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démocratie au maghreb; le maroc est toujours en tête!!
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31 mars 2005 17:53
Hasard ou savant dosage ? Les rapporteurs du département d’État consacrent presque le

même nombre de pages aux trois pays du Maghreb central : 16 pour le Maroc, 17 pour l’Algérie, 18 pour la Tunisie. Partout, la transition vers la démocratie est jugée lente ou incomplète.

Au Maroc, les auteurs du document se félicitent que des élections « libres et transparentes » aient eu lieu en 2003, mais regrettent que les islamistes du PJD se soient abstenus de présenter des candidats partout où ils le pouvaient. En Algérie, l’année 2004 a été marquée par la tenue d’une élection présidentielle pluraliste dont les résultats ont été « jugés crédibles par les observateurs étrangers », même si tous les candidats n’ont pas eu un égal accès aux médias publics. Le département d’État note que l’armée a observé une stricte neutralité pendant la campagne, ce qui est à la fois un tournant et un progrès. Quant aux scrutins présidentiel et législatif d’octobre 2004 en Tunisie, ils n’ont pas changé la donne et n’ont pas mis fin à la prééminence du RCD, le parti au pouvoir. Les rapporteurs émettent des doutes quant aux taux de participation à ces deux consultations.

Les Américains, qui font grand cas du respect des libertés religieuses, délivrent un satisfecit global aux pays du Maghreb. Et un hommage appuyé à la Tunisie et au Maroc, où les droits des minorités chrétiennes et juives sont bien assurés. De ce point de vue, le Maghreb fait exception dans le monde arabe. Le rapport relève également les progrès

réalisés en Algérie sur la question ka- byle, avec la reconnaissance de la langue amazigh et des négociations « de bonne foi » engagées avec les représentants des archs.

La situation des femmes est plus contrastée. Elle est presque idyllique en Tunisie, mais continue de poser problème en Algérie, même si la réforme du très rétrograde code de la famille, qui date de 1984, est à l’étude. La réforme de la Moudawana marocaine est une

avancée réelle, mais incomplète : elle n’a pas éliminé tous les archaïsmes de la législation.

La liberté de la presse fait l’objet de longs développements. Elle a globalement reculé en Algérie, et les rapporteurs reviennent sur les démêlés des journaux indépendants avec les autorités. Plusieurs titres étrangers (J.A./l’intelligent, Le Monde diplomatique) ont fait l’objet de saisies ponctuelles. Plus grave, quatre journalistes ont été emprisonnés

pour des motifs jugés fallacieux. Parmi eux, Mohamed Benchicou, le directeur du quotidien Le Matin.

Le bilan marocain est plus positif, même si la presse doit slalomer entre diverses « lignes rouges » (la monarchie, la marocanité du Sahara, etc.). Le 7 janvier 2004, une grâce royale a permis la libération d’Ali Lmrabet, directeur de Demain magazine, condamné

à quatre ans de prison pour « outrage à la personne du roi ». Mais sa publication reste suspendue.

En Tunisie, aucun titre, même indépendant ou privé, ne s’aventure à critiquer la politique gouvernementale. Les auteurs du rapport citent les cas de journalistes et d’éditeurs dissidents victimes de tentatives d’intimidation, d’agressions inexpliquées en pleine rue et, parfois, de privation de leurs documents de voyage. Les rapporteurs mentionnent aussi les atteintes aux cyberlibertés et les lourdes peines (jusqu’à treize ans de prison) infligées aux adolescents du « groupe de Zarzis », accusés d’avoir surfé sur un site islamiste pour préparer un attentat…

Les rapporteurs américains s’attardent sur les divers abus imputés aux forces de l’ordre. En Algérie, le niveau de violence a beaucoup baissé, ce qui est à mettre au crédit du gouvernement. Mais le problème des milliers de personnes disparues au cours de la décennie

1990-2000 n’est toujours pas réglé. Au Maroc, « la lutte contre l’islamisme radical a sérieusement remis en cause les progrès réalisés ces dernières années dans le domaine des droits de l’homme ». En Tunisie, le rapport regrette que les anciens détenus islamistes,

les membres de leurs familles et certains sympathisants du mouvement interdit Ennahda (environ dix mille personnes, au total) soient privés de leurs papiers d’identité.

Enfin, les auteurs du rapport consacrent de larges développements aux conditions d’incarcération. Jugées plus que « mauvaises » au Maroc et en Tunisie, elles apparaissent « acceptables » en Algérie, mais uniquement dans les prisons civiles. Car l’accès aux centres de haute sécurité et aux prisons militaires reste interdit aux observateurs internationaux.
=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-Deus ex machina...sidi rebbi igouz sl'makina...
 
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