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Banlieues: Une révolte française.
b
18 septembre 2006 21:08
Manière de voir 89 / Octobre - Novembre
Banlieues
Une révolte française.
Ignacio Ramonet

I. Un an après
Il est 18 h 12, le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, lorsque Bouna Traoré (15 ans) et Zyed Benna (17 ans) meurent électrocutés dans un transformateur — Muhittin Altun (17 ans) survivra à ses brûlures. Tous trois revenaient d’un tournoi de football quand ils virent arriver une voiture de police. Pas question de se faire prendre : leurs parents les attendaient pour l’iftar, la rupture du jeûne du ramadan. C’est pourquoi ils coururent se cacher. Averties du danger, les autorités policières n’ont rien fait... D’où la colère, attisée, trois jours plus tard, par le tir d’une grenade à l’entrée de la mosquée Bilal.


Ainsi commence la plus grande révolte qu’aient connue les banlieues françaises : elle durera trois semaines, gagnera 200 villes, détruira 10000 véhicules et nombre d’infrastructures pour une valeur de 250 millions d’euros. Et le « retour à la normale » nécessitera l’instauration de l’état d’urgence, le déploiement de 11000 policiers et l’interpellation de 5000 personnes, dont 600 seront bientôt condamnées à des peines de prison...

Pourquoi cette explosion ? Aucune explication monocausale ne suffirait à répondre. L’émeute défie à la fois l’austérité néolibérale, la ségrégation par l’urbanisme, les discriminations à l’encontre des enfants de la colonisation, le mépris pour la jeunesse et les violences policières, le désert politique de quartiers délaissés par la gauche, etc.

Rien là de défaillances conjoncturelles : cette faillite, en premier lieu en matière de politique de la ville et d’immigration, tous les gouvernements depuis trente ans — de droite, donc, mais aussi de gauche — en partagent la responsabilité.


II. Ségrégation urbaine
La chronologie qui court tout au long de ces pages tient de l’inventaire à la Prévert : voici, trente ans durant, une valse de ministres chargés de la ville, une floraison de comités, de commissions et de groupes en tout genre destinés à repenser l’urbanisme, une litanie de plans, programmes et autres opérations pour les banlieues... Avec quel résultat ? Celui qu’on a pu mesurer en octobre-novembre 2005 !


Encore faut-il prendre conscience du caractère multidimensionnel de l’échec de la « politique de la ville ». Il soulève la question — quasiment philosophique — du phénomène d’urbanisation lui-même. Il incrimine les architectes. Il résulte aussi, plus prosaïquement, du sacrifice du logement populaire. Il questionne le tissu social et les conséquences qu’ont sur lui précarité et austérité, ségrégation et... désinformation. Il invite à déceler, derrière les problèmes économiques et sociaux, ce qui tient à l’héritage de l’histoire et qui pèse en particulier sur les rapports entre populations issues de l’immigration et françaises « de souche ». Il met, du coup, en évidence le risque de replis communautaires. Il interpelle enfin les partis de gauche et leur incapacité à animer un mouvement dans les cités...

De Trappes à Dreux et de Sarcelles à Gennevilliers, en passant par Amiens, l’enquête sur le terrain confronte ici la réflexion générale à son objet local...


III. Enfants de l’immigration
« Coloniale » : ceux qui qualifient ainsi la société française contemporaine oublient les changements intervenus dans la situation, la place et l’image des immigrés et de leur descendance. Les grands bidonvilles ont disparu. Maghrébins et Africains ne rasent plus les murs. Beurs et blacks accèdent en masse à des métiers dont leurs parents étaient exclus. La fréquence des assassinats racistes — commis par des policiers ou des « tontons flingueurs » — a diminué...


La République, pour autant, ne traite pas encore également tous ses enfants. La majorité de ceux de l’immigration subissent toujours la ghettoïsation, les discriminations dans l’accès à la formation, à l’emploi, à la santé et à la culture, ainsi que l’humiliation du racisme et d’une répression ciblée. Autant de signes d’une société « postcoloniale », au sens où les méfaits de l’impérialisme français ont marqué les pays et leurs mentalités de part et d’autre de la Méditerranée.

On y verrait un échec du « modèle français d’intégration »... si celui-ci existait vraiment, ce que bien des historiens et des sociologues contestent. Sont indéniables, en revanche, les obstacles — économiques, politiques, juridiques, idéologiques et psychologiques — qui freinent l’évolution vers l’égalité des droits et des chances.


Iconographie
Les photographies qui illustrent ce numéro sont toutes d’Eric Larrayadieu. Photographe indépendant, il se consacre depuis près de vingt ans à la vie des banlieues et de leurs habitants. En 1997, il a publié « Jours incertains », au Point du jour Editeur.

En couverture : La Courneuve, 1998.

Les affiches ont été réalisées dans le cadre du concours annuel « Etudiants, tous à Chaumont ! » organisé par le Festival international de l’affiche et des arts graphiques de Chaumont-en-Champagne.
Elles sont l’œuvre d’élèves d’écoles d’art françaises et étrangères qui ont travaillé cette année sur le thème de la révolte des banlieues.



[www.monde-diplomatique.fr]
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
ok
25 septembre 2006 11:30
chere banlieusard, je vous annonce que votre cas a été disséqué par des specialistes plus intelligent que vous. Pesé et sous pesé et exploité par les médiats qui en ont profité pour se faire du fric sur votre dos.
Vous etes maintenant l'excuse du FN et de Sarko. TT le monde parle de vous.... tous? certes non. Vous vous devez de fermez votre gueule et de laissé les autres parler à votre place.MM ça vous n'avez pas le droit de le faire. Et le vote, me direz vous? La carte electorale, c'est de l'arnaque vous le savez bien. Cette collégialité plutocrate que l'on voit sur nos ecrans ME DEGOUTE!angry smiley

et n'oubliez pas:
Les carillons à vent sont -ils toujours gays.?
b
25 septembre 2006 11:45
Citation
ok a écrit:
chere banlieusard, je vous annonce que votre cas a été disséqué par des specialistes plus intelligent que vous. Pesé et sous pesé et exploité par les médiats qui en ont profité pour se faire du fric sur votre dos.
Vous etes maintenant l'excuse du FN et de Sarko. TT le monde parle de vous.... tous? certes non. Vous vous devez de fermez votre gueule et de laissé les autres parler à votre place.MM ça vous n'avez pas le droit de le faire. Et le vote, me direz vous? La carte electorale, c'est de l'arnaque vous le savez bien. Cette collégialité plutocrate que l'on voit sur nos ecrans ME DEGOUTE!angry smiley

et n'oubliez pas:

tu as dû confondre "le monde diplomatique" avec "minute".
si pour toi, c'est un problème de parler de la banlieue, pour moi non, dans la mesure où cela est fait avec intelligence.
tu peux aussi nier tout ce qui effectivement existe, et qui s'avère être un véritable problème de société.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
l
25 septembre 2006 13:25
ce qui serait grave, ce serait de ne pas en parler, de mettre le probléme sous cloche.
perso, j'aime bien les hors serie "maniere de voir" du monde diplo. il y a souvent une mine de chiffres, d'infos et de bonnes analyses (pas toujours).
ok
28 septembre 2006 11:47
Le traitement de la question ne doit pas etre à sens unique. Les urbanistes et les sociologues traitent certe de cette question,mais de façon trop rationaliste et jacobine à mon gout. Je ne critique pas leur remarque d'ailleurs cela me fait penser à un cour de géo que j'ai eu l'autre jour sur le theme ville et société: Le prof a lui mm était confronté il y a qq années à ce genre de probleme urbanistique en ce qui concernait le pb des cabines telephoniques dégradés dans le val Fourré, son étude a montré que cette situation était du à une situation d'inégalité en terme d'équipements par rapport aux quartiers aisé; en effet,les aménagements n'avait pas prévu une surpopulation de ces quartiers et d'un sous équipement notable par rapport aux autres quartiers.Cela a permis de faire table rase sur les idées préconsues de la mairie qui avait l'intention en menant cette étude de traduire une situation d'insecurité...
Je reprends donc, le traitement de la question doit se faire à double sens en tenant compte de criteres plus qualitatif et de terrain. ce sont des etres humains que l'on a devant nous, pas des bestiaux que l'on doit ranger dans tell ou tell case et dire: "affaire classé on est débarassé". Cette attitude que l'on retrouve la plupard du temps chez nos gouvernants est totalement intolérable et ce n'est certainement pas la politique des logement sociaux dans les commune périurbaines qui va régler le Pb! Il va uniquement le déplacer et le dispacher de droite à gauche sans reellement s'attaquer à la racine du pb. Les maires et les habitants de ces communes vont gueuler,ce qui va entrainer des tension et accentuer le climat xenophobe, raciste déjà existant.
Non, pour régler un probleme il faut d'abord écouter les premiers concernés. Hors sur le plan médiatique et sur le plan politique,je ne vois aucun banlieusard s'exprimer ( à par djamel, mais lui c'est un extraterrestre dans cet univers et il ne peut pas parler pour tt le monde) et faire part de ses sentiments. Il y a eu une grosse réappropriation du pb par tt ce beau monde qui y ont vu une source d profit... Et cela va sans dire, manipule l'opinion publique, lui faisant prendre des vessies pour des lanternes! Moi je dis,il faudrait peut etre arrété de nous prendre pour des Con.
Les carillons à vent sont -ils toujours gays.?
b
28 septembre 2006 11:59
qui a dit que les premiers concernés n'avaient pas le droit à la parole?
est-ce une raison pour bouder les travaux d'investigation des journalistes, ou les recherches des spécialistes? pas à mon sens.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
ok
28 septembre 2006 12:09
C'est de la speculation tt cela. Avant ces evenements,ils s'en fichaient royalement, ou le montraient peux...
C'est de la poudre aux yeux tout cela, du vent. Pour te rendre compte de ce qu'il en est reellement rend toi à la mairie, procure toi un PLU, un POS interroge qq employés du service municipale et tu verras la réalité. On se fiche de nous. Seul leur interet compte.
b
28 septembre 2006 12:53
la réalité je la connais. je n'ai pas besoin de me rendre dans une mairie pour cela.
qu'il y ait une surenchère dans le traitement médiatique de certaines informations relatives à la vie dans les cités, cela je te l'accorde.
de là à boycotter tous les articles qui peuvent être écrits sur le sujet, avant même de s'y être intéressé, je ne vois pas l'intérêt. tous les medias ne traitent pas un même sujet de la même façon. c'est peut-être ce qui fait la différence.
"Si les singes savaient s'ennuyer ils pourraient devenir des hommes." (Goëthe)
ok
29 septembre 2006 11:19
oui. J'ai une grande méfiance des médias et de tout ce que je ne peux vérifier directement comme certains chiffres qui se balade de temps à autre dans les discours politiques. La meilleurs arme pour lutter contre ce genre d'abus, c'est bien entendu l'instruction; le probleme c'est que cela prend bcp de temps et de travail. Tout le monde n'a pas un égale accés aux connaissances ne serait ce que par la spécialisation de tout un chaqu'un dans un métier ou par l'inégal accés aux études etc..,les hommes politiques et les médias profite de cette lacune pour nous faire avaler des couleuvres. Dans un certain sens ils ont raison car je vais te dire la vérité: qu'est-ce qu'on est COUI...ONS! Le français moyens croyant toujours à cette maxime: "je crois qu'a ce que je vois". La réalité est tout autre,il faut creuser pour comprendre les vrais pb, comme le font certains chercheurs d'une certaine façon; mais ce n'est pas suffisant,la politique doit etre réapproprié par les citoyens comme la dit J. Marie Boekel dans "la République des villes" (2002) dans son intro: il y a une rupture du pacte républicain dans les villes qui se remarque notamment dans la dichotomie ville campagne dans les elections au niveau communal ou la population des campagnes est mieux représentée que celle des villes du fait du nombre d'electeur. d'ou en partie la cration des communautés d'agglo ou les centres décisionaires sont décentralisés en parti et redistribu les pouvoirs dans les communautés d'agglomération (CA), les maires devenant de véritables petits présidents locaux. L'agglomération doit avoir un un projet d'agglo. Le conseil de devellopement composé de représentant des milieux économiques, sociaux, culturels,associatifs sont crée et sont intérrogés pour le projet d'agglo. Mais c'est la loi du 27 fevrier 2002 qui fixe les prescriptions en ce qui concerne la democratie de proximité.
Ce qui est interessant dans cet article c'est notamment le premier article concernant le conseil des quartiers. Ce conseil qui comme l'indique son nom concerne les décisions de la mairie concernant le quartier pour les communes de plus de 20000 habitants: le conseil peut ainsi saisir la mairie de toute décision concernant le quartier, ce réuni 2 fois par an et il est composé en parti de conseillés municipaux et d'autre part d'individus issu notamment du milieu associatif et des habitants du quartier.
Cependant la liberté laissé à la mairie concernant la part de l'effectif des conseillés municipaux est assez grande.quand à l'efficacité de ces conseils de quartier,il est tout relatif car c'est avant tout le maire qui détien le réel pouvoir tout d'abord par le contre balancement de l'effectif consacré aux conseillé municipaux qui peuvent déjà exercer un controle ou une influence en amont durant les conseils. En aval,c'est finalement le maire qui décide.C'est soit, une démocratie participative,mais la participation est bien maigre car le territoire doit etre apréhendé dans sa globalité et non pas seulement au niveau du quartieren tenant compte des flux et reflux de population,d'activité economique,sociale et associatif mais pas seulement au travers du prisme de quelques "tondus",je me demande bien quel est la part de tout un chacun dans un conseil de quartier quelle est le pourcentage de la population d'un quartier en France qui participe à un conseil de quartier? Pq ce tien t'il que 2 fois par an? Pq ne crée t'on pas une assemblé populaire du quartier ou tt les habitants de ce dernier pourrait participé sur le modele d'une AG? Je pense que c'est les limites de la démocratie de la part d'un gouvernement qui ne peut laissé plus de liberté que ça. C'est minable, pathétique!!!

A suivre



Modifié 1 fois. Dernière modification le 29/09/06 12:51 par ok.
 
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