Citation
Tradiprogress a écrit:
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie, car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.
Khalil Gibran
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ShelBond a écrit:
Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !
Paul Verlaine (1844-1896)
Romances sans paroles (1874)
Citation
ShelBond a écrit:
Dans la prairie fleurissaient joliment
De nombreuses fleurs, rouges et bleues,
Blanches et jaunes, et parmi elles
L'herbe ondulait en un vert attrayant.
Le garçon était assis sur les genoux de sa mère
Et lui demanda : « Chère maman ! Je suis déjà grand,
Laisse-moi aller sauter parmi les petites fleurs,
J'aimerais leur chanter ma chansonnette ! ».
« Allez, va sauter, – répondit la mère, –
Petit impatient, tu n'arrêteras pas de le demander,
Mais reviens vite, mon petit garçon !
Vas-y, saute et chante ta chansonnette ! »
Elle embrassa tendrement le garçon, qui sauta
Gaiement vers le bas de la petite colline,
Et chanta sa chansonnette dans la vallée ombreuse,
Jubilant ; « Maintenant, j'ai tout ce que je veux ! »
Il courut de bas en haut, et de haut en bas,
La mère appela : « Apporte des fleurs,
N'oublie pas les petites fleurs bleu clair,
Tu en trouveras le long du ruisseau ! »
La mère jouissait de la course joyeuse
De son petit ange parmi les fleurs,
Elle pria avec profonde reconnaissance,
Que le garçon était un don du ciel.
Les fleurs embrassaient la bouche du garçon,
Elle se penchaient vers lui en une ronde gracieuse,
Il se coucha fatigué parmi elles,
Et chuchota : « Je vais faire un petit somme. »
Caché sous le couvert des fleurs,
Le petit s'endormit bientôt doucement en silence ; –
La mère appela plusieurs fois, mais en vain,
« Où est mon petit enfant, Seigneur de ma vie ? »
Elle se précipita en se lamentant vers la vallée,
Appelant toute tremblante cent fois son petit amour,
Cria déchirée, – en torturante insistance –
Elle vit là – un serpent chatoyant !
Il se pelotonnait dans l'herbe et s'en allait froissant,
Respirant difficilement la mère scruta l’endroit,
– Un cri d'horreur sortit de sa poitrine, –
Et elle s'écroula, inconsciente.
Comme une petite fleur fanée à l'aube,
Ainsi son petit amour était couché, mort !
Avec un sourire douloureux dans sa pâle figure,
Il tenait fermement dans sa petite main
– des « Ne m'oubliez pas ».
La mère et son enfant de W. Dobelbaur