Plan de restructuration interne à 2M : changement en demi-teinte
07.04.2004 | 18h49
C'est le branle-bas de combat au sein de la deuxième chaîne de télévision marocaine. 2M a lancé un plan de restructuration visant à combler des postes vacants et à en créer d'autres. Les postes de directions sont visés, en particulier, au niveau de la programmation, nerf de la guerre d'une télévision. Mustapha Benali, le directeur général de la chaîne est, à ce sujet, confronté à un véritable problème. Celui de trouver des cadres compétents capables de remplir une mission autant sensible que stratégique.
Mustapha Benali, souhaite marquer son passage à 2M. L'homme qui a vu la naissance de ce projet de télévision, il y a quinze ans, entend en fait une affaire personnelle. Tous les regards se tournent aujourd'hui vers lui. Son arrivée à la tête de la chaîne de Aïn Sbaâ, le 10 septembre 2003, s'est faite à la suite d'un triste épisode de conflits qui l'avait opposé à l'ancien détenteur de ce poste, Noureddine Saïl. Une confrontation dont les épisodes, commencés à l'intérieur de la chaîne, se poursuivent aujourd'hui encore dans les salles des tribunaux et alimentent le débat aussi bien dans les salons huppés que dans les chaumières.
M. Benali, qui avait gagné son procès contre la chaîne en emportant un bon pactole (140 millions de centimes) pour s'installer à son propre compte, avant d'occuper le poste de Conseiller technique auprès du ministre de la Communication, est aujourd'hui mis à son tour au box des accusés. Les griefs retenus contre lui par l'ancienne direction de la chaîne, concernent notamment la «divulgation de secrets professionnels». Le procès a été mis en délibéré mardi dernier (6 avril 2004) par la Cour d'appel de Casablanca. La séance de proclamation du verdict est fixée au 11 mai prochain.
L'affaire du procès en cours ne manque pas d'interférer dans le panorama actuel de gestion de la chaîne. Mustapha Benali, tente à coup d'opérations marketing et de communication, d'effacer l'impact négatif de la campagne médiatique faite autour de ce dossier. C'est ainsi que ses détracteurs interprètent son action actuelle, notamment à travers l'opération, lancée en grande pompe pour célébrer le quinzième anniversaire de 2M.
En interne, son cercle rapproché de collaborateurs le crédite d'une volonté réelle de promotion de la chaîne. Celui qui a promis, dans toutes ses déclarations de redresser les comptes de 2M (la chaîne privée tombée, à nouveau, dans le giron de l'Etat qui en détient aujourd'hui 71,20 % des parts), entend mener une restructuration interne visant une rationalisation des ressources humaines, mais sans trop de précipitation et surtout sans bousculer les choses. Un changement donc en demi-teinte qui se ferait avec la bénédiction du Président du Conseil d'administration de la chaîne, en l'occurrence le ministre de la Communication.
La direction de l'information, assurée par Samira Sitaïl, n'est évidemment pas concernée par cette opération de changement ou de relookage comme on préfère l'appeler en interne. Le changement avait, par ailleurs commencé parmi le staff de la rédaction dans une recherche de rentabilité meilleure.
La quête de profils adéquats, pour des postes anciens ou nouvellement crées, est par ailleurs lancée. Mustapha Benali, a d'ailleurs, dès le départ crée le poste, inexistant auparavant, de directeur général-adjoint de la chaîne. Il y a placé un ancien compagnon de route. Driss Anouar, qui n'a jamais quitté la chaîne depuis qu'elle était à l'état embryonnaire, occupe aujourd'hui ce fauteuil tout neuf. «Homme très discret, il ne risque pas de faire de l'ombre au grand chef », avancent les esprits chagrins.
A l'extérieur, la rumeur bat son plein sur la recherche de l'homme ou la femme de la situation pour un poste clé. On avance même des noms parmi les universitaires, qui travaillent dans l'ombre sur le sujet de l'audiovisuel, et semblent avoir amassé une expérience respectable.
Le vrai casse tête pour la chaîne de Aïn Sbaâ serait de trouver l'homme idoine pour remplir la fonction de directeur de la programmation. Nerf de la guerre, une telle fonction nécessite une formation appropriée et une connaissance approfondie en la matière. La programmation et la production sont des fonctions stratégiques. C'est sur ces deux postes que se porte le regard de l'expert lorsqu'il veut évaluer le degré de réussite d'une chaîne de télévision.
Les nouveaux responsables de 2M auraient étudié tous les scénari, en envisageant même la possibilité d'une promotion interne. Mais, la première analyse indique que le recours à l'extérieur est inévitable.
Mustapha Benali, qui avait fait ses armes au syndicat de la chaîne, lorsqu'il était directeur d'antenne, serait-il sensible à la question des conditions matérielles de travail du personnel ? Il y a une dizaine de jours, l'augmentation de salaires a été rendue effective. «Selon une grille étudiée, qui prend en compte la productivité, l'augmentation accordée varie entre 5 à 25 % », indique une source de la chaîne. Elle précise que la marge de gestion accordée à la chaîne, malgré l'implication de l'Etat dans le capital, lui permet de fonctionner comme une entreprise privée. L'impact de l'augmentation est généralement ressenti de manière positive, même si l'on continue de parler d'écarts importants entre les salaires.
Le syndicat de 2M s'apprête, par ailleurs, à organiser une journée d'études pour examiner la situation générale de la Chaîne. Une sorte de séminaire qui s'appliquerait à étudier la meilleure manière de « défendre l'outil de travail ». L'idée est soufflée par le Conseiller de communication, nommé il y a quelques mois à peine, par Mustapha Benali. Son application immédiate par le Syndicat qui se réunit pour une sorte de séminaire pédagogique le 10 avril, montre que le message est entendu.
Cette chaine appartenait à L 'ONA . Elle a fait faillite. L'état marocain a NATONALISE la bêbête (curieux non ?) et sur la facture d'électricité les pauvres marocains ont réglé la note. Les actionnaires ont tout simplement récupéré la mise . La chaine ne valait pas un rond. Voilà comment un état a volé les citoyens. Voilà, voilà
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