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"les chiens de garde" livre de serge halimi
a
11 janvier 2006 12:46
Le dernier livre de Serge Halimi est titré "Les nouveaux chiens de garde" (2ème édition, 8 ans après la première en 1997).

Invité par Daniel Mermet dans son émission "La-bas si j’y suis" sur France inter le 15 décembre dernier, Serge Halimi explique les liaisons dangeureuses dans et avec les medias.

En Italie on a laissé Berlusconi monopoliser les medias, et rien ne semble pouvoir empêcher cette atteinte gravissime à la pluralité de l’information. Aucune réaction anti-trust efficace, aucune réaction efficace des responsables politiques ou de la population citoyenne. Ce fascisme informationnel que rien ne semble pouvoir arréter sera-t-il le lot des français demain ou dès cette nuit ?

Tout semble l’indiquer.

La Sarkoze a déjà pris le dessus dans tous les médias français, et on ne note que de rares critiques à peine naissantes de quelques personnalités, non politiques, courageuses.

Au-delà et en contrepoint, voire en contradiction, avec les affirmations sur des forums internet, indéfendables, arguant la toute puissance d’un "lobby juif", qui représenterait disent-elles 40 à 70% des intervenants médiatiques et journalistiques, c’est l’existence de collusions inacceptables entre pontes que Serge Halimi met courageusement au grand jour.

On découvre un "univers de connivences", entre "renvois d’ascenseurs" et "comptoirs de vente" des idées d’une "pensée unique". En réalité un totalitarisme de l’information dressant un tableau mensonger de "la pensée française".

En fait de "lobby juif", si l’on en juge par les éléments rationnels évoqués par Serge Halimi le 15 décembre, il existe effectivement un lobby médiatique, que l’on devra peut-être bientôt qualifier de "lobby BHL", ou de "lobby Sarkozy"... Le "sarkozisme inoui des médias"

Si les liens avec Israël, ou l’affichage public d’une judaïté quasiment athée (SIC), de plusieurs membres de ce lobby, semblent en effet lui imputer un caractére possiblement "juif", en aucun cas on ne peut bien-sûr sérieusement assimiler "tous les juifs" à ce lobby. Pas plus qu’il n’y aurait de sens à évoquer un "lobby chrétien", un "lobby musulman", un "lobby protestant", un "lobby athée", un "lobby chinois".

D’autant que BHL ne représente pas plus "Les Juifs", que Tarik Ramadan ne représente les Musulmans, Jean-Marie Bigard les Chrétiens, et Raël tous les extraterrestres.

Et le CRIF représente sûrement plus Israël dans ses diners-punitions des ministres français, que les Juifs de la diaspora française, à tel point qu’on peut se demander si bientôt on ne va pas avoir un CRAN qui représentera les intérêts l’Afrique en France, ou un CFCM qui introduira le discours des Emirats Arabes Unis dans les sphères gouvernementales françaises à la place de l’ambassade.

Le pouvoir d’un milliardaire comme BHL, ultra-sioniste qui conspue l’idéologie française "antisémite" à longueur d’antenne, au sein de ce réseau de riches et puissants qui ont pignon sur rue et rouages dans les médias, se décline de plus en plus visiblement comme un pouvoir lobbyiste, celui d’un vrai lobby BHL.

Dans le script ci-dessous vous découvrirez des acteurs lobbyistes et vous concluerez par vous-même. Portez en particulier votre attention sur la partie rouge titrée "Lobby BHL". Faites les liens avec les autres composantes relationnelles dévoilées. A scruter en mars 2006, à moins d’une stratégie de repli d’ici là, mais la chose est déjà confirmée dans le passé si l’on en croit Serge Halimi.


Une commission d’enquête parlementaire associée à des personnes irréprochables de la société civile, devrait se pencher sur ces questions, avant que nous ne subissions plus avant, avec des conséquences peut-être irréversibles et explosives, ces pouvoirs non-dits, ces magouilles dangeureuses pour le pays, ces ingérences anti-démocratiques dans lesquelles... c’est l’argent qui vote.


un ogriste
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"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
a
11 janvier 2006 12:48
c tres long je sais mais fort instructif
Script de l’émission "La-Bas Si J’y Suis", diffusée sur France inter le 15 décembre 2005 - Daniel Mermet reçoit Serge Halimi
(6’20"winking smiley

Daniel Mermet :

Serge Halimi publie un nouveau nouveau"chien de garde".

(...)

(7’18"winking smiley

Vous aimez, Guillaume Durand, vous aimez Christine Okrent, vous aimez Jean-Marc Sylvestre, Serge July, Alain Duhamel ou Michel Field. Vous êtes l’amant de Claire Chazal ou de Jean-Pierre Elkabach, vous êtes l’assistante de Jacques Julliard, la femme de ménage d’Olivier Giesbert, le charcutier d’alexandre Adler, ou la maquilleuse de Bernard-Henry Lévy ou le caniche de Laurent Joffrin, et vous ne savez pas quoi leur offrir pour Noël ; Eh bien voici une très bonne idée de cadeau, pour 6 Euros, c’est à dire environ 40 francs, le livre de Serge Halimi qui sort ces jours-ci : "Les nouveaux chiens de garde". C’est un livre léger, 154 pages, un livre pratique qui se glisse dans une poche sans les déformer, bref c’est le cadeau idéal pour tous ceux qui aiment les livres.

Serge Halimi, nous avons réussi à avoir un entretien exclusif avec vous, Serge Halimi, qui est très avare d’entretiens en général dans les médias, vous allez nous dire pourquoi.

Et vous allez nous dire pourquoi, c’est les nouveaux chiens de garde que vous publiez puisqu’il y a eu une 1e édition en 1997 ; avec le même titre "Les nouveaux chiens de garde", ça fait 8 ans déjà. Et ce livre a eu beaucoup de succès en dépit de votre prudence envers les médias.

Serge Halimi :

Oui alors vous dites que je suis très avare (envers les médias), il faut avouer que je ne suis pas tellement invité et que, dans le cas de ce livre, il y avait une difficulté supplémentaire, c’est que un certain nombre de médias que je met en cause, auraient pu m’inviter, ne serait-ce que pour dire que ma présence dans leurs émissions invalidait toutes mes critiques puique j’avais pu m’exprimer. Ce qui, naturellement, leur aurait permis après de continuer comme avant en se prévalant du fait qu’une fois tous les 6 ans, une fois tous les 10 ans ils invitaient un critique à l’antenne.

Donc j’ai fait un autre choix que celui de passer par les médias. Mais en règle générale, il faut dire que mes livres ne sont pas médiatisés du tout, ils ne bénéficient pas comme vous pouvez l’imaginer, d’un réseau de connivences considérable. Donc je fais un choix qui est différent et qui est celui de faire des réunions publiques, où je parle de mes livres et où j’en parle avec les gens qui viennent pour en entendre parler, et qui ont l’occasion de m’entendre dans un format qui n’est pas celui de 3 questions entre 2 jingles de publicité.

(9’50"winking smiley

Alors je dirais que par rapport à 1997, le bouquin repose toujours sur les 4 piliers que j’évoquais il y a 8 ans.

- Le journalisme de révérence c’est à dire les liens étroits entre contre-pouvoir et pouvoir, et là je pense qu’on en a un exemple avec le sarkozisme inouï des médias, qui est vraiment un exemple très abouti de ce que j’évoque.

- Ensuite la puissance des grands groupes industriels et financiers sur l’information, alors là elle s’est accrue, on peut dire qu’elle s’est accrue depuis 1997, que ce phénomène que j’évoquais, qui n’etait pas nouveau en 1997 est encore plus grave à l’heure actuelle, puisque vous savez qu’en une seule année, Dassault s’est emparé du Figaro, Lagardère est rentré dans le capital du Monde et Rotschild est l’actionnaire de référence de Libération, donc les 3 journaux de référence comme on dit, sont maintenant peu ou prou, tenus par des grands industriels, des grands capitalistes qui n’ont naturellement pas investi de l’argent dans ces journaux pour qu’ils nuisent à leurs intérêts.

- Le 3eme élement que j’évoquais, c’était la pensée de marché c’est à dire la prédisposition des journalistes à accompagner les choix économiques et sociaux de la classe dominante. (11’) Là je pense que cette pensée est encore plus forte qu’elle n’était en 1997 ; que le thème de l’information marchandise, du journal qui "devrait être une marque" est quelque chose qui est maintenant repris par les directeurs de journaux et par les journalistes eux-mêmes, et ensuite que la publicité joue un rôle encore plus déterminant dans la détermination des lancements de journaux . Maintenant on lance des journaux parce qu’il y a un marché publicitaire. C’était déjà le cas mais ça l’ est encore plus... Et puis avec le phénomène des gratuits, on a maintenant des journaux qui ont une diffusion très importante et qui ne vivent et pour et par la publicité.

- Et enfin l’univers de connivence que j’évoquais déjà en 1997, là je dirais que rien n’a changé si ce n’est que comme les renvois d’ascenseur ont un rendement moindre qu’il y a 8 ans, parce que les gens savent que maintenant, bon, Alain Duhamel trouvera toujours bons les bouquins de Minc ou de Julliard et réciproquement ; (12’) donc comme ce renvoi d’ascenseur a un rendement moindre qu’il y a 8 ans, ceux qui en bénéficiaient il y a 8 ans ont décidé de multiplier leurs comptoirs de vente de télé-achat. Et avec la généralisation des médias, on peut voir 20 fois ou 25 fois ou 30 fois le même auteur dire à peu près la même chose devant un journaliste ou un animateur de télévision épanoui qui l’accueille comme si il était le messie et qu’il avait réécrit "le capital".

Daniel Mermet :

Quelle est l’influence réelle des médias ? C’est une question qu’on peut se poser, est-ce que les médias ne surestiment pas les médias ?

On l’a vu avec le référendum pour le traîté de constitution européenne du 29 mai. Massivement, on peut le dire, les médias ou du moins les directions des médias, ou ceux qui dirigent les médias, ont orienté les médias massivement vers le "oui". Or les français ont voté "non".

Serge Halimi :

Oui c’est bien la preuve que ce travail de critique, d’analyse, commence à porter, et que de toutes façons quand on analyse l’influence des médias, il faut savoir que les médias représentent une fraction de la réalité (13’), mais que pour beaucoup de gens, la réalité qui compte c’est celle de leurs existences. Même lorsque vous évoquez le référendum du 29 mai 2005, alors effectivement, en dépit, du matraquage médiatique, une majorité de français a choisi de voter "non", il faut voir que, dés le lendemain de ce vote, ce vote était interprété par les éditorialistes, par les directeurs d’information et par les hommes politiques comme le symptôme d’un mal français, auquel il appartiendrait de porter remède, ce remède étant la rupture avec la société française telle qu’elle était construite dans l’après-guerre, cette rupture étant aujourd’hui portée par Nicolas Sarkozy.

Donc même lorsque vous remportez une victoire comme celle du 29 mai, vous êtes malgré tout tributaire de l’interprétation qui est donnée de cette victoire et de la manière dont les responsables politiques y répondent. Et là, on assite toujours à la même alliance entre les journalistes dominants et les responsables politiques, surtout de droite, qui partent de l’idée que tous les problèmes du libéralisme (14’) se résoudront par une rasade de libéralisme supplémentaire.

Daniel Mermet :

Serge Halimi, on va, à travers des exemples et des archives sonores, revenir sur ces 4 points.

(jingle)

Redite - • Serge Halimi : Le journalisme de révérence c’est à dire les liens étroits entre contre-pouvoir et pouvoir, et là je pense qu’on en a un exemple avec le sarkozisme inouï des médias (1er argument du livre de Serge Halimi)


Extrait d’un document sonore

Voix de Jean-François Kahn :

"Quand je dis que Sarkozy a mis dans sa poche les médias, je parle en connaissance de cause puisqu’il a mis dans sa poche un certain nombre de gens de chez nous aussi [NDLR : du journal Marianne], pas du tout pour des raisons politiques mais parce qu’ils sont séduits, et je le comprend très bien d’ailleurs. Quelqu’un qui suit Sarkozy dans cette espèce de scène politique où il y a tellement de gens amorphes, sans talent, sans idée, sans punch, voir ce personnage qui a infiniment de talent, c’est pas contestable, je comprend absolument qu’un journaliste soit séduit ça change hein, bon (15’). D’autre part, il y a deux fonctions dans un journal . D’abord il y a la description. On a nous quelqu’un, en l’occurence Nicolas Domenach, qui suit la droite depuis longtemps, qui suit Sarkozy, qui du même coup connait très bien Sarkozy, a écrit un livre d’ailleurs très intéressant, remarquable, sur Sarkozy, et en effet, il est séduit par le personnage, et je trouve que c’est tout à fait normal que dans sa description, dans sa façon de "couvrir" les activités de Sarkozy, eh bien il mont(r)e les talents, la vivacité du personnage et fasse passer en effet sa séduction. Maintenant à côté de ça, il y a la prise de position de fond, on pourrait dire "idéologique" si vous voulez là, du journal, et là eh bien en effet nous avons une approche critique et même parfois très critique de ce que représente, idéologiquement, Sarkozy."


(jingle)

(16’)

Daniel Mermet :

Alors ça Serge Halimi, c’est un extrait d’une émission de cette maison, sur France-Culture, "Le premier pouvoir" qui a lieu le samedi matin et qui est animée par Elizabeth Lévy et c’est Jean-François Khan qui explique à la fois la proximité du journaliste et la distance du journaliste . C’est assez difficile cette figure.

Serge Halimi :

C’est à dire qu’il s’agit tout de même pour Jean-François Khan d’évoquer la ligne éditoriale de son hebdomadaire "Marianne", dont il est incontestable qu’il est plutôt hostile à Sarkozy, et dans le cours de son explication, il nous révèle que l’un des journalistes qui traite la vie politique dans "Marianne", donc Domenach, est séduit par Sarkozy. Et qu’ils se fréquentent depuis longtemps etc.

Alors ça pose toutes sortes de problèmes parce que, maintenant, Sarkozy est en train de construire un réseau médiatique qui est colossal dont à mon avis il y a peu de précédents dans la vie politique récente, à tel point qu’un jour Laurent Joffrin a laissé échapper "je tutoie Sarko qui d’ailleurs tutoie tout le monde, et alors ça ne m’empêche pas de l’engueuler". Je dirais que tutoyer quelqu’un et puis l’engueuler c’est un rapport (17’) de proximité qui ne convient peut-être pas au contre-pouvoir quand il s’agit du pouvoir. Et qu’on sait par exemple que

- Nicolas Sarkozy a par ailleurs assisté au mariage de Claire Chazal en compagnie de Jacques Lang,

- qu’il a un fils dont Martin Bouygues est le parrain,

- que Bouygues, pdg, enfin actionnaire principal de référence de TF1 a assisté au congrès de l’UMP qui a eu Sarkozy à sa tête,

- qu’Edouard de Rotschild actionnaire de référence de "Libération" est également un ami de Nicolas Sarkozy

- comme Alain Minc président du conseil de surveillance du "Monde" qui révèle dans ses mémoires qu’il relit les épreuves des livres de Nicolas Sarkozy,

- que Bernard Arnault, PDG de LVMH, qui possède "La tribune", est ami avec Sarkozy lequel Sarkozy a assisté au mariage de la fille d’Arnault en septembre dernier,

- que Vincent Bolloré, le PDG d’Havas est également un ami de Sarkozy,

- que Sarkozy a assisté à la remise de la légion d’honneur à Bolloré,

- qu’Arnaud Lagardère est également un grand ami de Sarkozy, (18’) qu’il a assisté d’ailleurs au meeting de Sarkozy pour le "oui" à la constitution européenne en mai dernier.

Bon, donc quand on a cette liste, il est assez amusant de voir Sarkozy se présenter comme le défenseur des petits, et Devedjian nous expliquer que "ce sont les foyers modestes qui se tournent vers nous, pas les bourgeois ni les nantis".

Il y a quand même un certain nombre de PDG de multinationales qui non seulement se tournent vers Sarkozy mais qui en attendent un certain nombre de récompenses.

Je rappelle qu’en France, il faut voir cette donnée, comme lorsqu’on analyse les fortunes dans le monde, les 500 plus grosses fortunes dans le monde, il y en a 10 qui sont françaises. Il y a une étude du magazine "Fortune" là-dessus. Et sur les 10 fortunes qui sont françaises, les 1O principales en France, il y en a 6 qui sont liées aux médias.

Donc on ne parle plus maintenant de directeurs de presse comme si c’étaient des PME, il s’agit vraiment des principales multinationales du pays.

Les chefs des principales multinationales du pays sont maintenant au service d’un candidat déclaré à l’élection présidentielle qui a notamment pour objectif notamment de réduire les impôts qu’ils paient, et de mettre en pièce l’impôt sur les grandes fortunes, et qui a le pouvoir par exemple d’interdire ou de retarder la publication d’un livre puisque vous savez que, récemment, Nicolas Sarkozy, ministre de l’intérieur, a menacé un éditeur en le convoquant au ministère de l’intérieur. Or convoquer un éditeur au ministère de l’intérieur et le sommer de ne pas publier un livre quand on est ministre de l’intérieur et candidat permanent à la présidence de la république, c’est une menace. Et Sarkozy, à cette occasion, a invoqué la réaction naturelle d’un père de famille qui craint pour son intimité. Aucun des journalistes ne l’a repris quand il a eu cette explication, mais c’est une farce, tous les pères de famille n’ont pas le pouvoir ni le culot du ministre de l’intérieur et président du parti majoritaire. Donc Sarkozy a ce pouvoir-là.

Et on sait aussi que lorsque Paris-Match a publié une photo de la femme de Nicolas Sarkozy avec son nouvel amant, Arnaud Lagardère, le PDG du groupe en a été très mécontent et a fait savoir qu’il avait l’intention de renvoyer le directeur de Paris-Match, comme un domestique (20’) et d’ailleurs il l’a avoué dans un entretien au "Point" qui est paru il y a quelques jours, puisqu’il a dit : "Alain Genestar est libre d’écrire ce qu’il veut sur Nicolas Sarkozy c’est son affaire je ne m’en occupe pas, je ne lui ai demandé qu’une chose, si tu fais quelque chose, préviens-moi avant afin que, par courtoisie, je puisse moi-même en informer mon ami Nicolas Sarkozy, ce qu’il n’a pas fait, c’est ça qui m’a gêné." Et il ajoute : "Alain Genestar est, et reste, le patron de Match jusqu’à nouvel ordre".

Là il y a tout de même un problème qui est assez nouveau et dont je pense chacun d’entre nous devrait se saisir.

(20’31"winking smiley

Daniel Mermet :

Alors une autre archive toute récente, du 4 decembre 2005, on va voir que Nicolas Sarkozy ne défend pas que les petits.


Extrait d’un document sonore

(Voix de Nicolas Sarkozy) :

"D’abord Monsieur Finkielkraut c’est un intellectuel qui fait honneur à l’intelligence française. Et si il y a tant de personnes qui le critiquent c’est peut-être parce qu’il dit des choses justes, et que lui, ne se croit pas obligé de défendre cette pensée unique qui n’a eu comme seul résultat que de porter le Front National à 24%. Voilà le résultat de tous ces bien-pensants, qui vivent dans un salon entre le Café de Flore et le Boulevard Saint-Germain (21’) et qui s’étonnent que la France leur ressemble si peu. Et Monsieur Finkielkraut, il a dit une chose très juste, et il n’a pas été le seul".


Daniel Mermet :

Alors je ne sais pas si Alain Finkielkraut est très heureux de cette défense, de Nicolas Sarkozy, mais vous avez voulu qu’on écoute cette brève archive, Serge Halimi, pour montrer la proximité entre les uns et les autres.

Serge Halimi :

Et là, en l’occurence, la proximité entre certains journalistes ou propriétaires de médias mais entre le pouvoir et les intellectuels ou certains intellectuels qui se présentent comme des observateurs relativement en apesanteur sur le monde sociale et qui ont des liens de plus en plus étroits avec un grand nombre de responsables politiques.

Là il y a le cas d’Alain Finkielkraut mais vous savez que quelqu’un comme Nicolas Baverez, qu’on entend beaucoup, qui travaille à "Commentaires", qu’on entend sur France-Culture assez régulièrement, qui écrit souvent des articles dans Le Monde, qui est éditorialiste au Point, est lui aussi, à fond, engagé au service de Nicolas Sarkozy. (22’) Et donc en quelque sorte, ils confèrent leur crédit d’intellectuels aux orientations d’un homme qui est déjà au pouvoir, qui attend d’être encore plus au pouvoir d’ici 18 mois, et qui bénéficie du soutien de l’ensemble, ou presque, des titres de presse. Il y a un effet en quelque sorte d’accumulation, qui commence à devenir un peu pesant.

Daniel Mermet :

Serge Halimi, on va, à travers des exemple et des archives sonores, revenir sur ces 4 points (jingle) :

Redite - • Serge Halimi : Les trois journaux de référence comme on dit, sont maintenant peu ou prou, tenus par des grands industriels, des grands capitalistes qui n’ont pas naturellement pas investi de l’argent dans ces journaux pour qu’ils nuisent à leurs intérêts. (2ème argument du livre de Serge Halimi)


Extrait d’un document sonore

Question d’un journaliste à Serge Dassault : "les idées saines, qu’est-ce que c’est ?"

Serge Dassault :

C’est les idées qui font que ça marche, par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines, aujourd’hui nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche qui continuent. (23’) Il faut faire très attention, aujourd’hui la gauche trompe, les syndicats trompent les français en leur faisant croire des choses qui n’existent pas, qui sont pas vraies, on ne vit pas seuls, on vit dans un monde, on a la concurrence internationale, on a les chinois, les chinois vont gagner la bataille économique, on va devenir un pays sous-développé.


(jingle)

Daniel Mermet :

Serge Halimi, dans votre bouquin, vous revenez souvent sur Bouygues, Dassault, Rotschild, etc. Comment expliquer que des Bouygues, Dassault, Lagardère, Rotschild, tiennent absolument à possèder des médias, des grands médias ? Et comment, par ailleurs, à côté, comment est-ce que le service public semble ne pas échapper à cette domination ?

Serge Halimi :

Que des grands groupes et des responsables privés tiennent à possèder des médias, l’explication est simple, ils pensent que ces médias, en quelque sorte, soit occulteront les informations qui peuvent les gêner, (24’) soit mettront en lumière les informations qui les avantagent. Il suffit de regarder un journal de TF1 pour savoir que les informations sur Bouygues c’est souvent de la communication. La même chose pour Europe 1 et pour Lagardère. Et puis, par ailleurs, le fait même qu’ils possèdent des médias, accroît considérablement leur stature. Souvenons-nous de ce qui s’est passé lors de l’enterrement de Bouygues il y a quelques années, ou de l’enterrement de Lagardère, il y a deux ans, vous aviez, en quelque sorte, tous les corps constitués qui assistaient à cet enterrement. Et on a fait un calcul, un étudiant à Paris-Sorbonne a fait cette étude, Vincent Gaillon, avait fait un calcul sur la place qui était consacrée à la mort des uns et des autres, à la mort des intellectuels et des autres, et il avait expliqué que par exemple dans les journaux télévisés de TF1, de France2, de France3, de M6 et caetera, la mort de Françoise Giroud c’était 7mn41, la mort de Lagardère c’était 5mn31 et la mort de Bourdieu 2mn10. Vous avez là, une espèce d’équilibre là qui n’est pas sans intérêt.

(25’)

Lorsque par exemple, Bernard Arnault marie sa fille, que personne ne connait, Delphine Arnault, vous ne la connaissez pas, moi non plus, à vrai dire on s’en fout, mais cela dit, c’est 22 pages dans Paris-Match ! Parce que c’est l’homme le plus riche de France et c’est le principal annonceur dans la presse. Et à ce mariage, vous avez 6 ministres de la République qui se déplacent, comme garçons d’honneur en quelque sorte, au nombre desquels, Nicolas Sarkozy.

Donc, vous avez quand même le fait que possèder un groupe de presse ou un empire de presse, accroît considérablement votre influence à la fois idéologique via les médias que vous contrôlez, mais aussi votre influence sociale, parce que les intellectuels, les artistes, les journalistes même sont beaucoup plus susceptibles d’entourer des industriels propriétaires de médias que des industriels qui ne possèderaient pas cet empire de presse . D’ailleurs lorsque Bouygues a acheté TF1 en 1987, il a expliqué qu’il était prêt à le payer cher, (26’) parce qu’au delà même de la valeur industrielle de la chaîne, il y avait le capital d’influence que cette chaîne lui permettrait d’obtenir.

Daniel Mermet :

Très bien, alors pourquoi le service public, qui n’a pas ces astreintes, ces contraintes, joue un peu la même musique ?

Serge Halimi :

Parce que, très souvent il y a de toutes façon un certain va et vient entre le service public et le privé. Vous avez beaucoup de journalistes, y compris à France-Inter, qui viennent d’Europe 1 ou vont y aller, qui viennent de RTL et caetera, ce qui contribue à créer un état d’esprit relativement homogène. Dans le service public comme dans le privé, les responsables d’émissions sont souvent issus du même milieu social, et que ça ça créé des dispositions particulières à critiquer la société dont vous êtes tout de même un enfant chéri.

Et enfin, il y a la logique aussi de la concurrence avec les chaines privées, avec les radios privées qui conduisent souvent à faire ce qui marche le mieux (27’) dans ces chaînes et dans ces radios privées. Donc vous avez un certain nombre de logiciels dans la tête qui font que, même quand vous êtes dans une radio publique ou sur une télévision publique, même si, je dirais dans l’ensemble vous avez tout de même plus de liberté que sur une chaîne ou sur une radio privée pour critiquer les industriels qui possèdent le monde de l’information et de la communication, comme d’ailleurs le reste, il y a des dispositions communes qui permettent de comprendre que en quelques sortes le sommaire d’un journal télévisé de TF1 ne soit pas fondamentalement différent du sommaire d’un journal de France2 et si je peux vous faire ce reproche, parfois les journaux d’informations de France-Inter ne sont pas fondamentalement différents de ceux de RTL.

Daniel Mermet :

C’est un peu chouette comme métaphore non ?

(jingle)

Daniel Mermet :

Alors Serge Halimi, je rappelle qu’on est ensemble autour de votre bouquin "les nouveaux chiens de garde", les nouveaux "nouveaux chiens de garde" puisque c’est la nouvelle édition actualisée et augmentée qui sort, maintenant vous allez pouvoir tous les 3 4 ans sortir un nouveau volume.

(28’)

Serge Halimi :

Ben là c’est pas tous les 3 4 ans, c’est 8 ans plus tard, donc vous voyez j’ai attendu d’avoir une masse d’informations complémentaire relativement importante avant de me lancer.

(jingle)

Redite - • Serge Halimi : Le 3ème élement que j’évoquais c’était la pensée de marché c’est à dire la prédisposition des journalistes à accompagner les choix économiques et sociaux de la classe dominante.


Extrait d’un document sonore

Question d’un auditeur sur les critères sociaux, jamais pris en compte pourapprécier la compétitivité des entreprises : "je suis choqué qu’on parle d’une entreprise commela meilleure simplement parce qu’elle baisse les prix à n’importe quel prix."

(29’)

Toujours dans l’extrait, Jean-Marc Sylvestre répond : je ne crois pas que dans l’histoire économique, il y ait progrès social sans progrès économique et sans amélioration des performances économiques. Cela va de pair, vous ne pouvez pas imaginer un progrès social sans qu’il y ait une économie en bonne santé. L’efficacité économique est une chose, la redistribution de ses profits en est une autre, et c’est un problème politique mais c’est totalement indépendant de la gestion et de l’efficacité d’une entreprise, je ne crois pas qu’on puisse imaginer un progrès socialsansprogrèséconomique.


(jingle) Daniel Mermet :

Alors, vous consacrez tout un chapitre à ce que vous appelez "la pensée de marché" et vous parlez des experts, de ces personnages qui arrivent avec un titre toujours ronflants : chercheur, économiste, celui qui vient de sortir un livre et caetera... et qui arrivent avec ce fameux masque d’autorité (30’) dont parlait Nizan en 1932, alors généralement des gens très posés, très sûrs d’eux-mêmes et qui, effectivement, ne suscitent pas beaucoup de répliques de la part de ceux qui leur posent des questions.


Extrait d’un document sonore

Luc Ferry sur LCI :

(...) Il faut que les français comprennent ça, car c’est le point important à mes yeux, le modèle social français, c’est pour l’instant 1080 milliards d’Euros de dette, un déficit budgétaire considérable, 1 million d’enfants pauvres, 4 millions de RMistes, plus de 10% de chômeurs, c’est ça la situation française, donc arrêtons de dire que tout va bien.

(Luc Ferry, est interrompu par Jacques Julliard qui conteste le nombre de 4 millions de RMistes)

J. Julliard : "Non, le nombre de RMistes tourne autour de 1,2 millions. (...)"

Luc Ferry :

"Moi c’est ce que je lisais dans Le Monde hier 1 million d’enfants pauvres et 4 millions de RMistes. (...) Mais ça ne change rien à la démonstration, ça ne change rien de toutes façons au problème de fond, cette situation qui est calamiteuse pour la France aujourd’hui sur le plan social"

(Ils se renvoient la balle quelques dizaines de secondes puis l’animateur de LCI tranche avec des données communiquées par la rédaction de LCI : "Je vous donne le chiffre officiel 2004 (...) 1 million 189.000 RMistes. (...)"winking smiley


(jingle)

Daniel Mermet :

Alors un petit coup de pompe de Luc Ferry qu’on a reconnu dans cette émission de LCI le 3 juin 2005, on a reconnu évidemment Jacques Julliard, célèbre non seulement pour ses éditoriaux chaque semaine, très attendus (rires) dans le Nouvel Observateur (32’) ; mais aussi très remarqué dans cette émission sur LCI.

Bon, on a bien compris qu’il y a une petite erreur de chiffre mais...

Serge Halimi (l’interrompant et reprenant la phrase de L. Ferry) :

.. Mais ça ne change rien à la démonstration !

1 million ou 4 millions qu’importe... Là vous avez Luc Ferry, qui, très catégorique, veut prouver l’état de délabrement économique et social de la France [Mermet : "il est pas le seul hein"], et donc la nécessité de réformes libérales. Ce qui est intéressant c’est que Luc Ferry n’est pas seulement l’ancien ministre que nous connaissons tous, et qu’un certain nombre de vos auditeurs ont dû même subir personnellement, mais il est aussi, grâce à une désignation de Jean-Pierre Raffarin, il est président du conseil d’analyse de la société, et il reçoit à ce titre 1800 Euros par mois au titre d’indemnité de fonction en tant que président du conseil d’analyse de la société. En somme, le président du conseil d’analyse de la société française croit mordicus, en lisant "Le Monde", qu’il y a en France 4 millions de RMistes !

C’est vraiment quelqu’un qui analyse bien la société, c’est un conseil qui est très utile [ironique !] (33’) et le fait même qu’il dise un peu n’importe quoi, n’a pas du tout réduit sa capacité à s’exprimer toute les semaines dans le cadre d’un débat qui est assez drôlatique l’opposant à Jacques Julliard avec qui il est à peu près d’accord sur tout chaque semaine et puisque, l’un et l’autre naturellement au moment du référendum étaient favorables au vote oui et rivalisaient d’explications pour justifier ce choix.

(jingle)

Daniel Mermet :

Un autre cas d’expertise...


Extrait d’un document sonore

Marie-France Garraud : J’ai été tout de même très étonnée, Monsieur Carcassonne, parce que j’ai lu le petit topo que vous avez fait dans "Le Point". Alors ça ne doit pas être si clair que ça les institutions, parce que dans le petit topo que vous avez fait, il y a des petites confusions quand-même. Vous parlez tantôt du conseil européen mais ne vous parlez pas du conseil des ministres dans la liste des institutions, et vous citez le conseil européen en renvoyant à l’article 23 qui vise le conseil... des ministres. Je pense que vous n’avez pas relu votre texte !
Guy Carcassonne : euh il y a eu un problème à la relecture !
Marie-France Garraud : Il y en a même eu plusieurs !
Guy Carcassonne : ...dont je suis responsable !


(34’)

(jingle)

Daniel Mermet :

C’est à nouveau sur LCI, le 26 mai 2005, avec Marie-France Garraud et Guy Carcassonne, qui est conseiller de droit public et expert..

Serge Halimi :

Il faut expliquer que c’est un expert très important puisqu’il a joué un rôle majeur lorsqu’il s’est agi d’expliquer à Lionel Jospin que la gauche ne devait pas tenir l’engagement qu’elle avait pris de décider d’un certain nombre de mesures contre Vivendi, Bouygues et Betelsman pour réduire la domination de ces grands groupes privés exercent sur l’information en France.

C’est Carcassonne qui a expliqué que si la gauche tenait cet engagement, elle affaiblirait des groupes nationaux qui seraient donc la proie de la concurrence étrangère et qu’il était nécessaire que ces groupes nationaux soient aussi puissants que possible.

Donc, vous avez là un expert qui est présenté comme un juriste qui fait campagne pour le référendum, qui écrit n’importe quoi et s’il n’avait pas eu face à lui quelqu’un qui avait pu le reprendre (35’), j’imagine que sa démonstration, et l’erreur d’impression qu’il évoque, auraient été ignorées de la plupart des lecteurs et des auditeurs.

Daniel Mermet :

Un autre expert encore, le 8 novembre 2005, Elie Cohen avec un syndicaliste qui s’appelle Eric Rouleau, sur France-Inter


Extrait d’un document sonore

(Débat sur la privatisation d’EDF : Elie Cohen, économiste et chercheur au CNRS et Eric Rouleau, syndicaliste CGT à EDF)

(...)

Elie Cohen : "L’agitation autour de cette ouverture du capital (d’EDF) me semble très surfaite."
Eric Rouleau : "C’est pas une agitation M’sieur, Elie Cohen, vous êtes, à longueur de média, porteur d’eau des marchés financiers, ça c’est une réalité..." (36’)
Elie Cohen, protestant : "... pas d’attaque personnelle, je suis un chercheur, moi, j’ai des écrits sur ces questions qui remontent à il y a 20 ans... Pas d’insultes ! C’est intolérable, je vous demande de vous excuser ! C’est intolérable !"
Eric Rouleau reprend la parole : "Non non non pas du tout, écoutez...".
Elie Cohen : C’est une honte !


(jingle)

Daniel Mermet :

C’était un peu chaud, pour une fois, et passionnant, altercation donc entre Eric Rouleau, syndicaliste CGT EDF et puis l’expert, effectivement, très fameux, Elie Cohen.

Serge Halimi :

Oui moi je trouve que ça a été une véritable bouffée d’oxygène qu’enfin un expert, engagé toujours dans le camp du libéralisme, se voit exposé...

Daniel Mermet (pince-sans-rire) : Qui a des écrits depuis 20 ans (rires)

Serge Halimi :

...se voit exposé comme un propagandiste, c’est bien tout de même la fonction qu’il a occupé de fait pendant cette période. Alors il faut dire que l’indignation d’Elie Cohen est d’autant plus cocasse qu’Eric Rouleau a oublié de préciser,

- qu’outre ses fonctions de directeur de recherche au CNRS, dont la rémunératin est entièrement à la charge de la collectivité,

- Elie Cohen est également administrateur de la Société Générale, société privatisée,

- administrateur d’Orange, société privatisée,

- administrateur du groupe Pages Jaunes, société privatisée,

- qu’il préside le comité scientifique de l’agence de notation éthique

- dirigée par Nicole Notat, ancienne secrétaire générale de la CFDT,

- qu’il est membre du conseil d’analyse économique,

- qu’il a été confirmé à ce poste par un arrêté du 15 janvier 2004,

- qu’il est membre de la commission des comptes de services, arrêté du ministère des finances de juillet 2003,

- qu’il a été fait chevalier de la légion d’honneur par décret du 9 avril 2004, et

- qu’il n’a cessé de prôner la privatisation d’entreprises notamment d’un certain nombre de celles dont il deviendra par la suite administrateur.

(38’)

Vous voyez que ce n’est pas quelqu’un d’aussi neutre qu’on le présente, et que de temps en temps il me semble que ça devrait être le travail des journalistes de mettre davantage les experts en situation.

(jingle)

Redite - • Serge Halimi : Et enfin, l’univers de connivence.


Extrait d’un document sonore : Emission "tout le monde en parle" de Thierry Ardisson

Thierry Ardisson :

"(...) donc Alain Minc, vous êtes chef d’entreprise, sociologue, économiste, essayiste, consultant favori de tous les grands patrons et président du conseil de surveillance du journal le plus puissant de France : le journal "Le Monde". Alors, le pitch [résumé] de votre livre est très simple, Alain Minc nous dit "le conformisme a changé de camp", ce n’est plus le vieux conformisme bourgeois qui règne, mais un nouveau conformisme du politiquement correct qui est "imposé", nous dit-il, par nos "nouveaux maîtres".


(jingle)

Daniel Mermet :

Voilà ça c’est Ardisson qui présente Alain Minc, c’était une émission de 2002.

(39’)

Serge Halimi :

Ardisson a choisi d’inviter quelqu’un qu’on n’entend nulle part et qui, ainsi, a manifesté qu’il était très courageux et qu’il savait prendre des risques, [Mermet : "faire des découvertes"] de faire des découvertes voilà (rires ironiques) .

Alors non seulement, qui invite Minc qu’on a déjà vu partout, et qu’on continue d’inviter parce que, comme vous le savez sans doute, il a été condamné pour plagiat ce qui obligerait à se poser des questions sur sa capacité de produire à un rythme aussi rapide deux ouvrages par an, et l’originalité, l’authenticité de chacun de ses ouvrages mais apparemment, ça n’a posé de problème à personne, lui, il continue au même rythme et il est toujours invité aussi souvent.

Et là, il était invité pour mettre en cause le politiquement correct parce qu’Alain Minc est anticonformiste, contre le politiquement correct, étant bien entendu quand vous lisez son livre que les politiquement corrects, ce sont les féministes, les altermondialistes, Pierre Bourdieu, Noam Chomsky et quelques autres.

Ce qui est intéressant dans le cas d’Alain Minc, c’est un peu d’ailleurs comme pour Bernard Henri-Lévy, (40’) c’est que, quand j’ai fait cette réédition, je n’ai eu aucune difficulté à substituer des parties entières par de nouvelles parties, un peu comme lorsqu’on remplace un cube par un autre cube. Parce que le cube "connivence" avec Minc ou le cube "connivence" avec Attali ou le cube "connivence" avec BHL ou avec Duhamel, vous en trouvez tous les ans.

Et j’ai été en quelque sorte face à un amoncellement de connivences répétées tous les 6 mois, où c’est un peu le même cycle à chaque fois. Vous savez exactement qui va inviter qui lorsqu’un bouquin de BHL ou de Minc sort.


*** Le lobby BHL... ***
A suivre en mars 2006 comme avant

Serge Halimi :

Et d’ailleurs, je peux vous proposer tout de suite une exclusivité : annoncer à vos auditeurs ce qui se passera au mois de mars dans leur vie. Parce que en janvier prochain, Bernard Henri-Lévy sort aux Etats-Unis un livre sur Tocqueville, qui va être traduit et publié en France.

Donc vous savez que Bernard Henri-Lévy a été Malraux, puis Sartre, puis Pearl, donc maintenant il sera Tocqueville. Alors soyez prêts déjà, parce que on va vous en parler de ce livre... Le jour de sa sortie, à mon avis, je prend les paris...

- Il sera interrogé par Jean-Pierre Elkabach sur Europe 1. (41’) Jean-Pierre Elkabach a expliqué dans un entretien au Figaro Magazine : "j’ai mieux qu’un réseau, des fidélités solides : Alain Duhamel, Jean-Luc et Arnault Lagardère, Bernard Henri-Lévy, Michel Drucker". Donc il sera invité par son ami.

- Il fera la Une du "Point" où il est chroniqueur.

- Et le soir, vraisemblablement, il fera la Une du "Monde des Livres".

- France 2 l’invitera soit dans son journal télévisé, si PPDA et son journal ne se sont pas proposés avant, soit dans l’émission politique du lundi soir qui, miracle, traitera, de la démocratie en Amérique*. Puisque ça sera la thème du livre de BHL.

- Samedi, selon toute vraissemblance, il sera chez Ardisson, qui le convie chaque fois qu’un de ses livres sort. BHL apprécie beaucoup plus les émissions d’Ardisson surtout depuis que Ardisson dispose d’une émission qui fait un très très gros audimat.

- Dimanche, vous le retrouverez chez Karl Zéro, son ami et acteur dans un des films de BHL, et peut-être même, vous le retrouverez le même jour chez Michel Drucker.

- Puisque Giesbert lui a offert la une du "Point",

- dont Giesbert est directeur,

- le même Giesbert risque d’inviter, que dis-je, de supplier BHL de venir à son émission de copinage littéraire ou pseudo littéraire, sur la télévision publique, financée par la redevance c’est à dire par chacun d’entre nous.

- J’ai rien dit du Nouvel Observateur : au moins deux pages sans compter les recommandations de Jacques Julliard, directeur délégué du Nouvel Observateur, lors de son débat drôlatique qu’on a évoqué tout à l’heure avec Luc Ferry sur LCI.

- Jean Daniel, qui croit connaître l’Amérique comme à peu près chaque journaliste français qui a passé trois jours à New-York, se penchera sur Tocqueville, la démocratie, et il rappellera sans doute qu’il a interrogé Kennedy.

- Paris-Match, dont le directeur, s’il l’est encore en mars, il était menacé, Alain Genestar a commis un roman sur les Etats-Unis, donc il nous offrira vraisemblablement dans Paris-Match un reportage photo "BHL en Amérique". On verra peut-être BHL avec son chauffeur parce qu’il semble qu’il ait fait son enquête avec une voiture à chauffeur.

- Nicolas Sarkozy, DSK (Dominique Strauss-Kahn), Dominique de Villepin et Laurent Fabius qui sont tous des amis de BHL nous diront le plaisir qu’ils ont eu à le lire... Une nouvelle fois.

- Marianne produira son article habituel, type "tout le monde dit du bien de BHL, eh bien nous nous ne faisons pas comme tout le monde mais, là, cette fois, il faut bien reconnaître que BHL a fait oeuvre de génie".

- Et Maurice Szafran, directeur de Marianne, pourra écrire cet article comme il a écrit tous les précédents à la gloire de BHL.

- Bon alors France-Inter, on va parler de France-Inter, France-Inter voudra inviter BHL

- mais il sera mécontent qu’il ait réservé sa première émission de radio à Elkabach et à Europe 1,

- radio qui appartient à Lagardère dont BHL est un proche,

- il faut rappeler que BHL a prononcé l’éloge funèbre de Jean-Luc Lagardère en 2003, et que Lagardère et Pinault ont produit certains des films de BHL.

- donc peut-être que France-Inter se fera une raison et invitera BHL quand même. On dira du bien de son livre comme on en a dit des précédents.


******

(43’41"winking smiley

Daniel Mermet :

Alors voila un autre document c’était le 29 septembre 2000, un sociologue fameux, Alain Touraine, nous fait découvrir un personnage particulier.

* NDLR : Titre du plus célèbre livre de Tocqueville.


Extrait d’un document sonore

(Alain Touraine, sociologue, dans l’émission de Bernard Pivot, vante les mérites de Jean-Marie Messier, selon lui homme d’entreprise qui voit loin et non pas capitaliste ou homme de marché qui ne voit que le profit. Pour Touraine, Jean-Marie Messier est en plus un visionnaire de la communication et des NTIC.)

(...)

Alain Touraine : " (...) Autrement dit c’est un capitaliste, c’est un méchant, c’est tout ce que vous voulez [ironique], mais c’est un entrepreneur [voix de Jean-Marie Messier : "j’accepte d’être celui-là Monsieur Touraine"], c’est un entrepreneur et dans un secteur nouveau, comme l’a été, j’sais pas moi, Citroën. Mais ya pratiquement pas de cas en France."


(jingle)

Daniel Mermet :

Alors voila c’est le 29 septembre 2000 dans l’émission de Bernard Pivot.

Serge Halimi :

"Il voit loin Messier" disait Alain Touraine qui lui voyait très très loin aussi, puisque comme vous le savez, Messier 18 mois plus tard, Messier était chassé par ses actionnaires et il laissait derrière lui une ardoise phénoménale.


Extrait d’un document sonore

Bernard Pivot : "Un terme qui revient alors très souvent dans votre livre, c’est le "triomphe du marché".

Alain Minc : ""arrêtons de crier "haro sur le marché !", et disons que nous sommes impuissants à en atténuer les vraies inégalités et la vraie violence."

Bernard Pivot : "mais dans votre livre, on voit que vous êtes résolument optimiste comme d’ailleurs Jean-Marie Messier, donc c’est une révolution heureuse...

Alain Minc : "Ecoutez, si on pense, et je crois que c’est aussi le sentiment de Jean-Marie, que c’est un cycle de croissance qui s’ouvre, notre génération, je veux dire, nous, on a quand-même vécu depuis 1975, c’est à dire depuis que nous sommes adultes, avec un seul mot à l’esprit : la crise. Nous sommes en réalité les enfants de la crise. Et maintenant, nous avons l’impression que pour nos propres enfants, réapparait l’après-guerre, c’est à dire un nouveau cycle de croissance. Quand l’économie croît à 3 ou 4% par an pendant 20 ans, ou 15 ans, ça change la vie de chacun.


(jingle)

Daniel Mermet :

Voilà, alors celui qui parle c’est Alain Minc, et celui auquel il s’adresse c’est Jean-Marie Messier, et puis celui qui s’étonne et qui est tout content de comprendre tout ça, c’est Bernard Pivot, c’est le 29 septembre 2000. C’est intéressant parce que ça nous renvoie, à une prochaine émission qu’on fera, qu’on consacrera à "la crise", et notament à une émission historique qui s’appelait "vive la crise". Là on a quand même une longue explication d’Alain Minc, ça nous éclaire...

Serge Halimi :

Oui, sur la mondialisation heureuse, d’autant plus heureuse pour lui

- qu’il conseille certains des patrons les plus cossus de France et que ses revenus dépassent plusieurs millions d’euros par an. Donc, on comprend qu’il nous explique que la société dans laquelle nous vivons n’est ni brutale ni injuste. Pour certains elle ne l’est pas beaucoup...

Dans mon livre, je rappelle un épisode qui est celui des 50 ans d’Alain Minc, en avril 1999 et il y a eu cet écho, dans le canard enchaîné, qui est assez révélateur, où il raconte le mariage, enfin les 50 ans d’Alain Minc,

- "Le mercredi 14 avril 1999, il avait réservé le célèbre restaurant du Palais-Royal, "Le Grand-Véfour" et c’est dans un impressionnant ballet de Safranes, de Mercédès, de BMW que ses invités sont arrivés. C’était l’évènement mondain de l’année.

- Minc avait tenu à s’entourer de tous ceux qui comptent à Paris et qui sont évidemment ses amis. Les journalistes Jean-Marie Colombani et Frantz Olivier Giesbert, les banquiers Jean Peyrelevade, PDG du Crédit Lyonnais, David de Rotschild et François Henrot, Parisbas ; les industriels François Pinault, Vincent Bolloré et Pierre Blayau [ancien pdg du PSG et de...Moulinex], Jean Drucker [M6] et Pierre Bergé [YSL], le baron Ernest-Antoine Seillières [MEDEF].

- La gauche étant au pouvoir (nous sommes en 1999), 2 ministres avaient tenu à souffler en si brillante compagnie les bougies de cet anniversaire : Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn accompagné de son épouse Anne Sinclair".

Donc, vous voyez, quand vous êtes dans cet environnement et que vous pouvez convoquer autant de gens célèbres à votre anniversaire au "Grand-Véfour", vous pouvez estimer que la société française n’est ni brutale ni injuste et vous avez le droit de commettre un essai tous les deux ans ou plus exactement 2 essais par an qui seront salués par l’ensemble de ce que la France compte de journalistes influents.

(Daniel Mermet invite les auditeurs à lire le livre d’Halimi "qui coûte 6 euros" puis demande...)

Daniel Mermet :

"Je voudrais qu’on aille tout de suite à la conclusion, Serge Halimi, vous êtes très sévère, pour finir, avec les militants, avec les syndicalistes, avec les atermondialistes et avec les révolutionnaires, surtout, dites-vous, s’ils sont radicaux, parce que, pour vous, à vos yeux, ils sont aussi aplatis que les autres devant les médias. "Ils ont peur du pouvoir des médias et peur du pouvoir qu’ils ont concédé aux médias. Ils filent aussi doux que les autres", dites-vous.

Serge Halimi :

Oui, je suis pas sévère à l’égard des militants, mais je suis sévère à l’égard d’un certain nombre de responsables politiques, ou de responsables syndicaux y compris quand il s’agit d’organisations de gauche ou d’extrème-gauche ou d’altermondialistes, parce qu’ils n’ont pas fait leur travail, ils ne font pas leur travail d’éducation populaire sur la question des médias. Ils ménagent les médias parce qu’ils ont peur des médias et de leur pouvoir parce qu’ils ont peur du pouvoir qu’ils ont concédé aux médias.

Et, insister sur l’absence de contestation des médias par les forces politiques et syndicales, c’est quelque chose d’autant plus important que, du fait de cette absence, d’autres associations, au moyen réduits comme Acrimed ou des journaux militants, comme PLPL ou de manière plus épisodique, Le Monde Diplomatique, ont été contraints de faire l’essentiel du travail. Et ils auraient souhaité naturellement davantage d’accompagnement.

En d’autres termes, jamais la concentration des médias n’a été plus grande, jamais l’emprise des annonceurs n’a été plus forte, et pourtant jamais les partis de gauche, d’extrème-gauche, antimodialisation et altermondialistes n’ont été aussi absents de ce terrain.

Vous avez un certain nombre de responsables politiques comme Bové, qui a un certain nombre d’accords ou d’arrangements amicaux avec Karl Zéro, Besancenot peut-être avec Arlette Chabot et qui, en quelque sorte sacrifient la critique des médias à leur deal privé avec des journalistes célèbres. Et je pense que ça c’est un problème.

En même temps, il faut bien constater et terminer peut-être sur une note heureuse que les choses sont peut-être en train de changer du fait même de la pression qu’un certain nombre d’entre nous exercent sur ces organisations politiques. Vous avez des responsables qui se réveillent : Lionel Jospin est sorti de sa torpeur, pour dans son dernier livre, proclamer un haro sur les grands groupes de presse, pour découvrir que les grands médias privés, Bouygues, Dassault, Lagardère, je le cite : "au delà du choix des journalistes eux-mêmes, sont globalement sensibles à l’idéologie et à la mentalité des milieux dirigeants" .

Vous avez Attac, qui vient d’introduire la lutte contre les pouvoirs de la presse et des grands groupes de presse dans son texte d’orientation, et admettre, je cite, "enfin la critique sans concession du système médiatique à la fois comme acteur économique de la mondialisation libérale et comme vecteur de son idéologie, doit devenir beaucoup plus qu’elle ne l’a été jusqu’ici une des priorités stratégiques d’Attac"...

Et même le parti communiste aussi vient de constituer un groupe de travail qui estime, je cite que "le capitalisme a fait des médias un terrain privilégié de sa domination économique et idéologique. La gauche ne peut plus s’illusionner sur les vertus réputées démocratiques du paysage médiatique qui se construit et continuer d’en mendier les faveurs".

Alors tout ça ce sont des proclamations, on les accueille avec faveur et on attend la traduction de ces proclamations en actes et on attend que les responsables politiques, lorsqu’ils passeront dans les médias, fassent, en quelque sorte de ses émissions, un terrain d’éducation populaire sur la manière dont la pensée française est structurée par des grands groupes capitalistes et par des journalistes qui sont souvent issus des milieux socialement les plus privilégiés.
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
i
11 janvier 2006 13:29
Excellent
imad
b
11 janvier 2006 13:45
très long... lol, mais vraiment très intéressant. même les militants y passent.
halimi est vraiment bien renseigné dis donc smiling smiley
c
11 janvier 2006 14:01
sujet trés intéressant, un post de qualité, un vrai bonheur, MERCI les gars
h
11 janvier 2006 14:02
Bonjour Rifton,
c'est drôle, tes références sont toujours de gauche et toi tu es de droite! ne serais-tu pas un homme de gauche contrarié? -smiling smiley
sinon, ce bouquin ('les chiens de garde', la première édition) est effectivement intéressant! c'un petit livre d'une centaine de pages où il avait décortiqué les liens des fois plus que douteuses entre les médias et les pouvoirs politique et économique. Il parlait aussi de la versalité des journaux: il avait pris l'exemple des grèves de 1995 après les propositions de réformes de Juppé. Au lendemain de leur annonce, pratiquement tous les journaux avaient salué le courage de Juppé et une fois que la protestation avait commencé à s'amplifier, ils avaient tourné leurs vestes! si je me rappelle bien il donnait l'exemple de Liberation et aussi du journaliste Alain Duhamel (qui écrit et intervient dans beaucoup de médias!). Sur ces mêmes grèves, il avait aussi décortiqué les mécanismes du choix d'un plateau d'intervenants dans une émission de télé, où on invitait des personnalités qui sont pratiquement du même bord (avec bien sûr quelques divergences) et on nous donne l'illusion d'avoir une pluralité d'opinions (je ne me rappelle plus de l'exemple qu'il avait pris car je l'avais lu il y a quelques années) .
Amitiés
a
11 janvier 2006 14:09
sujet trop long. Je viens de l'imprimé pour le lire ce soir at home.
Rachid
a
11 janvier 2006 19:28
hux02 a écrit:
-------------------------------------------------------
> Bonjour Rifton,
> c'est drôle, tes références sont toujours de
> gauche et toi tu es de droite! ne serais-tu pas un
> homme de gauche contrarié? -smiling smiley
> sinon, ce bouquin ('les chiens de garde', la
> première édition) est effectivement intéressant!
> c'un petit livre d'une centaine de pages où il
> avait décortiqué les liens des fois plus que
> douteuses entre les médias et les pouvoirs
> politique et économique. Il parlait aussi de la
> versalité des journaux: il avait pris l'exemple
> des grèves de 1995 après les propositions de
> réformes de Juppé. Au lendemain de leur annonce,
> pratiquement tous les journaux avaient salué le
> courage de Juppé et une fois que la protestation
> avait commencé à s'amplifier, ils avaient tourné
> leurs vestes! si je me rappelle bien il donnait
> l'exemple de Liberation et aussi du journaliste
> Alain Duhamel (qui écrit et intervient dans
> beaucoup de médias!). Sur ces mêmes grèves, il
> avait aussi décortiqué les mécanismes du choix
> d'un plateau d'intervenants dans une émission de
> télé, où on invitait des personnalités qui sont
> pratiquement du même bord (avec bien sûr quelques
> divergences) et on nous donne l'illusion d'avoir
> une pluralité d'opinions (je ne me rappelle plus
> de l'exemple qu'il avait pris car je l'avais lu il
> y a quelques années) .
> Amitiés


bonjour hux
je ne suis pas de droite mais je ne me reconnais pas dans cette parodie de gauche , alors je me rabats sur villepin smiling smiley
a
11 janvier 2006 22:58
Salam tous

Serge Halimi est un grand observateur des media, il ecrit souvent sur le 4eme pouvoir dans le MONDE DIPOLOMATISE.c'est un grand professionnel.
Le livre cité "chien de garde" , est connu , il s'est bien vendu . esperant que des journaliste de la taille de Serge Halimi puissent voir le jour , il y'en a besoin.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 11/01/06 22:59 par abdou-bordeaux.
a
11 janvier 2006 23:02
abdou-bordeaux a écrit:
-------------------------------------------------------
> Salam tous
>
> Serge Halimi est un grand observateur des media,
> il ecrit souvent sur le 4eme pouvoir dans le MONDE
> DIPOLOMATISE.c'est un grand professionnel.
> Le livre cité "chien de garde" , est connu , il
> s'est bien vendu . esperant que des journaliste de
> la taille de Serge Halimi puissent voir le jour ,
> il y'en a besoin.


en fait c une version reactualisé du livre"chien de garde" qui est les nouveaux chiens de garde
a
13 janvier 2006 06:35
Merci Rifton pour ce post trés interessant, d'autant que j'ai bcp de l'estime pour Serge Halimi.
a
13 janvier 2006 12:42
c clair on peut avoir que de l'estime pour ce monsieur tres courageux
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
a
13 janvier 2006 22:20
sujet interessant je le remonte meskine
car bcp ne l'ont pas vu
surtout djenine smiling smiley
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
a
14 janvier 2006 07:05
sujet interessent. meci riftons. j'arrive pas a croire que je l'ai lu tout entier mais ca valait le coup.
Maintenant, esperons que le citoyen ordinaire se reveille et se rend compte de cette toile d'araignée qui se dressait autour de lui et le continue d'ailleurs avec toutes les manipulations de sarakzyte.

"nous sommes en 2006 et vous croyez tjrs ce qu'on vous dit a la tele. a cioa bonsoir!" PPd. smiling smiley
a
14 janvier 2006 10:09
pour ceux qui sont interessé par le livre:
Serge Halimi
Les nouveaux chiens de garde
Nouvelle édition actualisée et augmentée
2005

prix 6 euros
edition: raisons d'agir
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
 
Emission spécial MRE
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