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Re cueille de maux
S
8 juillet 2023 18:52
Entre,
Ce que je pense,
Ce que je veux dire,
Ce que je crois dire,
Ce que je dis,
Ce que vous avez envie d'entendre,
Ce que vous entendez,
Ce que vous comprenez...
Il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer.
Mais essayons quand même...

Encyclopédie du savoir relatif et absolu, Bernard Werber



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/23 11:35 par Yabinaute©.
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
S
8 juillet 2023 18:53
Le concept de shibumi galvanisait l’imagination de Nicholaï. Aucun idéal ne l’avait jamais tant attiré.
- Comment peut-on atteindre le shibumi, monsieur ?
- On ne l’atteint pas, on… le découvre. Et seul un très petit nombre d’hommes d’un raffinement extrême y parviennent. Des hommes comme mon ami Otake-san.
- Cela signifie-t-il qu’il faut beaucoup apprendre pour découvrir le shibumi ?
- Cela signifie plutôt que l’on doit dépasser la connaissance pour atteindre la simplicité.
À partir de cet instant, Nicholaï décida de devenir un homme de shibumi ; un être doué d’un calme irrésistible.

Shibumi, Trevanian



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/23 11:36 par Yabinaute©.
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S
8 juillet 2023 18:53
Ce ne sont pas mes actes que je décris, c'est moi, c'est mon essence. J'estime qu'il faut être prudent pour juger de soi et tout aussi scrupuleux pour en porter un témoignage soit bas, soit haut, indifféremment. S'il me semblait que je suis bon et sage, ou près de cela, je l'entonnerais à tue-tête. Dire moins de soi que la vérité, c'est de la sottise, non de la modestie. Se payer moins qu'on ne vaut, c'est de la faiblesse et de la pusillanimité, selon Aristote. Aucune vertu ne se fait valoir par le faux, et la vérité n'est jamais matière d'erreur. Dire de soi plus que la vérité, ce n'est pas toujours de la présomption, c'est encore souvent de la sottise. Être satisfait de ce que l'on est et s'y complaire outre mesure, tomber de là dans un amour de soi immodéré est, à mon avis, la substance de ce vice [de la présomption]. Le suprême remède pour le guérir, c'est de faire tout le contraire de ce que prescrivent ceux qui, en défendant de parler de soi, défendent par conséquent d'appliquer sa pensée à soi. L'orgueil réside dans la pensée. La langue ne peut y avoir qu'une bien légère part.

Les Essais, Michel de Montaigne



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/23 11:37 par Yabinaute©.
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S
8 juillet 2023 20:21
Et un beau jour, brusquement, une passerelle fut jetée sur l'abîme ; bien sûr, le gouffre existait toujours, mais il cessa d'être aussi large. Ils avaient mangé des cerises, de grosses cerises noires et luisantes, au jus couleur de vin sombre. Et, plus tard, tandis qu'elle lui lisait un passage de La Princesse, il remarqua que les cerises avaient taché ses lèvres. A l'instant même, son essence divine disparut. Elle était faite d'argile, après tout - comme lui, comme tout le monde ! Ses lèvres étaient d'une chair pareille à la sienne, puisque le jus des cerises le tachait aussi. Elle était femme - femme tout entière, comme toutes les femmes ! Cette révélation l'abasourdit. Il lui sembla que le soleil mourait au ciel.
Ensuite il comprit ce que cela signifiait - et son cœur se mit à danser et il pensa à faire la cour à cette femme, puisqu'elle était non pas un pur esprit, mais une simple femme, dont les lèvres pouvaient être tachées par des cerises. L'audace de cette pensée le fit trembler, mais son âme chantait joyeusement et le bon sens, triomphalement, lui clamait qu'il avait raison. Ruth dut sentir un peu de ce changement qui s'opérait en lui, car elle interrompit sa lecture, le regarda et sourit. Les yeux de Martin glissèrent de ses yeux bleus à ses lèvres et la vue de cette tache l’affola. Il fallait ouvrir ses bras et les refermer sur elle, comme il le faisait autrefois, du temps de sa vie insouciante. Elle se penchait vers lui et semblait attendre... Il se contint de toute sa volonté.

Martin Eden, Jack London



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/23 11:37 par Yabinaute©.
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A
8 juillet 2023 20:51
Étrange lune embaumée, couleur d'os, qui me fixe de ses yeux de cadavre. Et c'est seulement alors qu'une révélation me perce le cœur, par-delà les années et les voix, par-delà les deuils et les visages de cette vie mienne où je rôde comme la gale à travers la foule assourdie, pourchassant l'ombre fuyante des êtres chers, prenant mon impatience pour de la foi, mes rêvasseries pour des vertus, mes errances pour un destin et c'est seulement alors, le visage tourné vers la solitude et l'abandon lunaires, que je dénoue l'énigme tombée de la bouche empoisonnée d'un aïeul: il n'y a pas de canards, pas de canards sur le mer de la Tranquillité.

Sylvin trudel.
H
8 juillet 2023 21:02
Salam,

Merci pour ces recueils, c′est beau, sa a apporté un peu de joie à mon cœur. J′ai pris plaisir à les lire même si j′ai un peu de mal à saisir tout le sens. Le français est un peu compliquée parfois.

Puis- je connaître le nom du recueil ou livre stp ? Mais si sa vient de toi, c′est magnifique et je serai ravis de pouvoir en relire d′autres ou la suite. Merci beaucoup et excellente soirée.

Citation
Yabinaute© a écrit:
Et un beau jour, brusquement, une passerelle fut jetée sur l'abîme ; bien sûr, le gouffre existait toujours, mais il cessa d'être aussi large. Ils avaient mangé des cerises, de grosses cerises noires et luisantes, au jus couleur de vin sombre. Et, plus tard, tandis qu'elle lui lisait un passage de La Princesse, il remarqua que les cerises avaient taché ses lèvres. A l'instant même, son essence divine disparut. Elle était faite d'argile, après tout - comme lui, comme tout le monde ! Ses lèvres étaient d'une chair pareille à la sienne, puisque le jus des cerises le tachait aussi. Elle était femme - femme tout entière, comme toutes les femmes ! Cette révélation l'abasourdit. Il lui sembla que le soleil mourait au ciel.
Ensuite il comprit ce que cela signifiait - et son cœur se mit à danser et il pensa à faire la cour à cette femme, puisqu'elle était non pas un pur esprit, mais une simple femme, dont les lèvres pouvaient être tachées par des cerises. L'audace de cette pensée le fit trembler, mais son âme chantait joyeusement et le bon sens, triomphalement, lui clamait qu'il avait raison. Ruth dut sentir un peu de ce changement qui s'opérait en lui, car elle interrompit sa lecture, le regarda et sourit. Les yeux de Martin glissèrent de ses yeux bleus à ses lèvres et la vue de cette tache l’affola. Il fallait ouvrir ses bras et les refermer sur elle, comme il le faisait autrefois, du temps de sa vie insouciante. Elle se penchait vers lui et semblait attendre... Il se contint de toute sa volonté.

Martin Eden, Jack London



Modifié 1 fois. Dernière modification le 08/07/23 21:20 par Hellaaa.
Ma vie, ma vie est un film palpitant mais hélas j'ai raté la séance.
S
9 juillet 2023 10:35
Salam wa rahma Hellaaa,

Merci pour ton message. Ce n'est pas du tout de moi mais je suis flatté que tu aies pu l'envisager rien qu'une seconde haha. Je partage ici quelques passages de livres que j'ai pu lire et qui m'ont marqués.

Le nom de chaque livre et son auteur sont indiqués à la fin des citations, en italique. Celle que tu as cité dans ta réponse provient du livre Martin Eden écrit par Jack London.

Petit extrait bonus :

"[...] Il y a tant de choses que je voudrais exprimer. Mais elles sont si vastes... elles me dépassent. En tout cas, je n'arrive pas à formuler ce qui est vraiment en moi. Quelquefois, il me semble que le monde entier et la vie sous ses multiples formes se sont entassées dans mon être et exigent que je devienne leur porte-parole. Je sens cette chose énorme. J'essaie de l'appréhender, de la dépeindre... et mon langage m'apparaît aussi vague, aussi balbutiant que celui d'un enfant. C'est un travail colossal que de transmuer en mots, écrits ou parlés, les sensations, et de les charger d'un relief suffisant pour qu'ils donnent naissance aux mêmes sensations dans l'esprit de celui qui lit ou écoute. C'est une tâche royale. Regardez, Ruth. J'enfouis ma figure dans l'herbe. Ce que j'aspire me fait tressaillir et donne naissance dans mon cerveau à des milliers d'idées plus ou moins délirantes. Ce que je viens de capter, c'est le souffle, l'haleine de l'univers. Ce sont les chants, les rires, les triomphes et les souffrances, les guerres et la mort. Le parfum de cette herbe déclenche en moi des visions. Je voudrais vous les décrire. Je voudrais que le monde entier les connaisse. Cependant, comment le pourrais-je ? Ma langue est nouée."

Edit: J'ai rajouté des liens vers les livres à la fin des extraits.
Citation
Hellaaa a écrit:
Salam,

Merci pour ces recueils, c′est beau, sa a apporté un peu de joie à mon cœur. J′ai pris plaisir à les lire même si j′ai un peu de mal à saisir tout le sens. Le français est un peu compliquée parfois.

Puis- je connaître le nom du recueil ou livre stp ? Mais si sa vient de toi, c′est magnifique et je serai ravis de pouvoir en relire d′autres ou la suite. Merci beaucoup et excellente soirée.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 09/07/23 11:38 par Yabinaute©.
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S
12 juillet 2023 10:56
Parce qu’on a porté du pain, du linge blanc,
À quelque humble logis sous les combles tremblant
Comme le nid parmi les feuilles inquiètes ;
Parce qu’on a jeté ses restes et ses miettes
Au petit enfant maigre, au vieillard pâlissant,
Au pauvre qui contient l’éternel tout-puissant ;
Parce qu’on a laissé Dieu manger sous sa table,
On se croit vertueux, on se croit charitable !
On dit : Je suis parfait ! louez-moi ; me voilà !
Et, tout en blâmant Dieu de ceci, de cela,
De ce qu’il pleut, du mal dont on le dit la cause,
Du chaud, du froid, on fait sa propre apothéose.
Le riche qui, gorgé, repu, fier, paresseux,
Laisse un peu d’or rouler de son palais sur ceux
Que le noir janvier glace et que la faim harcèle,
Ce riche-là, qui brille et donne une parcelle
De ce qu’il a de trop à qui n’a pas assez,
Et qui, pour quelques sous du pauvre ramassés,
S’admire et ferme l’œil sur sa propre misère,
S’il a le superflu, n’a pas le nécessaire :
La justice ; et le loup rit dans l’ombre en marchant
De voir qu’il se croit bon pour n’être pas méchant.
Nous bons ! nous fraternels ! ô fange et pourriture !
Mais tournez donc vos yeux vers la mère nature !
Que sommes-nous, cœurs froids où l’égoïsme bout,
Auprès de la bonté suprême éparse en tout ?
Toutes nos actions ne valent pas la rose.
Dès que nous avons fait par hasard quelque chose,
Nous nous vantons, hélas ! vains souffles qui fuyons !
Dieu donne l’aube au ciel sans compter les rayons,
Et la rosée aux fleurs sans mesurer les gouttes ;
Nous sommes le néant ; nos vertus tiendraient toutes
Dans le creux de la pierre où vient boire l’oiseau.
L’homme est l’orgueil du cèdre emplissant le roseau.
Le meilleur n’est pas bon vraiment, tant l’homme est frêle,
Et tant notre fumée à nos vertus se mêle !
Le bienfait par nos mains pompeusement jeté
S’évapore aussitôt dans notre vanité ;
Même en le prodiguant aux pauvres d’un air tendre,
Nous avons tant d’orgueil que notre or devient cendre ;
Le bien que nous faisons est spectre comme nous.
L’Incréé, seul vivant, seul terrible et seul doux,
Qui juge, aime, pardonne, engendre, construit, fonde,
Voit nos hauteurs avec une pitié profonde.
Ah ! rapides passants ! ne comptons pas sur nous,
Comptons sur lui. Pensons et vivons à genoux ;
Tâchons d’être sagesse, humilité, lumière ;
Ne faisons point un pas qui n’aille à la prière ;
Car nos perfections rayonneront bien peu
Après la mort, devant l’étoile et le ciel bleu.
Dieu seul peut nous sauver. C’est un rêve de croire
Que nos lueurs d’en bas sont là-haut de la gloire ;
Si lumineux qu’il ait paru dans notre horreur,
Si doux qu’il ait été pour nos cœurs pleins d’erreur,
Quoi qu’il ait fait, celui que sur la terre on nomme
Juste, excellent, pur, sage et grand, là-haut est l’homme,
C’est-à-dire la nuit en présence du jour ;
Son amour semble haine auprès du grand amour ;
Et toutes ses splendeurs, poussant des cris funèbres,
Disent en voyant Dieu : Nous sommes les ténèbres !
Dieu, c’est le seul azur dont le monde ait besoin.
L’abîme en en parlant prend l’atome à témoin.
Dieu seul est grand ! c’est là le psaume du brin d’herbe ;
Dieu seul est vrai ! c’est là l’hymne du flot superbe ;
Dieu seul est bon ! c’est là le murmure des vents ;
Ah ! ne vous faites pas d’illusions, vivants !
Et d’où sortez-vous donc, pour croire que vous êtes
Meilleurs que Dieu, qui met les astres sur vos têtes,
Et qui vous éblouit, à l’heure du réveil,
De ce prodigieux sourire, le soleil !

Les Contemplations - Croire, mais pas en nous - Victor Hugo
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S
12 juillet 2023 22:59
Il ne s’agit plus de commenter ou de comprendre le réel : il s’agit de produire du réel. Ce qui tue aujourd’hui et avant tout, c’est notre manque d’imagination. L’art, la littérature, la poésie sont des armes de précision. Il va falloir les dégainer. Et n’avoir pas peur de ceux qui crieront au scandale et à la trahison.

[...]

Que les délinquants en costume osent qualifier de "progrès" le délire techno-nihiliste qui consiste à attendre le bus en parcourant son mur Facebook et sa galerie Instagram, bercé par les notifications Snap et Twitch, à proximité d'une poubelle connectée - alors même que les chants d'oiseaux ont presque disparu et que lire devient une quasi-anomalie - relève de l'aliénation.

Il faut une révolution politique, poétique et philosophique - Aurélien Barrau
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30 juillet 2023 11:54
CHAPITRE VIII

SUR L'OISIVETÉ

De même que nous voyons que des terres en friche, si elles sont grasses et fertiles, foisonnent de cent mille sortes d'herbes sauvages et inutiles, et que, pour leur garder un rôle utile, il faut les assujettir et les employer à [nourrir] certaines semences pour notre service, et de même que nous voyons que les femmes produisent bien toutes seules des amas et pièces de chair informes, mais que, pour faire une génération bonne et naturelle, il faut les charger d'une autre semence, de même en est-il des esprits. Si on ne les occupe pas d'un sujet déterminé qui les bride et les contraigne, ils se jettent, tout déréglés, par-ci par-là dans le champ vague de l'imagination:
Sicut aquae tremulum labris ubi lumen ahenis
Sole repercussum, aut radiantis imagine Lunae
Omnia pervolitat late loca, jamque sub auras
Erigitur, summique ferit laquearia tecti.

[Ainsi lorsque, dans un vase d'airain, la surface de l'eau réfléchit en tremblant le soleil ou l'image de la lune rayonnante, la lumière vole partout au loin, s'élève dans les airs et frappe tout en haut les lambris du plafond.]

Et il n'y a folie ni délire qu'ils ne produisent dans cette agitation :
velut aegri somnia, vanae
Finguntur species.

[Ils se forgent des chimères (qui sont) comme des songes de malades.]

L’âme qui n'a point de but établi se perd : car, comme on dit, c'est n'être nulle part que d'être partout :
Quisquis ubique habitat, Maxime, nusquam habitat.

Dernièrement je me retirai chez moi, décidé, autant que je le pourrais, à ne pas me mêler d'autre chose que de passer en repos, en m'isolant, ce peu qui me reste de vie : il me semblait que je ne pouvais faire à mon esprit une plus grande faveur que de le laisser en pleine oisiveté s'entretenir avec lui-même, et s'arrêter et se retirer en lui-même: j'espérais qu'il pouvait désormais le faire plus aisément, devenu avec le temps plus pondéré, plus mûr aussi. Mais je trouve,
variam semper dant otia mentem
[L'oisiveté dissipe toujours l'esprit en tous sens]

qu'au contraire, faisant le cheval échappé, il se donne cent fois plus de souci à lui-même qu'il n'en prenait pour autrui; et il enfante pour moi tant de chimères et de monstres fantasques les uns sur les autres, sans ordre et sans dessein, que, pour en contempler à mon aise l'ineptie et l'étrangeté, j'ai commencé de les enregistrer, espérant avec le temps lui en faire honte à lui-même.

Les Essais - Michel de Montaigne



Modifié 1 fois. Dernière modification le 30/07/23 11:56 par Yabinaute©.
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S
11 août 2023 06:51
C'est alors qu'apparut le renard:

- Bonjour, dit le renard.

- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit rien.

- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.

- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...

- Je suis un renard, dit le renard.

- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement triste...

- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas apprivoisé.

- Ah! pardon, fit le petit prince.

Mais, après réflexion, il ajouta:

- Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?

- Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu ?

- Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?

- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien gênant ! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des poules ?

- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "apprivoiser" ?

- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie "créer des liens..."

- Créer des liens ?

- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...

- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois qu'elle m'a apprivoisé...

- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...

- Oh! ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince.

Le renard parut très intrigué :

- Sur une autre planète ?

- Oui.

- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?

- Non.

- Ça, c'est intéressant ! Et des poules ?

- Non.

- Rien n'est parfait, soupira le renard.

Mais le renard revint à son idée:

- Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...

Le renard se tut et regarda longtemps le petit prince:

- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-il.

- Je veux bien, répondit le petit prince, mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.

- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit le renard. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !

- Que faut-il faire? dit le petit prince.

- Il faut être très patient, répondit le renard. Tu t'assoiras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'œil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...

Le lendemain revint le petit prince.

- Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit le renard. Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureux. A quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur ! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le cœur... Il faut des rites.

- Qu'est-ce qu'un rite ? dit le petit prince.

- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit le renard. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Il y a un rite, par exemple, chez mes chasseurs. Ils dansent le jeudi avec les filles du village. Alors le jeudi est jour merveilleux ! Je vais me promener jusqu'à la vigne. Si les chasseurs dansaient n'importe quand, les jours se ressembleraient tous, et je n'aurais point de vacances.

Ainsi le petit prince apprivoisa le renard. Et quand l'heure du départ fut proche:

- Ah! dit le renard... Je pleurerai.

- C'est ta faute, dit le petit prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t'apprivoise...

- Bien sûr, dit le renard.

- Mais tu vas pleurer ! dit le petit prince.

- Bien sûr, dit le renard.

- Alors tu n'y gagnes rien !

- J'y gagne, dit le renard, à cause de la couleur du blé.





Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/08/23 06:53 par Yabinaute©.
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S
11 août 2023 06:53
Puis il ajouta:

- Va revoir les roses. Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.

Le petit prince s'en fut revoir les roses:

- Vous n'êtes pas du tout semblables à ma rose, vous n'êtes rien encore, leur dit-il. Personne ne vous a apprivoisé et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était mon renard. Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde.

Et les roses étaient bien gênées.

- Vous êtes belles, mais vous êtes vides, leur dit-il encore. On ne peut pas mourir pour vous. Bien sûr, ma rose à moi, un passant ordinaire croirait qu'elle vous ressemble. Mais à elle seule elle est plus importante que vous toutes, puisque c'est elle que j'ai arrosée. Puisque c'est elle que j'ai mise sous globe. Puisque c'est elle que j'ai abritée par le paravent. Puisque c'est elle dont j'ai tué les chenilles (sauf les deux ou trois pour les papillons). Puisque c'est elle que j'ai écoutée se plaindre, ou se vanter, ou même quelquefois se taire. Puisque c'est ma rose.

Et il revint vers le renard:

- Adieu, dit-il...

- Adieu, dit le renard. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux.

- L'essentiel est invisible pour les yeux, répéta le petit prince, afin de se souvenir.

- C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante.

- C'est le temps que j'ai perdu pour ma rose... fit le petit prince, afin de se souvenir.

- Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose...

- Je suis responsable de ma rose... répéta le petit prince, afin de se souvenir.

Le Petit Prince - Antoine de Saint-Exupéry
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11 août 2023 07:07
"C’est une folie de haïr toutes les roses parce qu’une épine vous a piqué,
d’abandonner tous les rêves parce que l’un d’entre eux ne s’est pas réalisé,
de renoncer à toutes les tentatives parce qu’on a échoué.
C’est une folie de condamner toutes les amitiés parce qu’une vous a trahi,
de ne croire plus en l’amour juste parce qu’un d’entre eux a été infidèle,
de jeter toutes les chances d’être heureux juste parce que quelque chose n’est pas allé dans la bonne direction.
Il y aura toujours une autre occasion, un autre ami, un autre amour, une force nouvelle.
Pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ."
L
12 août 2023 18:01
Témoignage d'un plongeur apnéiste



“Psychologiquement, ce qui se passe dans notre tête à ce moment là, c’est un peu particulier, parce que c’est une sensation à laquelle on n’est pas habitué quand on n’est pas apnéiste, de sentir une oppression, de sentir toute la masse de l’eau qui nous écrase, et sentir surtout qu’on ne peut pas faire grand chose. ça crée une envie, un réflexe très naturel chez les humains, de s’opposer, de résister, de contracter les muscles. Et c’est justement ce qu’il ne faut pas faire. Le seul moyen d’arriver à être accepté par les grandes profondeurs est de plonger en étant dans le bien être et sans aucune douleur. C’est un sentiment absolument merveilleux, mais il faut avoir la bonne disposition psychologique et mentale, à savoir: l’acceptation. Accepter que la pression va nous écraser de plus en plus et que l’on ne peut rien faire contre ça, et relâcher le mental, et relâcher l’organisme. Relâcher toutes les tensions musculaires et se laisser faire. A partir du moment où l’on accède à ça, il n’y a plus vraiment de limites. On confie notre corps à la nature qui s’occupe tellement bien de nous, avec les adaptations du corps, nous on essaie juste de s’occuper de profiter et d’arriver en bas, de manière la plus discrète possible et on se fait une petite place en essayant de mettre notre ego quelque part rangé dans un coin et on profite de cet instant.”

————

J’arrive en bas et là c’est un sentiment qui est assez extraordinaire, parce que je suis dans un monde qui est quand même très hostile, quand on y pense. Il fait sombre, il fait froid, la surface est très loin, et on est seul. Il y a cette pression qui nous opprime, qui nous écrase. Et pourtant, si je suis dans les bonnes dispositions, si je suis dans l’acceptation, je n’ai aucune envie de respirer. C’est un sentiment qui est assez fascinant, et ce mélange à ce sentiment d’euphorie, un profond sentiment d’humilité. Pourquoi? parce que je suis à ce moment là extrêmement vulnérable, je le sais, je le sens, je suis une petite goutte d’eau perdue, isolée, abandonnée au milieu de rien. Si je regarde partout autour de moi, je vais voir une seule et même unité, je ne vois que du bleu. Il n’y a nulle part sur terre où l’on peut expérimenter ça. Partout, on aura un référentiel, on sera posé sur terre. On pourra avoir l’immensité de la voûte céleste autour de nous, à un moment donné, si on regarde vers le sol, on aura ce référentiel là du sol. Là on expérimente un peu une forme de perception de l’infini.”
L
12 août 2023 18:08
Waouh c'est puissant...
Et flippant en même temps... De quoi nous remettre à notre place de petit humain misérable...
Citation
Yabinaute© a écrit:
Parce qu’on a porté du pain, du linge blanc,
À quelque humble logis sous les combles tremblant
Comme le nid parmi les feuilles inquiètes ;
Parce qu’on a jeté ses restes et ses miettes
Au petit enfant maigre, au vieillard pâlissant,
Au pauvre qui contient l’éternel tout-puissant ;
Parce qu’on a laissé Dieu manger sous sa table,
On se croit vertueux, on se croit charitable !
On dit : Je suis parfait ! louez-moi ; me voilà !
Et, tout en blâmant Dieu de ceci, de cela,
De ce qu’il pleut, du mal dont on le dit la cause,
Du chaud, du froid, on fait sa propre apothéose.
Le riche qui, gorgé, repu, fier, paresseux,
Laisse un peu d’or rouler de son palais sur ceux
Que le noir janvier glace et que la faim harcèle,
Ce riche-là, qui brille et donne une parcelle
De ce qu’il a de trop à qui n’a pas assez,
Et qui, pour quelques sous du pauvre ramassés,
S’admire et ferme l’œil sur sa propre misère,
S’il a le superflu, n’a pas le nécessaire :
La justice ; et le loup rit dans l’ombre en marchant
De voir qu’il se croit bon pour n’être pas méchant.
Nous bons ! nous fraternels ! ô fange et pourriture !
Mais tournez donc vos yeux vers la mère nature !
Que sommes-nous, cœurs froids où l’égoïsme bout,
Auprès de la bonté suprême éparse en tout ?
Toutes nos actions ne valent pas la rose.
Dès que nous avons fait par hasard quelque chose,
Nous nous vantons, hélas ! vains souffles qui fuyons !
Dieu donne l’aube au ciel sans compter les rayons,
Et la rosée aux fleurs sans mesurer les gouttes ;
Nous sommes le néant ; nos vertus tiendraient toutes
Dans le creux de la pierre où vient boire l’oiseau.
L’homme est l’orgueil du cèdre emplissant le roseau.
Le meilleur n’est pas bon vraiment, tant l’homme est frêle,
Et tant notre fumée à nos vertus se mêle !
Le bienfait par nos mains pompeusement jeté
S’évapore aussitôt dans notre vanité ;
Même en le prodiguant aux pauvres d’un air tendre,
Nous avons tant d’orgueil que notre or devient cendre ;
Le bien que nous faisons est spectre comme nous.
L’Incréé, seul vivant, seul terrible et seul doux,
Qui juge, aime, pardonne, engendre, construit, fonde,
Voit nos hauteurs avec une pitié profonde.
Ah ! rapides passants ! ne comptons pas sur nous,
Comptons sur lui. Pensons et vivons à genoux ;
Tâchons d’être sagesse, humilité, lumière ;
Ne faisons point un pas qui n’aille à la prière ;
Car nos perfections rayonneront bien peu
Après la mort, devant l’étoile et le ciel bleu.
Dieu seul peut nous sauver. C’est un rêve de croire
Que nos lueurs d’en bas sont là-haut de la gloire ;
Si lumineux qu’il ait paru dans notre horreur,
Si doux qu’il ait été pour nos cœurs pleins d’erreur,
Quoi qu’il ait fait, celui que sur la terre on nomme
Juste, excellent, pur, sage et grand, là-haut est l’homme,
C’est-à-dire la nuit en présence du jour ;
Son amour semble haine auprès du grand amour ;
Et toutes ses splendeurs, poussant des cris funèbres,
Disent en voyant Dieu : Nous sommes les ténèbres !
Dieu, c’est le seul azur dont le monde ait besoin.
L’abîme en en parlant prend l’atome à témoin.
Dieu seul est grand ! c’est là le psaume du brin d’herbe ;
Dieu seul est vrai ! c’est là l’hymne du flot superbe ;
Dieu seul est bon ! c’est là le murmure des vents ;
Ah ! ne vous faites pas d’illusions, vivants !
Et d’où sortez-vous donc, pour croire que vous êtes
Meilleurs que Dieu, qui met les astres sur vos têtes,
Et qui vous éblouit, à l’heure du réveil,
De ce prodigieux sourire, le soleil !

Les Contemplations - Croire, mais pas en nous - Victor Hugo
L
12 août 2023 18:14
"Personne n'a une vie facile. Le seul fait d'être vivant nous porte immédiatement au plus difficile. Les liens que nous nouons dès la naissance, dès la première brûlure de l'âme au feu du souffle, ces liens sont immédiatement difficiles, inextricables, déchirants. La vie n'est pas chose raisonnable. On ne peut, sauf à se mentir, la disposer devant soi sur plusieurs années comme une chose calme, un dessin d'architecte. La vie n'est rien de prévisible ni d'arrangeant. Elle fond sur nous comme le fera plus tard la mort, elle est affaire de désir et le désir nous voue au déchirant et au contradictoire. Ton génie est de t'accommoder une fois pour toute de tes contradictions, de ne rien gaspiller de tes forces à réduire ce qui ne peut l'être, ton génie est d'avancer dans la déchirure, ton génie c'est de traiter avec l'amour sans intermédiaire, d'égal à égal, et tant pis pour le reste. D'ailleurs quel reste ? "

Christian Bobin
La plus que vive
S
12 août 2023 18:48
Totalement d’accord avec toi, quand j’ai découvert ce poème, j’étais sans voix… quelle puissance comme tu dis. Je crois que c’est vraiment un de mes poèmes préféré. Magnifique en tout point.

J’en profite pour te remercier pour ta contribution, tu ne le sais probablement pas mais j’aime beaucoup l’apnée depuis tout petit, je n’aurais pas mieux décrit les sensations que j’éprouve sous l’eau… ce silence, ce calme, ce sentiment d’être en vie et à la foi d’être si petit… comme il est dit: un sentiment d’infini.

Je compte bientôt passer un brevet de plongée, inshAllah ?
Citation
***************** a écrit:
Waouh c'est puissant...
Et flippant en même temps... De quoi nous remettre à notre place de petit humain misérable...
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
L
12 août 2023 18:55
Ça doit être incroyable à vivre...

Tu as sûrement compris le parallèle entre ce témoignage et le cheminement spirituel ?
Citation
Yabinaute© a écrit:
Totalement d’accord avec toi, quand j’ai découvert ce poème, j’étais sans voix… quelle puissance comme tu dis. Je crois que c’est vraiment un de mes poèmes préféré. Magnifique en tout point.

J’en profite pour te remercier pour ta contribution, tu ne le sais probablement pas mais j’aime beaucoup l’apnée depuis tout petit, je n’aurais pas mieux décrit les sensations que j’éprouve sous l’eau… ce silence, ce calme, ce sentiment d’être en vie et à la foi d’être si petit… comme il est dit: un sentiment d’infini.

Je compte bientôt passer un brevet de plongée, inshAllah ?
S
12 août 2023 19:01
Oui, j’y ai pensé… c’était un peu le propos de mon post il y a quelques années: Bienvenue dans les abysses [www.yabiladi.com] smiling smiley
Citation
***************** a écrit:
Ça doit être incroyable à vivre...

Tu as sûrement compris le parallèle entre ce témoignage et le cheminement spirituel ?
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
L
12 août 2023 19:28
J'aime bcp (le premier, pas lu les autres, c'est long ?)
Citation
Yabinaute© a écrit:
Oui, j’y ai pensé… c’était un peu le propos de mon post il y a quelques années: Bienvenue dans les abysses [www.yabiladi.com] smiling smiley
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