique. Et la politique actuelle s’intéresse plus à l’abaya des jeunes filles qu’à la santé de sa population 😅
Citation
Bigoudi* a écrit:
Oui c'est vraiment un sujet complexe, effectivement. Il y a énormément à dire, moi je n'y connais pas grand chose, pas assez, pourtant, ça touche tellement de monde aujourd'hui.
Un axe que nous n'avons pas encore abordé est l'aspect sociétal. Pourquoi autant de dépression de nos? Qu'est-ce que ça exprime de l'état de la société et de l'humain aujourd'hui? Une prise en charge sociale serait-elle possible. Je me disais, tout bêtement, imagine si dans la communauté musulmane on n'avait pas honte de dire qu'on est en train de sombrer. Imagine que les frères et soeurs s'uniraient pour soutenir ces personnes, leur rendre visite à tour de rôle (et non pas mettre tout le poids sur une seule personnes), juste pour discuter, pour sortir, pour prier ensemble ou l'encourager à se rendre à la mosquée...
W
26 janvier 2024 19:48
Très très intéressant !!

J'ai entendu parler également de ces "chemins neuronaux qui étaient en fait de véritables"sillons" creusés dans le cerveau et qu'il fallait les"aplanir " pour finalement les faire disparaitre.
Finalement, la dépression dans le cerveau a le même principe que les additions. Si on arrive à casser ces chemins neuronaux qui alimentent systématiquement la dopamine et la sérotonine, le plaisir, par le sport, la lecture du Coran et autres activités qui remplaceraient, alors un grand pas serait fait..
Citation
*Assia* a écrit:
( Il y a tellement de chose à dire sur le sujet que ça m'oblige à continuer ici 😂 )

Alors, pourquoi les médecins prescrivent-ils encore les médicaments actuels ?

C'est une question valable, et la réponse est que c'est un traitement à court terme donné à ceux dont le rapport bénéfice/risque est évalué comme favorable à la prise d'antidépresseurs.

Autrement dit, si le risque que l'individu ne survive pas à sa dépression à court terme est plus élevé que les bénéfices de ne pas prendre d'antidépresseurs à long terme, le médecin prescrit.

C'est une décision compréhensible, mais il est dommage que cette information ne soit pas clairement expliquée aux patients, car les chances de guérison à long terme sont réduites par la prise de ces médicaments.

Ceci étant dit, il existe également des moyens de stimuler naturellement ses neurotransmetteurs, bien que moins efficaces que la prise de médicaments.

Parmi ceux-ci, le sport, par exemple, stimule naturellement la production de dopamine. Globalement, toutes les activités qui stimulent le circuit neuronal de la récompense sont bénéfiques pour le cerveau d'un individu dépressif.

Il est important d'avoir conscience de la complexité de l'être humain pour envisager plusieurs actions en synergie pour traiter au mieux la dépression, selon ce que nous pensons être établi à l'heure actuelle.

Je pense qu'il ne faut pas opposer des actions bénéfiques à d'autres ; au contraire, il vaut mieux les additionner.

Évidemment, Allah est l'Unique Omniscient qui connaît sa créature parfaitement. La meilleure action reste, selon moi, d'invoquer Celui à qui aucune guérison n'échappe pour soulager nos maladies.

Qu'Allah apaise ceux qui souffrent de cette pathologie et qu'Il les guérisse, Amine.

P.S : Ce sujet est très complexe, donc certaines informations ont été omises volontairement pour transmettre les idées principales. De plus, je n'ai pas cité de toutes les sources, ce qui devrait évidemment être fait avant d'affirmer quoi que ce soit, mais je me tiens à ta disposition si tu souhaites en savoir plus sur la source de mes affirmations.

Allahou a'lam
*
26 janvier 2024 21:18
Oui, alors je l'avais entendu dans une autre vidéo, je te met le lien, c'est vers la 5eme minute.

Elle dit que le fait de rajouter de la sérotonine va aider le cerveau à en produire par lui-même. C'est à vérifier, mais je pense qu'il y a une sorte de synergie entre les neurotransmetteurs, genre la sécrétion de l'un dépend de la sécrétion de l'autre, etc... j'avais lu ça, mais ça fait un moment, je me rappelle plus trop. Donc ce n'est pas une simple substitution, par contre il ne faut pas arrêter n'importe quand et pas d'un coup évidemment, mais l'objectif est bien que le cerveau se remette à fonctionner normalement.
En plus, sur le long terme, le cerveau en prend un coup quand même, il est clairement diminué comme dit dans la deuxième vidéo, d'où l'importance de prendre les choses en mains rapidement.

Je sais que depuis peu on fait des recherche au niveau de l'équilibre de la flore intestinale, pour la perte de poids, mais il me semble aussi pour la dépression. On découvre encore des choses incroyables sur le corps humain, notamment la plasticité du cerveau, et donc le fait que nos actions peuvent littéralement modifier les connexions, etc... au niveau épigénétique aussi, et puis tout ce qui concerne l'intestin, la flore intestinale et les réseaux nerveux au niveau des intestins.


Concernant la question existentielle, c'est tout un débat en soi, mais effectivement, nous avons un besoin intrinsèque à notre espèce à trouver un sens à la vie, à ce qui nous entoure. Il y a même un organe qui lui est consacré dans le cerveau, je ne me souviens plus lequel malheureusement. Nous vivons actuellement dans une époque, une culture où la spiritualité a peu de place, pire, elle est limite mal vue (les choses évoluent néanmoins). On va beaucoup plus vers l'écoute et la satisfaction de nos besoins, ce qui est très bien en soi, mais comme toute chose, il faut un équilibre, et cet équilibre, c'est l'acceptation, dire OUI à tout ce qui arrive, comme disait Jung suite à une expérience mystique. Mais là, nous sommes plus comme des enfants capricieux qui ne supportent pas la frustration (je caricature bien entendu, c'est plus complexe). Nous vivons dans un confort relatif, la famine, la maladie, la pauvreté, la mort ne font plus autant partie de la vie qu'avant... et en plus de tout ça, on ne donne plus de sens à la vie. Plus encore, le stress est quasi constant, que ce soit le boulot, la famille, la pollution par le bruit, la lumière, les écrans, le manque de sommeil, et tout ce qui est interne et lié à nos histoire personnelles. ça fait beaucoup pour le cerveau humain. Je ne suis pas étonnée qu'il se mette sur OFF si souvent finalement.


Tu as bien compris l'essence de mon message 😊

Je te répond plus tard pour ton message suivant.
Citation
*Assia* a écrit:
dans la vidéo, il dit clairement que l'objectif est de substituer dans un premier les neuro-transmetteurs défaillant, ou réguler, pour que le cerveau retrouve son équilibre et son fonctionnement normal autonome.

Effectivement, c'est là où je voulais apporter une clarification. L'équilibre mentionné dans la vidéo est temporaire et est maintenu par la prise régulière de médicaments. Dès que l'individu cesse de prendre ces médicaments, un déséquilibre complet survient.

Le cerveau ne comprend pas ce qui s'est passé, car parallèlement à la prise de médicaments, il a réduit (plus ou moins selon la durée du traitement) la production de neurotransmetteurs essentiels, pouvant même la stopper.
Ainsi, l'individu se retrouve dans un état de "détresse", luttant pour retrouver une production physiologiquement acceptable de ces neurotransmetteurs nécessaires à son équilibre.

Pour retrouver son état d'équilibre précédent, deux options s'offrent à lui :

1. Endurer au péril de sa santé, le temps que son cerveau reproduise éventuellement ce dont il a besoin en quantités physiologiquement suffisantes pour un équilibre.

2. Revenir à la prise de médicaments.

Il est clair que la deuxième option est plus souvent adoptée en raison de la difficulté de la première solution et de ses risques.
Autrement dit, la guérison devient de moins en moins une perspective à long terme pour la personne, et la dépendance à ces médicaments devient essentielle au traitement.

C'est là que je trouve qu'une clarification mérite d'être apportée dans la vidéo. La science a encore beaucoup de progrès à faire pour développer des traitements plus efficaces en limitant ces effets secondaires.

Pourtant, je vous promet, je suis pas du tout pro-médocs, au contraire 😂.

Alors que moi un peu quand même mdrr. Je suis le genre de personne à dire à membre de la famille "si tu as mal à la tête, prends un médicament..." alors qu'il rechine à le faire 😂


Par exemple, une personne qui n'arrive pas à faire ses cinq prière par jour peut culpabiliser à mort, s'autoflagellation avec baisse d'estime de soi, avoir de l'anxiété par peur de l'enfer, etc... Donc ça reste à prendre avec des pincettes, d'autant que l'aspect "religieux légiféré" trop stricte peut aussi se greffer sur un trouble psychologique (névrose), et au final n'a plus rien de spirituel.


En effet, c'est la raison pour laquelle j'ai abordé le concept de sens de la vie et d'acceptation de sa nature profonde, plutôt que de parler directement des actions concrètes à mettre en place.
Bien que le sens de la vie soit l'adoration de notre Créateur, nous demeurons des êtres intrinsèquement faibles.
Accepter notre condition d'êtres humains et reconnaître la Miséricorde de Celui dont les Noms et les Attributs sont les plus parfaits contribue à apaiser l'être humain.

Il n'a jamais été exigé de nous de ne commettre aucun péché, et il est évident que nous sommes incapables de le faire.

Tout le monde n'est pas musulman,

Tout à fait, c'est pourquoi il est essentiel de prendre en compte les sensibilités de chacun. Cependant, je me suis souvent interrogé sur le fait que perdre tout intérêt pour ce monde, ne plus trouver de raisons de vivre,
Est-ce lié au refus de reconnaître sa position de créature qui a inévitablement besoin de son Créateur ?
Est-ce un conflit intérieur entre l'"inconscient" et le "conscient" ?
Cependant, je m'étends sur des hypothèses, qui sont en accord avec ma vision des choses, fortement influencée par ma croyance en Allah et mon acceptation de l'Islam comme religion.

La question est presque d'ordre existentiel, avec de nombreux éléments qui nous échappent, comme toujours. C’est là que la philosophie entre en jeu.

Je voulais ajouter une dernière chose à ce que je pense être l'essence de ton message (corrige-moi si je me trompe 😂). Je trouve ta démarche louable de mettre en garde concernant l'importance des mots que l'on utilise en fonction de la personne en face de nous. Il est crucial de ne jamais perdre de vue la diversité de l'espèce humaine et de ne jamais privilégier son ego au bien-être d'une personne, même si cela signifie taire des informations que l'on estime vraies (ou du moins prendre le temps nécessaire pour les révéler de la meilleure manière possible).

C'est moi qui te remercie d'avoir mis en lumière ce sujet ! Merci pour ta réponse, c'est vraiment un plaisir d'échanger avec toi.


P.s : Très bon choix de vidéos winking smiley
*
27 janvier 2024 14:28
Oui, le prophète était doux et exhortait à la douceur, c'est le meilleur des exemples.

Quand je parlais de prise en charge sociale, c'était comme l'exemple dont j'ai parlé au niveau de la communauté musulmane. Je ne sais pas si ça peut s'étendre à toute la société, et encore moins au niveau politique. Pour moi ce serait plus un accompagnement de proximité, mais on pourrait imaginer des structures plus systématique pour ce genre de pathologie, comme des hôpitaux de jour, ou un accueil des personnes en détresse où elles seraient accueillies, accompagnées, suivie psychologique, proposant des activités sportives et artistiques par exemple, éventuellement des formations adaptées, bénévolats ou job adapté pour faire aussi des "activités utiles", etc... peut-être que ça diminuerait la nécessité de recourir au médicaments et accélèrerait le processus de guérison. Un système de visites à domicile serait mis en place pour ceux qui ne parviennent vraiment pas à sortir de chez eux. Le soutien de la communauté pourrait pallier au manque de motivation et à l'isolement social, et fait d'être entouré de personnes compréhensives, bienveillante, empathiques, etc...
OK, je suis un tantinet utopique, mais il en faut non? 😂


Citation
*Assia* a écrit:
Je me disais, tout bêtement, imagine si dans la communauté musulmane on n'avait pas honte de dire qu'on est en train de sombrer. Imagine que les frères et soeurs s'uniraient pour soutenir ces personnes, leur rendre visite à tour de rôle (et non pas mettre tout le poids sur une seule personnes), juste pour discuter, pour sortir, pour prier ensemble ou l'encourager à se rendre à la mosquée...

C'est un beau message que tu fais passer. Pour moi, cela devrait être un devoir de nous soutenir, de nous accepter, de nous encourager et de nous comprendre.

Un peu de douceur serait bienvenue. Après tout, quel être humain traversant des épreuves n'apprécie pas cette douceur à son égard ?

Cela me rappelle d’ailleurs un verset du Coran concernant le comportement de notre prophète Mohammed (sws) dans la transmission du message d'Allah sur Terre :

 
Sourate 3, Verset 159 0

[Al-Imran: 159]

Pourquoi autant de dépression de nos jours ? Qu'est-ce que ça exprime de l'état de la société et de l'humain aujourd'hui ? Une prise en charge sociale serait-elle possible ?

Ce sont de très bonnes questions auxquelles je cherche justement la réponse si tentée qu’elles soient accessibles.

L’évolution de la société s'est faite en parallèle de valeurs anti-religieuses. C’est un des éléments de réponse auquel je réfléchi encore, car il en découle un bon nombre de sujet.

Et toi ? Tu en penses quoi ?

Une prise en charge social ? Tu veux dire considéré mieux cette maladie et mieux informer le grand public ? Des cours de prévention ?

Comment pourrait mieux s’opérer cette prise en charge par rapport à aujourd’hui ?

Malheureusement, je pense que cela passerait par la politique. Et la politique actuelle s’intéresse plus à l’abaya des jeunes filles qu’à la santé de sa population 😅
*
27 janvier 2024 18:23
Salam,

Je suis contente que ça t'intéresse aussi ! Je pourrais en parler pendant des heures mdrr (mais je me calme, promis 😂 )

Le cerveau, à lui seul, est juste incroyable quand on y pense, SubhanAllah !

Tu es bien informé ! J'en ai aussi entendu parler, il n'y a pas si longtemps, c'est peut-être relativement récent comme découverte perplexe

le plaisir, par le sport, la lecture du Coran et autres activités qui remplaceraient, alors un grand pas serait fait..

C'est tout à fait ça ! Ces activités favorisent le bien être car elles ont des impacts concerts sur le cerveau. Ces dernières années, on fait de plus en plus le lien entre notre environnement (manger, sport etc.…) et l'impact de celui-ci sur nos corps ! Alors qu'il y a quelques années en arrière, on n'aurait pas pu imaginer à quel point ils sont liés, que c'est un "tout".
Citation
Watoo watoo a écrit:
Très très intéressant !!

J'ai entendu parler également de ces "chemins neuronaux qui étaient en fait de véritables"sillons" creusés dans le cerveau et qu'il fallait les"aplanir " pour finalement les faire disparaitre.
Finalement, la dépression dans le cerveau a le même principe que les additions. Si on arrive à casser ces chemins neuronaux qui alimentent systématiquement la dopamine et la sérotonine, le plaisir, par le sport, la lecture du Coran et autres activités qui remplaceraient, alors un grand pas serait fait..
*
28 janvier 2024 10:43
Salam,

Comment tu vas ? grinning smiley

Elle dit que le fait de rajouter de la sérotonine va aider le cerveau à en produire par lui-même.

Oui, justement, c’est sur cette phrase que je voulais apporter une précision. Ce n’est pas totalement vrai ni totalement faux. C’est ce que j’ai essayé de dire dans ce passage :

Ainsi, l'individu se retrouve dans un état de "détresse", luttant pour retrouver une production physiologiquement acceptable de ces neurotransmetteurs nécessaires à son équilibre.

Pour retrouver son état d'équilibre précédent, deux options s'offrent à lui :

1. Endurer au péril de sa santé, le temps que son cerveau reproduise éventuellement ce dont il a besoin en quantités physiologiquement suffisantes pour un équilibre.

2. Revenir à la prise de médicaments.


La possibilité 1, est celle évoquer dans la vidéo comme une adaptation du cerveau qui conduite à une production de sérotonine comblant la perte après x temps.

Mais la deuxième possibilité n’est pas présentée, celle du syndrome de sevrage (ou syndrome d’arrêt) qui se traduit par une rechute du patient. Et je trouve ça dommage, ça donne l’impression qu'inévitablement le cerveau va augmenter sa production de sérotonine après la baisse de celle-ci.

J'ai cherché rapidement sur des sites officiels comme l'OMS ou la Haute Autorité de Santé, mais je n'ai trouvé aucune information sur la prévalence du syndrome d'arrêt (progressif ou définitif).

Je suis encore plus surprise qu'il n'y pas eu d'étude statistique sur le sujet...

Sans étude, je ne peux pas me prononcer sur la proportion de succès suite à un arrêt (progressif ou définitif) : 70 % ? 30 % ? 10 % ?

Mais dans tous les cas, ce n'est pas 100% (c'est pourquoi je considère son affirmation incomplète) car le syndrome d'arrêt entrainant la rechute de patients existe bel et bien.

Concernant notre fameuse question, j’ai trouvé ton analyse très pertinente. Il y a quelques années, j’ai eu un débat avec un membre de ma famille sur la pratique religieuse de notre communauté. Je lui ai dit que la pratique religieuse est intrinsèquement liée à notre détermination propre, peu importe l’environnement dans lequel on se trouve. J’étais convaincu que peu importe l’environnement, l’exigence envers soi-même concernant le fait d’accomplir les actes obligatoires et de pratiquer convenablement l’emporterai quoi qu’il arrive. Sa réponse a nuancé mon avis, pour cette personne, l’environnement dans lequel on est baigné influence grandement nos personnes et c’est pour cela qu’il faut favoriser un environnement qui pousse à la pratique religieuse : fréquentations, bonnes relations avec une communauté musulmane à proximité etc....
Il a beaucoup de vérités dans son avis, nous sommes des êtres humains après tout !

C’est pour ça que je trouve ton avis encore plus intéressant !

Notre époque présente peut-être de plus en plus un environnement des plus hostiles à la spiritualité, à la pratique religieuse ou au bien-être humain.

Je n’ose pas l’affirmait car je suis consciente qu’il y a eu dans l’Histoire des périodes d’épreuves évidentes concernant l’environnement des serviteurs d’Allah. Je pense par exemple, au règne du tyran Pharaon. Et, je suis persuadé que le comportement de nombreux musulmans face ces épreuves constitue une source d'inspiration pour nous.

Où se situe notre époque dans tout ça ?

Allahou a’lem

Citation
Bigoudi* a écrit:
Oui, alors je l'avais entendu dans une autre vidéo, je te met le lien, c'est vers la 5eme minute.


Elle dit que le fait de rajouter de la sérotonine va aider le cerveau à en produire par lui-même. C'est à vérifier, mais je pense qu'il y a une sorte de synergie entre les neurotransmetteurs, genre la sécrétion de l'un dépend de la sécrétion de l'autre, etc... j'avais lu ça, mais ça fait un moment, je me rappelle plus trop. Donc ce n'est pas une simple substitution, par contre il ne faut pas arrêter n'importe quand et pas d'un coup évidemment, mais l'objectif est bien que le cerveau se remette à fonctionner normalement.
En plus, sur le long terme, le cerveau en prend un coup quand même, il est clairement diminué comme dit dans la deuxième vidéo, d'où l'importance de prendre les choses en mains rapidement.

Je sais que depuis peu on fait des recherche au niveau de l'équilibre de la flore intestinale, pour la perte de poids, mais il me semble aussi pour la dépression. On découvre encore des choses incroyables sur le corps humain, notamment la plasticité du cerveau, et donc le fait que nos actions peuvent littéralement modifier les connexions, etc... au niveau épigénétique aussi, et puis tout ce qui concerne l'intestin, la flore intestinale et les réseaux nerveux au niveau des intestins.


Concernant la question existentielle, c'est tout un débat en soi, mais effectivement, nous avons un besoin intrinsèque à notre espèce à trouver un sens à la vie, à ce qui nous entoure. Il y a même un organe qui lui est consacré dans le cerveau, je ne me souviens plus lequel malheureusement. Nous vivons actuellement dans une époque, une culture où la spiritualité a peu de place, pire, elle est limite mal vue (les choses évoluent néanmoins). On va beaucoup plus vers l'écoute et la satisfaction de nos besoins, ce qui est très bien en soi, mais comme toute chose, il faut un équilibre, et cet équilibre, c'est l'acceptation, dire OUI à tout ce qui arrive, comme disait Jung suite à une expérience mystique. Mais là, nous sommes plus comme des enfants capricieux qui ne supportent pas la frustration (je caricature bien entendu, c'est plus complexe). Nous vivons dans un confort relatif, la famine, la maladie, la pauvreté, la mort ne font plus autant partie de la vie qu'avant... et en plus de tout ça, on ne donne plus de sens à la vie. Plus encore, le stress est quasi constant, que ce soit le boulot, la famille, la pollution par le bruit, la lumière, les écrans, le manque de sommeil, et tout ce qui est interne et lié à nos histoire personnelles. ça fait beaucoup pour le cerveau humain. Je ne suis pas étonnée qu'il se mette sur OFF si souvent finalement.


Tu as bien compris l'essence de mon message 😊

Je te répond plus tard pour ton message suivant.
*
29 janvier 2024 09:37
Salam

ça va alhamdoulillah, et toi? 😊

Oui effectivement ce serait bien d'avoir une idée des résultats avec les médicaments. Je peux me renseigner, j'ai accès aux données universitaires je pense, via ma fille qui est à l'unif, en psycho d'ailleurs 😅.
Mais je sais que ça marche pour certaines personnes, si c'est c'est du court terme (6 mois à 1 an), et couplé avec une psychothérapie ou un travail sur soi.

Il doit bien y avoir une idée du syndrome de sevrage vu que l'arrêt est sensé être progressif, non?

Je pense aussi que quand il y a rechute, c'est que l'un des axes des soins n'est pas pris en charge, ou insuffisamment. Si la personne vit dans un milieu toxique par exemple, il n'y a pratiquement aucune chance de rémission s'il elle ne sort pas de son milieu, à moins de se lancer dans une vraie quête spirituelle et de trouver la paix dans l'acceptation. Il y a un livre très intéressant sur ce sujet, "Plaidoyer pour le bonheur" de Mathieu Ricard, c'est un moine bouddhiste. Il démontre par plusieurs exemples les bienfaits de la pratique de la méditation et de l'acceptation, la pratique de la gratitude aussi, le fait d'être tourner vers les autres, etc... après, ça reste utopique pour le commun des mortels aujourd'hui, malheureusement.
Christophe André, lui, utilise la méditation en pleine conscience, pour aider la guérison, mais aussi pour diminuer le risque de rechute. Ce sont des recherches qui ont été faites (il y avait un américain aussi, mais je ne me souviens plus de son nom), mais malheureusement encore très peu prises en compte. La médicine contemporaine est toujours beaucoup trop axée sur la pharmacologie, alors que dans de nombreux domaines on devrait prendre en compte l'hygiène de vie, l'alimentation (le jeûne notamment), la psychologie, la quête de sens. Mais voilà, il y a de gros lobby pharmaceutiques, je suppose que c'est là que le bas blesse, la maladie arrange bien l'économie quand on y pense. Pourtant, ça coûte un pont à la sécurité sociale. On m'a dit récemment que les médecin ne peuvent prescrire de X médicaments à un même patient, c'est pas plus mal d'un côté, mais ce qui est triste c'est que c'est pour des raisons économiques et non des raisons de santé. Le monde tourne autour du Dieu argent malheureusement.

Concernant notre fameuse question, j’ai trouvé ton analyse très pertinente. Il y a quelques années, j’ai eu un débat avec un membre de ma famille sur la pratique religieuse de notre communauté. Je lui ai dit que la pratique religieuse est intrinsèquement liée à notre détermination propre, peu importe l’environnement dans lequel on se trouve. J’étais convaincu que peu importe l’environnement, l’exigence envers soi-même concernant le fait d’accomplir les actes obligatoires et de pratiquer convenablement l’emporterai quoi qu’il arrive. Sa réponse a nuancé mon avis, pour cette personne, l’environnement dans lequel on est baigné influence grandement nos personnes et c’est pour cela qu’il faut favoriser un environnement qui pousse à la pratique religieuse : fréquentations, bonnes relations avec une communauté musulmane à proximité etc....

Effectivement, l'environnement a beaucoup d'influence vu que nous y sommes baignés. On ne peut pas se couper totalement du milieu dans lequel on vit. Pour moi, l'idéal serait de l'intégrer. D'abord en prenant conscience des influences fastes et néfastes, parce que rien n'est tout blanc ou tout noir. Intégrer ce qui nous est bénéfique, se protéger de ce qui ne l'est pas (d'où la nécessité d'en avoir conscience) et peut-être travailler dessus à notre niveau, ne fut-ce que pour soi-même et devenir un exemple. Se couper totalement de son milieu, c'est limite de la schizophrénie, et rejeter d'un bloc ce qui ne nous convient pas peut faire penser à une forme de projection de notre propre ombre (désirs refoulés parce que non acceptés).

Pour ce qui est du religieux, personnellement je garde du recul là-dessus. Je pense qu'une pratique parfaite mais aveugle, sans chercher le sens, la profondeur, la transformation de soi et la connexion à Dieu, mue par la peur et la récompense uniquement, n'a pas de sens et confine plus à la névrose. Ce n'est as une vraie spiritualité mais des barrières, des limites, des repères qu'on se fixe parce qu'on a besoin de repères, comme si seul on allait tomber dans la déchéance. Sauf que se coupe de notre centre, notre intuition, notre bon sens, notre connexion à Dieu qui est notre "guide" intérieur. D'ailleurs, al-houda n'est pas la guidance mais l'induction, c'est-à-dire le fait d'être conduit de l'intérieur. La confiance en Dieu, c'est la confiance aussi en ce qu'on ressent, c'est être aligné avec soi-même, avec les valeurs qu'on ressent dans nos tripes. Bon, ça c'est mon point de vue. Et probablement, d'ailleurs, qu'une grande partie du problème dans la dépression c'est qu'on est déconnecté de cette part essentielle de nous.

(à suivre)
Citation
*Assia* a écrit:
Salam,

Comment tu vas ? grinning smiley

Elle dit que le fait de rajouter de la sérotonine va aider le cerveau à en produire par lui-même.

Oui, justement, c’est sur cette phrase que je voulais apporter une précision. Ce n’est pas totalement vrai ni totalement faux. C’est ce que j’ai essayé de dire dans ce passage :

Ainsi, l'individu se retrouve dans un état de "détresse", luttant pour retrouver une production physiologiquement acceptable de ces neurotransmetteurs nécessaires à son équilibre.

Pour retrouver son état d'équilibre précédent, deux options s'offrent à lui :

1. Endurer au péril de sa santé, le temps que son cerveau reproduise éventuellement ce dont il a besoin en quantités physiologiquement suffisantes pour un équilibre.

2. Revenir à la prise de médicaments.


La possibilité 1, est celle évoquer dans la vidéo comme une adaptation du cerveau qui conduite à une production de sérotonine comblant la perte après x temps.

Mais la deuxième possibilité n’est pas présentée, celle du syndrome de sevrage (ou syndrome d’arrêt) qui se traduit par une rechute du patient. Et je trouve ça dommage, ça donne l’impression qu'inévitablement le cerveau va augmenter sa production de sérotonine après la baisse de celle-ci.

J'ai cherché rapidement sur des sites officiels comme l'OMS ou la Haute Autorité de Santé, mais je n'ai trouvé aucune information sur la prévalence du syndrome d'arrêt (progressif ou définitif).

Je suis encore plus surprise qu'il n'y pas eu d'étude statistique sur le sujet...

Sans étude, je ne peux pas me prononcer sur la proportion de succès suite à un arrêt (progressif ou définitif) : 70 % ? 30 % ? 10 % ?

Mais dans tous les cas, ce n'est pas 100% (c'est pourquoi je considère son affirmation incomplète) car le syndrome d'arrêt entrainant la rechute de patients existe bel et bien.

Concernant notre fameuse question, j’ai trouvé ton analyse très pertinente. Il y a quelques années, j’ai eu un débat avec un membre de ma famille sur la pratique religieuse de notre communauté. Je lui ai dit que la pratique religieuse est intrinsèquement liée à notre détermination propre, peu importe l’environnement dans lequel on se trouve. J’étais convaincu que peu importe l’environnement, l’exigence envers soi-même concernant le fait d’accomplir les actes obligatoires et de pratiquer convenablement l’emporterai quoi qu’il arrive. Sa réponse a nuancé mon avis, pour cette personne, l’environnement dans lequel on est baigné influence grandement nos personnes et c’est pour cela qu’il faut favoriser un environnement qui pousse à la pratique religieuse : fréquentations, bonnes relations avec une communauté musulmane à proximité etc....
Il a beaucoup de vérités dans son avis, nous sommes des êtres humains après tout !

C’est pour ça que je trouve ton avis encore plus intéressant !

Notre époque présente peut-être de plus en plus un environnement des plus hostiles à la spiritualité, à la pratique religieuse ou au bien-être humain.

Je n’ose pas l’affirmait car je suis consciente qu’il y a eu dans l’Histoire des périodes d’épreuves évidentes concernant l’environnement des serviteurs d’Allah. Je pense par exemple, au règne du tyran Pharaon. Et, je suis persuadé que le comportement de nombreux musulmans face ces épreuves constitue une source d'inspiration pour nous.

Où se situe notre époque dans tout ça ?

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