Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
La démocratie est essentielle à la protection des droits de l homme
a
11 décembre 2004 15:56
La démocratie est essentielle à la protection des droits de l'homme

(La politique des Etats-Unis en matière de droits de l'homme) (1920)

La promotion des droits de l'homme joue un rôle central dans la
politique
étrangère des Etats-Unis et le respect de ces droits est essentiel à la
sécurité internationale et à celle des Etats-Unis, a dit le 2 décembre,
le
secrétaire d'Etat adjoint chargé des questions liées à la démocratie,
aux
droits de l'homme et au travail, M. Michael Kozak, à l'occasion d'une
interview accordée à Carrie Lee, du "Washington File", dans le cadre de
la
Journée des droits de l'homme, qui est célébrée le 10 décembre.

M. Kozak a évoqué les initiatives mises en oeuvre par les Etats-Unis
afin
de promouvoir la démocratie et les droits de l'homme dans une centaine
de
pays, mettant l'accent sur l'importance de développer des institutions
démocratiques afin de protéger les droits de l'homme, car par le
truchement de celles-ci, les gens "peuvent agir pour corriger ce qui va
mal dans leur pays sans avoir besoin d'un appui extérieur".

Il a parlé des progrès qui ont été réalisés au cours de l'année passée
dans le domaine de la protection des droits de l'homme et des défis qui
demeurent. Il a loué en particulier les efforts de tous les défenseurs
des
droits de l'homme dont le travail "fait la différence au bout du
compte".

On trouvera ci-après la transcription de l'interview de M. Kozak.

2 décembre 2004

Interview de M. Michael Kozak, secrétaire d'Etat adjoint, au sujet du
rôle
que jouent les droits de l'homme dans la politique étrangère des
Etats-Unis

Question - Quel est le rôle des droits de l'homme dans la politique
étrangère des Etats-Unis ?

M. Kozak - Les droits de l'homme ont toujours eu leur place dans la
politique étrangère des Etats-Unis, mais celle-ci est devenue plus
centrale. Pour la première fois de l'histoire de notre pays, la
promotion
de la démocratie et des droits de l'homme est un élément central de
notre
stratégie nationale en matière de sécurité.

C'est une équation très claire : la menace qui pèse sur les Etats-Unis
provient maintenant d'Etats faibles qui oppriment leur population. Ce
genre d'oppression génère la pauvreté, la frustration et le terrorisme.

L'un des moyens classiques de limiter les menaces mondiales qui pèsent
sur
les Etats-Unis et leurs alliés, c'est de promouvoir le développement
démocratique dans les pays de façon à donner aux gens le moyen de
changer
leur propre situation et de ne pas ressentir tant de frustration qu'ils
se
tournent vers la violence. Les droits de l'homme ont donc une place
très
importante dans notre politique étrangère.

Question - Quelles sont les stratégies générales et la politique
particulière que les Etats-Unis ont suivies pour encourager les droits
de
l'homme et la démocratie dans le monde ?

M. Kozak - En premier lieu, tout ce que nous faisons c'est au vu et au
su
de tout le monde. Mais, si nous pouvons nous trouver aux côtés des gens
qui se battent pour la démocratie dans leur propre pays, nous ne
pouvons
nous battre à leur place. Ce sont leurs efforts qui feront la
différence
au bout du compte.

Que faisons-nous donc pour appuyer ces efforts ? L'une des percées a
été
la création de la Fondation nationale pour la démocratie, dans les
années
1980, qui accorde des dons d'un faible montant pour appuyer les
organismes
de la société civile à travers le monde.

Nous avons aussi l'Institut national démocratique et l'Institut
national
républicain, des organes qui travaillent de concert pour promouvoir le
processus démocratique. Ils n'ont pas pour mandat de promouvoir un
parti
en particulier ou une forme de pensée particulière, mais de former et
d'aider les gens qui, dans d'autres pays, veulent participer à la
politique démocratique, et de leur apprendre les mécanismes pour y
parvenir.

Nous avons aussi un Centre de solidarité qui travaille avec les
ouvriers
du monde entier à promouvoir des projets visant à appuyer et à
renforcer
les syndicats ouvriers indépendants qui peuvent défendre de façon
efficace
les droits des travailleurs.

Nous travaillons avec des associations de jeunes et de femmes. Un autre
élément important est l'appui aux médias indépendants, car un élément
clé
de la démocratie est de donner aux gens accès à l'information. Nous
appuyons un vaste éventail d'activités afin d'aider à élaborer les
mécanismes des institutions qui fonctionnent dans une société
démocratique.

Nous publions, chaque année, un rapport à l'intention du Congrès des
Etats-Unis. On peut le trouver (en anglais) sur notre site internet ou
l'obtenir par le biais de la section des affaires publiques dans nos
ambassades. Il fait le point de la situation dans les quelque cent pays

nous oeuvrons à la promotion de la démocratie et explique précisément
ce
que nous faisons dans chacun.

Question - Malgré les initiatives que vous avez mentionnées, certains
critiques disent qu'étant donné que les Etats-Unis ont leurs propres
problèmes en matière de droits de l'homme, ils ne devraient pas prôner
une
réforme dans ce domaine dans d'autres pays. Que leur diriez-vous ?

M. Kozak - Notre pays a aussi ses problèmes de droits de l'homme, et il
est impossible de trouver un pays qui n'en a pas. Ce n'est pas le fait
qu'un pays ait ou non des problèmes dans ce domaine qui importe, c'est
ce
qu'il fait pour y remédier.

Nous venons d'avoir un grave problème avec les abus qui se sont
produits à
la prison d'Abu Ghraib, une situation qui entache notre honneur. Mais
qu'est-ce qui est arrivé ?

Les personnes qui en sont responsables ou dont la responsabilité
partielle
a été établie ont été présentées à la justice. Le ministre de la
défense
et le chef d'état-major interarmées ont dû répondre aux questions des
parlementaires et ont publiquement été interrogés par les chaînes de
télévision à propos de la situation. Le presse libre s'en est
préoccupée.
Nos tribunaux sont en train de réagir.

C'est cela que l'on veut voir, à savoir que toutes les institutions de
la
démocratie prennent les devants pour prendre des mesures correctives
lorsque des violations des droits de l'homme sont mises à jour. Mais,
ce
n'est pas parce que nous avons nos propres problèmes de droits de
l'homme
que nous ne devons plus nous préoccuper de la question.

Question - Si vous faites le point de ce qui s'est passé au cours des
douze derniers mois, quels progrès avez-vous constatés en matière de
protection des droits de l'homme ? Quels sont les défis, à votre avis,
qu'il reste à surmonter ?

M. Kozak - Eh bien, je dirais que la bonne nouvelle, c'est qu'il y a eu
par exemple une élection libre et équitable en Afghanistan. Il n'y a
pas
si longtemps que cela, ce pays était sous la férule d'une terrible
dictature, et on ne permettait aux femmes aucun rôle dans la vie
publique.
Aujourd'hui, les femmes constituent 40 % des personnes inscrites sur
les
listes électorales.

C'est surtout le fait qu'il y ait eu une campagne électorale ouverte.
Les
gens ont pu faire leur choix et ont accepté la validité de l'élection.

Bientôt, auront lieu en Irak des élections qui, malgré l'opposition de
gens qui essayent de bloquer l'organisation d'élections équitables,
seront
probablement la meilleure chose que l'Irak n'ait jamais connue de son
histoire.

Il nous faut aussi penser aux endroits où les militaires ne sont pas
intervenus, où les gens ont pu procéder à des changements par leurs
propres moyens. La Géorgie est un bon exemple d'un pays où on s'était
véritablement efforcé de voler l'élection ; mais la population a pu
faire
valoir son mécontentement et dire qu'il fallait respecter sa volonté.
C'est le même phénomène en Ukraine.

Pour moi, c'est encore plus positif lorsque l'on voit des gens défendre
leurs propres droits en tant qu'électeurs que lorsque quelque chose se
passe à la suite d'un conflit militaire. Tout cela est, à mon sens,
extrêmement positif.

Pour ce qui est des défis, il y a encore bien trop de gouvernements
dans
le monde qui privent leurs propres ressortissants de leurs droits. Un
exemple particulièrement notable est le Soudan et ce qui se passe au
Darfour. Le Conseil de sécurité s'efforce de trouver une solution. Les
Etats-Unis et leurs alliés européens y travaillent. L'Union africaine y
travaille, essaye de voir ce qu'elle peut faire.

Cependant, il y a bien trop de pays - une centaine environ - qui ont de
très graves problèmes.

Mais nous essayons d'intervenir, à court terme, si des personnes ont
été
mises en prison illégalement en Chine ou à Cuba, par exemple ; nous
essayons alors de faire jouer nos moyens de pression et la diplomatie
pour
obtenir leur libération.

La solution à plus long terme à ces problèmes, c'est la promotion de la
démocratie. Si un pays a un gouvernement qui doit répondre de ses
actions
auprès de son peuple par le truchement d'élections régulières, un
appareil
judiciaire indépendant, une branche législative indépendante et une
presse
libre qui peut critiquer, les gens peuvent agir pour corriger ce qui va
mal dans leur pays sans avoir besoin d'un appui extérieur, tout comme
nous
prenons des mesures correctives en ce qui concerne les abus qui se sont
produits dans notre système.

Le combat est long et difficile, mais j'ai le sentiment que beaucoup de
progrès sont faits.

Question - L'une des raisons qui sous-tend la célébration de la Journée
des droits de l'homme est de rendre hommage aux défenseurs des droits
de
l'homme du monde entier. Que diriez-vous à ceux qui se battent pour
améliorer des régimes non démocratiques ?

M. Kozak - D'être persistants, de continuer la lutte et de regarder ce
qui
s'est passé dans d'autres pays. L'une des forces des dictateurs, c'est
leur capacité d'isoler leur propre peuple du reste du monde. Parfois,
dans
un pays où il y a un sérieux déficit en matière de démocratie et des
problèmes au plan des droits de l'homme, les défenseurs des droits de
l'homme et les chefs de file politiques en faveur de la démocratie vous
disent qu'on ne peut pas vraiment comprendre la situation à laquelle
ils
sont confrontés qui est, selon eux, unique, et que les modèles qui
auraient réussi ailleurs sont voués à l'échec là où ils sont.

Mais ils disent tous exactement la même chose. En réalité, leur
situation
n'est pas unique. Ce qu'il faut faire, c'est simplement les mettre en
contact les uns avec les autres. Le message que nous voulons leur
transmettre, c'est qu'ils ne sont pas seuls, qu'il y a beaucoup de gens
qui les soutiennent eux et leur cause et qui peuvent les aider.

Je leur dirais : regardez votre voisin. Il y a quinze ans, il se
trouvait
exactement dans la même situation que vous, mais aujourd'hui il est
membre
à part entière de la communauté internationale, du vrai monde
démocratique. Je leur parlerais aussi de ce qu'ils ont fait, des
actions
qui ont été couronnées de succès et de celles qui ont échoué.

C'est une cause qui demande beaucoup de persistance. C'est un processus
en
évolution. C'est donc un travail difficile, mais à la hauteur des
braves
défenseurs des droits de l'homme. Si personne ne montre la voie, aucun
changement ne se produira, peu importe qu'on les souhaite vivement ou
qu'une aide extérieure soit apportée. Il faut que cela vienne du coeur
même du pays, et c'est ce à quoi nous rendons hommage à l'occasion de
la
Journée des droits de l'homme, à ceux qui se vouent à la cause des
droits
de l'homme.

Article retransmis par: acharif moulay abdellah bouskraoui
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook