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COUVREZ VOS PIEDS MES SOEURS !!!
s
15 avril 2005 21:27
et bien qu'est-ce qu'on peux aprendre franchement j'étais a mille lieu d'imaginer que je devais prier avec des chaussettes
n
16 avril 2005 10:24
franchement, vous exagerez, moi je dis que porter des chaussettes pendant la priere , cést se moquer de la religion, les chaussettes sont sales et puis du temps des prophetes , pas de chaussettes.

où est ce qu'on va avec vos charabia???
N
16 avril 2005 11:28
stoff13 a écrit:
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> Salam alaykoum wa rahmatoulah wa barakatou pour
> mes freres et soeurs par pour toi ignorant!!!!


salam

Je te trouve super dur avec tinky, s'il a pas compris tu pourrais lui expliké plus calmement sans t'enervé et sans le traité d'ignorant!!!!! N'a ton pas dit qu'il faut aider son frere en islam????????????


h
18 avril 2005 18:23
Salam alykoum tinky le frère a dit pendant la salat et non pas 24heures sur 24 comme tu le prétends donc arrête de déformer ce qu'il dit ou alors tu as mal compris Allah seul le sait.

Qu'Allah nous guident
s
26 mai 2005 00:10
Selemo 3aleykom...
Vous trouverez certainement vos reponses dans les références suivantes pour ceux et celles qui aiment la lecture :

Le jilbab de la femme musulmane
70 recommandations pour la femme musulmane
Le petit guide pour la femme musulmane

Ces 3 livres là je les recommande fort à mes soeurs, perso...ils m'ont beaucoup apporté...

Allaho A3lém...
Leila
'
26 mai 2005 01:01
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...smiling smiley








Porter des chaussettes durant la prière...



Question : Pour une femme, est-ce obligatoire de se couvrir les pieds durant la prière ?






Réponse : Pour ce qui est de la question de savoir si la femme doit oui ou non se couvrir les pieds durant la prière rituelle - Salât , IL Y A DES DIVERGENCES ENTRE LES ECOLES JURIDIQUES:

Selon les écoles chaféite, malékite et hambalite, les pieds de la femme font partie de la "awrah" (partie qui doit être cachée) durant la prière.(1)
Il est donc nécessaire de les recouvrir lors de la Salât, en portant des chaussettes par exemple. A ce sujet, ils se basent notamment sur une Tradition de Abou Dâoûd qui indique qu'on demanda une fois à Oummou Salamah (radhia Allâhou anha) quels sont les vêtements qu'une femme peut porter pour prier. Elle répondit: "Elle priera en portant un voile (khimâr) et une tunique (dir'oun) longue qui cache le dessus de ses pieds." (2)
Cependant, d'après l'école malékite, si une femme n'a pas recouvert ses pieds pendant la Salât, sa Salât sera valable, mais elle aura commis un acte "makroûh" (répréhensible). C'est pourquoi, il sera quand même recommandé à la femme qui aura ainsi accompli sa Salât de la refaire tant que l'heure de cette Salât n'est pas encore finie.





Selon l'avis de l'Imâm Abou Hanîfah r.a. et des savants de l'école hanafite, les pieds ne font pas partie de la "awrah", que ce soit durant la prière ou en dehors de la prière. Il n'est donc pas nécessaire à la femme de les recouvrir lors de la Salât. Sur ce point, les hanafites se basent essentiellement sur une interprétation rapportée de Aïcha (radhia Allâhou anha) concernant le verset bien connu de la Sourate "An Noûr" où il est fait mention des parties du corps qu'il n'est pas nécessaire à la femme de couvrir :


"Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu'elles rabattent leur voile sur leurs poitrines (…)"

(Sourate 24 / Verset 31)



Selon un rapport de Aïcha (radhia Allâhou anha) donc, l'expression "ce qui en paraît" englobe (aussi) l'"anneau" qui était porté aux orteils par les femmes de l'époque (en arabe, ce type d'anneau est appelé "Fatkh"winking smiley. C'est donc à partir de cette interprétation que les hanafites ont déduit que les pieds comptent également parmi les parties du corps que la femme n'est pas obligée de dissimuler. (3)



(Sources: "Al fiqh-oul-islâmi wa adillatouhou" , "Al moufassal fî ahkâmil mar'ah" et "Madjmou' oul Fatâwa"winking smiley


Wa Allâhou A'lam !

Et Dieu est Plus Savant !


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(1)- Il est à noter que les savants de ces différentes écoles considèrent que les pieds de la femme font partie de la "awrah" en dehors de la prière également: Ainsi, selon eux, la musulmane devra nécessairement les couvrir en présence d'hommes étrangers. Leur principal argument sur ce point est le Hadith qui relate que le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) avait interdit de laisser traîner les vêtements sur le sol... En entendant cela, Ommou Salamah (radhia Allâhou anha) s'enquit auprès de lui de ce que devraient faire les femmes. Il lui répondit: "Elles laisseront leur vêtement être un empan (de plus que ce que ne laissent les hommes)." Ommou Salamah (radhia Allâhou anha) répliqua: "Mais leurs pieds seront alors découverts..." Le Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) dit alors: "Elles laisseront leur vêtement être une coudée (plus long)... pas plus." (Rapporté par Tirmidhi).

Par rapport à ce Hadith de Oummou Salama (radhia Allâhou anha), il faut souligner que, dans une autre Tradition similaire (rapportée notamment par Ibn Mâdja et citée par Ibn Taymiyah r.a. dans "Madj'mou oul Fatâwa" - Volume 22), la réflexion qui avait été faite au Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam) était en rapport avec le fait que si les femmes ne portaient pas des vêtements suffisamment longs, leurs mollets (et non pas leurs pieds) se seraient alors découverts... En effet, étant donné qu'à l'époque de la Révélation, les femmes n'avaient pas l'habitude de porter des chaussettes, si la longueur de leurs vêtements était similaire à celle des hommes -c'est à dire ne pouvant dépasser les chevilles-, le risque était grand qu'en marchant, le bas de leurs mollets ne se découvre. Voilà pourquoi il a été question dans le Hadith de Oummou Salamah (radhia Allâhou anhâ) de vêtements allant jusqu'à couvrir les pieds ... En d'autres mots, selon certains savants, ce Hadith n'a pas pour objectif d'énoncer le fait que les pieds font partie de la "awrah". (Voir les écrits de Ibn Taymiyah r.a. à ce sujet dans ses "Madjmou oul Fatâwa" - Volume 22)



(2)- Ibn Taymiyah r.a. fait ressortir dans une de ses Fatâwa la faiblesse de cette argumentation. En effet, même dans le cas où le dessus des pieds de la femme serait recouvert par sa tunique, comme cela est évoqué dans le Hadith de Oummou Salamah (radhia Allâhou anha), lorsqu'elle se prosterne, le dessous de ses pieds se retrouverait forcément découvert. D'ailleurs, sur cette question précise, Ibn Taymiyah r.a. affirme que l'avis de Abou Hanîfah r.a. est le plus solide (al aqwâ). Il est important de noter cependant que ces propos de Ibn Taymiyah r.a. ne concernent que le fait de ne pas couvrir les pieds durant la prière; par contre, en dehors de la prière, son avis n'est pas du tout le même: Selon lui, les pieds de la femme, tout comme les mains et le visage, font alors bien partie de la "awrah", et celle-ci devra les couvrir en présence d'hommes étrangers. (Réf: "Madjmou' oul Fatâwa" - Volume 22)



(3)- Réf: "Al Moufassal fi Ahkâmil Mar'ah" de Abdoul Karîm Zaydân et "Madjmou'oul Fatâwa" de Ibné Taymiyah r.a.; le Hadith de Aïcha r.a. est rapporté par Ibn Abi Hâtim.


Source: [www.muslimfr.com]







Concernant la 'awrah (partie du corps à cacher), je vous recommande cet article, in châ Allâh:



Quelles limites à l'action du regard ? Pourquoi ?


Question :

Quelle limites l'islam présente-t-il quant au regard des uns et des autres ? Et pourquoi ?



Réponse :



L'attirance pour les attraits corporels est naturelle chez l'être humain, et l'islam ne demande pas à ce dernier de chercher à éradiquer cette attirance. Au contraire, c'est bien parce qu'il reconnaît qu'attirance il y a entre homme et femme qu'il désire orienter celle-ci. En agissant ainsi, l'objectif de l'islam n'est pas de rendre la vie impossible mais au contraire de permettre qu'elle soit mieux vécue, en préservant l'homme de flatter sans cesse son instinct.
Car si l'attirance vers l'autre sexe et l'instinct qui en est à la base sont naturels, et si cet instinct doit s'exprimer et non être refoulé, il y a une grande différence entre le fait de l'orienter et celui de le flatter sans cesse. Ainsi, les corps n'étant pas marqués négativement, il est normal qu'entre époux et épouse on s'admire et on s'attire. Mais que des corps affichent partout en public leurs attraits aux regards, et que des regards ne se privent pas de tirer profit de ces attraits, voilà des faits qui ne peuvent manquer avoir des répercussions sur l'individu, la famille et la société. Il ne s'agit pas d'avoir honte de son corps. Il s'agit d'avoir de la pudeur pour, justement, dissimuler en public les attraits de ce corps et réserver ceux-ci à son conjoint(e), l'être avec qui on partage sa vie.

C'est dans ce sens que l'islam offre à chaque humain une orientation et des limites dans l'utilisation qu'il fait de son regard. En sus de l'observance de ces règles extérieures, l'islam lui demande également de travailler son cœur.


Deux règles générales pour comprendre les limites à l'action des regards :



L'islam présente, en tant que cadre orientant et limitant l'action des regards, les deux règles suivantes :

1. Ce que l'islam considère comme étant à cacher systématiquement des regards ('awra) :



Les sources musulmanes demandent, par mesure de précaution, de ne pas regarder chez autrui certaines parties corporelles, et ce en toutes circonstances, qu'on éprouve de l'attirance et du désir (shahwa) ou pas. L'ensemble des parties corporelles qu'une personne A ne doit ainsi pas regarder chez une personne B est nommé "'awra de B par rapport à A".
Et si l'islam demande à A de ne pas regarder ce qui, par rapport à lui, est 'awra chez B, il demande également à B de revêtir sa 'awra en présence de A. Un seul cas fait exception, celui de la nécessité (dharûra), comme un accident de la route ou une opération chirurgicale, etc. Il faut également préciser que le fait pour B de revêtir en présence de A ce que A ne doit pas regarder concerne ceux et celles qui ont accepté l'éthique musulmane parce qu'ils ont accepté la foi musulmane : aussi, même en pays musulmans, si l'islam dit que les musulmans ne doivent pas porter de regard déplacé sur les attraits des non musulmanes, il ne dit pas que ces dernières auraient l'obligation religieuse de couvrir leur chevelure en public (elles devront cependant respecter le cadre publique en vigueur dans ces pays et porter donc des vêtements plus amples que ceux qui sont parfois portés dans les pays occidentaux).

Ce que l'islam ne considère pas comme étant à cacher systématiquement des regards :

Regarder ce qui n'est pas 'awra par rapport à soi est permis si on ne ressent ni attirance ni désir (shahwa), mais est interdit si on ressent du désir ou une attirance (shahwa) au fond de soi. Un cas fait bien sûr exception, celui des époux, où désir ou pas, le regard est bien entendu autorisé (sauf pendant une période particulière, comme expliqué plus bas).

Les savants auteurs de ces deux règles :



Cet avis faisant la différence entre ce qui est 'awra et ce qui ne l'est pas, et disant qu'on doit systématiquement ne pas regarder ce qui est 'awra – que le regard soit neutre ou habité par l'instinct –, cependant que, pour ce qui n'est pas 'awra, on doit ne pas le regarder si le regard est habité par l'instinct, mais on peut le regarder tant que le regard est neutre… cet avis est celui des savants At-Tabarî, Al-Baghawî, Al-qadhî 'Iyâdh, Ibn Battâl, Ibn 'Abd il-barr… (cf. Tahrîr ul-mar'a, tome 4).


L'application de ces deux règles :

Pour comprendre l'application de ces deux règles, il faut bien sûr connaître ce qui est 'awra et ce qui ne l'est pas. Or, déterminer cela n'est pas absolu vis à vis du corps humain en général, mais dépend de plusieurs facteurs. Qu'est-ce qui ne doit pas être regardé par qui chez qui ? Qu'est-ce qui est 'awra de qui par rapport à qui ? Explications et détails dans les deux listes ci-dessous.



A) 'Awra (partie cachée) de l'homme par rapport...

... à son épouse : pas de partie cachée ;
... à ses proches parentes (1) : du nombril aux genoux ;
... aux autres femmes : du nombril aux genoux ;
... aux hommes : du nombril aux genoux.
Ceci veut dire que les personnes ci-dessus ne doivent pas regarder, chez un homme donné, ces parties de son corps.


B ) 'Awra (partie cachée) de la femme par rapport...



... à son époux : pas de partie cachée. Une exception cependant : pendant la période menstruelle, le mari doit s'abstenir de regarder chez sa femme la partie qui va du nombril jusqu'aux genoux (selon des savants) ;
... à ses proches parents (2) : tout le corps sauf le visage, la tête, le cou, les épaules, les bras, les pieds et les mollets ;
... aux autres hommes : tout le corps sauf le visage et les mains ;
... aux femmes musulmanes : tout le corps sauf le visage, la tête, le cou, les épaules, les bras, les pieds et les mollets (d'après certains savants) ;
... aux femmes non-musulmanes : tout le corps sauf le visage, la tête, le cou, les épaules, les bras, les pieds et les mollets (d'après certains savants) ;

Source : Al-fiqh al-islâmî wa adillatuh

(1) Les proches parentes de l'homme sont celles avec qui il ne peut jamais se marier : sa mère, sa grand-mère, la sœur de sa mère ou de son père, sa fille, sa petite-fille, sa sœur, la fille de son frère ou de sa sœur.

(2) Les proches parents de la femme sont ceux avec qui elle ne peut jamais se marier : son père, son grand-père, le frère de sa mère ou de son père, son fils, son petit-fils, son frère, le fils de son frère ou de sa sœur.


A lire en complément de cette page :



- Quels vêtements pour la musulmane ?

- Pourquoi le foulard islamique choque-t-il certains Occidentaux ?

- Le voile du visage


Source: [www.maison-islam.com]





Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley

1
26 mai 2005 06:19
Assalamou Alaikoum,

Je crois que le simple fait de douter d'une quelconque indications sur quoi que ce soit dans l'islam n'est pas nécessairement une insulte mais un moyen de s'instruire. ( avec tout le respect que j'ai pour immam a cheikh al albani et son niveau d'instruction)On se questionne sur la validité de cette interprétation et on recherche une explication convaincainte. Puis une fois convaincu , notre foideviendra plus forte. il est évident que les gens puissent etre surpris par telles ou telles règles de l'islm surtout si la personne a été elevé dans une application plus ou moins rigoureuse de l'islam. J'ai personnelement demandé plusieurs questions à différents cheikh et imam et les réponses sont très diversifiées.

Je crois qu'il ne faut pas se facher ou s'offusquer si certains n'ont pas la meme convictions que nous.
Que chacun atteigne la vérité a son rythme avec l'aide de Dieu ( nchallah )
( les intentions sont généralement bonne pour celui qui recherche la vérite)
La méthode d'intimidation et de supériorité envers un '' ignorant'' comme vous le dites, le fait s'éloigner de la réponse crédible.
'
26 mai 2005 11:59
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...smiling smiley




Les divergences d'opinions à l'intérieur de l'islam:


Aucun clergé n'existant en islam, il arrive aujourd'hui comme depuis 14 siècles que plusieurs interprétations de textes du Coran et des Hadîths voient le jour chez les musulmans. Toutes ces interprétations sont-elles valables ? La réponse ne peut être pas donnée sous la forme d'un "oui" ou d'un "non" simplificateurs, mais demande au contraire qu'on établisse des catégories et des nuances.


Il faut d'abord rappeler que s'il n'y a effectivement pas de clergé en islam, l'interprétation des textes demande, comme toute science, des compétences et un savoir. C'est bien pourquoi le Prophète (sur lui la paix) a dit : "… Et celui a qui on a donné une fatwa sans connaissance, le péché de cette fatwa sera sur celui qui l'a donnée" (rapporté par Aboû Dâoûd). Par contre, faire une erreur d'interprétation tout en possédant la connaissance voulue des textes n'apporte pas de péché, mais une récompense divine : "Lorsque le juge fait un effort d'interprétation et arrive à la conclusion correcte, il reçoit deux récompenses. Et s'il fait l'effort d'interprétation et se trompe, il aura une récompense" (Hadîth rapporté par Al-Bukhârî). Il est également à noter que le Prophète avait averti ses Compagnons : "... Et celui d'entre vous qui vivra verra beaucoup de divergences. Attachez-vous alors fermement à ma sunnah et à la sunnah des califes bien guidés après moi. Et faites attention aux innovations, car toute innovation (bid'ah) est un égarement" (rapporté par At-Tirmidhî).

Alors, quelles sont les divergences d'opinions qui sont acceptables en islam ? Il nous est d'emblée possible d'établir 2 catégories générales, selon que la divergence porte sur ce qui fait partie, parmi les enseignements de l'islam, des fondements ("usul ud-dîn"winking smiley ou des ramifications ("furû'", encore appelés "far'iyyât" ou "juz'îyyât"winking smiley.


A) Les divergences d'opinions inacceptables : celles qui concernent les fondements ("usul ud-dîn"winking smiley :


Ce qui fait les principes de l'islam ne peut faire l'objet de divergences d'opinions entre musulmans. Toute interprétation différente, ici, risque de conduire son auteur à une déviance par rapport à l'orthodoxie et risque de l'amener à ce contre quoi le Prophète (sur lui la paix) avait mis en garde lorsqu'il disait : "... Et celui d'entre vous qui vivra verra beaucoup de divergences. Attachez-vous alors fermement à ma sunnah et à la sunnah des califes bien guidés après moi. Et faites attention aux innovations, car toute innovation (bid'a) est un égarement" (rapporté par At-Tirmidhî). "… Et ma ummah [ici : ensemble de ceux qui se réclament de l'appartenance à l'islam] se divisera en 73 branches : 72 seront dans le Feu, et 1 dans le Paradis." Quelle est-elle ? demanda-t-on. "Ce sur quoi moi et mes Compagnons nous sommes" répondit-il (rapporté par at-Tirmidhî). "… Et cette ummah se divisera en 73 branches. 72 seront dans le Feu, et 1 dans le Paradis ; il s'agit de la communauté (al-jamâ'a)…" (rapporté par Aboû Dâoûd).
Des déviances évoquées dans ces Hadîths, certaines conduisent à s'écarter de l'orthodoxie de l'islam et à tomber dans l'innovation (bid'a), d'autres à perdre jusque son appartenance à l'islam (voir la page de ce site consacrée aux déviances par rapport au cadre de l'authenticité).



A.1) Déviances qui font perdre l'appartenance à l'islam



Certaines déviances font perdre la foi musulmane à celui ou à celle qui les adopte. Il s'agit de renier clairement (kufr sarîh / kufr bawâh) tout ce qui fait partie du noyau même de l'islam (ma'lûm min ad-dîn bidh-dharûra) (ou, selon les termes de Ash-Shâtibî, usul ash-sharî'ah wa qawâ'iduhâ adh-dharûriyyah - Al-I'tisâm, tome 2, pp. 199-200). Par exemple :
- croire que le Coran n'est pas la Parole de Dieu ;
- croire que c'est par erreur que l'ange Gabriel a communiqué la révélation à Muhammad (sur lui la paix) alors que Dieu l'avait chargé de la communiquer à Alî.
Attention cependant : ce que nous avons dit ici est constitué de règles. L'application de ces règles sur un ou plusieurs individus donnés, elle, est autre chose. Qu'un homme dévie d'un principe fondamental de l'islam ne suffit pas pour qu'on dise de lui qu'il n'est plus musulman. En effet, des circonstances atténuantes existent qui font que certaines déviances de ce genre n'entraînent pas l'incroyance chez un individu donné (Sharh Muslim, An-Nawawî).



A.2) Déviances qui font s'écarter de la voie authentique du Prophète



D'autres déviances sont également graves, sans constituer cependant une incroyance (kufr i'tiqâdiy). Il s'agit de déviances à propos de ce qui relève de l'essentiel de l'islam (usûl ad-dîn) (ou, , selon les termes de Ash-Shâtibî, ma'nâ kulliy fid-dîne ou kathrat ul juz'iyyâte - Al-I'tisâm, tome 2, pp. 199-200). Voir ma page consacrée à ce sujet : dévier du cadre de l'authenticité, as-sunna wal-jamâ'a.
Exemple : La plupart des croyances erronées des tendances mu'tazilites, khârijites, murji'ites, etc. relèvent de cette catégorie, comme celle relative au statut du musulman qui commet un grand péché (kabîra) : reste-t-il musulman ou pas ? Ces trois tendances ont à ce sujet des conceptions déviantes par rapport à la voie du Prophète et des Compagnons, conceptions qui ne vont pas jusqu'à remettre en question un fondement même de l'islam au point de constituer une incroyance (kufr).

Qu'est-ce qui fait perdre l'appartenance à l'islam, et qu'est-ce qui fait s'écarter de la voie authentique du Prophète ? Pour le découvrir, lisez mon article : Le musulman qui renie un élément de l'islam quitte-t-il l'islam ?


B ) Les divergences d'opinions inévitables : celles qui concernent les ramifications ("furû' ud-dîn"winking smiley :



Parmi les savants fidèles à l'orthodoxie sunnite musulmane (as-sunna wal jamâ'a), des divergences d'interprétation se sont produites à propos des ramifications des enseignements de l'islam ("furû'", encore appelés "far'iyyât" ou "juz'îyyât"winking smiley.
Ici encore, la même question se répète : toutes les opinions différentes se rapportant à cette catégorie B sont-elles justes, ou bien une seule l'est-elle ? Comment faut-il alors agir ? Il apparaît qu'il faille, pour répondre à ces questions, tenir compte des sous-catégories qui suivent.



B.1) Point juridique où une seule opinion est juste et où il est facile de la reconnaître :



Il s'agit de tout point juridique basé sur un texte du Coran qui est clair (qat'iyyud-dalâla), ou un texte des Hadîths qui est authentique (sahîh) et clair (qat'iyyud-dalâla) (la clarté sous-entend que le texte est aussi muhkam et mutlaq). Ici, donc, une seule opinion est juste : celle que donne ce texte. Il est de plus facile de la distinguer. Et s'il y a eu, à propos de ce genre de règlements, des opinions divergentes au cours du temps, il s'agit de délaisser les opinions contredisant le texte, en pensant que le juriste a dû ne pas avoir connaissance du texte. Etant donné que certains Hadîths authentiques et clairs n'étaient pas parvenus à certains juristes fondateurs d'écoles (mujtahid mutlaq) au moment de l'élaboration de leurs fatwas et qu'ils ont donc eu recours au raisonnement, les musulmans se doivent, aujourd'hui, de pratiquer ces Hadîths. C'est bien pourquoi ces juristes fondateurs ont tous dit en substance : "Si je dis une fatwa contraire à ce qu'a dit Dieu ou à ce qu'a dit le Messager de Dieu, délaissez ma parole." Exemple : un très illustre juriste disait de certains alcools élaborés à partir de fruits autres que le raisin et la datte qu'ils sont interdits s'ils sont absorbés en quantité telle qu'elle provoque l'ivresse, et qu'il est cependant permis de les prendre en quantité qui n'aille pas jusqu'à provoquer l'ivresse si on les absorbe non pas par frivolité mais pour renforcer sa santé. Il y a cependant deux Hadîths du Prophète qui disent : "Tout ce qui provoque l'ivresse est du vin" (rapporté par Al-Bukhârî) et : "Ce qui, pris en la quantité d'un faraq, provoque l'ivresse est interdit même pris en la quantité de ce qui tient dans la main" (rapporté par Aboû Dâoûd). Le savant indien Shâh Waliyyullâh écrit à ce sujet : "Aujourd'hui il n'est pas permis à un musulman de croire qu'il est licite de consommer l'alcool qui a été fabriqué à partir d'autre chose que le raisin lorsqu'il est consommé en quantité inférieure à ce qui provoque l'ivresse. Certains Compagnons et certains musulmans de la seconde génération n'avaient pas eu connaissance du Hadîth. Mais aujourd'hui, le Hadîth est devenu connu et la vérité est apparue comme le jour" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 2, pp. 509-510).
Cependant, et ce d'autant plus que le Prophète (sur lui la paix) lui-même a annoncé la promesse d'une récompense pour le juriste qui se trompe, il est impératif de ne jamais dénigrer (ta'n) le juriste auteur de cette opinion. De plus, il ne faut pas oublier que les communautés musulmanes étant souvent peu éduquées, parfois très attachées à la pratique de leurs ancêtres, une telle réforme demande explications, patience et gradation : attention à ne pas se tromper de priorités !



B.2. Point juridique où une seule opinion est juste mais où il est plus difficile de trancher :

Il s'agit de tout point juridique basé sur des textes qui sont depuis longtemps sujets à différentes interprétations chez les savants musulmans, et ce parce qu'ils ne sont pas à la fois authentiques (sahîh) et clairs (qat'iy ud-dalâla) (le fait qu'il ne soit pas clair veut dire soit qu'il peut être sujet à différentes interprétations, soit que des textes différents existent sur le sujet et que les premiers textes ne sont alors pas muhkam). Ici aussi, une seule opinion juridique est juste (swawâb). Mais contrairement à la première catégorie, il n'est ici pas toujours aisé de trancher en faveur d'une des opinions émises. Ceci ne veut pas dire que les deux interprétations soient justes ; mais étant donné que chaque partie possède des preuves et que les argumentations sont longues, pointues, un juriste musulman possèdera toujours une opinion, basée sur la Coran et les Hadîths, différente de celle d'un autre. Les argumentations doivent également continuer, dans un but d'enrichissement mutuel. Mais le respect de l'autre doit primer dans les discussions.
Exemple : La question de faire ses besoins en se trouvant dans la direction de la Kaaba : les Hadîths authentiques sont divergents entre l'interdiction et la permission, ce qui a amené les juristes à développer plusieurs synthèses, allant de l'interdiction totale au caractère légèrement déconseillé, en passant par la permission dans certains cas de figure.
Notre preuve venant de l'exemple du Prophète : Après la guerre des coalisés, le Prophète avait déclaré : "Que personne n’accomplisse la prière de l’après-midi si ce n’est chez les Banoû Qourayza". Et les Compagnons s’étaient mis en route vers le lieu indiqué. L’heure de la prière de la fin de l’après-midi (al-'asr) survint cependant tandis que quelques-uns parmi eux étaient encore en chemin. Certains déclarèrent alors qu’ils n’accompliraient la prière qu’une fois arrivés chez les Banoû Qourayza, l’heure légale dût-elle se terminer ; le Prophète n’avait-il pas dit "Que personne n’accomplisse la prière de la fin de l’après-midi si ce n’est chez les Banoû Qourayza" ? D’autres firent valoir que là n’était pas ce que le Prophète avait voulu dire, le sens de sa parole étant plutôt "Que chacun s’efforce d’arriver chez les Banoû Qourayza avant la fin de l’heure de la prière d’al-'asr". Lorsque ces Compagnons rejoignirent le Prophète, ils lui firent part des interprétations différentes qu’ils avaient eu de sa parole. Le Prophète ne blâma alors aucune des deux interprétations. (Ce récit, dont le sens est ici mentionné, est rapporté par Al-Bukhârî.) Des savants comme Ibn Qayyim ont relevé que ceci ne veut pas dire que les deux interprétations soient en soi justes (Cf. Zâd ul-ma'âd). Le Prophète, dans sa sagesse, a cependant immédiatement compris les argumentaires des deux parties, et il a préféré ne rien dire.
C'est apparemment ce cas de divergences qui est concerné par les propos suivants : 'Awn ibn 'Abdillâh disait : "Je n'aurais pas aimé que les Compagnons du Prophète n'aient pas eu d'avis divergents. Car s'ils ont été consensuels sur un avis et que quelqu'un délaisse celui-ci, il délaisse la Sunna ; et s'ils ont eu des divergences et qu'un homme adhère à l'avis de l'un d'entre eux, il adhère à la Sunna" (rapporté par ad-Dârimî, n° 627) ;
alors qu'on dit un jour à 'Umar ibn 'Abd il-Azîz : "Si tu unifiais les musulmans sur une seule (jurisprudence) !", il répondit : "Cela ne me rendrait pas content qu'ils n'aient pas d'avis divergents." Puis il fit écrire aux différentes régions et villes : "Que (dans) chaque (région) (on) rende le jugement selon ce sur quoi les juristes de la région se sont mis d'accord" (rapporté par ad-Dârimî, n° 626).



B.3. Avis juridiques (fatwas) où les deux avis sont justes.



Il s'agit de deux avis juridiques différents, basés sur des principes issus de textes du Coran et / ou des Hadîths, mais qui ne sont différents que parce que relatifs à deux contextes différents.
Ici, la divergence d'opinions n'est pas réelle mais seulement apparente. Il ne s'agit en fait que d'un même règlement (hukm), et les deux fatwas sont justes chacune par rapport au contexte qui l'a vu naître. On dit qu'il s'agit d'une "ikhtilâf tanawwu', lâ ikhtilâf tadhâdd", et aussi qu'il s'agit d'une "ikhtilâf 'urf wa zamân, lâ ikhtilâf hujjat wa bur'hân".
Notre preuve venant de l'exemple du Prophète : Un homme vint un jour questionner le Prophète (sur lui la paix) au sujet de l'étreinte conjugale pendant le jeûne (il voulait savoir si celle-ci était permise ou si elle constituait, à l'instar du rapport sexuel, un acte annulant le jeûne). Le Prophète le lui permit (rakkhaça lahoû). Quelque temps après, un autre homme vint lui demander la même chose, et le Prophète le lui défendit. Aboû Hourayra, qui était présent lors de ces deux réponses du prophète, commente : "C'est alors que (je me suis aperçu que) l'homme auquel le Prophète avait permis l'étreinte conjugale était âgé, et celui auquel il l'avait défendue était jeune" (Hadîth rapporté par Aboû Dâoûd, n° 2387). Les deux réponses différentes du Prophète ne font que traduire la même réalité : l'étreinte conjugale n'a juridiquement aucun effet sur le jeûne tant qu'elle ne pousse pas les époux à avoir un rapport sexuel, ce qui, lui, annule le jeûne. Or, si un homme âgé, plus maître de lui-même, est beaucoup moins sujet à se laisser aller à un rapport sexuel uniquement à cause d'une étreinte, on ne peut en dire autant d'un homme jeune. Cette différence liée à l'âge explique ces deux réponses du Prophète pour la même question : toutes les deux disent au fond la même réalité, mais ont été données différemment parce qu'elles ont mis en relief un aspect de cette réalité.
Aujourd'hui aussi, il arrive donc que deux fatwas soient apparemment différentes, mais qu'elles le soient uniquement parce qu'elles ont été pensées dans deux contextes différents : au fond elles se réfèrent au même principe de l'islam, mais qui a trouvé deux expressions différentes parce qu'il y a eu deux contextes différents.

B.4. Point où les deux façons de faire sont justes :



Il s'agit de deux façons ou plus d'accomplir un acte cultuel, qui sont plurielles parce que le Prophète a fait cet acte tantôt selon une de ces façons, tantôt selon l'autre, que celles-ci sont prouvées de lui et qu'aucune d'entre elle n'a été abrogée. Ici, les deux façons de faire sont justes. On dit que la sunna présente un choix : "fis-sunna wus'ah".
Appartiennent à cette catégorie : le fait de lever les mains jusqu'aux oreilles ou jusqu'aux épaules pendant la prière (d'après Ibn Qayyim, Zâd ul-ma'âd, 1/202), le fait de placer ses mains l'une sur l'autre au-dessus ou au-dessous du nombril (Sunan At-Tirmidhî, kitâb us-salât, bâb wadh'il yamîn 'ala-sh-shimâl), le fait d'accomplir deux ou quatre cycles dans la prière recommandée (râtib) avant la prière du début de l'après-midi (Zâd ul-ma'âd, 1/308), les différentes formules de l'invocation que l'on fait quand on est assis pendant la prière (formules du tashahhud de Ibn Mas'ûd, de Omar, de Ibn Abbâs, etc.) (Zâd ul-ma'âd, 1/275), les formules de l'appel à la prière (avec ou sans tarjî', la iqâma avec les formules répétées une ou deux fois) (Zâd ul-ma'âd, 1/275, 2/390), faire la poignée de mains (musâfaha), quand on se salue (taslîm), avec une ou deux mains (comme l'a dit Chaykh Yûnus Sahâranpûrî).
Et puis appartiennent à cette catégorie d'après certains ulémas seulement : le fait d'accomplir la salât ul-witr en faisant un ou trois rak'as (d'après Shâh Waliyyullâh, Hujjat ullâh il-bâligha, 2/25), le fait de lever ou de ne pas lever les mains avant et après la génuflexion pendant la prière (Hujjat ullâh il-bâligha, 2/25, Zâd ul-ma'âd, 1/275) : d'autres ulémas sont quant à eux d'avis que la divergence sur ces points-là relèvent de la catégorie B.2 et non pas B.4.


A lire après cette page :



- Puis-je choisir l'opinion juridique dont j'ai envie ?

- Faut-il suivre une école juridique ?

- Comment peut-il y avoir plusieurs interprétations ?

- Les bonnes manières en cas de divergences d'opinions


Source: [www.maison-islam.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley









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26 mai 2005 12:04
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh...smiling smiley






Pourquoi y a-t-il parfois plusieurs interprétations ?


En ce qui concerne la catégorie des textes du Coran et des Hadîths qui sont authentiques (sahîh) et clairs (zâhir, muhkam, mutlaq), il n'y a pas de pluralité d'interprétations possible. Au contraire, les opinions de juristes qui contredisent les données de ces textes sont à délaisser sans critiquer ces juristes, le fait étant que certains Hadîths ont dû ne pas leur parvenir. Lire la page relative aux catégories des divergences d'opinions.


Cependant, d'autres textes du Coran et des hadîths existent qui se sont prêtés très naturellement à différentes interprétations. Dans cette deuxième catégorie également, une seule opinion juridique est juste (swawâb) parmi les multiples opinions qui voient le jour. Mais ici, contrairement à la première catégorie, il n'est pas toujours aisé de trancher en faveur d'une des opinions émises.

Pourquoi plusieurs interprétations peuvent-elles voir le jour dans cette deuxième catégorie ? C'est de cela dont je voudrais ici dire un mot. En fait, les raisons de la pluralité d'interprétations dans cette deuxième catégorie sont multiples, mais, par souci de simplification, je me contenterai d'en aborder quatre sur cette page.




1. Présence d'un Hadîth dont certains spécialistes disent qu'ils est authentique, d'autres qu'il est faible



Des Hadîths montrent le Prophète (sur lui la paix) placer un petit cache (sut'ra) devant lui avant de prier Dieu : un petit bâton, ou un javelot, etc. La question se pose cependant de savoir ce qu'on va faire quand on n'a pas ce genre de cache. Il y a un Hadîth qui dit : "Lorsque l'un d'entre vous va prier, qu'il place devant lui quelque chose. S'il n'a rien qu'il plante un bâton. Et s'il n'a pas de bâton, qu'il trace un trait (sur le sol). Une personne passant entre lui (et la direction de la Kaaba) ne le gênera laors plus." (rapporté par Aboû Dâoûd, n° 689 et par Ibn Mâja, n° 943).
D'après ce Hadîth, la règle est qu'on doit tracer un trait sur le sol si on n'a rien d'autre. Le problème c'est que les spécialistes de la science des Hadîths ne sont pas d'accord sur la question de savoir si ce Hadîth est authentique ou pas : Ahmad ibn Hanbal dit qu'il l'est, et est donc d'avis qu'il faut tracer un trait... Ash-Shâfi'î dit que ce Hadîth n'est pas authentique : on ne peut donc en extraire de règle (hukm) et on ne trace donc pas de trait sur le sol au cas où on n'a rien à placer devant soi pour ne pas être gêné par ceux qui passent devant soi pendant qu'on prie.




2. Présence d'un texte sujet à deux interprétations possibles sur le plan linguistique


Si beaucoup de textes des deux sources du droit sont clairs, n’entraînant qu’une seule et même interprétation chez l’ensemble des juristes (on dit alors qu’il y a consensus — ijmâ’), d’autres, cependant, contiennent des mots ayant plusieurs sens. Ainsi en est-il du terme "qar’", qui signifie aussi bien "période menstruelle" que "période de pureté". Les savants musulmans ont des opinions différentes quant au sens à lui donner dans ce verset du Coran : "Les femmes qui sont divorcées devront attendre, (avant de pouvoir se remarier,) un délai de trois qar’" (Coran 2/ 228). As-Shâfi’î a traduit par "trois périodes de pureté", Aboû Hanîfa par "trois périodes menstruelles".




3. Présence de deux causes juridiques (illa) pouvant toutes deux être extraites d'un seul et même texte


Un Hadîth du Prophète (rapporté par Al-Bukhârî et Muslim) interdit, lors du troc de l'un de six produits (or, argent, blé, orge, dattes ou sel) contre le même produit, que les quantités échangées ne soient pas égales ou que les produits soient échangés à crédit et non au comptant.
Cette règle (l'interdiction de toute différence de quantité ou de moment de paiement lors de la vente d'un produit contre le même produit) s'applique aux six cas stipulés (mansûs). S'applique-t-elle également à d'autres cas non mentionnés dans ce Hadîth ? Oui à condition que s'y vérifie la cause juridique (illa) qui est à l'œuvre dans cette règle. Car cette règle d'interdiction n'a pas été édictée sans raison, uniquement pour les six produits spécifiés.
Les juristes se sont donc efforcés (ijtihâd) de découvrir la cause juridique (illa) à l'origine de l'interdiction mentionnée dans ce Hadîth : c'est le fameux takhrîj ul manât. Et là, différentes opinions ont vu le jour


* Selon Aboû Hanîfa, la cause juridique commandant l'application de ce règlement est le fait de vendre un produit contre le même produit, lorsque ces deux produits sont des produits vendus à la pesée ou à la mesure. La vente du fer contre du fer tombe donc sous la coupe de la règle ci-dessus, puisque le fer est vendu au poids. Par contre, la vente d'oeufs contre des œufs ne tombe pas sous la réglementation ci-dessus, puisque les œufs sont vendus à l'unité.

* Selon la recherche de Ash-Shâfi'î, par contre, la cause juridique à l'œuvre dans la règle édictée par le Hadîth est le fait de vendre un produit contre le même produit, quand ces produits sont soit de la monnaie soit de la nourriture. Selon cette autre extraction, la vente du fer contre du fer ne tombe pas sous la réglementation ci-dessus, au contraire de la vente d'œufs contre des œufs !

Voilà donc un autre type de différence d'interprétations, lié cette fois à la divergence de compréhension de la cause juridique (illa) qui commande la règle formulée dans le texte.




4. Présence de 2, 3, ou X Hadîths qui disent des choses apparemment différentes, d'où 2, 3, ou X façons de les concilier


Si tout texte de la Sunna (l’ensemble des Hadîths) fait autorité, les savants musulmans se retrouvent parfois avec 2 hadîths ordonnant apparemment deux choses différentes au sujet d’un même problème juridique. Il est tout à fait normal que des divergences d’opinions apparaissent alors, comme résultat des méthodes différentes employées par différents savants pour concilier ces deux hadîths.

Le Prophète (sur lui la paix) a par exemple interdit de prendre la direction de la qibla (la direction de la Kaabah, à La Mecque) ainsi que de tourner son dos vers elle lorsqu’on accomplit ses besoins naturels (rapporté par Al-Bukhârî). Mais Abdullah ibn Omar déclare l’avoir aperçu de loin accomplissant ses besoins le dos tourné vers la qibla (rapporté par Muslim). Jâbir déclare l’avoir une autre fois aperçu de loin accomplissant ses besoins en étant tourné dans la direction de la qibla ; ceci se passait, dit-il, environ un an avant sa mort (rapporté par At-Tirmidhî).
Les savants ont dès lors eu des opinions différentes sur le sujet, parce que leurs façons de traiter ces hadîths apparemment contradictoires ont été différentes :

* Urwa, suivi plus tard par Dâoûd, sont d'avis que l’interdiction a été abrogée par les deux actes du Prophète (sur lui la paix), et qu'il est donc permis, lorsqu’on accomplit ses besoins, de se mettre face ou dos à la qibla.

* Abdullâh ibn 'Umar, suivi par As-Shâfi’î, ont tenté de concilier ces hadîths en disant que l’interdiction concerne uniquement celui qui est dans le désert, et qu’il est permis pour celui qui est à la ville de prendre la direction de la qibla ou de tourner son dos vers elle lorsqu’il accomplit ses besoins ; ainsi s’expliqueraient à la fois l’interdiction faite oralement par le Prophète, et à la fois les 2 témoignages rapportant les 2 actes du Prophète.

* Aboû Hanîfa, pour sa part, est d'avis que se tourner vers la qibla et tourner son dos vers elle sont interdits lorsqu’on accomplit ses besoins, et ce en ville comme dans le désert. L’interdiction faite oralement prime selon lui sur les témoignages visuels, car les deux Compagnons ont, logiquement, dû détourner immédiatement leur regard, et il n’est pas sûr qu’ils aient parfaitement vu la direction prise par le Prophète…

Ainsi, nous avons là 3 groupes de juristes présentant 3 méthodes différentes pour extraire un avis juridique à partir des hadîths différents. De ces différences de méthodes naissent des divergences d’opinions…

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux);


Source: [www.maison-islam.com]




Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley
f
26 mai 2005 20:05
loin de moi l'intention de prétendre que j'ai la science et la connaissance de la religion, mais je lis et je m'informe par le corant et la hadiths entre autre et je me rappellent que notre PROPHETE bsl a dit qq chose comme :"ne rendez pas notre religion trop difficile"
Plusieurs exemple, la prière du voyageur, le jeune impossible pour les malades et les gens qui travaillent dure est aquitable par une aumone....

Je me rappelle aussi que nos actes ne valent que par nos intentions, la notion de Nyia est primordiale.

Je me rappelle que beaucoup de musulmans on gouté à l'enfer et aux chatiments uniquement pour leur langues ou leur hypocrisiue ...., tandis que par exemples:
- 1 prostitué qui a offert de l'eau à un pauvre s'est faite lavée par des anges
- 1 kouffar a gagné sa place au paradis car il a offert la seule hassana de sa vie a un musulman qui en avait besoin pour avoir sa place auprès d'Allah

etc..... Bref tout ça pour vous dire mes frères et soeurs que j'admire la volonté de suivre a la trace les actes de Notre Guide, mais n'oubliez pas l'essentiel. Des fois je lis des postes et je trouve que certains se compliquent la vie grave.
Il faut s'informer c claire, mais faire une apologie sur le fait de montrer son pied, je trouve ça abusé, ça gache tout le charme de l'Islam.
Et ça me rappelle des remarques que certains ainés ( pourtant pratiquants) ont prophérés par ignorances à l'égard d'un converti qui aprenait la prière et ont failli le découragé, c vraiment dommage.

ALLAH EST LUMIERE ET IL SAIT TOUT JE PRIE QU'IL NOUS PARDONNE TOUD CAR CHACUN NOUS PENSONS AVOIR RAISON MAIS FINALEMENT LUI SEUL TRANCHERA LE JOUR DU JUGEMENT.





p
26 mai 2005 20:25
Salam,

Je vois avec ettonnement a quelle point l'orgueil ( ou autre sentiments humain ) peut poussé certains a refuser la verité lorsqu'elle est évidente. Sheykh Albanie, est un savants, il a parlé, et nous devons suivre ( dans la mesure ou les dalils sont induscutable ). Ce n'est pas à nous, sous pretexte d'une facilité islamique, de refuser les ordres d'Allah et de son prophéte.

Craignez Allah, et ne dites pas ceci est faux car le dine est facile, sinon ca ouvre la porte à la passion et au naffs, pour qui toute adoration est fardeau.

Votre attitude ( Tinky et compagnie ( j'ai pas retenu les autres noms dsl ) ) est assimilable a ceux qui ne font pas Fajr a l'heure ( qui est une obligation !! ) en disant que le dine n'est pas un fardeau... Votre attitude consiste a legitimé ce qu'Allah à interdit ou obligé, car notre nafss trouve ca trop difficile.

En somme, vous ne parlez pas avec dalils, mais avec votre passions. craignez Allah. Ce qui me choque chez les Ikhwanni, est leurs tendance un peu trop accomodante ( avec vous tout est permis !!, si on caricature un peu les choses ).

Salam,



Modifié 1 fois. Dernière modification le 26/05/05 20:27 par pouk.
'
27 mai 2005 01:49
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley



Chers frères et soeurs, je vous prie de RESPECTER la science, et de ne pas chercher à imposer une opinion aux autres, lorsque les textes permettent plusieurs interprétations...


Pour ceux qui veulent apprendre, comprendre, réfléchir (encore faut-il prendre le temps et la peine de lire, choses que très peu de personnes savent -ou peuvent- encore faire):





Pour une compréhension mutuelle entre 'mutamadh'hib' et 'salafi' ...


Par "mutamadh'hib", j'entends ici "ceux qui disent qu'il est nécessaire de suivre une école juridique (madh'hab) parmi les écoles malikite, shafi'ite, hanafite et hanbalite".
Quant au terme "salafî", il peut prêter à confusion car, selon les régions, il désigne diverses réalités présentes dans le monde musulman. Mais ici, j'entends seulement par ce terme "ceux qui ne suivent pas une école juridique particulière mais disent se référer directement aux avis de l'ensemble des pieux prédécesseurs (en arabe : "as-salaf"winking smiley".


Les positions sont souvent tranchées entre ces musulmans "mutamadh'hib", qui affirment que si on ne suit pas une école juridique particulière, on suit ses intérêts personnels, et ces musulmans "salafî", qui eux déclarent que suivre une école donnée relève de l'innovation (bid'ah) et qu'il faut se référer directement aux avis de l'ensemble des pieux prédécesseurs (as-salaf). Et les débats sont, hélas, parfois virulents. Malheureusement très virulents.



Je voudrais ci-après communiquer très humblement à ces deux tendances un message.


A ceux de mes frères et sœurs qui, comme moi, suivent une école juridique (madh'hab) :

1- N'oublions pas que nous suivons (ittibâ') une école de jurisprudence avec l'intention de suivre le Coran et les Hadîths



Il s'agit donc, non pas de suivre cette école juridique aveuglément, mais de façon éclairée ('alâ basîra, la bi tarîq a'mâ). Pour ce faire...


Si nous n'avons pas suffisamment de connaissances pour connaître les arguments sur lesquels se fondent les avis de l'école que vous suivez, alors gardons simplement à l'esprit que le juriste, en islam, ne fait pas de la shar' mais du sharh : il n'émet pas de façon indépendante la loi (shar'), mais ne fait qu'interpréter (sharh) les textes du Coran et des Hadîths. Or, en dehors du Prophète (sur lui la paix), tout savant fait des erreurs d'interprétation. Gardons cela à l'esprit. Et ayons bien l'intention, en suivant les avis de cette école, de suivre en fait les textes du Coran et des Hadîths.

Et si nous connaissons quels sont les arguments du Coran et des Hadîths sur lesquels l'école que vous suivez fonde un de ses avis donné, alors : si un savant très compétent (mutabahhir) de l'école prouve, après des recherches approfondies et consultation d'autres savants, que cet avis contredit un Hadîth authentique, clair, non-contredit par un autre Hadîth et non abrogé, nous pouvons suivre ce que dit ce savant et mettez en pratique ce Hadîth. Et souvenez-vous qu'il y a une différence entre "takhti'a" et "ta'n". Pour prendre l'exemple de l'école hanafite (les exemples existent pour les autres écoles également), des savants hanafites très compétents ont ainsi relevé des avis de ce type. Par exemple la consommation d'une boisson alcoolisée ayant une autre origine que le raisin et en quantité telle qu'elle ne provoque pas l'ivresse (Shâh Waliyyullâh), le fait de s'asseoir sur de la soie (Chaykh Khâlid Saïfullâh), le fait de prendre l'intérêt en pays dâr ul-harb (At-Thânwî), le fait de considérer que la prière d'Al-Fajr est annulée si, s'étant réveillé en retard, on avait commencé à l'accomplir et que le soleil s'est levé pendant qu'on l'accomplissait (Muftî Taqî Uthmânî), etc.


2- Ne disons jamais :

Ne disons jamais : "Ma madh'ahb est supérieure aux autres". Ne disons pas non plus : "Ceux qui suivent une autre école que la nôtre sont des musulmans qui ne sont pas comme nous." Ces propos sont complètement déplacés et relèvent de l'excès (ta'assub, esprit partisan).



3- N'oublions pas que les avis donnés dans une école ne sont pas tous du même niveau



Comme nous l'avons vu dans la page traitant des catégories des divergences d'opinions, les règles sont de trois sortes par rapport à la clarté des textes du Coran et des Hadîths dont elles sont issues :


a) le hukm qat'î : ce qui ne fait que reprendre un texte du Coran qui est clair ou d'un texte des Hadîths qui est authentique (sahîh) et clair (zâhir, muhkam, mutlaq). Si, après avoir fait des recherches approfondies (et quand on en a les compétences), il apparaît qu'un avis de son école contredit un texte des Hadîths qui est authentique et clair, il faut abandonner cet avis, comme nous l'avons écrit plus haut.

b) le hukm ijtihâdî : ce qui est extrait de textes du Coran ou des Hadîths qui sont depuis longtemps sujets à différentes interprétations chez les savants musulmans, et ce parce qu'ils ne sont pas à la fois authentiques et clairs. Pour ce genre de règles, comme il n'est souvent pas facile de les extraire des textes, vous suivez une école. Mais en cas de nécessité liée au contexte par exemple, les savants de votre école sont amenés à donner des avis juridiques d'une autre école. Pour prendre l'exemple de l'école hanafite (d'autres écoles ont fait de même), c'est ce qui est arrivé quand les savants ont émis la fatwa de la licité de la rémunération pour l'enseignement du Coran : il s'agit en fait de l'opinion de l'école shâfi'ite. C'est encore ce qui est arrivé chez les hanafites de l'Inde, où les savants ont, à propos de la période que la femme dont le mari a disparu (mafqûd) doit attendre avant de pouvoir se remarier, émis la fatwa en suivant l'opinion de l'école mâlikite. Chaykh Khâlid Saïfullah, aujourd'hui, en Inde, a recours à cette méthode.

c) le hukm 'urfî : ce qui a été établi en fonction, d'une part d'un principe (illa) extrait d'un textes du Coran ou des Hadîths, et d'autre part des données sociales ('urf) ou des possibilités techniques existant alors. Ici, les savants de votre école seront systématiquement amenés à faire des changements en fonction des changements du contexte. Ainsi, un principe extrait des Hadîths veut que toute transaction renfermant une ambiguïté susceptible d'entraîner plus tard un litige soit interdite. Certains juristes des siècles précédents ont donc appliqué ce principe à la location des moyens de locomotion. La location d'un moyen de transport, ont-ils écrit, n'est autorisée que si on précise, au moment où on conclut l'affaire, ce qui va y être transporté et la distance qui va être parcourue, afin qu'il n'y ait aucune ambiguïté. Mais cette jurisprudence écrite dans les anciens livres d'école juridique n'a pas, disent les juristes contemporains, à être appliquée à l'utilisation des taxis. En effet, ici les passagers qui s'y assoient se mettent d'emblée d'accord sur le fait que le tarif à payer sera celui indiqué par le taximètre, et il n'y a donc pas ambiguïté susceptible d'entraîner un litige. Voici donc un changement en fonction des nouvelles possibilités techniques et de la coutume ('urf).



Aussi, dès que nous voyons un frère ne pas suivre l'avis que nous avons appris ou lu dans un livre, ne nous empressons pas de crier au loup et de lui dire : "Tu interprètes toi-même les textes et tu ne suis plus une école, alors que tu n'as pas les connaissances voulues". Plutôt que de dire ces propos, il faudrait nous renseigner auprès de ce frère et lui demander humblement ce qu'il fait et pourquoi il le fait, puis il faudrait méditer ses explications, analyser et comprendre.


Et à ceux de mes frères et sœurs qui ne suivent pas une école juridique mais se réfèrent à l'ensemble des pieux prédécesseurs (salaf) :

1- N'oubliez pas que souvent, vous aussi vous suivez le Coran et les Hadîths en suivant (ittibâ') les avis d'un savant

En effet, tous et toutes vous ne connaissez pas systématiquement chaque argument (avec tous les développements que cela implique) de chaque avis que Ibn Taymiyya, Ben Bâz ou Al-Albânî ont émis. Je parle des avis juridiques autant que des avis relatifs aux Hadîths (lequel est authentique, lequel ne l'est pas) : chaque argument, avec chaque détail, n'est pas systématiquement connu et mémorisé de chacun et chacune de vous. En fait beaucoup d'entre vous se réfèrent aux avis de Ben Bâz ou de Al-Albânî parce qu'ils estiment que ces personnages étaient très compétents. Alors ne dites pas de ceux qui suivent les avis d'un savant tel que Mâlik ou Ash-Shâfi'î, etc., qu'ils font du shirk. Car de deux choses l'une :


a) soit lorsque vous suivez les avis de Al-Albânî, vous le considérez infaillible,

b) soit vous le considérez faillible, mais ne le suivez (ittibâ') que parce que vous estimez que ses compétences sont grandes, qu'il a systématiquement fait l'effort de fonder ses avis sur un texte du Coran et des Hadîths, et que s'il apparaissait qu'un de ses avis était erroné, vous diriez qu'ici il s'est trompé et délaisseriez cet avis-là sans le dénigrer.
Si vous êtes dans le cas a), alors vous êtes dans l'erreur, la même erreur que vous reprochez à certains frères qui suivent une école juridique aveuglément (at-taqlîd al-a'mâ).
Et si vous êtes dans le cas b), alors faites-vous autre chose que ceux qui suivent les avis de Aboû Hanîfa, ou Ash-Shâfi'î ou Mâlik ou Ahmad de la façon rappelée plus haut (al-ittibâ' 'alâ basîra) ?

Et si vous voulez vous rendre compte du fait que Al-Albânî aussi a fait des erreurs (comme tous les autres savants), je vous recommande l'ouvrage Al-Albânî shudhûdhuhû wa akhtâ'uh, par Habîb ur-Rahmân Al-A'zamî, un savant contemporain d'Al-Albânî et d'un niveau comparable au sien sur le plan des Hadîths. Al-A'zamî y fait une critique (au sens noble du terme) très argumentée de nombreux avis émis par Al-Albânî, aussi bien sur le plan de l'authentification des Hadîths que sur le plan juridique. Cela n'enlève rien aux compétences d'Al-Albânî, mais cela montre bien que nul n'est infaillible.


2- N'oubliez pas que les textes du Coran et des Hadîths ne sont pas tous du même niveau par rapport à la clarté de leur sens

A- En effet, il y a certains points à propos desquels il existe un texte du Coran qui est clair, ou un texte des Hadîths qui est authentique (sahîh) et clair (la clarté sous-entend que le texte est lui-même zâhir et mutlaq, mais aussi muhkam). Ici, une seule opinion est juste – celle que donne ce texte – et elle est claire. Il n'y a donc aucune autre possibilité d'interprétation, et, comme nous l'avons écrit plus haut, ceux qui suivent (ittibâ') une école doivent délaisser tout avis de leur école qui contredit un tel type de texte.

B- Cependant, tous les textes du Coran et des Hadîths ne sont pas ainsi. Il y en a d'autres qui sont sujets à deux interprétations (comme le mot qar' – Coran 2/228 –, qui désigne à la fois "pureté" et "menstrues"winking smiley. Il y en a d'autres qui sont authentiques mais disent des choses différentes : un Hadîth donne un principe général ('âm), l'autre communique une règle plus particulière (khâss). Il arrive qu'un Hadîth soit absolu (mutlaq), mais qu'un autre mentionne une condition (il est muqayyad). Les façons de concilier ces Hadîths divergents (al-jam' bayn al-mukhtalifât) sont alors elles-mêmes plurielles parmi les savants, et ce parfois depuis l'époque des Compagnons (donc des salaf). Souvenez-vous : Abû Hurayra disait qu'il faut obligatoirement réciter la sourate Al-Fâtiha pendant la prière, même lorsqu'on accomplit celle-ci sous la direction (imâma) de quelqu'un. Jâbir ibn Abdillâh disait, lui, que l'obligation de réciter Al-Fâtiha ne s'appliquait pas au cas où on accomplit la prière sous la direction (imâma) de quelqu'un. Les exemples de ce type de divergences d'opinions parmi les pieux prédécesseurs (salaf) ne manquent pas !
Un exemple de Hadîths divergents : un Hadîth dit que le Prophète ne levait ses mains pendant la prière qu'au début de celle-ci uniquement (rapporté par Aboû Dâoûd, n° 748, par At-Tirmidhî, n° 257, authentifié par Al-Albânî), d'autres Hadîths qu'il levait ses mains au début, avant la génuflexion, après celle-ci, lorsqu'il commençait le troisième cycle (rapporté par Al-Bukhârî etc.), un autre Hadîth que le Prophète levait ses mains également lorsqu'il commençait le deuxième cycle (rapporté par Aboû Dâoûd, n° 739, authentifié par Al-Albânî), un autre Hadîth que le Prophète levait ses mains également avant de se prosterner (rapporté par An-Nassaï, n° 1084, authentifié par Al-Albânî), un autre Hadîth que le Prophète levait ses mains également entre les deux prosternations (rapporté par An-Nassaï, n° 1145, authentifié par Al-Albânî).
Comprenez alors qu'il y a eu plusieurs façons de concilier ces Hadîths. Ne considérez donc pas que l'avis d'Al-Albânî sur ce point (et qui est exposé dans Sifat salât in-nabî) est le seul qui soit fondé et argumenté par rapport à la Sunna. Et ne dites pas que c'est le seul avis émis par les Salaf, car At-Tirmidhî cite le fait de ne lever les mains qu'au début de la prière comme étant l'avis de "plus d'un savant parmi les Compagnons et les Tâbi'ûn" (Sunan At-Tirmidhî, kitâb us-salât).
C'est vrai : dans cette catégorie B, un seul avis est correct. Mais ici, les argumentations sont présentes des deux côtés, contrairement à la catégorie A, où le Hadîth est clair. Il faut alors avoir suffisamment de compréhension pour comprendre qu'il y a eu une argumentation différente, puis une tolérance pour pouvoir discuter sereinement, avec l'objectif de rechercher laquelle des argumentations en présence est correcte. Le Prophète, auquel nous nous référons tous, n'a-t-il pas montré l'exemple en respectant qu'il y ait eu deux interprétations de sa parole "N'accomplissez la prière de 'Asr que chez les Banoû Qurayza" (rapporté par Al-Bukhârî) ? Certes, une seule de ces deux interprétations était correcte, mais il n'a pas blâmé le fait qu'il y ait eu une autre interprétation. Suivons-nous la Sunna dans toute notre façon de vivre et de nous comporter avec nos frères, ou bien seulement dans les ramifications de ce qui concerne la façon d'accomplir la prière etc. ?
Comment nos pieux prédécesseurs (salaf) se sont élevés contre les déviances des kharijites, etc. Mais comment, parallèlement, ils ont fait montre d'une grande tolérance face aux divergences d'opinions qui existaient entre eux à propos des ramifications. Combien de divergences d'opinions n'y a-t-il ainsi pas eu entre les Compagnons Ibn Umar, Ibn Abbâs, Ibn Mas'ûd, Aïcha (pour ne citer qu'eux), comme le relatent les recueils de Hadîths. Certes, ces Compagnons discutaient entre eux et argumentaient. Mais se dénigraient-ils ? Refusaient-ils d'accomplir la prière sous la direction de celui qui était d'un autre avis qu'eux ? Suivez-vous vraiment les salaf sâlih ?


C- Et puis il y a certains Hadîths par rapport auxquels une prise en compte du contexte est possible.

Ainsi, un homme vint un jour questionner le Prophète (sur lui la paix) au sujet de l'étreinte conjugale pendant le jeûne (il voulait savoir si celle-ci était permise ou si elle constituait, à l'instar du rapport sexuel, un acte annulant le jeûne). Le Prophète le lui permit (rakkhaça lahoû). Quelque temps après, un autre homme vint lui demander la même chose, et le Prophète le lui défendit. Aboû Hourayra, qui était présent lors de ces deux réponses du prophète, commente : "C'est alors que (je me suis aperçu que) l'homme auquel le Prophète avait permis l'étreinte conjugale était âgé, et celui auquel il l'avait défendue était jeune." (rapporté par Aboû Dâoûd, n° 2387, authentifié par Al-Albânî).
Voyez : le Prophète a donné deux réponses en fonction de deux contextes. Il y a donc certaines de ses paroles où les choses mentionnées l'ont été par rapport au contexte d'alors. Il est facile de s'en rendre compte dans les Hadîths suivants : "Sharriqû wa gharribû", "Alâ inna-l-quwwata : ar-ram'y"...
Toute personne ayant compris cela comprendra que si les Hadîths du Prophète mentionnent l'orge, les raisins secs, les dattes et le caillé (aqit) à donner en zakât al-fitr (aumône donnée lors de la fête marquant la fin du Ramadan), c'est parce que c'était la base de la nourriture à Médine à l'époque. C'est bien pourquoi Mâlik a émis l'avis qu'il est permis de donner la zakât al-fitr sous la forme de toute autre chose pouvant être consommée et étant la base du repas du pays où l'on vit. Aboû Hanîfa est parti plus loin et a émis l'avis qu'il est permis de la donner sous forme de monnaie, afin que le pauvre puisse acheter autre chose, car c'est là l'objectif (qasd) de la mention (nass) de ces denrées.
Pensez à une mégalopole musulmane telle que le Caire (près de dix millions d'habitants). Comment feraient ces centaines de milliers de musulmans si on leur demandait aujourd'hui d'aller se procurer à tout prix une mesure (sâ') d'orge, de raisins secs, de dattes ou de caillé, pour la donner aux pauvres avant la fête de la fin du Ramadan. Et quel repas (car c'est bien un des deux objectifs de cette aumône : "tu'mat lil-massakîn" avait dit le Prophète – rapporté par Aboû Dâoûd, n° 1609) ces pauvres vont s'offrir aujourd'hui dans une telle mégalopole avec ces quelques kilos d'orge ou de raisins secs ? Le contexte des mégalopoles d'aujourd'hui n'est pas le même que celui des villes rurales, où les besoins sont simples, où ce qui est produit est consommé avec peu de transformations, où les citadins se connaissent tous les uns des autres, etc. Le contexte des mégalopoles d'aujourd'hui demande la permission de donner cette aumône sous forme numéraire : ces pauvres pourront alors l'utiliser pour s'acheter de quoi améliorer leur ordinaire en ce jour de fête.


Un autre exemple : il est prouvé qu'après avoir accompli les deux prosternations du premier cycle (rak'ah), le Prophète s'asseyait un instant avant de se relever pour le second cycle. C'est ce qu'on appelle jalsat ul-istirâha, et cela est rapporté par Al-Bukhârî, At-Tirmidhî, Aboû Dâoûd, An-Nassaï. Cependant les juristes musulmans ont des avis différents sur le fait de savoir comment il faut considérer cette pause. Ibn Qayyim écrit ainsi : "Les juristes ont des avis divergents sur le sujet : s'agit-il d'une sunna de la prière – qui serait donc recommandée pour toute personne qui accomplit la prière – ou ne s'agit-il pas d'une sunna – et ne l'observerait donc que celui qui en a besoin [fatigue, maladie, vieillesse] ? Les deux avis sont d'ailleurs rapportés de Ahmad (ibn Hanbal). (…) Le seul fait que le Prophète ait accompli cette pause ne signifie pas qu'il s'agit d'une sunna de la prière, tant qu'il n'est pas établi qu'il l'a faite en tant que sunna où on l'imitera. Mais si on considère qu'il n'a fait cette pause que par besoin, cela ne sera pas une sunna de la prière." (Zâd ul-ma'âd, tome 1 p. 241).

Alors, ne vous empressez pas de dire de l'avis d'un savant, après un simple regard rapide et superficiel, qu'il est "contraire à la Sunna". Analysez, comprenez. Alî (que Dieu l'agrée) disait que le Prophète (sur lui la paix) ne lui avait laissé aucune connaissance autre que celle du Coran et des Hadîths (dont il avait écrit quelques-uns sur un feuillet qu'il gardait), "sauf qu'il existe une compréhension (fahm) qui est accordée à un musulman" (rapporté par Al-Bukhârî, n° 111, 2882, 6507). Prions Dieu pour qu'Il nous accorde cette compréhension.


D- Enfin, il y a d'autres Hadîths où les deux possibilités sont bonnes. Car le Prophète a tantôt fait ceci, tantôt fait cela, tantôt fait ceci. On dit alors : "fis-sunnati wus'ah" ou "kullun sunna"

Appartiennent à cette catégorie : le fait de lever les mains jusqu'aux oreilles ou jusqu'aux épaules pendant la prière (Zâd ul-ma'âd, 1/202), le fait d'accomplir deux ou quatre cycles dans la prière recommandée (râtib) avant la prière du début de l'après-midi (Zâd ul-ma'âd, 1/308), les différentes formules de l'invocation (tashahhud) que l'on fait quand on est assis pendant la prière (Zâd ul-ma'âd, 1/275), les différentes formules de l'appel à la prière (avec ou sans tarjî', la iqâma avec les formules répétées une fois ou bien deux fois) (Zâd ul-ma'âd, 1/275), les différents nombres de fois où il faut prononcer le takbîr pendant la prière des deux jours de fêtes (Silsilat ul-ahâdîth as-sahîha, tome 6 p. 1264), le fait d'accomplir la salât ul-witr en faisant un ou trois rak'as (Hujjat ullâh il-bâligha, 2/25), et bien d'autres exemples.

Ayez donc, pour l'amour de Dieu, un minimum de tolérance et surtout de compréhension pour ceux de vos frères et celles de vos sœurs qui sont d'un autre avis que celui qu'a écrit Ben Bâz ou Al-Albânî !


Epilogue



Voici, par rapport au fait de se référer à un savant en ayant l'intention de suivre le Coran et les Hadîths, un passage écrit en substance par Shâh Waliyyullâh, "le Ibn Taymiyya de l'Inde" : : "Aucun reproche ne peut être fait à celui qui ne considère permis que ce que Dieu et Son Messager ont déclaré permis, et interdit ce que Dieu et Son Messager ont déclaré interdit, mais qui, se sachant manquer de connaissances pour :
- connaître les nombreux Hadîths du Prophète (sur lui la paix),
- savoir comment concilier les Hadîths qui sont apparemment divergents,
- et savoir comment extraire, des textes du Coran et des Hadîths, les principes à appliquer dans les nouvelles questions,
suit un savant qu'il considère très compétent. Ce faisant, il garde l'intention de suivre ainsi le Coran et les Hadîths et de délaisser l'avis de ce savant sans dénigrement s'il apparaît de façon sûre que cet avis contredit un Hadîth authentique et clair du Prophète." (Hujjat ullâh il-bâligha, tome 1 p. 446-447).
Aucun reproche, en effet, puisque des pieux prédécesseurs (salaf) eux-mêmes ont agi ainsi... Voyez plutôt... Que doit faire la femme qui, lors du pèlerinage, devient indisposée après avoir accompli le tawâf al-ifâda : peut-elle prendre le chemin du retour, ou doit-elle rester à La Mecque et attendre d'être pure pour y accomplir le tawâf al-wadâ' ? Ibn Abbâs était d'avis qu'elle peut prendre le chemin du retour. Zayd ibn Thâbit disait qu'elle doit rester à La Mecque et attendre d'être pure pour y accomplir le tawâf al-wadâ'. Un jour, des gens de Médine vinrent trouver Ibn Abbâs et le questionnèrent au sujet de ce point. Ibn Abbâs leur dit l'avis qu'il émettait toujours : "Elle prendra le chemin du retour." "Nous n'allons pas suivre ce que tu dis et délaisser ce que Zayd, lui, dit." lui firent-ils comme seule réponse. Ibn Abbâs leur dit simplement : "Lorsque vous rentrerez à Médine, renseignez-vous [et vous verrez bien]".
Une fois rentrés à Médine, ces gens questionnèrent des personnes, parmi lesquelles Umm Sulaym. Cette dernière leur relata alors ce qui était arrivé à Safiyya [elle avait eu ses règles après avoir accompli le tawâf al-ifâda et avant d'avoir accompli le tawâf al-wadâ', et le Prophète lui avait dit de prendre le chemin du retour]. (Rapporté par Al-Bukhârî, n° 1671-1672) Ces gens de Médine furent alors convaincus.
Zayd lui-même, après avoir pris connaissance de ce Hadîth, changea l'avis qu'il donnait (rapporté par Muslim)
Ce récit nous prouve deux choses :
1) Les gens de Médine qui sont venus questionner Ibn Abbâs avaient confiance en les compétences de Zayd au point de se référer à son avis (avec l'intention de suivre le Coran et les Hadîths) et de s'étonner de l'avis différent de Ibn Abbâs – voire même de mettre en doute cet avis.
2) Cependant, mis en présence d'un Hadîth authentique et clair du Prophète, ils ont délaissé l'avis de Zayd pour suivre celui de Ibn Abbâs, dont ils se sont rendu compte qu'il correspondait au Hadîth. Zayd a d'ailleurs lui aussi changé son avis sur le sujet.
S'agit-il là d'une chose autre que ce que j'ai décrit plus haut comme étant ce que doivent faire ceux qui suivent un savant (al-ittibâ' 'alâ basîra) ? Et Ibn Abbâs s'est-il fâché au point de les dénigrer et de leur dire qu'ils faisaient du shirk ? Ou bien leur a-t-il dit calmement : "Renseignez-vous [et vous verrez bien]" ?

Et voici, d'autre part, en terme de comportement face à une interprétation différente, le modèle du Prophète (sur lui la paix) : Après la guerre des coalisés, le Prophète avait déclaré : "Que personne n’accomplisse la prière de l’après-midi si ce n’est chez les Banoû Qourayza". Et les Compagnons s’étaient mis en route vers le lieu indiqué. L’heure de la prière de la fin de l’après-midi (al-'asr) survint cependant tandis que quelques-uns parmi eux étaient encore en chemin. Certains déclarèrent alors qu’ils n’accompliraient la prière qu’une fois arrivés chez les Banoû Qourayza, l’heure légale dût-elle se terminer – le Prophète n’avait-il pas dit "Que personne n’accomplisse la prière de la fin de l’après-midi si ce n’est chez les Banoû Qourayza" ? D’autres firent valoir que là n’était pas ce que le Prophète avait voulu dire, le sens de sa parole étant plutôt "Que chacun s’efforce d’arriver chez les Banoû Qourayza avant la fin de l’heure de la prière d’al-'asr". Lorsque ces Compagnons rejoignirent le Prophète, ils lui firent part des interprétations différentes qu’ils avaient eu de sa parole. Le Prophète ne blâma alors aucun des deux groupes. (Ce récit, dont le sens global est ici mentionné, est rapporté par Al-Bukhârî.) Des savants comme Ibn Qayyim ont relevé que ceci ne voulait pas dire que les deux interprétations aient été justes : non, une seule de ces deux interprétations était correcte (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 131). Mais le Prophète, dans sa sagesse, a immédiatement compris les argumentations des deux parties, et il n'a pas dénigré les efforts d'interprétation.

Voici notre modèle à tous et à toutes, que nous suivions (ittibâ') une école juridique (madh'hab) ou que nous nous référions à l'ensemble des pieux prédécesseurs (salaf). Si, dans certains cas, un seul avis est correct, il faut découvrir lequel. Mais pour ce faire, il nous faut suivre l'exemple du Prophète Muhammad (sur lui la paix) : il faut comprendre l'autre argumentation et engager un dialogue avec ouverture, douceur et bonnes manières.

Wallâhu A'lam. Wa Huwa-l-Muwaffiq.


A lire :



Les bonnes manières de nos pieux prédécesseurs (salaf) en cas de divergences d'opinions


Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley

'
27 mai 2005 02:21
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley





pouk a écrit:
-------------------------------------------------------
> Salam,
>
> Je vois avec ettonnement a quelle point l'orgueil
> ( ou autre sentiments humain ) peut poussé
> certains a refuser la verité lorsqu'elle est
> évidente.




Il ne fait pas partie de la sagesse, ni du bon comportement, de s'exprimer de la sorte. Comment voulez-vous que les gens vous écoutent ???
Mais où est la voie et la Sounnah que vous prétendez suivre, vous ??? sad smiley
Que des insultes, des dénigrements, des critiques, des accusations infondées, des médisances...etc, c'était vraiment de cette façon-là, d'après toi (ou vous), que le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam) s'adressait aux gens ???


Ne pouvez-vous pas suivre le modèle du Prophète bien-aimé (sallallâhou 'alayhi wa sallam), et surtout, arrêter de vous prendre pour des savants ??? sad smiley






Sheykh Albanie, est un savants, il a
> parlé, et nous devons suivre ( dans la mesure ou
> les dalils sont induscutable ).



Cela reflète bien ton état d'esprit, malheureusement... sad smiley
Le seul à propos de qui on peut dire: "il a parlé, et nous devons suivre", est le Prophète (sallallâhou 'alayhi wa sallam).

De plus, tu n'as pas, ni toi ni les autres (salafîs du forum), ni moi d'ailleurs, assez de science pour trancher entre les différents avis des 'Oulamâs, alors contentes-toi de suivre les avis de Al-Albânî (rahimahoullâh) en lui faisant confiance, et laisse les autres suivre les savants qu'ils estiment compétents et digne de confiance, sans chercher à leur imposer tes choix, car ceçi est contraire à l'Islâm.


On va voir, toi qui parle d'orgueil, si tu es capable de lire cet article, qui te concerne particulièrement, toi et les frères salafîs:





Saurons-nous gérer les divergences d'avis nous parvenant de nos ulémas ?


Un grand problème aujourd'hui est que nous musulmans n'arrivons pas toujours à gérer les divergences d'avis qui nous parviennent de nos ulémas : certains d'entre nous confondent le fait de ne pas partager un avis émis par un savant avec le fait de dénigrer ce savant ; d'autres tombent dans ce qu'ils croyaient dénoncer chez tous les autres : suivre aveuglément un ou quelques savants. Notre communauté est aujourd'hui l'objet de tiraillements à cause de cette incompréhension…


Si traiter des règles musulmanes, donner des avis, etc., demandent certes des compétences qu'ont ceux qui sont versés dans les sciences musulmanes – c'est comme pour toute discipline sur cette terre –, l'islam a cette particularité que ses savants ne sont pas organisés en institution pyramidale pour émettre des avis.
A propos des règles (ahkâm) fondées sur un texte authentique et clair du Coran ou des Hadîths, aucun savant ne peut faire office de Pape, puisque aucun n'est infaillible, que seul le Prophète l'était et qu'il arrive qu'un savant ait émis une opinion contredisant ce genre de texte "qat'î" par oubli ou par ignorance de celui-ci.
Chaque savant a donc le droit de débattre avec un autre savant, poliment et sur un pied d'égalité, sans dénigrement, s'il pense que l'autre a fait une erreur d'interprétation par rapport au texte "qat'î" (ce genre d'erreur d'interprétation rapportant de toute façon une récompense, contre deux au cas où l'interprétation est juste). Mufti Taqî Uthmânî écrit en substance : "En islam, les références suprêmes sont le Coran et les Hadîths ; aussi, si un "'âlim" fait une erreur d'interprétation en donnant une fatwa erronée [= qui contredit un texte clair du Coran ou un texte authentique et clair des Hadîths], les autres ulémas sont là, et lui font remarquer son erreur. C'est dans le Catholicisme qu'il y a un pape, auquel nul ne peut dire qu'il se trompe parce que, assisté par l'Esprit Saint, il est considéré infaillible" (Islam aur djiddat pasandî, pp. 94-95).
Enfin, pour ce qui est des règles (ahkâm) à propos desquelles il y a plusieurs interprétations possibles, aucun savant ne peut non plus faire office de Pape et imposer aux autres savants l'interprétation qu'il considère juste ; les savants doivent au contraire, sur un pied d'égalité, débattre de ce genre d'opinions et de leurs preuves.
Mufti Taqî Uthmânî écrit en substance : "Pour l'interprétation du Coran et des Hadîths, l'islam n'a pas mis en place une institution dont l'avis serait le seul possible, et à côté de quoi aucun autre avis ne pourrait exister. Si des ulémas mettent en place un institut qui donne des fatwas au public, c'est bien. Mais il serait faux de croire qu'un savant compétent ne faisant pas partie de cet institut ne pourra ensuite plus présenter une interprétation différente [là où, justement, il n'y a pas un texte authentique et clair du Coran et des Hadîths]" (Islam aur djiddat pasandî, pp.94-95).
"En islam, tous ceux qui ont acquis correctement la science de l'islam sont des Ulémas. Car "'âlim" ["savant"] n'est pas le qualificatif d'un seul homme. Il n'existe donc aucun "'âlim" pouvant imposer à tout le monde toutes ses opinions [là où des divergences peuvent avoir lieu]" (Idem, p. 63).

Malheureusement nous musulmans n'arrivons pas toujours à gérer la pluralité d'avis qui nous parvient de nos ulémas. On peut distinguer deux extrêmes dans notre façon de traiter cette divergence d'avis…


Un extrême : s'empresser de dire que seul l'avis de tel savant est juste parce lui seul se fonde sur la pure Sunna

Certains frères, sur la base de la présence d'un Hadîth, un seul, et sans recherche approfondie, se permettent de mettre en doute la validité de toute opinion juridique différente de celle fondée sur la lettre de ce Hadîth (alors que parfois d'autres Hadîths authentiques existent, parfois d'autres lectures de ce Hadîth ont été faites par d'autres savants) ; ces frères, ayant pris connaissance de l'avis de savants tels que Al-Albânî, Ben Bâz, Ibn ul-Uthaymîn ou Rabî' al-Madkhalî, puis ayant lu, à propos du même point, un avis différent chez d'autres savants, se permettent, sans même un regard pour les arguments de ces derniers, de dire que le second avis est forcément erroné. Ces frères disent : "Cheikh Untel a dit ceci, eh bien malheur à celui qui présentera une recherche différente, car étant donné que le Cheikh suit la pure Sunna, choisir toute autre recherche serait forcément dévier de la Sunna !"
A se demander si ces frères ne font pas, vis-à-vis de Al-Albânî, Ben Bâz etc., la même chose qu'ils reprochent à d'autres frères de faire vis-à-vis de savants malikites, shafiites ou hanafites : les suivre aveuglément. A se demander aussi où se trouve la caractéristique des sunnites et la différence d'avec les chi'ites : comme si ces savants étaient des sortes d'équivalents chez les sunnites de ce que les chiites, dans leur usage spécifique, nomment les "imams" infaillibles. Il en est même, parmi les frères de ce groupe, qui se permettent ce genre de réflexions : "Il n'y a que Ahmad ibn Hanbal qui suit la Sunna !" Ou : "Mâlik, Abû Hanîfa ? Des gens qui donnaient préférence à leur avis personnel sur les textes de la Sunna !" Comme si seuls les avis de Al-Albânî, Ben Bâz etc., étaient conformes à la Sunna authentique ! Comme si, à propos de chaque texte, une seule interprétation en était possible ! (Attention : comprenons-nous bien : je respecte entièrement ces savants, et je cite moi-même certains avis de certaind d'entre eux ; mais ce dont je parle ici c'est que l'on considère leurs avis comme les seuls fondés par rapport à la Sunna et la voie des pieux anciens.)

Que fait-on alors du Hadîth où le Prophète ayant déclaré : "Que personne n'accomplisse la prière de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza", les Compagnons se mirent en route vers le lieu indiqué ; l'heure de la prière de la fin de l'après-midi (al-'asr) étant survenue alors qu'un certain nombre de Compagnons étaient encore en chemin, un groupe parmi eux déclara alors qu'il n'accomplirait la prière qu'une fois arrivé chez les Banoû Qourayza, l'heure légale dût-elle se terminer – le Prophète n'avait-il pas dit : "Que personne n'accomplisse la prière de la fin de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza" ? Tandis que d'autres Compagnons firent valoir que là n'était pas ce que le Prophète avait voulu dire, le sens de sa parole étant plutôt : "Que chacun s'efforce d'arriver chez les Banoû Qourayza avant la fin de l'heure de la prière d'al-'asr". Lorsque ces Compagnons rejoignirent le Prophète, ils lui firent part des interprétations différentes qu'ils avaient eu de sa parole. Le Prophète ne blâma alors aucun des deux groupes. (Ce récit, dont le sens global est ici mentionné, est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.) Ibn Qayyim, décrivant les positions des deux groupes de Compagnons, dit des premiers que s'ils ont agi comme ils l'ont fait, c'est "par délaissement de toute interprétation (ta'wîl) différente du sens littéral (az-zâhir)" ; et du second groupe qu' "ils ont été jusqu'à la compréhension de ce que le texte voulait d'eux" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 131). Ibn Qayyim écrit également des premiers qu' "ils ont pris en considération le sens littéral (az-zâhir)" et des seconds qu' "ils ont pris en considération l'objectif (al-ma'nâ) [également]". Il conclut : "Ces Compagnons-ci sont les prédécesseurs des savants qui prennent le sens littéral (ahl az-zâhir), ceux-là les prédécesseurs des savants qui penchent pour la prise en compte de l'objectif et le raisonnement par analogie (ahl al-ma'nâ wal-qiyâs)" (A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 pp. 155-156). Il écrit encore : "Les savants ont des avis divergents à propos de savoir lequel des avis de ces deux groupes était correct" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 131). An-Nawawî a écrit des propos très voisins (Shar'h Muslim, tome 12, p. 98).

Il faut donc arriver à distinguer les cas où un seul avis est possible des cas où une pluralité d'opinions est inévitable. Le Dr Abd ul-Karîm 'Aql écrit : "Parmi les causes de division figure l'insuffisance dans la compréhension du fiqh de la divergence (…) de même que l'insuffisance dans la compréhension du fiqh du rassemblement et du groupe" (Maf'hûm al-iftirâq, pp. 53-54). En développement de ce qu'il veut dire, 'Aql écrit que trop de musulmans "ignorent où la divergence d'opinions est autorisée et où elle n'est pas possible" (p. 53), "ne sont pas capables de bien faire la différence entre les règles de l'islam qui sont inchangeables et celles qui sont sujettes au changement" (p. 54). Mettant l'emphase sur cette nécessité de bien comprendre la différence entre divergence et déviance, le Dr 'Aql écrit également : "La différence entre la divergence et la déviance est chose très importante, et les savants doivent s'en préoccuper. Car certains prédicateurs et certains jeunes du réveil [= revenus à une pratique religieuse dans l'actuelle période du réveil de l'Islam], à la connaissance incomplète en sciences religieuses, ne parviennent pas à faire la différence entre la déviance et la divergence. Certains d'entre eux appliquent donc aux cas de divergences les règles applicables à la déviance. Or c'est là une erreur grave, dont la racine est le manque de connaissance quant aux principes de la déviance…" (Idem, p. 11). "Leur signe est l'ignorance par rapport aux principes généraux de la législation musulmane ainsi qu'à ses objectifs généraux tels que la recherche des bienfaits et le fait de repousser les méfaits ("jalb ul-massâlih wa dar' ul-mafâssid"winking smiley, tels encore que la règle de la facilitation ("tayssîr"winking smiley, la question de savoir quand les hommes ont-ils une possibilité ("rukhsa"winking smiley, quand ont-ils une nécessité ("dharûra"winking smiley, et comment peut-on avoir recours à cette nécessité…" (p. 54). Ce manque de compréhension à propos des différentes lectures possibles de mêmes textes relève d'un autre problème qu'évoque également le Dr 'Aql : "Parmi les causes de division figure la dureté à propos des règles de l'islam ("at-tashaddud wat-ta'ammuq fid-dîn"winking smiley" (p. 56).

Explicitant les cas où la divergence est possible et les cas où elle n'est pas possible, 'Aql écrit également : "La déviance ne se produit qu'à propos des grands principes ("ussûl kubrâ"winking smiley, c'est-à-dire des principes de la religion où il ne peut y avoir de divergences et qui sont prouvés par un texte formel ("nass qâti'"winking smiley ou par un consensus ("ijmâ'"winking smiley, ou bien qui sont établis comme formant de façon unanime une voie pratique des sunnites ; tout ce qui est ainsi est un principe ("asl"winking smiley, et celui qui le contredit se met donc à dévier. Mais en-deçà de cela, [la différence d'avis] relève de la divergence. La divergence a lieu dans ce qui est en-deçà des principes ("mâ dûn al-ussûl"winking smiley : il y a possibilité ici d'une pluralité d'avis (…). Cela prend place à propos des avis qui font l'objet d'interprétations ("al-ijtihâdiyyât"winking smiley et à propos des ramifications ("al-far'iyyât"winking smiley. (…) Les ramifications ("al-far'iyyât"winking smiley sont parfois présentes dans les questions relatives aux croyances [également], celles où l'on est unanime sur les principes mais où l'on diverge à propos des façons détaillées (al-juz'iyyât"winking smiley : il y ainsi consensus de la Oumma sur l'événement du voyage nocturne du Prophète, et il y a divergence à propos de savoir s'il a vu Dieu avec son œil physique ou avec l'œil de son cœur" (Maf'hûm al-iftirâq, pp. 12-13).


Un second extrême : confondre le fait d'avoir un avis divergent (ikhtilâf ur-ra'y / takhtia) et le dénigrement (ta'n) :

A l'autre extrême, d'autres frères croient que dire : "Sur tel point de ramification (far'), les arguments sur lesquels tel avis du savant Y sont plus forts que ceux sur lesquels se fonde l'avis du savant X", c'est dénigrer ce savant X et manquer de respect à son savoir et à sa piété. Ces frères confondent donc la divergence fondée sur une recherche différente (takhtia) et le dénigrement (ta'n). Et encore, nous ne parlons même pas là d'une divergence par rapport à l'avis des mujtahids mutlaqs, mais de muftis contemporains ou du siècle dernier, habitant ou ayant habité telle ou telle région de tel pays ! Ces frères disent : "Cheikh Untel a dit ceci, eh bien malheur à celui qui présentera une recherche différente, car ce serait manquer de respect au Cheikh, car ce serait se prétendre plus savant que lui, et ce serait le dénigrer !"

Or un savant peut être très compétent et, pourtant, faire involontairement une interprétation discutable à propos de un, deux, trois, quatre, etc. points précis. Et il ne faut pas confondre d'une part le fait d'exprimer une divergence d'avis, un désaccord par rapport aux arguments d'un savant donné et d'autre part le fait de manquer de respect et de dénigrer le savant. Dénigrer un savant, c'est dire qu'il est un incapable, un égaré, etc. Exprimer un avis différent c'est juste exprimer le fait qu'on ne partage pas, sur la base de recherches approfondies, tel avis de tel savant. Il s'agit de deux choses différentes !

Ne pas reconnaître cette différence, c'est rendre impossible de faire des approfondissements dans la recherche, voire même d'exprimer la formule qui est pourtant l'une des caractéristiques des sunnites : "Kullu ahad yu'khadhu min qawlihî wa yut'rak, illa-n-Nabiyya – sallallâhu 'alayhi wa sallam" : "Chaque savant est tel que, parmi ses avis, certains sont à délaisser, sauf le Prophète (sur lui la paix)". A se demander où se trouve la caractéristique des sunnites et la différence d'avec les chi'ites qui voient en les cinq, sept ou douze personnages qu'ils nomment "imams" dans leur usage à eux des législateurs infaillibles au même titre que l'était le Prophète.

Le savant indien Cheikh 'Atîq ur-Rahmân Sanbhalî écrit : "Respecter est une chose. Conférer le degré d'infaillibilité est une autre chose. Les chiites confèrent le degré d'infaillibilité au Prophète (sur lui la paix), mais aussi à Fatima, Ali, al-Hassan, al-Hussein (que Dieu les agrée) et à ceux qu'ils considèrent leurs "imams". Résultat : ils ne peuvent imaginer que ces personnages aient fait une erreur d'interprétation ou une erreur ; par contre, celui qui a un avis différent de ces personnages est systématiquement dans l'erreur. Nous autres sunnites n'avons pas cette croyance, mais parfois notre façon de nous comporter témoigne d'une mentalité approchante" (Wâqi'a-é karbalâ', pp. 31-32). Plus loin il écrit : "Une façon de voir les choses serait de se dire que du moment qu'un personnage comme Ibn Khaldûn a écrit cela, que cela soit prouvé ou pas, que cela soit compréhensible ou pas, il n'y a aucune possibilité de ne pas y adhérer. C'est une façon de penser qui – à dire le vrai – a gâché notre façon de faire, et qui, au nom de la connaissance, nous a rendus figés dans la connaissance. Si cette façon de procéder – ne plus faire aucune recherche au nom du respect des anciens – n'était pas aussi généralisée chez nous, notre communauté serait différente de ce qu'elle est aujourd'hui. (…) Dieu seul sait comment cette façon de procéder est-elle entrée dans le monde musulman, ce monde-là même qui, depuis le premier jour, est né avec l'invitation à la réflexion et à ne pas suivre aveuglément les ancêtres, les rabbins et les moines" (Ibid., pp. 34-35).

Un exemple : à propos des pouvoirs délégués aux représentants du mari et de la femme en cas de mésentente grave, Cheikh Khâlid Saïfullâh a donné la fatwa sur l'avis de Mâlik ; et il a écrit que l'argumentation de l'école hanafite "était discutable sur ce point précis" ("Ahnâf ké dalâ'ïl iss mas'alé mein qâbilé ghaur hein" : cf. Islâm aur jadîd mu'âsharatî massâ'il, p. 208). Cheikh Khâlid Saïfullâh n'en a pas pour autant cessé d'être hanafite ; et la phrase qu'il a écrite est clairement une takhtia (l'expression d'un avis différent) mais n'est nullement un ta'n (dénigrement de ceux qui sont à l'origine de l'autre avis). Quand parviendrons-nous donc à faire la différence ?
Un autre exemple : de l'avis disant de certains alcools élaborés à partir de fruits autres que le raisin et la datte qu'ils ne sont interdits que s'ils sont absorbés en quantité telle qu'elle provoque l'ivresse, le savant indien Shâh Waliyyullâh pense qu'il est dû au fait suivant : "Certains Compagnons et certains de leurs élèves n'avaient pas eu connaissance du Hadîth. Mais aujourd'hui, le Hadîth est devenu connu et la vérité est apparue comme le jour" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 2, pp. 509-510). Il s'agit des deux Hadîths suivants, mis bout à bout : "Tout ce qui provoque l'ivresse est du vin" (rapporté par Al-Bukhârî) et : "Ce qui, pris en la quantité d'un faraq, provoque l'ivresse est interdit même pris en la quantité de ce qui tient dans la main" (rapporté par Aboû Dâoûd). Shâh Waliyyullâh pense donc que le musulman d'aujourd'hui doit délaisser cet avis (Ibid.). Ce que Shâh Waliyyullâh a écrit est également une takhtia (l'expression d'un avis différent) mais ce n'est nullement un ta'n (dénigrement de ceux qui sont à l'origine de l'autre avis). Quand parviendrons-nous donc à faire la différence ?

Il est par ailleurs attristant de constater que d'aucuns sont en réalité d'accord pour que des recherches argumentées mais différentes de ce qui avait été dit jusqu'ici soient diffusées et appliquées ; mais à la condition sine qua non qu'elles proviennent de savants appartenant à leur famille : leur beau-frère, leur cousin, leur neveu ou leur fils… Malheur à celui qui proposera une recherche différente alors qu'il appartient à une famille autre que la leur ou autre que celle qui leur est liée de longue date ! Et vas-y que je combats avec force arguments (et parfois en prenant le prétexte du "Ce n'est pas le moment de soulever tel point"winking smiley l'avis différent quand il est proposé par B, mais que je l'accepte ensuite de grand coeur – ou avec un silence bienveillant – dès qu'il est mis en avant par A. Attitude on ne peut plus regrettable... Il en est même qui prennent prétexte des quelques objections faites par quelques personnes du grand public pour dire : "Vous voyez ? Il ne faut pas diffuser ce genre de choses : ça fait fitna". La belle affaire : quand c'est soi-même ou des ulémas de la famille qui diffusent des recherches et qu'il y a aussi quelques objections, on s'empresse d'aller expliquer aux personnes et de les apaiser, puis de dire : "Ce n'était que quelques personnes ignorantes, du grand public, on leur a expliqué, c'est bon" ; par contre, quand c'est quelqu'un qui n'est pas du clan qui diffuse et que le même genre de personnes, du grand public, fait quelques objections, on s'empresse de faire monter la mayonnaise (diffusion au plus grand nombre, avec dramatisation, accent tragique, ou tragi-comique, notez, c'est selon), puis d'en exploiter les retombées pour, enfin, pouvoir lâcher innocemment le fameux : "Vous voyez ? Il ne faut pas diffuser ce genre de choses : ça fait fitna". Comment ne pas penser à cette parole du Prophète (sur lui la paix) : "Min 'indihim takhruj ul-fitnatu wa fîhim ta'ûd" (Mishkât).
Et comment s'étonner ensuite que ce genre d'esprit de clan ('assabiyya) engendre des tiraillements et des divisions ? Reconnaître ainsi le correct et l'erroné à travers le prisme de l'affiliation de la personne qui propose l'avis ou l'idée, et non en fonction des arguments sur lesquels cet avis ou cette idée repose, c'est tomber dans ce que Al-Ghazâlî a si justement déploré : "C'est là l'habitude des gens qui sont faibles intellectuellement : ils reconnaissent la vérité en fonction des personnes, non les personnes en fonction de la vérité" (Al-Munqidh min adh-dhalâl, p. 25). Et Al-Ghazâlî de poursuivre : "Quant à celui qui est doué d'intelligence, il suit le modèle du chef des intelligents, Alî (que Dieu l'agrée), qui disait : "Ne reconnais pas la vérité en fonction des personnes mais reconnais la vérité et tu reconnaîtras les personnes qui y [adhèrent]" (Ibid.). En fait le problème est de ne pas être parvenu à vivre concrètement ce que Mufti Taqî Uthmânî a très justement rappelé : "Durant ces quatorze siècles d'histoire musulmane, il y a eu des ulémas de toutes couleurs de peau et de toutes les ethnies (…) et ils ont été considérés comme des leaders de leur pays et de leur peuple. La cause de cette considération a toujours été leur connaissance et leur piété, et non l'appartenance à une famille particulière" (Islam aur djiddat pasandî, p. 62). Dr 'Aql a raison, quand il voit comme une autre cause de division : "la présence des sectarismes ("'assabiyyât"winking smiley, quelles qu'en soient les types et les formes : qu'elles soient liées aux écoles, ou qu'elles soient ethniques, nationalistes, tribales, de partis ou de slogans, etc. La plus dangereuse forme de sectarisme est celle qui existe dans le domaine de la da'wa…" (Op. cit., p. 59). En passant, notons bien que 'Aql n'a pas dit que c'était l'affiliation à une école juridique qui causait problème mais bien l'esprit partisan dans l'affiliation à cette école ; et cela Shâh Waliyyullâh l'a également écrit (cf. Hujjat ullâh il-bâligha).


Savoir éviter ce premier et ce second extrêmes :

Il n'y a pas que Cheikhs Untel et Untel qui suivent la pure Sunna. Il est nécessaire que l'on arrive à ne plus considérer les choses que selon un seul angle ; et il est tout aussi nécessaire que l'on cesse de s'empresser de recourir à la "takhti'a" de toute personne qui voit les choses sous un autre angle que soi. Il y a de nombreux points où deux avis différents sont possibles, et où diverger par rapport à un des deux ou trois avis existants, ce n'est pas dévier de la Sunna. Il ne faut donc pas avoir recours à la "takhti'a" sans recherches approfondies et, partant, sans connaissances solides.

D'un autre côté, respecter tous les savants est chose nécessaire ; se référer à leurs recherches est aussi nécessaire. Mais n'est pas un manque de respect le fait qu'un savant se réfère aux recherches de savants et poursuive le mouvement de la recherche ; n'est pas non plus un manque de respect le fait que ce savant dise avec respect et humilité, après des recherches approfondies le plus qu'une recherche puisse l'être : "Sur tel point, je ne partage pas l'avis d'Untel à cause de tel, tel et tel arguments ; cependant, je le respecte entièrement et jamais je ne le dénigrerai". Il ne faut donc pas confondre "takhti'a" et "ta'n".

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley





a
27 mai 2005 18:35
Bonjour,
vraiment il y'a des gens qui mélange le blanc avec le noir. c'est du n'importe quoi votre histoire de chaussette.
une petite question pour tout le monde: si une femme fait la prière, qu'est ce que vous avez a regardé ces pieds?
tant qu'a faire placez la femme dans un coffre fort et jeté les clé dans la mer comme ça vous serai tranquille.
D’ailleurs si je comprend bien la femme chez elle est dans ça famille donc avec un « mahram » et par consequence elle n’a pas besoin de chaussette.
Deuxième point, je m’adresse à une personne dans ce forum et je pense qu’il le saura. Il ne faut pas idolé les savons car il faut toujours avoir un œil critique sur ce qu’on lit.
Bonsoir

p
27 mai 2005 19:12
Salam,

D’ailleurs si je comprend bien la femme chez elle est dans ça famille donc avec un « mahram » et par consequence elle n’a pas besoin de chaussette.

Le pb n'est pas tant l'entourage, mais la parure pour la priére. En effet, il est interdit de priére tout nu par respect pour ce noble actes. Ainsi, lorsqu'on se prepare à la priére, il faut que notre vetement soit conforme aux exigence de la sunnah. C'est à dire chaussettes pour les femmes. Si maintenant, tu ne veut pas appliqué, car pour toi cet ordre est "du n'importe quoi", tu peut faire ce qui te chante ( prier tout nu quant y a personne chez toi, ou prier avec des vetements indecent, ou une tenu non confrome a la sunnah, ou méme ne pas prier du tout ? ).

Tu fais ce que tu veut, mais les laisse les autres en paix, et n'insulte pas le travail des autres. ( c'est vieux comme le monde, quand on n'est pas d'accord, on crache sur l'autre ).

Un autre truc que je voulais signaler, lorsqu'on est pas d'accord avec un avis un avis, on raméne un autre avis juridique differnet et qui vous parait plus sahih. En islam, on ne se contente pas de dire "ça c'est du n'importe quoi."

L'oeil critique est bien sur necessaire, mais comment critiquer lorsqu'on est ignorant ( la seule facon que je vois est de parler avec passion ).

Salam,
a
27 mai 2005 19:27
merci "pouk" pour ta fructueuse réponse.
dans mon message je n'ai en aucun moment parler de nudité ou de vêtement indécent.
alors s'il te plait il faut lire attentivement les message avant de répondre.
peut être je suis ignorant, mais je sais faire la part des choses. ne juge jamais une personne d'ignorance tant que vous ne connaissez pas votre interlocuteur.
autre point je n'ai en aucun moment insulter le travail des autres, j'ai simplement signaler qu'il faut avoir une vision critique des choses dans le cadre du livre « le coran », la souna, et bien sur alijtihad.
Le savant le plus grand est celui qui connaît les limites de son savoir, c'est-à-dire l'infini de son ignorance.
Bonne soirée
p
27 mai 2005 19:38
Salam,

Quand je parlais de nudité et d'indecence, j'exagérais bien sur. Par métonymie, je remplace la nudité des pieds par la nudité tout court ou l'indescence, ou la non-conformité avec la sunnah ( la metonymie est une figure de style que je me plais a utiliser, et si tu me lis faudra faire atenttion a ça )...

""peut être je suis ignorant, mais je sais faire la part des choses"""

voila le comble de la contradiction. Sans commentaire.

"""autre point je n'ai en aucun moment insulter le travail des autres"""

"Ca c'est du n'importe quoi", est une insulte a cette fatwa. DSL.

Ensuite, la vision critique n'est pas de notre ressort qui sommes de simple ignorant. Comme je te disais, le seule critique que nous pouvons avoire, est celle de la passions.
a
29 mai 2005 16:55
Bonjour
« Par métonymie je remplace la nudité des pieds par la nudité tout court ou l'indécence ». quel éloquence, de la métaphore pure et dure à la quelle nous assistons.
Par métonymie je te dis merci le grand savant de ce « n’importe quoi »
En tant qu’ignorant, je m’adresse à vous grand savant, et je vous conseil d’élargire votre champs bibliographique et de lire les opinions des autres « moufti » à propos du mode vestimentaire de la femme et de l’homme dans l’islam.
J’ai constaté dans ce forum que à chaque fois c’est les mêmes noms de savants qui reviennent. Il y’en a que cela ou quoi ?
Bonne soirée.

'
29 mai 2005 17:08
Bismillâhir Rahmânir Rahîm...

Assalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley






Saurons-nous gérer les divergences d'avis nous parvenant de nos ulémas ?


Un grand problème aujourd'hui est que nous musulmans n'arrivons pas toujours à gérer les divergences d'avis qui nous parviennent de nos ulémas : certains d'entre nous confondent le fait de ne pas partager un avis émis par un savant avec le fait de dénigrer ce savant ; d'autres tombent dans ce qu'ils croyaient dénoncer chez tous les autres : suivre aveuglément un ou quelques savants. Notre communauté est aujourd'hui l'objet de tiraillements à cause de cette incompréhension…


Si traiter des règles musulmanes, donner des avis, etc., demandent certes des compétences qu'ont ceux qui sont versés dans les sciences musulmanes – c'est comme pour toute discipline sur cette terre –, l'islam a cette particularité que ses savants ne sont pas organisés en institution pyramidale pour émettre des avis.
A propos des règles (ahkâm) fondées sur un texte authentique et clair du Coran ou des Hadîths, aucun savant ne peut faire office de Pape, puisque aucun n'est infaillible, que seul le Prophète l'était et qu'il arrive qu'un savant ait émis une opinion contredisant ce genre de texte "qat'î" par oubli ou par ignorance de celui-ci.
Chaque savant a donc le droit de débattre avec un autre savant, poliment et sur un pied d'égalité, sans dénigrement, s'il pense que l'autre a fait une erreur d'interprétation par rapport au texte "qat'î" (ce genre d'erreur d'interprétation rapportant de toute façon une récompense, contre deux au cas où l'interprétation est juste). Mufti Taqî Uthmânî écrit en substance : "En islam, les références suprêmes sont le Coran et les Hadîths ; aussi, si un "'âlim" fait une erreur d'interprétation en donnant une fatwa erronée [= qui contredit un texte clair du Coran ou un texte authentique et clair des Hadîths], les autres ulémas sont là, et lui font remarquer son erreur. C'est dans le Catholicisme qu'il y a un pape, auquel nul ne peut dire qu'il se trompe parce que, assisté par l'Esprit Saint, il est considéré infaillible" (Islam aur djiddat pasandî, pp. 94-95).
Enfin, pour ce qui est des règles (ahkâm) à propos desquelles il y a plusieurs interprétations possibles, aucun savant ne peut non plus faire office de Pape et imposer aux autres savants l'interprétation qu'il considère juste ; les savants doivent au contraire, sur un pied d'égalité, débattre de ce genre d'opinions et de leurs preuves.
Mufti Taqî Uthmânî écrit en substance : "Pour l'interprétation du Coran et des Hadîths, l'islam n'a pas mis en place une institution dont l'avis serait le seul possible, et à côté de quoi aucun autre avis ne pourrait exister. Si des ulémas mettent en place un institut qui donne des fatwas au public, c'est bien. Mais il serait faux de croire qu'un savant compétent ne faisant pas partie de cet institut ne pourra ensuite plus présenter une interprétation différente [là où, justement, il n'y a pas un texte authentique et clair du Coran et des Hadîths]" (Islam aur djiddat pasandî, pp.94-95).
"En islam, tous ceux qui ont acquis correctement la science de l'islam sont des Ulémas. Car "'âlim" ["savant"] n'est pas le qualificatif d'un seul homme. Il n'existe donc aucun "'âlim" pouvant imposer à tout le monde toutes ses opinions [là où des divergences peuvent avoir lieu]" (Idem, p. 63).

Malheureusement nous musulmans n'arrivons pas toujours à gérer la pluralité d'avis qui nous parvient de nos ulémas. On peut distinguer deux extrêmes dans notre façon de traiter cette divergence d'avis…


Un extrême : s'empresser de dire que seul l'avis de tel savant est juste parce lui seul se fonde sur la pure Sunna

Certains frères, sur la base de la présence d'un Hadîth, un seul, et sans recherche approfondie, se permettent de mettre en doute la validité de toute opinion juridique différente de celle fondée sur la lettre de ce Hadîth (alors que parfois d'autres Hadîths authentiques existent, parfois d'autres lectures de ce Hadîth ont été faites par d'autres savants) ; ces frères, ayant pris connaissance de l'avis de savants tels que Al-Albânî, Ben Bâz, Ibn ul-Uthaymîn ou Rabî' al-Madkhalî, puis ayant lu, à propos du même point, un avis différent chez d'autres savants, se permettent, sans même un regard pour les arguments de ces derniers, de dire que le second avis est forcément erroné. Ces frères disent : "Cheikh Untel a dit ceci, eh bien malheur à celui qui présentera une recherche différente, car étant donné que le Cheikh suit la pure Sunna, choisir toute autre recherche serait forcément dévier de la Sunna !"
A se demander si ces frères ne font pas, vis-à-vis de Al-Albânî, Ben Bâz etc., la même chose qu'ils reprochent à d'autres frères de faire vis-à-vis de savants malikites, shafiites ou hanafites : les suivre aveuglément. A se demander aussi où se trouve la caractéristique des sunnites et la différence d'avec les chi'ites : comme si ces savants étaient des sortes d'équivalents chez les sunnites de ce que les chiites, dans leur usage spécifique, nomment les "imams" infaillibles. Il en est même, parmi les frères de ce groupe, qui se permettent ce genre de réflexions : "Il n'y a que Ahmad ibn Hanbal qui suit la Sunna !" Ou : "Mâlik, Abû Hanîfa ? Des gens qui donnaient préférence à leur avis personnel sur les textes de la Sunna !" Comme si seuls les avis de Al-Albânî, Ben Bâz etc., étaient conformes à la Sunna authentique ! Comme si, à propos de chaque texte, une seule interprétation en était possible ! (Attention : comprenons-nous bien : je respecte entièrement ces savants, et je cite moi-même certains avis de certaind d'entre eux ; mais ce dont je parle ici c'est que l'on considère leurs avis comme les seuls fondés par rapport à la Sunna et la voie des pieux anciens.)

Que fait-on alors du Hadîth où le Prophète ayant déclaré : "Que personne n'accomplisse la prière de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza", les Compagnons se mirent en route vers le lieu indiqué ; l'heure de la prière de la fin de l'après-midi (al-'asr) étant survenue alors qu'un certain nombre de Compagnons étaient encore en chemin, un groupe parmi eux déclara alors qu'il n'accomplirait la prière qu'une fois arrivé chez les Banoû Qourayza, l'heure légale dût-elle se terminer – le Prophète n'avait-il pas dit : "Que personne n'accomplisse la prière de la fin de l'après-midi si ce n'est chez les Banoû Qourayza" ? Tandis que d'autres Compagnons firent valoir que là n'était pas ce que le Prophète avait voulu dire, le sens de sa parole étant plutôt : "Que chacun s'efforce d'arriver chez les Banoû Qourayza avant la fin de l'heure de la prière d'al-'asr". Lorsque ces Compagnons rejoignirent le Prophète, ils lui firent part des interprétations différentes qu'ils avaient eu de sa parole. Le Prophète ne blâma alors aucun des deux groupes. (Ce récit, dont le sens global est ici mentionné, est rapporté par Al-Bukhârî et Muslim.) Ibn Qayyim, décrivant les positions des deux groupes de Compagnons, dit des premiers que s'ils ont agi comme ils l'ont fait, c'est "par délaissement de toute interprétation (ta'wîl) différente du sens littéral (az-zâhir)" ; et du second groupe qu' "ils ont été jusqu'à la compréhension de ce que le texte voulait d'eux" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 131). Ibn Qayyim écrit également des premiers qu' "ils ont pris en considération le sens littéral (az-zâhir)" et des seconds qu' "ils ont pris en considération l'objectif (al-ma'nâ) [également]". Il conclut : "Ces Compagnons-ci sont les prédécesseurs des savants qui prennent le sens littéral (ahl az-zâhir), ceux-là les prédécesseurs des savants qui penchent pour la prise en compte de l'objectif et le raisonnement par analogie (ahl al-ma'nâ wal-qiyâs)" (A'lâm ul-muwaqqi'în, tome 1 pp. 155-156). Il écrit encore : "Les savants ont des avis divergents à propos de savoir lequel des avis de ces deux groupes était correct" (Zâd ul-ma'âd, tome 3 p. 131). An-Nawawî a écrit des propos très voisins (Shar'h Muslim, tome 12, p. 98).

Il faut donc arriver à distinguer les cas où un seul avis est possible des cas où une pluralité d'opinions est inévitable. Le Dr Abd ul-Karîm 'Aql écrit : "Parmi les causes de division figure l'insuffisance dans la compréhension du fiqh de la divergence (…) de même que l'insuffisance dans la compréhension du fiqh du rassemblement et du groupe" (Maf'hûm al-iftirâq, pp. 53-54). En développement de ce qu'il veut dire, 'Aql écrit que trop de musulmans "ignorent où la divergence d'opinions est autorisée et où elle n'est pas possible" (p. 53), "ne sont pas capables de bien faire la différence entre les règles de l'islam qui sont inchangeables et celles qui sont sujettes au changement" (p. 54). Mettant l'emphase sur cette nécessité de bien comprendre la différence entre divergence et déviance, le Dr 'Aql écrit également : "La différence entre la divergence et la déviance est chose très importante, et les savants doivent s'en préoccuper. Car certains prédicateurs et certains jeunes du réveil [= revenus à une pratique religieuse dans l'actuelle période du réveil de l'Islam], à la connaissance incomplète en sciences religieuses, ne parviennent pas à faire la différence entre la déviance et la divergence. Certains d'entre eux appliquent donc aux cas de divergences les règles applicables à la déviance. Or c'est là une erreur grave, dont la racine est le manque de connaissance quant aux principes de la déviance…" (Idem, p. 11). "Leur signe est l'ignorance par rapport aux principes généraux de la législation musulmane ainsi qu'à ses objectifs généraux tels que la recherche des bienfaits et le fait de repousser les méfaits ("jalb ul-massâlih wa dar' ul-mafâssid"winking smiley, tels encore que la règle de la facilitation ("tayssîr"winking smiley, la question de savoir quand les hommes ont-ils une possibilité ("rukhsa"winking smiley, quand ont-ils une nécessité ("dharûra"winking smiley, et comment peut-on avoir recours à cette nécessité…" (p. 54). Ce manque de compréhension à propos des différentes lectures possibles de mêmes textes relève d'un autre problème qu'évoque également le Dr 'Aql : "Parmi les causes de division figure la dureté à propos des règles de l'islam ("at-tashaddud wat-ta'ammuq fid-dîn"winking smiley" (p. 56).

Explicitant les cas où la divergence est possible et les cas où elle n'est pas possible, 'Aql écrit également : "La déviance ne se produit qu'à propos des grands principes ("ussûl kubrâ"winking smiley, c'est-à-dire des principes de la religion où il ne peut y avoir de divergences et qui sont prouvés par un texte formel ("nass qâti'"winking smiley ou par un consensus ("ijmâ'"winking smiley, ou bien qui sont établis comme formant de façon unanime une voie pratique des sunnites ; tout ce qui est ainsi est un principe ("asl"winking smiley, et celui qui le contredit se met donc à dévier. Mais en-deçà de cela, [la différence d'avis] relève de la divergence. La divergence a lieu dans ce qui est en-deçà des principes ("mâ dûn al-ussûl"winking smiley : il y a possibilité ici d'une pluralité d'avis (…). Cela prend place à propos des avis qui font l'objet d'interprétations ("al-ijtihâdiyyât"winking smiley et à propos des ramifications ("al-far'iyyât"winking smiley. (…) Les ramifications ("al-far'iyyât"winking smiley sont parfois présentes dans les questions relatives aux croyances [également], celles où l'on est unanime sur les principes mais où l'on diverge à propos des façons détaillées (al-juz'iyyât"winking smiley : il y ainsi consensus de la Oumma sur l'événement du voyage nocturne du Prophète, et il y a divergence à propos de savoir s'il a vu Dieu avec son œil physique ou avec l'œil de son cœur" (Maf'hûm al-iftirâq, pp. 12-13).


Un second extrême : confondre le fait d'avoir un avis divergent (ikhtilâf ur-ra'y / takhtia) et le dénigrement (ta'n) :

A l'autre extrême, d'autres frères croient que dire : "Sur tel point de ramification (far'), les arguments sur lesquels tel avis du savant Y sont plus forts que ceux sur lesquels se fonde l'avis du savant X", c'est dénigrer ce savant X et manquer de respect à son savoir et à sa piété. Ces frères confondent donc la divergence fondée sur une recherche différente (takhtia) et le dénigrement (ta'n). Et encore, nous ne parlons même pas là d'une divergence par rapport à l'avis des mujtahids mutlaqs, mais de muftis contemporains ou du siècle dernier, habitant ou ayant habité telle ou telle région de tel pays ! Ces frères disent : "Cheikh Untel a dit ceci, eh bien malheur à celui qui présentera une recherche différente, car ce serait manquer de respect au Cheikh, car ce serait se prétendre plus savant que lui, et ce serait le dénigrer !"

Or un savant peut être très compétent et, pourtant, faire involontairement une interprétation discutable à propos de un, deux, trois, quatre, etc. points précis. Et il ne faut pas confondre d'une part le fait d'exprimer une divergence d'avis, un désaccord par rapport aux arguments d'un savant donné et d'autre part le fait de manquer de respect et de dénigrer le savant. Dénigrer un savant, c'est dire qu'il est un incapable, un égaré, etc. Exprimer un avis différent c'est juste exprimer le fait qu'on ne partage pas, sur la base de recherches approfondies, tel avis de tel savant. Il s'agit de deux choses différentes !

Ne pas reconnaître cette différence, c'est rendre impossible de faire des approfondissements dans la recherche, voire même d'exprimer la formule qui est pourtant l'une des caractéristiques des sunnites : "Kullu ahad yu'khadhu min qawlihî wa yut'rak, illa-n-Nabiyya – sallallâhu 'alayhi wa sallam" : "Chaque savant est tel que, parmi ses avis, certains sont à délaisser, sauf le Prophète (sur lui la paix)". A se demander où se trouve la caractéristique des sunnites et la différence d'avec les chi'ites qui voient en les cinq, sept ou douze personnages qu'ils nomment "imams" dans leur usage à eux des législateurs infaillibles au même titre que l'était le Prophète.

Le savant indien Cheikh 'Atîq ur-Rahmân Sanbhalî écrit : "Respecter est une chose. Conférer le degré d'infaillibilité est une autre chose. Les chiites confèrent le degré d'infaillibilité au Prophète (sur lui la paix), mais aussi à Fatima, Ali, al-Hassan, al-Hussein (que Dieu les agrée) et à ceux qu'ils considèrent leurs "imams". Résultat : ils ne peuvent imaginer que ces personnages aient fait une erreur d'interprétation ou une erreur ; par contre, celui qui a un avis différent de ces personnages est systématiquement dans l'erreur. Nous autres sunnites n'avons pas cette croyance, mais parfois notre façon de nous comporter témoigne d'une mentalité approchante" (Wâqi'a-é karbalâ', pp. 31-32). Plus loin il écrit : "Une façon de voir les choses serait de se dire que du moment qu'un personnage comme Ibn Khaldûn a écrit cela, que cela soit prouvé ou pas, que cela soit compréhensible ou pas, il n'y a aucune possibilité de ne pas y adhérer. C'est une façon de penser qui – à dire le vrai – a gâché notre façon de faire, et qui, au nom de la connaissance, nous a rendus figés dans la connaissance. Si cette façon de procéder – ne plus faire aucune recherche au nom du respect des anciens – n'était pas aussi généralisée chez nous, notre communauté serait différente de ce qu'elle est aujourd'hui. (…) Dieu seul sait comment cette façon de procéder est-elle entrée dans le monde musulman, ce monde-là même qui, depuis le premier jour, est né avec l'invitation à la réflexion et à ne pas suivre aveuglément les ancêtres, les rabbins et les moines" (Ibid., pp. 34-35).

Un exemple : à propos des pouvoirs délégués aux représentants du mari et de la femme en cas de mésentente grave, Cheikh Khâlid Saïfullâh a donné la fatwa sur l'avis de Mâlik ; et il a écrit que l'argumentation de l'école hanafite "était discutable sur ce point précis" ("Ahnâf ké dalâ'ïl iss mas'alé mein qâbilé ghaur hein" : cf. Islâm aur jadîd mu'âsharatî massâ'il, p. 208). Cheikh Khâlid Saïfullâh n'en a pas pour autant cessé d'être hanafite ; et la phrase qu'il a écrite est clairement une takhtia (l'expression d'un avis différent) mais n'est nullement un ta'n (dénigrement de ceux qui sont à l'origine de l'autre avis). Quand parviendrons-nous donc à faire la différence ?
Un autre exemple : de l'avis disant de certains alcools élaborés à partir de fruits autres que le raisin et la datte qu'ils ne sont interdits que s'ils sont absorbés en quantité telle qu'elle provoque l'ivresse, le savant indien Shâh Waliyyullâh pense qu'il est dû au fait suivant : "Certains Compagnons et certains de leurs élèves n'avaient pas eu connaissance du Hadîth. Mais aujourd'hui, le Hadîth est devenu connu et la vérité est apparue comme le jour" (Hujjatullâh il-bâligha, tome 2, pp. 509-510). Il s'agit des deux Hadîths suivants, mis bout à bout : "Tout ce qui provoque l'ivresse est du vin" (rapporté par Al-Bukhârî) et : "Ce qui, pris en la quantité d'un faraq, provoque l'ivresse est interdit même pris en la quantité de ce qui tient dans la main" (rapporté par Aboû Dâoûd). Shâh Waliyyullâh pense donc que le musulman d'aujourd'hui doit délaisser cet avis (Ibid.). Ce que Shâh Waliyyullâh a écrit est également une takhtia (l'expression d'un avis différent) mais ce n'est nullement un ta'n (dénigrement de ceux qui sont à l'origine de l'autre avis). Quand parviendrons-nous donc à faire la différence ?

Il est par ailleurs attristant de constater que d'aucuns sont en réalité d'accord pour que des recherches argumentées mais différentes de ce qui avait été dit jusqu'ici soient diffusées et appliquées ; mais à la condition sine qua non qu'elles proviennent de savants appartenant à leur famille : leur beau-frère, leur cousin, leur neveu ou leur fils… Malheur à celui qui proposera une recherche différente alors qu'il appartient à une famille autre que la leur ou autre que celle qui leur est liée de longue date ! Et vas-y que je combats avec force arguments (et parfois en prenant le prétexte du "Ce n'est pas le moment de soulever tel point"winking smiley l'avis différent quand il est proposé par B, mais que je l'accepte ensuite de grand coeur – ou avec un silence bienveillant – dès qu'il est mis en avant par A. Attitude on ne peut plus regrettable... Il en est même qui prennent prétexte des quelques objections faites par quelques personnes du grand public pour dire : "Vous voyez ? Il ne faut pas diffuser ce genre de choses : ça fait fitna". La belle affaire : quand c'est soi-même ou des ulémas de la famille qui diffusent des recherches et qu'il y a aussi quelques objections, on s'empresse d'aller expliquer aux personnes et de les apaiser, puis de dire : "Ce n'était que quelques personnes ignorantes, du grand public, on leur a expliqué, c'est bon" ; par contre, quand c'est quelqu'un qui n'est pas du clan qui diffuse et que le même genre de personnes, du grand public, fait quelques objections, on s'empresse de faire monter la mayonnaise (diffusion au plus grand nombre, avec dramatisation, accent tragique, ou tragi-comique, notez, c'est selon), puis d'en exploiter les retombées pour, enfin, pouvoir lâcher innocemment le fameux : "Vous voyez ? Il ne faut pas diffuser ce genre de choses : ça fait fitna". Comment ne pas penser à cette parole du Prophète (sur lui la paix) : "Min 'indihim takhruj ul-fitnatu wa fîhim ta'ûd" (Mishkât).
Et comment s'étonner ensuite que ce genre d'esprit de clan ('assabiyya) engendre des tiraillements et des divisions ? Reconnaître ainsi le correct et l'erroné à travers le prisme de l'affiliation de la personne qui propose l'avis ou l'idée, et non en fonction des arguments sur lesquels cet avis ou cette idée repose, c'est tomber dans ce que Al-Ghazâlî a si justement déploré : "C'est là l'habitude des gens qui sont faibles intellectuellement : ils reconnaissent la vérité en fonction des personnes, non les personnes en fonction de la vérité" (Al-Munqidh min adh-dhalâl, p. 25). Et Al-Ghazâlî de poursuivre : "Quant à celui qui est doué d'intelligence, il suit le modèle du chef des intelligents, Alî (que Dieu l'agrée), qui disait : "Ne reconnais pas la vérité en fonction des personnes mais reconnais la vérité et tu reconnaîtras les personnes qui y [adhèrent]" (Ibid.). En fait le problème est de ne pas être parvenu à vivre concrètement ce que Mufti Taqî Uthmânî a très justement rappelé : "Durant ces quatorze siècles d'histoire musulmane, il y a eu des ulémas de toutes couleurs de peau et de toutes les ethnies (…) et ils ont été considérés comme des leaders de leur pays et de leur peuple. La cause de cette considération a toujours été leur connaissance et leur piété, et non l'appartenance à une famille particulière" (Islam aur djiddat pasandî, p. 62). Dr 'Aql a raison, quand il voit comme une autre cause de division : "la présence des sectarismes ("'assabiyyât"winking smiley, quelles qu'en soient les types et les formes : qu'elles soient liées aux écoles, ou qu'elles soient ethniques, nationalistes, tribales, de partis ou de slogans, etc. La plus dangereuse forme de sectarisme est celle qui existe dans le domaine de la da'wa…" (Op. cit., p. 59). En passant, notons bien que 'Aql n'a pas dit que c'était l'affiliation à une école juridique qui causait problème mais bien l'esprit partisan dans l'affiliation à cette école ; et cela Shâh Waliyyullâh l'a également écrit (cf. Hujjat ullâh il-bâligha).


Savoir éviter ce premier et ce second extrêmes :

Il n'y a pas que Cheikhs Untel et Untel qui suivent la pure Sunna. Il est nécessaire que l'on arrive à ne plus considérer les choses que selon un seul angle ; et il est tout aussi nécessaire que l'on cesse de s'empresser de recourir à la "takhti'a" de toute personne qui voit les choses sous un autre angle que soi. Il y a de nombreux points où deux avis différents sont possibles, et où diverger par rapport à un des deux ou trois avis existants, ce n'est pas dévier de la Sunna. Il ne faut donc pas avoir recours à la "takhti'a" sans recherches approfondies et, partant, sans connaissances solides.

D'un autre côté, respecter tous les savants est chose nécessaire ; se référer à leurs recherches est aussi nécessaire. Mais n'est pas un manque de respect le fait qu'un savant se réfère aux recherches de savants et poursuive le mouvement de la recherche ; n'est pas non plus un manque de respect le fait que ce savant dise avec respect et humilité, après des recherches approfondies le plus qu'une recherche puisse l'être : "Sur tel point, je ne partage pas l'avis d'Untel à cause de tel, tel et tel arguments ; cependant, je le respecte entièrement et jamais je ne le dénigrerai". Il ne faut donc pas confondre "takhti'a" et "ta'n".

Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).


Source: [www.maison-islam.com]



Wassalâmou 'alaykoum wa rahmatoullâhi wa barakâtouh... smiling smiley




Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/05/05 17:09 par 'Adel.
p
29 mai 2005 19:04
salam Adel,

De plus, tu n'as pas, ni toi ni les autres (salafîs du forum), ni moi d'ailleurs, assez de science pour trancher entre les différents avis des 'Oulamâs, alors contentes-toi de suivre les avis de Al-Albânî (rahimahoullâh) en lui faisant confiance, et laisse les autres suivre les savants qu'ils estiment compétents et digne de confiance, sans chercher à leur imposer tes choix, car ceçi est contraire à l'Islâm.


Il y a eu un malentendus. Je ne suis pas entrain de dire "il faut suivre Al-banie, il est seul a avoir raison, et tout les autres ont tord ". Je n'entrerais pas comme le font la plupart des salafis de banlieue, dans un fanatisme qui souhaiterais que seul les savants saoudiens ont raison. Non, et si tu me connaissais, tu n'aurais pas epnsé ca de moi.

Par contre l'ikhtilaf au niveau du fiqh est éxistant, je ne le nie pas ( certains savants pensent que les chaussettes ne sont pas obligatoire, et tout le monde a raison de penser ), mais ce que je critique ici, sont les "critique gratuites, sans argumentations, sans fatwa opposé, avec pour seule motif la passions". Je critique, par mon messages, les paroles du type "c'est du n'importe quoi votre histoire de chaussettes ". Voila tout.

C'est dans ce sens que je disais plutôt " lorsqu'on est pas d'accord avec un avis un avis, on raméne un autre avis juridique differnet et qui vous parait plus sahih. En islam, on ne se contente pas de dire "ça c'est du n'importe quoi."

Encore une fois, je ne fais pas la plaidoyer de la fatwa d'Albani ( j'en serai incapable et l'avis de Al-bani est un avis comme un autres, et à la rigeur je m'en tamponne royal que ce soit Albani qui l'ait prononcé ) mais je fais la critique des "critique gratuites" ( definis tantôt ).

Au lieu de voir qui je defend ( aprés tout, c'est évident pour toi, un salafis defendra toujours ses chére savants saoudiens ), regarde plutot qui j'attaque.

Mais bon, y a eu un melaentendus qui est fortement influencé par cette parole que j'ai prononcé maladroitement " Sheykh albani a parlé, on doit suivre ". Je voulais plutôt dire " il faut suivre Sheykh albani, si vous n'avez rien a lui opposer "...T'es pardonné.


Quant à ta critique du salafisme, j'ai pas tout lu ( je sais j'aurais dut ), mais tu critique des points que je critique aussi. En effet, tout n'est tout rose chez tout le monde et chaque groupe a besoin d'une reforme...me semble t-il...

Salam,
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