A nouveau ce mois de ramadan tant attendu s'est transformé en espoir déçu. Ce ne fut pourtant pas une surprise car voilà une décennie que dans la maladie tu t'enlises.
Je t'ai vu d'année en année décliner au point que même mon nom tu ne pouvais te rappeler. Mais ne t'inquiètes pas, je ne t'en veux pas car sur moi, tes bienfaits sur les regrets ont pris le pas.
Je n'ai pas vécu plus éprouvant que la vision de ta lente décrépitude et face à cela, j'avoue, je n'ai pas toujours eu la meilleure attitude. L'impatience et la lassitude ont trop souvent dominé quand devant toi, j'aurai dû garder l'échine courbé.
Mais c'est ce qu'Allah a décrété sans doute, pour expier tes péchés. Jusqu'à la fin, tu ne savais dire que Al hamdoulillah et pour cela, à jamais je t'aimerai fillah.
Elle nous disait que la séparation serait moins douloureuse, mais je savais bien que cette blouse blanche était une menteuse. Les larmes ne s'arrêtent plus de couler. Mon regard et mon cœur sont comme inondés.
Je ne peux m'empêcher de me souvenir de tes souffrances, en te prenant la main, ma peine n'a d'égal que mon impuissance. il ne me reste plus que la récitation et la prière pour contrer la réminiscence de ces moments amers
Malgré tout, je n'oublierai jamais ton air sévère et tes sourcils froncés, qui pourtant masquaient un amour et une bonté démesurée. Soudain sur mon visage, je vois un ancien ami revenir. il me semble que ce soit ce qu'on appelait un sourire.
Ta vie n'a été jalonnée que de luttes et d'épreuves et le Miséricordieux fut comme une oasis à laquelle on s'abreuve. Pour toi la piété était le meilleur des soutiens même quand tu n'avais pas de quoi nourrir les tiens.
InchaAllah, pour ton endurance tu seras récompensé dans des jardins sous lesquels coulent des ruisseaux. C'est là que tu passeras l'éternité en espérant te rejoindre après mon dernier sursaut.
A vous...
Le plus pessimiste d'aujourd'hui a été le plus optimiste autrefois. Il poursuivait de vaines illusions. L'échec l'a découragé.