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"Casanegra", film-vérité sur Casablanca, dévoile la face sombre du...
29 janvier 2009 20:15
Violence, langage cru, sexe... Jamais un film marocain n'aura été si loin. Casanegra, le second long métrage du réalisateur Noureddine Lakhmari, 44 ans, est en passe de devenir un phénomène de société au Maroc. Dans les quatre villes - Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech - où le film est projeté depuis le 24 décembre 2008, les salles affichent souvent complet. Jeunes, vieux, riches, pauvres, femmes voilées ou en jean, affluent en masse.

L'histoire met en scène deux jeunes chômeurs, des paumés d'une vingtaine d'années, qui vivent de petites combines et rêvent d'Europe, d'argent et de sexe. Mais le personnage principal du film, c'est Casablanca et son centre-ville de style art déco, vestige de l'époque coloniale.

Casanegra se joue de Casa la Blanche et en dévoile les bas-fonds, la nuit surtout. L'envers du décor, c'est une ville poisseuse, sale, dure, qui porte l'énergie bouillonnante du désespoir. Ce sont les exclus du boom économique vanté par les élites. C'est la colère, la violence physique et verbale de ceux qui défendent leurs territoires. Le langage utilisé est la darija, l'arabe dialectal marocain, mais dans sa version la plus populaire.

Reflet des amours déçus et des rêves brisés, Casanegra n'est pas tendre pour ses enfants. Avec ce film hyperréaliste, interdit aux moins de 12 ans, Noureddine Lakhmari fait exploser de nombreux tabous : alcool, drogue, homosexualité, prostitution, femmes battues, enfants des rues, masturbation... "Je n'ai rien inventé. Mon film est un miroir de la société marocaine. Je montre le Maroc tel qu'il est, non tel qu'on veut nous faire croire qu'il est, explique Noureddine Lakhmari. La violence et l'injustice sociale sont universelles. Cessons d'être hypocrites et admettons qu'on les trouve aussi chez nous."

"UNE THÉRAPIE DE CHOC"

Réalisé avec l'aide de l'Etat, via le Centre cinématographique marocain, Casanegra n'a pas, jusqu'à présent, déclenché de vive polémique, même si les conservateurs et les religieux ont déploré "sa violence et sa grossièreté". Abdelillah Benkirane, secrétaire général du parti islamiste Justice et développement, l'a critiqué, tout en reconnaissant ne pas l'avoir vu. "(Ce film) s'inscrit dans une série qui encourage la débauche et le sionisme", a-t-il déclaré à la télévision.

L'hebdomadaire francophone marocain Tel Quel, lui, a salué Casanegra et lui a même consacré sa couverture, son éditorial et pas moins de sept pages.

"Le modèle que propose ce film n'est pas celui d'une société amorale mais d'une société qui admet sa part d'amoralité. Donc qui n'a plus peur d'elle-même", estime Ahmed Benchmesi, le jeune directeur de Tel Quel. Pour lui, Casanegra fait office de "thérapie de choc" pour "ouvrir les yeux des Marocains et secouer les certitudes ouatées dans lesquelles la propagande officielle tente de les enfermer depuis un demi-siècle".

Pour la jeunesse, Casanegra est en effet un bol d'oxygène, en partie issu du mouvement culturel Nayda ("ça bouge"winking smiley. Ce mouvement alternatif, né en 2003, explose littéralement depuis deux ans. Un documentaire, Casanayda, réalisé par Dominique Caubet, une professeure d'arabe maghrébin aux Langues orientales à Paris, vient d'ailleurs de lui être consacré.

Florence Beaugé

Source : [www.lemonde.fr]
25 janvier 2009 21:08
Bonjour
SVP qql sait où je peux voir ce film sur le net ?
Merci
O
28 janvier 2009 10:18
"Casanegra", film-vérité sur Casablanca, dévoile la face sombre du Maroc

source: LE MONDE

Violence, langage cru, sexe... Jamais un film marocain n'aura été si loin. Casanegra, le second long métrage du réalisateur Noureddine Lakhmari, 44 ans, est en passe de devenir un phénomène de société au Maroc. Dans les quatre villes - Casablanca, Rabat, Tanger et Marrakech - où le film est projeté depuis le 24 décembre 2008, les salles affichent souvent complet. Jeunes, vieux, riches, pauvres, femmes voilées ou en jean, affluent en masse.

L'histoire met en scène deux jeunes chômeurs, des paumés d'une vingtaine d'années, qui vivent de petites combines et rêvent d'Europe, d'argent et de sexe. Mais le personnage principal du film, c'est Casablanca et son centre-ville de style art déco, vestige de l'époque coloniale.

Casanegra se joue de Casa la Blanche et en dévoile les bas-fonds, la nuit surtout. L'envers du décor, c'est une ville poisseuse, sale, dure, qui porte l'énergie bouillonnante du désespoir. Ce sont les exclus du boom économique vanté par les élites. C'est la colère, la violence physique et verbale de ceux qui défendent leurs territoires. Le langage utilisé est la darija, l'arabe dialectal marocain, mais dans sa version la plus populaire.

Reflet des amours déçus et des rêves brisés, Casanegra n'est pas tendre pour ses enfants. Avec ce film hyperréaliste, interdit aux moins de 12 ans, Noureddine Lakhmari fait exploser de nombreux tabous : alcool, drogue, homosexualité, prostitution, femmes battues, enfants des rues, masturbation... "Je n'ai rien inventé. Mon film est un miroir de la société marocaine. Je montre le Maroc tel qu'il est, non tel qu'on veut nous faire croire qu'il est, explique Noureddine Lakhmari. La violence et l'injustice sociale sont universelles. Cessons d'être hypocrites et admettons qu'on les trouve aussi chez nous."


"UNE THÉRAPIE DE CHOC"


Réalisé avec l'aide de l'Etat, via le Centre cinématographique marocain, Casanegra n'a pas, jusqu'à présent, déclenché de vive polémique, même si les conservateurs et les religieux ont déploré "sa violence et sa grossièreté". Abdelillah Benkirane, secrétaire général du parti islamiste Justice et développement, l'a critiqué, tout en reconnaissant ne pas l'avoir vu. "(Ce film) s'inscrit dans une série qui encourage la débauche et le sionisme", a-t-il déclaré à la télévision.

L'hebdomadaire francophone marocain Tel Quel, lui, a salué Casanegra et lui a même consacré sa couverture, son éditorial et pas moins de sept pages.

"Le modèle que propose ce film n'est pas celui d'une société amorale mais d'une société qui admet sa part d'amoralité. Donc qui n'a plus peur d'elle-même", estime Ahmed Benchmesi, le jeune directeur de Tel Quel. Pour lui, Casanegra fait office de "thérapie de choc" pour "ouvrir les yeux des Marocains et secouer les certitudes ouatées dans lesquelles la propagande officielle tente de les enfermer depuis un demi-siècle".

Pour la jeunesse, Casanegra est en effet un bol d'oxygène, en partie issu du mouvement culturel Nayda ("ça bouge"winking smiley. Ce mouvement alternatif, né en 2003, explose littéralement depuis deux ans. Un documentaire, Casanayda, réalisé par Dominique Caubet, une professeure d'arabe maghrébin aux Langues orientales à Paris, vient d'ailleurs de lui être consacré.

Florence Beaugé
28 janvier 2009 14:03
Citation
ryo69 a écrit:
Bonjour
SVP qql sait où je peux voir ce film sur le net ?
Merci
je l'ai pas encore vue sur les site
Qui donne ne doit jamais s'en souvenir. Qui reçoit ne doit jamais oublier.
m
28 janvier 2009 18:22
Salam

Je serai interessée aussi, ne nous 'oubliez pas !
Mok Ya Mok !
t
29 janvier 2009 20:12
en faite je ne pense pas que tu pourra le voir sur un site , j ai beau cherché jé rien trouvé.

et mm q derb ghelef makayench.
O
30 janvier 2009 10:21
Le coup de poing Casanegra
www.telquel-online.com

Violence, racket, sexe et langage ordurier… jamais un film marocain n’a explosé autant de tabous à la fois. Enquête sur un tour de force.

On vous raconte quand même l’histoire : deux jeunes Casablancais vivent de combines et de petits coups minables. Ils ont 20 ans, des problèmes de famille, d’argent, d’amour, etc. Ils rêvent d’Europe, de sexe et de fric. Un jour, ils tentent de décrocher le jackpot en dopant un
cheval de course pour le compte de bookmakers. Le coup tourne mal et la police les prend en chasse… L’histoire est plantée. Reste le décor, personnage principal du film. Casablanca, jour et (surtout) nuit. La ville blanche devenue noire. Dar Beida la crasseuse, vicieuse, poisseuse, violente, paumée. Casanegra.

Plus fort que Les Bandits ?

Si vous faites partie du monde parallèle de Facebook, vous avez toutes les chances d’avoir un ami inscrit au fan-club du film. “…Qui compte plus de 5000 membres”, jubile, fébrile, le réalisateur du film, Noureddine Lakhmari. Sorti le 24 décembre, Casanegra réalise un carton inespéré. 63,000 entrées en deux semaines à peine, un temps de passage record qui lui permet d’envisager, pourquoi pas, d’exploser la barre du million d’entrées approchée par Les Bandits (2003), gentille comédie de mœurs de Saïd Naciri. Déjà, il est acquis que le film fera mieux que trois ou quatre champions du box-office marocain : Les Larmes du regret (1982), Un Amour à Casablanca (1991), A la recherche du mari de ma femme (1993), Marock (2006).

“C’est un phénomène, le public est un mix représentatif de toute la société marocaine. Il y a les jeunes, les vieux, les voilées, les riches, les intellos, les familles, les couples, les copains du derb, etc.” s’extasie, avec un œil sur le tiroir-caisse, un exploitant de salle à Casablanca. Le film est de toutes les conversations, sur toutes les langues. L’impression générale est que tout le monde a quelque chose à dire sur le film, tout le monde l’a vu. Ou quand le cinéma quitte son petit espace clos pour pénétrer dans les foyers, les forums de discussion, les conversations de tous les jours.

Sur Youtube, la Mecque vers laquelle se tournent tout internaute qui se respecte, un spectateur a trouvé le moyen de filmer, à partir de son téléphone portable, quelques plans du film avant de les mettre on line. Les plans “volés” correspondent à deux scènes parmi les scènes les plus hot du film : la masturbation de Driss Roukhe, mari violent mais malheureux depuis le départ de sa femme, le baiser échangé entre Anas El Baz et Ghita Tazi, couple improbable, lui beau mais pauvre, elle riche et un peu coincée. Le post, consulté sur Youtube au rythme d’une centaine de clics par jour (la moyenne d’une salle de cinéma !), ressemble à un très court métrage dans lequel les dialogues ont été effacés et remplacés par le commentaire oral, évidemment très épicé, de notre internaute.

Ça parle, ça dit tout, mon frère


On arrive au menu principal : le contenu du film. Casanegra est bien ce qu’on vous avait dit?: un condensé de vie casablancaise, marocaine, c’est dur, violent, physique. Et verbal. C’est peut-être Noureddine Saïl, directeur du CCM (Centre cinématographique marocain), joint au téléphone, qui résume le mieux le film?: “Casanegra est le regard lucide, intransigeant, sur un monde plein de violence. En ce sens, il va plus loin que les diagnostics fournis par les sociologues et les prospectivistes”.
Diagnostic, le mot est lâché. Malgré une photo hyper léchée et des images parfois très Art déco, Casanegra est d’abord le reflet cru d’une certaine réalité. La violence, physique et plus encore verbale, est pratiquement de tous les plans. Comme dans la vie. Une première dans l’histoire du cinéma marocain, réputé timide, pour ne pas dire aseptisé. “Cette violence, je ne l’ai pas filmée par complaisance, ou pour essayer de survendre le produit. J’ai simplement tendu l’oreille et transcrit ce que j’ai pu…”, nous explique Noureddine Lakhmari, qui signe aussi les dialogues du film.
O
30 janvier 2009 10:23
Mesdames, messieurs, attention à vos oreilles. “Din Mouk”, “Zamel”, “Ould Qahba”, “Awd l’Karrek” poussent comme des champignons à tous les coins de rue. Les expressions que vous utilisez, subissez ou simplement “captez” dans la vie de tous les jours, tous ces mots qui vous font rougir devant vos enfants, vos parents, tout cela vous est donc servi, pour la toute première fois, dans un film marocain. Noureddine Lakhmari assume : “Bien sûr que l’on s’insulte beaucoup dans le film. Mais il ne faut pas s’arrêter au premier degré. Les Casablancais, et les Marocains en général, le savent, surtout les jeunes, quand on rencontre un ami, on peut lui dire, pour le taquiner, presque affectueusement : Fine azzamel, Tais-toi a ould dine l’kalb. C’est violent, c’est cru, mais ce n’est pas forcément vulgaire, c’est même parfois affectueux, poétique, tout dépend du contexte, du ton, du rapport qui lie les personnes. Et puis, ce langage c’est le nôtre, il appartient à notre darija, on s’en sert comme moyen de communication, inutile de le nier”.

Tout sauf Dieu


Casanegra ne fait pas tout dire à ses personnages. Si les expressions liées au sexe et à la religion des hommes sont largement employées par les personnages du film, tout ce qui se rapporte à Dieu a été purgé. Autocensure ? “Si vous voulez, mais je préfère parler de rétention. Je n’ai pas voulu tout lâcher à la fois, Casanegra n’est pas un film documentaire avec le catalogue exhaustif des expressions de rue, c’est une fiction avec des partis pris, du dialogue jusqu’aux décors” se défend Noureddine Lakhmari. Avant d’ajouter, lucide : “Vous savez, de mon point de vue personnel, et ceux qui ont vu Casanegra le savent très bien, je suis resté pudique. Ce qu’on voit, ce qu’on dit dans le film, ne représente même pas 10 % de la réalité de tous les jours”.

Même élagués de toute référence à Dieu, tabou suprême s’il en est, même passés par les filtres hyper-fins de l’autocensure, les dialogues crus du film ont posé plus d’un problème. Le cinéaste se rappelle : “Une fois le scénario et les dialogues écrits noir sur blanc, il s’agissait de trouver les acteurs capables de jouer les scènes et de lire le texte. Ce fut assez difficile”, résume le cinéaste. Pendant le tournage, certains acteurs ont régulièrement buté sur des mots-clés, familiers mais totalement inédits au cinéma. Sans parler de ceux, et celles, qui ont refusé de tourner à cause d’un baiser, d’un attouchement… Avant de jeter son dévolu sur Driss Roukhe (Babel, 2006), pour le rôle du beau-père, Noureddine Lakhmari a essuyé sept refus de comédiens connus. “Ils ont tous dit non à cause de la scène de la masturbation. C’est dommage, mais je les comprends. Mais Roukhe, qui joue le rôle, est excellent”. Et Driss Roukhe, justement, qu’en pense-t-il ? “Je pense que c’est un bon plan, dans un bon film.

Je fais mon métier, je suis acteur de composition, je juge mes films d’après la qualité des scénarios, c’est tout. Quant à Casanegra, il ne m’a valu que des compliments, Al Hamdou Lillah”. Les deux scènes de baisers, entre Anas El Baz et Ghita Tazi, mais aussi entre Mohamed Benbrahim et Rawiya, ont également posé problème. Le premier baiser a justifié le refus de nombreuses actrices confirmées, mais c’est surtout le deuxième, un baiser “de vieux”, qui a été le plus cocasse. “J’étais partagé entre mes deux comédiens. Benbrahim n’y arrivait pas, Rawiya s’impatientait”, se souvient Lakhmari, un peu amusé. Au final, c’est Rawiya, comme elle nous l’a raconté, qui a réglé le problème en apposant un baiser “fraternel” sur les lèvres de son complice : “Ou mal’ha, achnou fiha, rah b’hal khouya”, nous commente l’actrice, remarquable de détente et de naturel tout au long du film.

Quand l’émotion fait rire

Et le public, comment a-t-il réceptionné le film et toutes ses audaces, tant physiques que verbales ? Un exploitant à Marrakech, l’une des quatre villes (en plus de Casablanca, Rabat et Tanger) dans lesquelles le film est visible, raconte : “Le premier jour, j’ai regardé le film parmi le public. J’appréhendais. A mes côtés, deux jeunes femmes voilées. A la première insulte sortie de la bouche d’un acteur, la salle riait aux éclats, les deux femmes pas vraiment. Petit à petit, les deux spectatrices ont imité tout le monde, riant pratiquement à tous les gros mots, qui sont devenus autant de moments comiques”.
O
30 janvier 2009 10:23
On y est : les scènes les plus violentes du film, images et sons, déclenchent le rire des spectateurs. Quand Driss Roukhe se masturbe en se tordant de frustration et de douleur, la réaction en face est un fou-rire. Commentaire de ce critique de cinéma : “C’est normal, les gens n’ont pas l’habitude, pas dans un film marocain, arabe. Mais ce sont des rires nerveux, hystériques, qui traduisent plus la gêne et l’indisposition qu’un ressenti réellement comique”. Le malentendu, le décalage, la bascule tendant involontairement de l’émouvant au comique, tout ce côté improbable se retrouve, bien entendu, dans d’autres scènes, pas forcément liées au sexe, ni aux excès verbaux. Exemple : quand le père de Anas El Baz, infirme, passe au petit coin, pantalon sur les genoux… C’est clair : on n’a pas l’habitude.

Mais le public afflue, en masse. Certaines séances, à Casablanca notamment, ont affiché complet. Confirmation de Hassan Mouadib, un distributeur qui a parié tôt sur le gros potentiel commercial du film : “Un jour, on a arrêté un homme et sa femme pour leur demander l’âge exact de leur enfant, qui les accompagnait à l’entrée de la salle (le film est interdit aux moins de 12 ans, ndlr). Ils ont répondu : il a plus de 12 ans et, de toute façon, il est impossible de le laisser dehors puisque c’est lui qui nous a convaincus de venir voir le film”.

La peur des annonceurs…


L’air de rien, Casanegra est bien devenu, un peu malgré lui, film familial, un produit que les pères et les fils peuvent voir et aimer, pourquoi pas ensemble. Le constat, s’il est heureux, reste partiel, non généralisé. “Trop violent, trop vulgaire”, commentent, en quittant la salle, les quelques spectateurs déçus. Pour avoir une idée de l’expression de cette minorité mécontente, on peut surfer sur le Net. Au hasard d’une navigation, on peut tomber sur un post acerbe, ou carrément insultant, à l’égard du film. Noureddine Lakhmari confirme : “Sur certains sites, j’ai pu lire : Casanegra film sioniste, Lakhmari ramène de l’argent d’Oslo (ndlr : le cinéaste a fait de la capitale norvégienne sa deuxième ville d’adoption, après Casablanca) et travaille pour Israël !”.

Etonnant. Mais pas tant que ça, finalement, quand on se rappelle que le vocable “sioniste”, qui draine toutes les rancœurs, a été apposé sur bien des produits, films ou pas, qui n’ont pas eu l’heur de plaire à tout le monde. Marock, quand il a atterri dans les salles en 2006, a bien hérité de cette étiquette… On l’a compris, ce film n’est pas du genre à laisser indifférent. Audacieux, courageux, Casanegra peut faire peur. Dino Sebti, dirigeant de Sigma, qui figure parmi les producteurs du film, ne dira pas le contraire. “Beaucoup d’annonceurs se sont désistés avant même la sortie du film. Ils nous ont tourné le dos, en arguant : ah non, ce film ne nous représente pas”. Les désistements en série ont plombé la production du film, la privant de fonds évalués entre 3 et 5 millions de dirhams. Ce qui est lourd, très lourd, pour un budget arrêté au final à 13 millions de dirhams.

La peur a également gagné certains milieux officiels. Casanegra n’a pas été retenu dans le dernier Festival de Marrakech, en novembre 2008, un cadre pourtant idéal pour ce genre de produit novateur, les sélectionneurs lui préférant le pourtant contesté Kandisha, selon la version officielle. Dans les coulisses, les salons de Marrakech, Casablanca ou Rabat bruissent d’une rumeur qui ne paraît pas si infondée : Casanegra aurait été retiré pour ne pas risquer… d’écorcher les oreilles princières, SAR Moulay Rachid étant un habitué du Festival (qu’il préside). Un acte de prudence, en somme.
O
30 janvier 2009 10:24
This is not Morocco !

Le film a bénéficié de plusieurs projections-tests pour bien sonder le public avant la sortie commerciale. Le procédé a probablement fait fuir quelques annonceurs, échaudés par la teneur des images et des dialogues du film, mais il a permis de rassurer sur sa faculté de fédérer tous les publics. Au CCM, la commission de visionnage a coché la case “interdit aux moins de 12 ans”, pour accompagner le visa de sortie. Commentaire de Noureddine Sa^ïl, directeur du Centre : “Le film comporte des violences verbales, qu’il est important d’interdire à un très jeune public, mais c’est une œuvre artistique qu’il faut respecter et laisser à l’appréciation du plus grand nombre de spectateurs”. Noureddine Lakhmari n’en demandait franchement pas tant. “Honnêtement, je craignais que le film ne soit interdit aux moins de 16 ans”, nous a-t-il confié. A Dubaï, où le film a remporté un joli succès au festival du film, Casanegra a d’ailleurs été interdit aux moins de 18 ans. Ce qui en dit long sur la relative et très nette ouverture d’un pays comme le Maroc.

A Dubaï, donc, détail important dans le cinéma arabe, le public a réagi “normalement”, riant et applaudissant aux scènes-clés. Mais il y a eu des exceptions. Lakhmari raconte : “Le lendemain de la projection, un spectateur m’a apostrophé en ces termes : I’m Moroccan but I’m sorry, it’s not Morocco !”. Commentaire ? On le laisse au même Lakhmari, bien placé pour en parler lui qui a vécu une bonne partie de sa vie en Norvège, loin du plus beau pays du monde : “Je comprends bien la réaction du Marocain de Dubaï. Moi aussi, quand je vivais en Norvège, j’attendais de voir de belles images du Maroc. Pas l’envers du décor, mais le côté carte postale”.

Casa ma ville


Casanegra repose de toute évidence sur un long travail documentaire. “Au moment des repérages, j’emmenais mes comédiens dans les bas-fonds de la ville, on a exploré ensemble la face sombre, nocturne, de Casablanca” lâche le cinéaste. Lakhmari et son équipe ont pu explorer des repaires mythiques du vieux centre-ville bidaoui dont certains ont été rasés depuis. Exemple de La Fontaine, célèbre cabaret, qui figure parmi les décors principaux du film, celui du “Tout va bien”, un espace où tout va plutôt mal… “En fait, le Tout va bien est un vrai bar qui existe à Safi, ma ville natale. Le fait de prendre ce nom finalement safiot est une façon, pour moi, de rendre hommage tant à Safi qu’à Casablanca. Je suis de Safi, mais Casablanca est aussi ma ville. J’y vis depuis trois ans et je l’aime, je l’aime”, commente Lakhmari. Donc, l’amour. Et le goût pour l’Art déco, sans doute. Nouveau commentaire du cinéaste : “Je fréquente un cercle d’architectes qui m’ont transmis la passion de restaurer la mémoire et la beauté des lieux, surtout le centre-ville de Casablanca, vestiges de l’ère coloniale”.

Dans son élan, Lakhmari a appris, suivant les conseils d’un ami, à “ne pas faire comme les gens qui n’aiment pas leur ville et s’obstinent à marcher en regardant systématiquement vers le bas”. Il a décidé de (re)lever la tête, filmant haut, haut. D’où ces contre-plongées qui habillent les vieux immeubles coloniaux d’étonnantes formes architecturales, dans une sorte de “Métropolis” contemporain, marocain. Voilà, on vous a à peu près tout dit. Reste à signaler que le film a été réalisé grâce au concours de l’Etat, via le CCM (2,4 millions de dirhams) et 2M (1 million). Mais aussi grâce à des producteurs indépendants : feu Aziz Nadifi, décédé peu avant la sortie du film, Dino Sebti et Ali Kettani de l’agence Sigma. Casanegra, qui explore le côté sombre de Casablanca, et finalement d’un certain Maroc, reste dans tous les cas un film intéressant malgré certaines longueurs et de nombreux emprunts, et marque aussi la dernière apparition d’un grand nom du cinéma marocain : l’acteur Hassan Skalli, décédé quelque temps après le tournage. Rideau.
l
30 janvier 2009 10:39
Oh j ai trop envie de voir ce que ça donne, n'oublie pas de nous donner des infos si une sortie et prévu en france, merci
[b]Une philosophie de Succès"gardez vos croyances positives" car Ce que vous croyez devient vos pensées Vos pensées deviennent vos paroles Vos paroles deviennent vos actions Vos actions deviennent vos habitudes Vos habitudes deviennent vos valeurs Vos valeurs deviennent votre destinée[/b]
t
30 janvier 2009 11:55
J ai vu la bande annonce au bled, il a l'air pas mal en apparence. On verra ce que ça donne.
[b] Tilalilalouuuuuuuuuuuuuuum[/b]
m
31 janvier 2009 13:42
La décadence morale marocaine est également relatée dans un roman choc longtemps interdit de parution au Maroc : " le Pain Nu" de Mohamed Choukri.
m
18 février 2009 00:12
le film est trop nul en ce sens qu'au niveau de l'histoire il n'y a rien, c'est le vide total. Bon, c'est vrais que côté injures et insultes, ils ont mis le paquet, mais à côté de ça c'est le vide total. l'Hisoire très banale du gars qui veut fuir pour aller en occident, c'est vieux comme sujet, pour le reste, je vous prie de me croire, c'est un vrai navet !
S
1 février 2009 19:09
Salam,

Vous n'auriez pas un lien ou on pourrait voir le film Casa Negra ?
L
12 février 2009 20:25
sur google video la qualité est pas top mais le film est complet...

casanegra

enjoy...
i
15 février 2009 04:22
Salam,
Je viens juste de voir ce film,
Franchement, Rahe Mfarga3!!!
Itchy et scartchy
A
15 février 2009 12:05
j'ai aussi vu le film,

le jeu des acteurs est très bien, mais j'ai trouve qu'il y avait beaucoup de lacunes dans le scénario
par exemple, les 2 héros du film sont censés être des pauvres de chez pauvres (aucun revenu personnel et parents démunis), mais vu le quartier ou ils résident, on dirait pas...(il y a des endroits a Casa bcp plus populaires voire misérables)
un autre truc le mec hyper riche auquel ils ont dérobé de l'argent...je ne trouve pas crédible que des gens aussi fortunés vivent sans gardes et sans un minimum de sécurité
le gardien des étables marchait bien pour "zrirek", alors pourquoi ce dernier fait appel aux deux "berhouch"...c'est inutile
y a plein d'autres incohérences dans le scenario...



Modifié 1 fois. Dernière modification le 15/02/09 12:07 par Aymen1978.
i
15 février 2009 23:39
C'est clair, des lacunes? y'en a à la pelle,
Style le gars, ils jouent tout le films avec 2 costards, mais jamais ils s'est salis, ou sentis mauvais, et pourtant, il a couru, et taper dans des poubelles!!Oups
Le film n'est pas mal, ça change des autres films marocains, qui restent quasiment tous (trop?) conformiste. Il est assez osé, reflete la façon de parler casawis (ça fait plaisir d'entendre parler du vrai casawi dans un film!Clap)
Mais bon, ce n'est pas un film à regarder avec les parents!grinning smiley
Itchy et scartchy
m
18 février 2009 00:06
Je viens de voir ce film, et je pense que je viens de perdre 2 précieuses heures de ma vie. C'est un navet, aucun scénario, rien, ça patine, rien de construit, une nullité !

Je pense que je vais aller voir le gars qui me l'a vendu à 5 dirhams pour lui dire que je me suis fait arnaquer. 5 dh pour cette nullité c'est trop cher payé.

Trop d'erreurs dans ce film, une merde quoi ! si vous voulez le voir, courrez chez le pirate le plus proche, mais je vous averti que ça n'en vaut pas la peine !
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