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CONTES ARABES
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13 janvier 2015 22:28
Nous ne pouvons oublier

On raconte que, dans la période de l’ignorance, deux frères partirent en voyage. Ils firent halte à l’ombre d’un arbre près d’une terre caillouteuse.
Dans l’après-midi, un serpent portant un dinar sortit de sous les cailloux et jeta la pièce entre leurs mains. Ils se dirent :
- « Cela doit provenir d’un trésor caché par ici. »
Ils restèrent trois jours dans ce lieu, et le serpent sortait chaque jour leur apportant un dinar.
L’un des frères dit à l’autre :
- « Jusqu’à quand faut-il attendre ce serpent ? Tuons-le et creusons pour trouver ce trésor et l’emporter. » Mais son frère l’en empêcha et lui dit :
-« Qu’en sais-tu ? Peut-être seras-tu à bout de force avant de trouver cet argent. »
Mais l’autre ne l’écouta pas ; il prit une hache et attendit le serpent. Lorsque celui-ci sortit, il lui asséna un coup qui blessa sa tête mais sans l’achever.
Alors le serpent s’abattit sur lui, le tua et rentra dans son terrier.
L’homme enterra son frère et resta jusqu’au lendemain ; le serpent sortit, la tête bandée, mais sans le dinar habituel.
- « Ô toi, dit l’homme, je jure par Dieu que je ne me suis pas réjoui du mal qui t’a été fait, j’ai même interdit à mon frère d’agir comme il voulait, mais il ne m’a pas écouté. Si tu veux bien demander à Dieu qu’il nous soit témoin : tu ne me feras pas de mal, je ne te ferai pas de mal, ainsi tu reviendras à ton ancienne habitude. »
Mais le serpent refusa.
-« Pourquoi refuses-tu? lui demanda l’homme. »
-« Parce que, répondit le serpent, je sais que tu ne saurais garder ta bienveillance envers moi, ayant sous tes yeux la tombe de ton frère ; et ma propre bienveillance envers toi aura une fin également, car ma blessure ne cesse de me faire souffrir. »
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14 janvier 2015 16:33
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16 janvier 2015 01:03
AL-SHARÎSHÎ (1162-1222, XII°-XIII° Siècle)

1- Le chasseur et l’oiseau

Un homme chassait des oiseaux, un jour de grand froid. Il égorgeait les oiseaux qu’il attrapait, pendant que des larmes lui coulaient sur les joues, à cause du froid.
Un oiseau dit à son compagnon :
-« N’aie pas peur de cet homme, ne vois-tu pas qu’il est en pleurs ? »
L’autre lui répondit :
-« Ne regarde pas ses larmes, mais vois plutôt ce que font ses mains ! »

2- La vache noyée.

On raconte qu’un homme avait une vache dont il vendait le lait mélangé avec de l’eau.
Un jour, une inondation soudaine surprit la vache qui paissait près d’un ru et la noya.
Son propriétaire était là, à se lamenter sur sa mort ; un de ses fils lui dit alors :
-« Ô Père ! ne te lamente pas ! L’eau que nous avons mélangée à son lait a débordé et l’a emportée et noyée »

3- Le coq et le canard.

Un jour un coq et un canard allèrent se promener au bord du fleuve. Tout en marchant, le coq se vantait de sa beauté. Il se moquait du canard :
- Avec tes pattes qui ressemblent à des feuilles d’arbre et ta démarche dandinante, ah ! ridicule !
Le canard répondait :
- Tu as une paire d’ailes magnifiques ! Avec elles, tu peux voler et haut !
Le coq ne voulait pas avouer sa faiblesse. Il prit son élan, afin d’atteindre l’autre rive du fleuve, et de montrer ainsi ses capacités. Au beau milieu du fleuve, il tomba. Comme il ne savait pas nager, il sombra, coula, criant :
- Au secours !
Le canard vint à sa rescousse. Alors, il lui dit :
- C’est grâce à ces vilaines pattes que je t’ai sauvé.
Le coq resta coi, rougit de honte. Depuis lors, les coqs n’osent plus se vanter, et ont la crête rouge.
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16 janvier 2015 15:08
CONTE ANCIEN ARABE AVEC MORALITÉ
PAR IBN-AL-MUQAFFA‘ (724-759, VIII° Siècle).
(Du livre de Kalila Wa Dimna)

Exemple de celui qui entreprend une action qu’il n’est pas capable de mener à bien, car elle excède ses moyens.

Le singe et le menuisier

On raconte qu’un singe observa un menuisier fendre une planche de bois à l’aide de chevilles ; et cela lui parut intéressant.
Le menuisier partit pour régler quelque affaire.
Le singe se leva et entreprit une action qu’il ne maîtrisait pas : il enfourcha la planche, le dos tourné à la cheville et le museau pointé vers l’extrémité de la planche. Inopportunément, sa queue se glissa dans la fente ; il enleva la cheville et la fente se referma brusquement sur sa queue ; la douleur fut si vive qu’il s’évanouit.
Puis le menuisier revint et trouvant qu’il avait pris sa place, il se mit à le frapper sans s’arrêter.
Les coups reçus du menuisier furent encore plus terribles que la douleur subie par sa queue, prise dans la fente de la planche.
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18 janvier 2015 15:06
l était une fois une petite fleur de montagne qui n'avait pas d'amies.
Elle était si petite, si modeste et si pâle qu'elle n'attirait ni le regard ni la sympathie des autres végétaux. Elle vivait, tête baissée, comme une pénitente dans un confessionnal.
Il faut dire que, chez les plantes comme chez les humains, on ne s'intéresse bien aux autres que s'ils peuvent être utiles ou s'ils ont quelque chose à offrir : le lierre aime les arbres qui l'aident à s'élever, le gui aime la branche qui le nourrit et le rapproche des oiseaux semeurs de graines, les fleurs aiment le vent qui disperse leur pollen et les insectes qui les fécondent.
Mais notre petite fleur en peine d'amitié n'avait hélas rien à offrir.
Elle enviait le parfum suave du lilas ou du muguet, l'élégance de la tulipe et de la rose, la vive couleur des jonquilles, la paresse ensommeillée des colchiques, l'aristocratie des orchidées.
Les soucis l'accablaient, les pensées ne pensaient pas à elle et, contrairement à ceux de la reine-marguerite, ses six pauvres pétales ne plaisaient même pas aux amoureux à qui elle annonçait toujours le désamour.
Les herbes des prés, qui poussaient plus vite qu'elle, la masquaient trop rapidement aux yeux fureteurs des abeilles pollinisatrices que son pauvre parfum et sa couleur trop pâle n'attiraient pas et, sans leur aide, avait bien du mal à donner naissance aux bébés-graines de sa survie.
Aussi, année après année, pour tenter de devancer la pousse exubérante des herbes folles, elle avait pris l'habitude de se réveiller de plus en plus tôt, et même un jour, elle décida, au grand dam de la nature tout entière qui pensait que cela ne se faisait pas, elle décida donc de pousser sous la neige !
Alors, quand le premier soleil de février commença à dissiper les nuages et à fondre le blanc manteau des basses pentes de la montagne, elle offrit aux yeux incrédules des abeilles affamées le charme et le pollen de la première fleur de l'année.
Les humains de la vallée, étonnés de découvrir une fleur en carême et ravis de croire au printemps en plein cœur de l'hiver s'intéressèrent enfin à elle et, faute d'imagination probablement, l'appelèrent... perce-neige !
 
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