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Re cueille de maux
S
15 août 2023 08:21
It doesn’t interest me what you do for a living.
I want to know what you ache for, and if you dare to dream of meeting your heart’s longing.

It doesn’t interest me how old you are.
I want to know if you will risk looking like a fool for love, for your dreams, for the adventure of being alive!

It doesn’t interest me what “planets are squaring your moon”.
I want to know if you have touched the center of your own sorrow, if you have been opened by life’s betrayals -- or, have become shriveled and closed from fear of further pain.
I want to know if you can sit with pain, mine or your own, without moving to “hide it” or “fade it” or “fix it”.

I want to know if you can be with joy, mine or your own; if you can dance with wildness and let the ecstasy fill you to the tips of your fingers and toes! -- without cautioning us to “be careful”, “be realistic”, or to “remember the limitations of being human”.

It doesn’t interest me if the story you’re telling me is true.
I want to know if you can disappoint another -- to be true to yourself.
If you can bear the accusation of betrayal and not betray your own soul.

I want to know if you can be faithful, and therefore be trustworthy.
I want to know if you can see beauty even when it is not pretty every day, and if you can source your life from God’s presence.
I want to know if you can live with failure, yours and mine, and still stand on the edge of a lake and shout to the silver of the full moon, “Yes!”

It doesn’t interest me to know where you live or how much money you have.
I want to know if you can get up after a night of grief and despair, weary and bruised to the bone -- and do what needs to be done -- for the children.

It doesn’t interest me who you are or how you came to be here.
I want to know if you will stand in the center of the fire with me -- and not shrink back.

It doesn’t interest me where or what or “with whom you have studied”.
I want to know what sustains you -- from the inside when all else falls away.
I want to know if you can be alone with yourself and if you truly like the company you keep -- in the empty moments.

“The Invitation” by Oriah Mountain Dreamer
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
15 août 2023 11:22
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.

Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie, car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

Khalil Gibran
/
15 août 2023 11:35
l’imam Ibn al-Jawziyy

'Sache, mon fils, que les jours se réduisent à des heures et que les heures, le temps d'un souffle. Il y a pour chaque être un entrepôt, donc prends garde de ne pas passer en ce monde sans n'avoir rien accompli. Tu t'apercevras le jour du jugement que l'entrepôt est vide, et là, tu le regretteras.'
...
Citation
Tradiprogress a écrit:
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées, car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez accueillir leurs corps mais pas leurs âmes, car leurs âmes habitent la maison de demain, que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves. Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.

Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs par qui vos enfants, comme des flèches vivantes, sont projetés. L'Archer voit le but sur le chemin de l'infini, et Il vous tend de Sa puissance pour que Ses flèches puissent voler vite et loin. Que votre tension par la main de l'Archer soit pour la joie, car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime l'arc qui est stable.

Khalil Gibran
16 août 2023 13:02
Si tu crois qu'un sourire est plus fort qu'une arme,
Si tu crois à la puissance d'une main offerte,
Si tu crois que ce qui rassemble les hommes est plus important que ce qui divise,
Si tu crois qu'être différent est une richesse et non pas un danger,
Si tu sais regarder l'autre avec un brin d'amour,
Si tu préfères l'espérance au soupçon,
Si tu estimes que c'est à toi de faire le premier pas, plutôt qu'à l'autre,
Si le regard d'un enfant parvient encore à désarmer ton coeur,
Si tu peux te réjouir de la joie de ton voisin,
Si l'injustice qui frappe les autres te révolte autant que celle que tu subis,
Si pour toi l'étranger est un frère qui t'est proposé,
Si tu sais donner gratuitement un peu de ton temps par amour,
Si tu acceptes qu'un autre te rende service,
Si tu partages ton pain et que tu saches y joindre un morceau de ton coeur,
Si tu crois qu'un pardon va plus loin qu'une vengeance,
Si tu sais chanter le bonheur des autres et danser leur allégresse,
Si tu peux écouter le malheureux qui te fait perdre ton temps et lui garder ton sourire,
Si tu sais accepter la critique et en faire ton profit, sans la renvoyer et te justifier,
Si tu sais accueillir et adopter un avis différent du tien,
Si pour toi l'autre est d'abord un frère,
Si la colère est pour toi une faiblesse, non une preuve de force,
Si tu préfères être lésé que faire tort à quelqu'un,
Si tu refuses qu'après toi ce soit le déluge,
Si tu te ranges du côté du pauvre et de l'opprimé sans te prendre pour un héros,
Si tu crois que l'Amour est la seule force de dissuasion,
Si tu crois que la Paix est possible,
... Alors la Paix viendra.

- Pierre GUIBERT-
27 août 2023 11:17
Je respire où tu palpites,
Je respire où tu palpites,
Tu sais ; à quoi bon, hélas !
Rester là si tu me quittes,
Et vivre si tu t'en vas ?

A quoi bon vivre, étant l'ombre
De cet ange qui s'enfuit ?
A quoi bon, sous le ciel sombre,
N'être plus que de la nuit ?

Je suis la fleur des murailles
Dont avril est le seul bien.
Il suffit que tu t'en ailles
Pour qu'il ne reste plus rien.

Tu m'entoures d'Auréoles;
Te voir est mon seul souci.
Il suffit que tu t'envoles
Pour que je m'envole aussi.

Si tu pars, mon front se penche ;
Mon âme au ciel, son berceau,
Fuira, dans ta main blanche
Tu tiens ce sauvage oiseau.

Que veux-tu que je devienne
Si je n'entends plus ton pas ?
Est-ce ta vie ou la mienne
Qui s'en va ? Je ne sais pas.

Quand mon orage succombe,
J'en reprends dans ton coeur pur ;
Je suis comme la colombe
Qui vient boire au lac d'azur.

L'amour fait comprendre à l'âme
L'univers, salubre et béni ;
Et cette petite flamme
Seule éclaire l'infini

Sans toi, toute la nature
N'est plus qu'un cachot fermé,
Où je vais à l'aventure,
Pâle et n'étant plus aimé.

Sans toi, tout s'effeuille et tombe ;
L'ombre emplit mon noir sourcil ;
Une fête est une tombe,
La patrie est un exil.

Je t'implore et réclame ;
Ne fuis pas loin de mes maux,
O fauvette de mon âme
Qui chantes dans mes rameaux !

De quoi puis-je avoir envie,
De quoi puis-je avoir effroi,
Que ferai-je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Tu portes dans la lumière,
Tu portes dans les buissons,
Sur une aile ma prière,
Et sur l'autre mes chansons.

Que dirai-je aux champs que voile
L'inconsolable douleur ?
Que ferai-je de l'étoile ?
Que ferai-je de la fleur ?

Que dirai-je au bois morose
Qu'illuminait ta douceur ?
Que répondrai-je à la rose
Disant : " Où donc est ma soeur ?"

J'en mourrai ; fuis, si tu l'oses.
A quoi bon, jours révolus !
Regarder toutes ces choses
Qu'elle ne regarde plus ?

Que ferai-je de la lyre,
De la vertu, du destin ?
Hélas ! et, sans ton sourire,
Que ferai-je du matin ?

Que ferai-je, seul, farouche,
Sans toi, du jour et des cieux,
De mes baisers sans ta bouche,
Et de mes pleurs sans tes yeux !


~Je respire où tu palpites~
Victor Hugo
S
4 septembre 2023 08:31
L’amour est une fitna, une sédition, une guerre civile. Aimer, c’est choisir, contre tous les autres, un seul être qui se distingue par l’amour même qu’on lui porte. C’est donner un sens singulier aux gestes, aux signes, aux mots. Car l’amant est un étranger au pays du partage, un barbare travesti dans la cité, hostile à ses lois, à ses usages. Et quelle force, sinon l’amour, serait en mesure de tisser dans la mémoire des liens qui uniraient les hommes, après avoir su rompre ceux du quotidien ?

“L’amour commence en plaisanterie et s’achève gravement.” Ainsi commence ce traité universel qui mêle réflexions, souvenirs et poèmes pour évoquer, des prémices de la passion à la trahison, la séparation ou… l’abstinence, toutes les péripéties d’une relation amoureuse.

Rien n'est pire chez les humains que la délation, c'est-à-dire la calomnie. C'est un trait qui dénonce une constitution fétide, une branche pourrie, un naturel putride, une éducation prostituée. Le calomniateur est nécessairement un menteur, puisque la calomnie est une branche du mensonge, une de ses espèces, et je n'ai jamais une seule fois aimé un menteur.

Je pardonne, chez un ami, toutes les tares, mêmes graves, et je le remets entre les mains de son Créateur Tout-Puissant. Je jette le voile sur ce qui en apparaît dans son caractère, sauf quand je sais qu'il ment. Ce mensonge, pour moi, ternit tous ses mérites, lui retire toutes ses supériorités, et chasse tout ce qui vaut en lui. Je n'en espère plus, par principe, aucun bien.

De toute faute, en effet, on peut se repentir, et sur tout vice jeter le voile et le rachat. Pas sur le mensonge. Il n'y a pas moyen de revenir sur un mensonge, ni de le cacher, par définition. Je n'ai jamais connu, et je ne sais pas qu'on ait jamais connu, un menteur qui ait abandonné le mensonge sans jamais y retomber. Je n'ai jamais rompu le premier avec une de mes relations, sauf quand il m'apparaissait qu'elle mentait. À partir de là, c'est moi qui vise à l'éviter, qui m'attache à m'en défaire. C'est une faille secrète que je n'ai jamais vu chez quiconque n'était pas aussi soupçonné de méchanceté dans l'âme, ou montré du doigt pour quelque difformité monstrueuse de ses fibres intimes. Que Dieu nous préserve de Son abandon.


Le Collier de la colombe: (De l'amour et des amants) - Ibn Hazm



Modifié 1 fois. Dernière modification le 04/09/23 08:32 par ShelBond.
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S
5 septembre 2023 18:28
L'homme sauvage

C'est alors qu'Aruru s'attela
À concevoir sa nouvelle création,
L'ébauchant d'abord dans son esprit
Selon les instructions d'Anu,
La modelant ensuite dans l'argile,
Pour enfin la projeter dans la plaine.
Ainsi fut créé le noble Enkidu :
Son corps était couvert de poils,
Ses muscles saillants,
Sa puissance calquée sur celle de Ninurta,
Dieu de la guerre,
Sa longue chevelure,
Foisonnant comme des épis de blé,
Rappelait Nisaba.
Accoutré grossièrement,
Il ne connaissait ni les hommes ni les pays,
Et n'avait pour seule compagnie
Que les animaux alentour ;
Avec les gazelles il broutait,
Avec les troupeaux il s'abreuvait aux points d'eau.

Mais un jour, alors qu'il se désaltérait à la source,
Il fut aperçu par un chasseur.
Cela se répéta une seconde fois,
Puis une troisième,
Renforçant toujours un peu plus
La terreur dans le cœur du chasseur,
Si bien que celui-ci finit par se confier à son géniteur :

« Père, j'ai vu un homme incroyable
Par-delà les collines !
Sa force est comme nulle autre pareille,
Elle resplendit comme une étoile dans le ciel,
À un point tel que l'on croirait contempler
La toute-puissance d'Anu lui-même !
J'ai eu si peur que je n'ai point osé l'approcher.
Il a comblé les trappes que j'avais creusées,
Déchiré les filets que j'avais tendus
Et aidé les animaux à s'échapper :
Ce colosse m'empêche de chasser ! »

Ce à quoi répondit son père :

« Mon fils, à Uruk vit Gilgamesh ;
Personne ne peut le terrasser,
Personne ne lui a jamais résisté ;
Sa force est sans nulle autre pareille,
Elle resplendit comme une étoile dans le ciel,
À un point tel que l'on croirait contempler
La toute-puissance d'Anu lui-même !
Rends-toi à Uruk,
Trouve Gilgamesh,
Parle-lui de la vaillance de cet homme sauvage, Demande-lui une courtisane du temple,
Une prostituée sacrée ;
Emmène-la avec toi ;
Elle fera sien cet homme sauvage,
Elle pourra l'apprivoiser.
Lorsqu'il se rendra à la source avec sa harde,
Il la trouvera entièrement nue
Et ne se sentira pas la force de résister ;
Il connaîtra le feu de ses entrailles,
Dévoilant ainsi sa nature humaine à son troupeau, Lequel, désappointé, le laissera tomber. »

Le chasseur suivit les conseils de son père,
Se rendit à Uruk,
Trouva Gilgamesh
Et lui dit:

« Il est un homme sauvage
Vagabondant dans les collines et les plaines ;
Sa force resplendit comme une étoile dans le ciel,
À un point tel que l'on croirait contempler
L'omnipotence d'Anu lui-même !
J'ai eu si peur que je n'ai point osé l'approcher.
Il a comblé les fosses que j'avais creusées,
Arraché les filets que j'avais tendus
Et aidé les animaux à s'échapper. »

Ce à quoi Gilgamesh répondit :

« Va, chasseur,
Prends avec toi une courtisane du temple,
Une prostituée sacrée ;
Elle domptera cet homme sauvage,
Elle saura l'apprivoiser.
Lorsqu'il se rendra à la source avec sa harde,
II la trouvera entièrement dénudée,
Et ne se sentira pas la force de résister ;
Il jouira de la chaleur de son ventre,
Dévoilant ainsi sa nature humaine à son troupeau,
Qui, se sentant trahi, le laissera tomber. »

Le chasseur prit la route vers la source,
Emmenant avec lui la courtisane.

Trois jours passèrent
Jusqu'à ce qu'ils parvinssent au lieu-dit.
Ils s'installèrent à proximité de la source
Et attendirent, parfaitement dissimulés.
Ils durent patienter ainsi deux journées entières ;
Lorsque vint le troisième jour,
Ils virent le troupeau s'approcher ;
Enkidu était là, lui aussi,
Broutant l'herbe grasse avec les gazelles,
S'abreuvant avec la harde,
Se réjouissant le cœur parmi ses amies les bêtes.

La courtisane posa son regard sur cet homme étrange,
Le découvrant grand et fort,
Surgissant tout droit de la nature sauvage.

C'est alors que le chasseur lui susurra à l'oreille :

« C'est lui, femme!
Ôte tes vêtements,
Dévoile donc tes seins,
Offre-lui de te voir nue,
Laisse-le posséder ton corps,
Envoûte-le,
Dompte-le,
Car s'il succombe à tes charmes
Et en vient à s'adonner avec toi aux plaisirs charnels,
La harde se détournera de lui ! »

La prostituée ne se fit pas prier,
Se dévêtit promptement,
L'invita à soutenir ses ardeurs,
L'incita à l'aimer.

La tentatrice

Leurs ébats durèrent six jours et sept nuits.
Durant tout ce temps,
Enkidu avait oublié sa maison,
Avait négligé ses collines.

Lorsqu'il fut repu de ce calice,
Il leva les yeux vers ses compagnons,
Mais les gazelles se détournèrent de lui,
Les animaux sauvages le fuirent.
Enkidu tenta vainement de les suivre ;
Las, il comprit qu'il avait dépensé toute son énergie
À honorer cette femme ;
Mais quelque chose en lui avait changé :
Il avait trouvé sa part d'humanité.

[…]

L'Épopée de Gilgamesh : Le grand roi qui ne voulait pas mourir - Jean Kardec



Modifié 1 fois. Dernière modification le 05/09/23 18:28 par ShelBond.
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6 septembre 2023 08:47
XXIII

LA SOLITUDE

Un gazetier philanthrope me dit que la solitude est mauvaise pour l’homme ; et à l’appui de sa thèse, il cite, comme tous les incrédules, des paroles des Pères de l’Église.

Je sais que le Démon fréquente volontiers les lieux arides, et que l’Esprit de meurtre et de lubricité s’enflamme merveilleusement dans les solitudes. Mais il serait possible que cette solitude ne fût dangereuse que pour l’âme oisive et divagante qui la peuple de ses passions et de ses chimères.

Il est certain qu’un bavard, dont le suprême plaisir consiste à parler du haut d’une chaire ou d’une tribune, risquerait fort de devenir fou furieux dans l’île de Robinson. Je n’exige pas de mon gazetier les courageuses vertus de Crusoé, mais je demande qu’il ne décrète pas d’accusation les amoureux de la solitude et du mystère.

Il y a dans nos races jacassières des individus qui accepteraient avec moins de répugnance le supplice suprême, s’il leur était permis de faire du haut de l’échafaud une copieuse harangue, sans craindre que les tambours de Santerre ne leur coupassent intempestivement la parole.

Je ne les plains pas, parce que je devine que leurs effusions oratoires leur procurent des voluptés égales à celles que d’autres tirent du silence et du recueillement ; mais je les méprise.

Je désire surtout que mon maudit gazetier me laisse m’amuser à ma guise. « Vous n’éprouvez donc jamais, — me dit-il, avec un ton de nez très-apostolique, — le besoin de partager vos jouissances ? » Voyez-vous le subtil envieux ! Il sait que je dédaigne les siennes, et il vient s’insinuer dans les miennes, le hideux trouble-fête !

« Ce grand malheur de ne pouvoir être seul !….. » dit quelque part La Bruyère, comme pour faire honte à tous ceux qui courent s’oublier dans la foule, craignant sans doute de ne pouvoir se supporter eux-mêmes.

« Presque tous nos malheurs nous viennent de n’avoir pas su rester dans notre chambre, » dit un autre sage, Pascal, je crois, rappelant ainsi dans la cellule du recueillement tous ces affolés qui cherchent le bonheur dans le mouvement et dans une prostitution que je pourrais appeler fraternitaire, si je voulais parler la belle langue de mon siècle.

La Solitude (Le Spleen de Paris) - Charles Baudelaire
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13 septembre 2023 15:26
Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse

Je veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,
Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,
Pour ce doux ris, pour ce baiser tout plein
D'ambre et de musc, baiser d'une Déesse.

Je veux mourir pour cette blonde tresse,
Pour l'embonpoint de ce trop chaste sein,
Pour la rigueur de cette douce main,
Qui tout d'un coup me guérit et me blesse.

Je veux mourir pour le brun de ce teint,
Pour cette voix, dont le beau chant m'étreint
Si fort le coeur que seul il en dispose.

Je veux mourir ès amoureux combats,
Soûlant l'amour, qu'au sang je porte enclose,
Toute une nuit au milieu de tes, bras.

Pierre de RONSARD
1524 - 1585
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S
14 septembre 2023 12:28
"Si les musulmans et les chrétiens avaient voulu me prêter leur attention, j'aurais fait cesser leurs querelles ; ils seraient devenus, extérieurement et intérieurement, des frères."
L'Émir Abdelkader (1850)

"Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme ; interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez ce qu'il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure."
L'Émir Abdelkader (1860)

[philitt.fr]
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14 septembre 2023 18:48
Traditions, coutumes et Coran

Le message du Coran se donnant une vocation intemporelle et universelle, il est cohérent qu'il s'oppose au traditionalisme et au suivisme. Non pas en tant que marqueur culturel, c'eût été figer la vie en l'on ne sait quel désert de glace humaine, mais en tant qu'élément qui viendrait à modifier le dogme monothéiste qu'il défend de manière essentielle. Entre le dogme et le culturel, se dessine l'espace cultuel, domaine où l'on peut remarquer que le Coran ne fournit que des cadres larges. Le Coran n'est pas une religion, il n'en définit que des linéaments ce qui explique qu'historiquement l'Islam eut à se construire postérieurement. Rien d'étonnant à cela, il en fut de même pour le christianisme et le judaïsme, les paroles de Jésus ne sont pas une catéchèse et Moïse ne professa pas la Mishna.

Ceci étant précisé, le Coran rejette donc fermement les traditions et les coutumes relevant des superstitions puisque celles-ci, d'une manière ou d'une autre, reposent sur une forme de partage du pouvoir entre des croyances humaines et la Toute-puissance de Dieu, ex. : « La piété ne consiste point à passer par l'arrière des tentes, la piété est crainte pieuse. Passez donc par l'entrée avant des tentes, craignez pieusement Dieu ; puissiez-vous prospérer! », S2.V189. Il est ici critiqué une superstition des Arabes qui consistait à pénétrer « par l'arrière des tentes » lorsque l'on était en état de sacralisation pour les pèlerinages en s'interdisant, pour signifier son engagement, de passer par l'entrée habituelle. En toutes les cultures anciennes les processus d'inversion ont toujours fait partie des rituels de sacralisation ou de magie. Le suivisme et l'immobilisme sont considérés comme autant d'attitudes intellectuelles inacceptables: « Quand on leur dit: Conformez-vous à ce que Dieu a révélé. - Ils répondent: Certainement! Mais nous suivons aussi ce dont avaient coutume nos pères. Cela, quand bien même leurs pères n'ont en rien raisonné et ne se sont point bien-guidés! », S2.V170.

Remarquons que ce verset indique qu'il est nécessaire d'analyser le legs des générations passées avant de le valider. Il s'agit donc d'une conception rationnelle et critique des comportements et croyances des sociétés. Autre exemple, le Coran a totalement écarté les nombreux tabous alimentaires qui marquaient la tradition religieuse des Arabes pour n'en instituer que quatre: « Il ne vous a été rendu tabou que la bête trouvée morte, le sang, la viande de porc et ce qui a été sacrifié à un autre que Dieu... », S2.V173. Cependant, ceux qui adhérèrent au message coranique ne purent se débarrasser facilement de leurs habitudes en la matière. Le Coran fustige alors cet attachement coutumier: « Qu'avez-vous donc à ne pas manger de ce sur quoi a été mentionné le nom de Dieu, alors même qu'il vous a été détaillé ce qui vous a été rendu tabou...», S6 V119. Le Coran vise aussi dans la même perspective l'autorité cléricale en ce sens qu’elle est à ses yeux responsable des dérives par rapport à la simplicité des messages monothéistes révélés: « venez à une parole équivalente pour nous et pour vous: que nous n'adorions que Dieu sans rien Lui associer et que les uns comme les autres nous ne prenions point de maîtres en dehors de Dieu. », S3.V64.

Loin de prôner le traditionalisme et l'immobilisme, le Coran propose une dynamique du temps. Le monde est créé pour évoluer, l'apparente fixité du dogme ne doit pas scléroser la pensée des Hommes, mais doit constituer comme un point d'ancrage, un ensemble de repères éthiques forts, afin que l'Humanité puisse accomplir son extraordinaire destin. À cette fin, il est demandé de méditer positivement le texte coranique: « Ceci est l'Écrit que Nous t'avons révélé [le Coran], une bénédiction afin qu'ils en méditent les versets et que se le rappellent les Hommes de raison. », S38.V29. En d'autres termes, la foi ne dispense pas de la rationalité et elle doit toujours être contrôlée par la réflexion et l'intelligence. Ni mystère ni complexité, mais intelligence du Texte et de la réalité: « Quant à tous ceux qui fournissent un effort [de réflexion] pour Nous, Nous les guiderons certainement en Nos nombreuses voies. », S29.V68-69.

[...]

Conclusion

De ce qui précède, il ressort que le Coran rejette les traditions et les coutumes, non pas en tant que telles, car elles sont inhérentes à toutes cultures, mais lorsqu'elles s'intègrent dans la religion et en deviennent des composantes sacralisées. Les trois exemples que nous allons étudier sont représentatifs de cette confusion entre le message coranique et les apports culturels. Cela ne signifie pas qu’il faille faire table rase de la totalité de ce corpus et de cet habitus, mais qu'à bien comprendre il devient ainsi possible de mener si nécessaire une réflexion critique avec comme repère partagé le Coran.

Que dit vraiment le Coran - Dr. al Ajamî



Modifié 2 fois. Dernière modification le 15/09/23 15:04 par ShelBond.
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S
21 septembre 2023 18:07
Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Paul Verlaine (1844-1896)
Romances sans paroles (1874)



Modifié 3 fois. Dernière modification le 21/09/23 19:31 par ShelBond.
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22 septembre 2023 23:47
Salam

Je l'aime beaucoup ce poème.

?
Citation
ShelBond a écrit:
Il pleure dans mon coeur

Il pleure dans mon cœur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce cœur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Paul Verlaine (1844-1896)
Romances sans paroles (1874)
S
23 septembre 2023 15:50
À celle qui est voilée

Tu me parles du fond d’un rêve
Comme une âme parle aux vivants.
Comme l’écume de la grève,
Ta robe flotte dans les vents.

Je suis l’algue des flots sans nombre,
Le captif du destin vainqueur ;
Je suis celui que toute l’ombre
Couvre sans éteindre son cœur.

Mon esprit ressemble à cette île,
Et mon sort à cet océan ;
Et je suis l’habitant tranquille
De la foudre et de l’ouragan.

Je suis le proscrit qui se voile,
Qui songe, et chante, loin du bruit,
Avec la chouette et l’étoile,
La sombre chanson de la nuit.

Toi, n’es-tu pas, comme moi-même,
Flambeau dans ce monde âpre et vil,
Âme, c’est-à-dire problème,
Et femme, c’est-à-dire exil ?

Sors du nuage, ombre charmante.
Ô fantôme, laisse-toi voir !
Sois un phare dans ma tourmente,
Sois un regard dans mon ciel noir !

Cherche-moi parmi les mouettes !
Dresse un rayon sur mon récif,
Et, dans mes profondeurs muettes,
La blancheur de l’ange pensif !

Sois l’asile qui passe et se mêle
Aux grandes vagues en courroux.
Oh, viens ! tu dois être bien belle,
Car ton chant lointain est bien doux ;

Car la nuit engendre l’aurore ;
C’est peut-être une loi des cieux
Que mon noir destin fasse éclore
Ton sourire mystérieux !

Dans ce ténébreux monde où j’erre,
Nous devons nous apercevoir,
Toi, toute faite de lumière,
Moi, tout composé de devoir !

Tu me dis de loin que tu m’aimes,
Et que, la nuit, à l’horizon,
Tu viens voir sur les grèves blêmes
Le spectre blanc de ma maison.

Là, méditant sous le grand dôme,
Près du flot sans trêve agité,
Surprise de trouver l’atome
Ressemblant à l’immensité,

Tu compares, sans me connaître,
L’onde à l’homme, l’ombre au banni,
Ma lampe étoilant ma fenêtre
À l’astre étoilant l’infini !

Parfois, comme au fond d’une tombe,
Je te sens sur mon front fatal,
Bouche de l’Inconnu d’où tombe
Le pur baiser de l’Idéal.

À ton souffle, vers Dieu poussées,
Je sens en moi, douce frayeur,
Frissonner toutes mes pensées,
Feuilles de l’arbre intérieur.

Mais tu ne veux pas qu’on te voie ;
Tu viens et tu fuis tour à tour ;
Tu ne veux pas te nommer joie,
Ayant dit : Je m’appelle amour.

Oh, fais un pas de plus ! Viens, entre,
Si nul devoir ne le défend ;
Viens voir mon âme dans son antre,
L’esprit lion, le cœur enfant ;

Viens voir le désert où j’habite,
Seul sous mon plafond effrayant ;
Sois l’ange chez le cénobite,
Sois la clarté chez le voyant.

Change en perles dans mes décombres
Toutes mes gouttes de sueur !
Viens poser sur mes œuvres sombres
Ton doigt d’où sort une lueur !

Du bord des sinistres ravines
Du rêve et de la vision,
J’entrevois les choses divines… —
Complète l’apparition !

Viens voir le songeur qui s’enflamme
À mesure qu’il se détruit,
Et, de jour en jour, dans son âme
A plus de mort et moins de nuit !

Viens ! viens dans ma brume hagarde,
Où naît la foi, d’où l’esprit sort,
Où confusément je regarde
Les formes obscures du sort.

Tout s’éclaire aux lueurs funèbres ;
Dieu, pour le penseur attristé,
Ouvre toujours les ténèbres
De brusques gouffres de clarté.

Avant d’être sur cette terre,
Je sens que jadis j’ai plané ;
J’étais l’archange solitaire,
Et mon malheur, c’est d’être né.

Sur mon âme, qui fut colombe,
Viens, toi qui des cieux as le sceau.
Quelquefois une plume tombe
Sur le cadavre d’un oiseau.

Oui, mon malheur irréparable,
C’est de pendre aux deux éléments,
C’est d’avoir en moi, misérable,
De la fange et des firmaments !

Hélas ! hélas ! c’est d’être un homme ;
C’est de songer que j’étais beau,
D’ignorer comment je me nomme,
D’être un ciel et d’être un tombeau !

C’est d’être un forçat qui promène
Son vil labeur sous le ciel bleu ;
C’est de porter la hotte humaine
Où j’avais vos ailes, mon Dieu !

C’est de traîner de la matière ;
C’est d’être plein, moi, fils du jour,
De la terre du cimetière,
Même quand je m’écrie : Amour !

Les Contemplations - Victor Hugo
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
23 septembre 2023 16:07
Je ne te veux pas pour moi, je te veux avec moi.

L’amour n’est pas possession, c’est l’union de deux personnes complètement différentes, avec certains points en commun, qui s’acceptent telles qu’elles sont.

L’amour, c’est deux âmes qui se rencontrent sur le chemin et s’entrelacent en partageant un même destin, tout en gardant leur identité propre.

Je veux que tu vives ta vie et que tu la partages avec moi, car dans cette vie, je ne serai pas seulement moi.

Tu suivras ton chemin et tu auras ton propre monde, mais si ton destin est uni au mien, nous nous retrouverons pour partager le même chemin.

En amour, chacun d’entre nous est responsable de ce qu’il ressent, et ne peut le reprocher à l’autre. Personne ne perd personne car personne ne possède personne.

Et c’est la véritable expérience de la liberté : Avoir le plus important du monde sans le posséder.

[Paulo Coehlo]
S
29 septembre 2023 19:02
Dans la prairie fleurissaient joliment
De nombreuses fleurs, rouges et bleues,
Blanches et jaunes, et parmi elles
L'herbe ondulait en un vert attrayant.

Le garçon était assis sur les genoux de sa mère
Et lui demanda : « Chère maman ! Je suis déjà grand,
Laisse-moi aller sauter parmi les petites fleurs,
J'aimerais leur chanter ma chansonnette ! ».

« Allez, va sauter, – répondit la mère, –
Petit impatient, tu n'arrêteras pas de le demander,
Mais reviens vite, mon petit garçon !
Vas-y, saute et chante ta chansonnette ! »

Elle embrassa tendrement le garçon, qui sauta
Gaiement vers le bas de la petite colline,
Et chanta sa chansonnette dans la vallée ombreuse,
Jubilant ; « Maintenant, j'ai tout ce que je veux ! »

Il courut de bas en haut, et de haut en bas,
La mère appela : « Apporte des fleurs,
N'oublie pas les petites fleurs bleu clair,
Tu en trouveras le long du ruisseau ! »

La mère jouissait de la course joyeuse
De son petit ange parmi les fleurs,
Elle pria avec profonde reconnaissance,
Que le garçon était un don du ciel.

Les fleurs embrassaient la bouche du garçon,
Elle se penchaient vers lui en une ronde gracieuse,
Il se coucha fatigué parmi elles,
Et chuchota : « Je vais faire un petit somme. »

Caché sous le couvert des fleurs,
Le petit s'endormit bientôt doucement en silence ; –
La mère appela plusieurs fois, mais en vain,
« Où est mon petit enfant, Seigneur de ma vie ? »

Elle se précipita en se lamentant vers la vallée,
Appelant toute tremblante cent fois son petit amour,
Cria déchirée, – en torturante insistance –
Elle vit là – un serpent chatoyant !

Il se pelotonnait dans l'herbe et s'en allait froissant,
Respirant difficilement la mère scruta l’endroit,
– Un cri d'horreur sortit de sa poitrine, –
Et elle s'écroula, inconsciente.

Comme une petite fleur fanée à l'aube,
Ainsi son petit amour était couché, mort !
Avec un sourire douloureux dans sa pâle figure,
Il tenait fermement dans sa petite main

– des « Ne m'oubliez pas ».

La mère et son enfant de W. Dobelbaur
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
1 octobre 2023 23:27
C'est tellement triste. C'est touchant.
Alors l'imagination débordante, je me demandais... Comment s'est-elle sentie?
Comment est-ce que l'on s'en relève?
Certes elle lui a offert un moment de bonheur pour vivre dans le malheur.

Au-delà de leur beauté, c'est tout un message ces : ne m'oubliez pas.
Elle n'oubliera pas. Jamais elle n'oubliera.
Citation
ShelBond a écrit:
Dans la prairie fleurissaient joliment
De nombreuses fleurs, rouges et bleues,
Blanches et jaunes, et parmi elles
L'herbe ondulait en un vert attrayant.

Le garçon était assis sur les genoux de sa mère
Et lui demanda : « Chère maman ! Je suis déjà grand,
Laisse-moi aller sauter parmi les petites fleurs,
J'aimerais leur chanter ma chansonnette ! ».

« Allez, va sauter, – répondit la mère, –
Petit impatient, tu n'arrêteras pas de le demander,
Mais reviens vite, mon petit garçon !
Vas-y, saute et chante ta chansonnette ! »

Elle embrassa tendrement le garçon, qui sauta
Gaiement vers le bas de la petite colline,
Et chanta sa chansonnette dans la vallée ombreuse,
Jubilant ; « Maintenant, j'ai tout ce que je veux ! »

Il courut de bas en haut, et de haut en bas,
La mère appela : « Apporte des fleurs,
N'oublie pas les petites fleurs bleu clair,
Tu en trouveras le long du ruisseau ! »

La mère jouissait de la course joyeuse
De son petit ange parmi les fleurs,
Elle pria avec profonde reconnaissance,
Que le garçon était un don du ciel.

Les fleurs embrassaient la bouche du garçon,
Elle se penchaient vers lui en une ronde gracieuse,
Il se coucha fatigué parmi elles,
Et chuchota : « Je vais faire un petit somme. »

Caché sous le couvert des fleurs,
Le petit s'endormit bientôt doucement en silence ; –
La mère appela plusieurs fois, mais en vain,
« Où est mon petit enfant, Seigneur de ma vie ? »

Elle se précipita en se lamentant vers la vallée,
Appelant toute tremblante cent fois son petit amour,
Cria déchirée, – en torturante insistance –
Elle vit là – un serpent chatoyant !

Il se pelotonnait dans l'herbe et s'en allait froissant,
Respirant difficilement la mère scruta l’endroit,
– Un cri d'horreur sortit de sa poitrine, –
Et elle s'écroula, inconsciente.

Comme une petite fleur fanée à l'aube,
Ainsi son petit amour était couché, mort !
Avec un sourire douloureux dans sa pâle figure,
Il tenait fermement dans sa petite main

– des « Ne m'oubliez pas ».

La mère et son enfant de W. Dobelbaur
S
2 octobre 2023 21:43
Ni un drame écologique, ni une crise climatique, ni un délitement social : une catastrophe civilisationnelle. Voilà où nous en sommes. Ou peut-être, pour le dire comme Jean-Luc Nancy, une « maladie de l’esprit ». Régime d’aliénation ou d’ensorcellement. Pas seulement intenable mais également insouhaitable.

Le techno-solutionnisme rate si profondément la problématique qu’il contribue activement à l’effondrement qu’il feint de vouloir endiguer.

L’enjeu est axiologique, ontologique et symbolique. Il est donc fondamentalement poétique. Non pas accessoirement ou métaphoriquement mais principiellement et littéralement.

Il est cosmopétique ou, sans doute plus précisément, chaopoétique.

Mais que peut aujourd’hui signifier « habiter poétiquement le monde » ? Il faut le faire. Cela ne fait plus de doute. Mais qu’est-ce que le faire ?

Tout à l’inverse d’une posture vaguement esthétisante ou d’un fantasme romantico-nostalgique, il ne peut s’agir que d’une injonction ou d’une exigence. D’une anxiété aussi.

Quel commun entre la lecture d’un sonnet de Ronsard et l’élaboration d’un tiers-lieu alternatif qualifié de « poétique » ?

Certainement pas la beauté. Peut-être, au contraire, une certaine manière de n’avoir pas besoin de la beauté. Ou, ce qui revient au même, un savoir-indexer-le-beau-à-l’existant. Ce qu’on pourrait encore formuler : jouer Kant contre Kant.

Vagabondage à l’orée de la convenance. En lisère du licite.

En vie.

Habiter poétiquement le monde, c’est aussi, nécessairement – et sans doute plus profondément encore – être poétiquement habité par le monde. Bi-perméabilité.

Devenir poreux à l’infime. Ouvert à l’infection. Gorgé de là.

Le poiesis est un faire. Mais l’étymologie peut s’avérer trompeuse : Il est aussi, justement, question de savoir ne surtout pas faire.

Non pas de défaire mais de suspendre. D’interrompre. De cheminer en syncope de soi.

C’est donc d’une sémio-poiesis qu’il s’agit : créer des signes. Catalyser leur pullulement.

Être poète, ce n’est pas nécessairement écrire – suivant ce régime de précision extrême, de rigueur obsessionnelle, de connaissance et de transgression des règles, qui caractérise le genre littéraire diffus et polymorphe nommé « poésie ».

Ce serait, au-delà ou en-deçà, un vœu de subversion du banal et de perversion de l’attendu. Ce serait une connivence avec l’indice. En affidé du stigmate et complice du symbole.

N’avoir plus peur de la prolifération des centres. S’innerver de la singularité de l’ordinaire. Se repaître d’épiphanies continuées.

Un désenclavement.

Il serait un peu facile de nommer cela une « esthéthique ».

Plus explicitement peut-être : un goût pour l’interstice, un amour du hiatus, un penchant pour la marge.

Un habiter-la-faille. En tant qu’elle fraye une passe résolument vicinale.

Ne plus voir sans s’émouvoir, ne plus entendre sans s’astreindre. Et s’attendre aux limites du signifié.

Une exigence, une ek-sistance. Une contre-raison qui trahit l’origine et l’héritage.

Volonté farouche de signifier contre, à l’ombre de l’autre. En extase de s’être.

Renversement du performatif : l’événement fait la langue. Et.

Finalement : tout recevoir mais ne rien accueillir que dans l’inchoatif du toucher. En bandit du logos, en pirate du nomos. Avec tact et intransigeance. Aux confins du sensible.

Faire corps avec le monde. Faire monde avec les chœurs.

Sans concession ni indulgence : un savoir s’étonner à l’aune de l’enfoui. Un percept amoureux.

Auréli en Barrau : Comment habiter poétiquement le monde ?
Myfirstname - Myfisrtname - ( - Shibumi - Myfirstname* - Yabinaute© | Tout ce que je dis ici n'est que mon humble avis. Merci de toujours remettre en doute mes paroles, par respect pour votre intelligence. Wa Allahou A'lam ~ Allah Est Le Plus Savant.
S
2 octobre 2023 22:02
Dépérit le jeune pin
Qui se dresse en lieu sans abri :
Ne l’abritent écorce ni aiguilles ;
Ainsi l’homme
Que personne n’aime :
Pourquoi vivrait-il longtemps ?

Strophe 50 - Hávamál
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