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Abdel2023 a écrit:
Merci pour tes conseils et ton émotion j'aimerais tellement que ma femme guérisse mais je n'arrive pas à lui faire entendre raison et se voir poser un tel ultimatum c'est trop dur je souhaite a personne d'avoir a faire un tel choix mais notre sort semble scellé malgré notre amour
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J.V. a écrit:
Salam aleykum Printemps,
J'aime te lire et vois que tu rédiges des réponses adaptées, structurées avec patience... ça me rappelle à quel point je suis parfois impatiente et intolérante pq je ne comprends pas qu on s interroge sue certaines choses qui me semblent parfois évidente.
Échanger avec toi me fait voir que je manque aussi de lucidité
Ce qui est sûr c'est que l'humain est plein de jugement. Je pointe du doigt ceux qui passent leur temps à juger autrui alors que je suis pareil. J ai un regard plutôt critique.
Ex: je me disais svt que lorsqu'on éduque bien ses enfants, quuon les éloigne de certaines ambiances/ certains lieux " inappropriés", on les protège et ainsi ils se développent " correctement".
Figure - toi que j'ai été servie bien comme il faut pour que je comprenne que ce n'est pas si simple que ça.
Une voisine et son époux vivent tourmentés pq leur enfant de 09 ans leur mène la vie dure. Vraiment. Faut le voir/ entendre de ses yeux / oreilles pour le croire... ce sont des parents qui font de leur mieux, qui se saignent pour offrir à la fratrie le meilleur.
La mère du petit vit un véritable enfer quotidien. Ça va treeees loin.
Ça remet les idées en place. L'éducation et l'amour ne suffisaient pas dans certaines situations.
C'est dire, je me demande parfois comment je réagirais à sa place. Son couple, sa famille a failli voler en éclat à pls reprises.
Elle, se demande pourquoi son époux " ne réagit pas " etc En fait, il réagit à sa façon, comme il peut et il raisonne et agit avec un cerveau d homme, tout en faidant en sorte de garder le cap pour préserver sa famille. Il ne s'en fiche pas.
Comme elle est dans cette spirale infernale, elle a du mal à y voir clair. Elle manque parfois de recul.
Parler , se défouler en en discutant lui permet de "tenir", rester debout.
Sobhanallah, la vie peut surprendre, même d une manière qu on ne s imaginait pas !
" Oui c'est "un peu con", c'est le genre de petite phrase qui peut faire très mal mais qu'on peut pourtant sortir sans y réflechir."
Tu as raison. L'exemple cité plus haut explique pkoi la voisine se sentait si démunie, incomprise et non soutenue. Elle avait l' impression d'être seule dans une barque à la derive et complètement abandonnée.
Al hamdulillah elle a enfin fait appel à une aide extérieure. Les maghrébins ont une fierté parfois mal placée qui leur faut croire qu un accompagnement est synonyme de faiblesse / de folie etc
= la peur du jugement
= se juger sévèrement
N'empêche que le non agir mène parfois à une grande perte / à l hémorragie.
Par ailleurs, un adulte doit aussi accepter que l'humain est faillible , maladroit etc et comprendre que tout le monde peut faire preuve de maladresse ou utiliser des mots qui ne seront pas compris / interprétés comme l espérait l interlocuteur...
" chez moi on fait encore autre chose. Un enfant tombe, personne ne réagit, on attend de voir ce qui se passe. On n'y va pas, on ne crie pas, on ne dit rien. Si l'enfant se met à pleurer, un adulte y va, prend l'enfant dans ses bras et le console.
Par contre, les mots qui sortent sont plutôt du genre "tu as mal ? Tu n'as pas mal, ok, mais tu as eu très peur peut-être ?".
L'objectif est d'encourager l'enfant à discuter de l'émotion qui le fait pleurer, à réussir à mettre des mots dessus, petit à petit. C'est un travail de long terme, sur plusieurs années, et il faut que l'adulte joue aussi le jeu de dire régulièrement comment il se sent.
Par contre on ne nie jamais l'émotion. On ne dit jamais "c'est rien", parce que non, ce n'est pas rien. Je n'ai pas envie qu'on dise à ma fille que quand elle se fait peur, ce n'est rien."
Je vois ce que tu veux dire.
Nier les émotions de l'autre genere de la " casse " : impression de ne pas être entendu/ compris, respecté/ pris au sérieux etc et ç est de la que des conflits internes et inter relationnels commencent. La guerre interne et externe lol
Voilà pourquoi il est essentiel de communiquer et de s écouter avec bienveillance , respect. Nebpas s écouter ( soi- Même et écouter l'autre avec une oreille attentive - lecoute active - ) genere, helas, des conflits qui, avec qq efforts, pourraient etre évités.
" Je pense que c'est ça, couplé au fait qu'elle a du avoir l'impression (à tord ou à raison) que l'on minimisait la perte qu'elle vivait, qu'on lui disait (je reprends tes mots de tout à l'heure exprès) "c'est rien, ça va passer".
Alors que non. Quand notre enfant meurt, ce n'est pas rien. Va dire à une mère qui vient de perdre son fils de 2, 10 ou 20 ans "c'est rien, ça va passer", je ne pense pas que ça soit très bien reçu non plus ptdr ."
??
Elle souffre.
Parfois on souffre avec l autre , on est plein de compassion ms on reste muet pq on se sait pas trop quoi dire pour apaiser l'autre. On dit des trucs du genre " j'ai pas les mots, je sais pas quoi te dire etc "
Pour la suite de ta rép, oui,l'échange est important pr se comprendre et dissiper les malententendus
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mzelle a écrit:
Bonjour
Quand ta femme reprendra doucement ses esprits, elle comprendra peut être la différence de mentalité lié à la culture avec le temps
Au Maghreb on demande de ne pas pleurer même en période de deuil
C'est une façon de parler
C'est culturel
J'en ai vu des mères et pères avoir perdu leur enfant à l'âge adulte et même dans ces cas, les proches leur disait de ne pas pleurer car ce n'était pas bon pour le défunt
Ce n'était ni un jugement de leur part, ni leur donner des ordres
Mais simplement une façon de soutenir l'autre
Mais cela peut paraître bizarre pour quelqu'un qui n'a pas baigné dans la culture maghrébine effectivement
Tes parents (surtout s'ils sont nés et ont grandis au pays) sont d'une autre époque, celle où les décès des bébés/enfants étaient mieux "acceptés"
Contrairement à nous, les autres générations après eux
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amirene a écrit:
salam
ton épouse a perdu le bébé à quel stade ?
c est une épreuve difficile mais elle ne peut attendre de tout votre entourage de ressentir la même peine qu elle
il faut qu elle l accepte
à chaque décès, j ai entendu les pires choses, les plus déplacées, les rires parfois comme s il s agissait d une réunion d anciens copains de classe
c est ainsi et jamais les proches du défunt n ont rompu les liens avec ceux qui les ont blessés involontairement
ton épouse te demande de faire le deuil de tes parents en plus du deuil de ton enfant ? je pense qu elle est trop centrée sur elle-même et cherche vraiment des personnes à qui faire payer sa douleur
demander de ne pas pleurer, tous les musulmans le font
une amie qui a perdu son frère a fait cette recommandation à sa propre mère, elle l a reçue de son propre frère
l histoire des fleurs et celle de la terre sont complètement ridicules
quelle personne endueillée va contrôler les fleurs apportées à part celle qui veut chercher le conflit ?
ton épouse est triste mais clairement dans l'abus
tu as commencé par écrire que tes parents avaient gravement fauté laissant supposer de la malveillance là où ils n'ont été que maladroits
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PrintempsHeureux a écrit:
Par ailleurs, un adulte doit aussi accepter que l'humain est faillible , maladroit etc et comprendre que tout le monde peut faire preuve de maladresse ou utiliser des mots qui ne seront pas compris / interprétés comme l espérait l interlocuteur...
--> c'est vrai, tu as raison là-dessus.
Malheureusement on n'est pas toujours capables d'être lucides sur ce point, surtout en période de grande souffrance / faiblesse.
Nier les émotions de l'autre genere de la " casse " : impression de ne pas être entendu/ compris, respecté/ pris au sérieux etc et ç est de la que des conflits internes et inter relationnels commencent. La guerre interne et externe lol
Voilà pourquoi il est essentiel de communiquer et de s écouter avec bienveillance , respect. Nebpas s écouter ( soi- Même et écouter l'autre avec une oreille attentive - lecoute active - ) genere, helas, des conflits qui, avec qq efforts, pourraient etre évités.
--> Oui complètement ! On génère des troubles chez les autres et chez soi-même en agissant comme ça.
Ca aura un impact sur nos relations plus tard.
Par exemple, au quotidien, dans un couple ou au travail, je trouve important de savoir dire "cette situation me déplaît / me trouble / me frustre / etc " sans être dans l'attaque de l'autre. Il faut aussi savoir dire "aujourd'hui je me sens de mauvaise humeur, irritable" sans rendre l'autre responsable de tous les maux du monde, etc.
Mais c'est un véritable travail de longue haleine ! Je me dis qu'apprendre ceci aux enfants leur facilitera la tâche plus tard : s'ils apprennent rapidement à verbaliser et à utiliser la communication non violente, ils vont gagner des années de bonne gestion mentale par rapport à nous qui avons découvert ça à l'âge adulte .
Parfois on souffre avec l autre , on est plein de compassion ms on reste muet pq on se sait pas trop quoi dire pour apaiser l'autre. On dit des trucs du genre " j'ai pas les mots, je sais pas quoi te dire etc "
--> à vrai dire c'est souvent un bon début. Quand je suis démunie face à la souffrance de quelqu'un, je m'exprime souvent un peu comme ça. Je commence souvent par "je suis désolée que tu souffres, ta situation me touche / m'attriste, j'ai du mal à trouver les mots". En fait j'utilise le "je", je ne projette pas sur l'autre, je ne fais pas de supposition sur comment il devrait se sentir ou ce qu'il devrait faire... Mais je ne m'empêche pas de m'exprimer sur ce que je ressens moi, y compris si la situation est si terrible qu'on ne sait plus quoi dire (parce qu'on a bien conscience que quelles que soient nos paroles, elles ne résoudront pas ce qui cause la souffrance).
Merci pour cet échange bienveillant et mesuré, c'est un réel plaisir .
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PrintempsHeureux a écrit:
demander de ne pas pleurer, tous les musulmans le font
--> non, je n'ai jamais entendu ça dans ma famille, mais on n'est pas musulmans maghrébins, mais indiens.
J'ai posé la question à la voisine du dessus aussi, alors je te la pose aussi parce que ça m'intrigue : est-ce que tu sais pourquoi on fait ça au maghreb ? Pourquoi est-ce que c'est mal vu d'être triste ?
Est-ce que c'est parce que l'on considère plutôt qu'il faudrait être heureux que la personne rejoigne le paradis, que c'est une bonne chose que sa vie sur Terre soit terminée ?
Ca expliquerai effectivement pourquoi on demande aux gens de ne pas pleurer : si on doit vivre un décès comme un évènement heureux, les manifestations de tristesses apparaissent forcément comme déplacées.
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amirene a écrit:
chez les maghrebins, c est fréquent si ce n est constant
certains disent que les larmes empêchent le défunt d être en paix
c est clairement lié à l islam où les lamentations,les cris trop prononcés, les scènes d hystérie sont mal perçus en tant que refus des desseins divins
c est clairement culturel et une personne qui épouse une personne de culture différente devrait au minimum se renseigner sur les us de son conjoint
la preuve que c est habituel chez nous, c est que le posteur avait prévu que ses parents diraient ça et les a prévenus de ne pas le faire ... c est tellement habituel que la phrase a dû sortir de la bouche de son père sans trop de réflexion
au maghreb, un décès n est nullement vu comme un évènement heureux et les gens pleurent aussi, comme tout être humain qui subit une épreuve, mais les visiteurs tentent d encourager l endeuillé en lui disant de ne pas pleurer, c est comme dire d avoir du courage
le posteur n a pas précisé le ton employé, ce qui pourrait tout changer
un ancien habitué à la mortalité infantile faisant face à une crise d hystérie pourrait effectivement employer un ton plus autoritaire qui peut heurter mais là ce serait clairement en liée à une injonction religieuse
s il lui a simplement dit de ne pas pleurer, c est juste un encouragement
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PrintempsHeureux a écrit:
Ok, je comprends mieux, merci pour l'explication. Ca "fait sens" en tout cas et je comprends mieux pourquoi les paroles n'apparaissent pas comme choquantes de ce point de vue .
Mon père est "à moitié" marocain mais je ne connaissais pas cet aspect là. Et du côté de ma mère il y a beaucoup de musulmans mais la culture n'est pas maghrébine et où la tristesse "exprimée" n'a jamais posé problème. Je comprends cependant ce que tu dis sur la non-acceptation du dessein.
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amirene a écrit:
tu comprends mieux pourquoi sur ce sujet, personne n est choqué par les propos du père ou les actions des parents
le truc qui me choque le plus, c est demander si l anniversaire est maintenu vues les circonstances mais la mère était peut-être choquée et n a pas su que dire ou ne voulait pas commettre d impair en prenant elle la décision d annuler l anniversaire
le posteur et son épouse ont l air assez susceptibles quand même, ce sont peut-être des personnes avec qui il est difficile d agir naturellement sans être cadré ou fliqué
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CHN-W a écrit:
Sourate 31, Luqman :
14- Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère ; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine : son sevrage a lieu à deux ans. « Sois reconnaissant envers Moi ainsi qu'envers tes parents. Vers Moi est la destination.
15- Et si tous deux te forcent à M'associer ce dont tu n'as aucune connaissance, alors ne leur obéis pas ; mais reste avec eux ici-bas de façon convenable. Et suis le sentier de celui qui se tourne vers Moi. Vers Moi, ensuite, est votre retour, et alors Je vous informerai de ce que vous faisiez. »
Assalāmou 'alaykoum wa rahmatoullāh.
Allah prime sur tout. Allah a parlé.
Wassalāmou 'alaykoum wa rahmatoullāh.
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PrintempsHeureux a écrit:
Je comprends mieux effectivement.
Mais je ne veux pas critiquer la femme de la personne qui a posté : déjà parce qu'on est forcément à fleur de peau quand on a perdu un enfant (surtout quand on a la chance de vivre dans un milieu où la mortalité infantile est très faible), et ensuite parce que, de mon côté, et avec mon contexte, j'ai trouvé les propos choquants , et donc à la place de la posteuse je les aurais trouvé choquants, cruels et blessants. Je me serais sentie très très mal et j'aurais eu l'impression que mes beaux parents étaient d'horribles personnes sans coeur.
Difficile de "renouer" et pardonner à quelqu'un quand on a la conviction que cette personne est cruelle (c'est pour ça que la première étape pour le posteur sera de réussir à ce que sa femme comprenne les intentions derrière les paroles).
Même si là maintenant je comprends que ça n'est pas le cas, c'est "juste" un quiproquo culturel. Sauf que cette femme n'est probablement pas en état mental et émotionnel de comprendre ça, là tout de suite (même si avoir cette explication pourrait l'aider à comprendre les intentions de ses beaux-parents).
Et on peut partager beaucoup de choses quand on prépare un mariage mixte... Mais on parle rarement des rites en cas de décès. Y compris chez les musulmans, peu de personnes sont à l'aise avec la mort, et c'est "normal" de ne pas en faire un vrai sujet au début d'un mariage. "comment ça se passe les enterrements chez toi", ça ne fait que rarement partie des questions posées lors des fiançailles .
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PrintempsHeureux a écrit:
Moi qui n'ai pas grandi dans la culture maghrébine, effectivement j'ai du mal à comprendre, est-ce que tu saurais expliquer ?
Est-ce que c'est parce que c'est "mal vu" d'être triste du décès de quelqu'un ? Par exemple, on devrait plutôt être heureux que la personne "rejoigne Allah" ? Est-ce que lors des enterrements, on préfère les manifestations de joie ?
Là où je te rejoins, c'est qu'effectivement, la mortalité foetale et infantile a tant baissé que cela ne fait plus partie du quotidien de voir des enfants mourir. C'est vécu comme d'autant plus traumatisant que lorsque c'était "normal".
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mzelle a écrit:
En fait au Maghreb quand il y a un décès, il y a les cris et les pleurs
Le deuil est vraiment violent là bas
Je ne sais pas si tu as déjà eu l'occasion de participer à un deuil au Maghreb (ce que je ne te souhaite pas)
Mais c'est terrible
C'est pas que c'est mal vu
On demande aux proches de ne pas pleurer ou hurler car ça ferait souffrir le défunt de là où il est
Et c'est aussi une manière de soutenir l'autre,
Surtout les vieux qui sont très pudiques avec les sentiments
Bien sûr qu'on ne va pas leur demander d'être heureux, de faire la fête ça serait aussi très choquant