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Assassinat du duc de Berry
13 février 2022 12:00
Le soir du 13 février 1820, à Paris, un spectateur s'écroule sur les marches de l'Opéra, alors installé rue Richelieu.

Le duc de Berry vient d'être frappé d'un coup de couteau à la poitrine par un ouvrier cordonnier, Louis Louvel. Il a la force d'arracher lui-même la lame mais tombe aussitôt en syncope et meurt peu après.

La victime est le neveu du vieux roi Louis XVIII et le fils du comte d'Artois, le futur Charles X. C'est la seule personne susceptible de donner un héritier à la famille royale. L'assassin, lui, est un républicain fanatique qui a voulu éteindre par son geste la dynastie des Bourbons. Son crime suscite dans le camp royaliste une émotion immense que n'apaisera pas son exécution.

Les ultra-royalistes dénoncent les idées libérales et la Charte constitutionnelle. Ils donnent libre cours à leur colère et s'en prennent au président du Conseil, Decazes, qu'ils accusent de laxisme. Le vicomte de Chateaubriand, écrivain célèbre, n'hésite pas à écrire : « Le pied lui a glissé dans le sang ».

Le 20 février, le duc Élie Decazes remet sa démission au roi, au grand regret de celui-ci. Il est remplacé par le comte Jean-Baptiste de Villèle, ancien maire de Toulouse et représentant des ultras. C'en est fini des tentatives de conciliation entre la monarchie constitutionnelle et la gauche libérale. La censure est rétablie et la loi électorale réformée au profit de la bourgeoisie conservatrice. L'opposition libérale ne trouve plus à s'exprimer que dans les conspirations secrètes comme la Charbonnerie.

Peu après l'assassinat de l'héritier royal, l'espoir renaît chez les Bourbons. On apprend en effet que l'épouse du malheureux duc de Berry est enceinte ! Le 29 septembre 1820, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile donne le jour à un fils posthume, Henri d'Artois, duc de Bordeaux.


Les poètes Alphonse de Lamartine et Victor Hugo joignent leur jeune talent aux réjouissances qui accompagnent la naissance de cet « enfant du miracle ».

Une souscription publique est organisée pour lui offrir le domaine de Chambord le 11 octobre 1820. D'où le titre de courtoisie de comte de Chambord qui sera désormais le sien.

Mais après la révolution des Trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830), qui chasse Charles X et porte sur le trône son cousin Louis-Philippe d'Orléans, l'enfant, âgé de dix ans, devra suivre son grand-père dans l'exil.

Élevé dans la haine de la Révolution et l'ignorance de la France, le comte de Chambord ne saura pas saisir l'occasion qui lui sera offerte de monter sur le trône en 1873, peu après la chute de Napoléon III.
Z
13 février 2022 12:35
Il me semble qu’il ne voulait pas reconnaître le drapeau tricolore mais revenir au drapeau blanc symbole de la monarchie et que c’est en autre sur ce point que tt possibilité d’un retour de la monarchie était abandonnée
M
13 février 2022 13:00
Par contre le Duc de Berry est bête. Normalement il doit pas enlever la lame sinon y’a hémorragie.
o
13 février 2022 15:28
thumbs up Un grand merci pour ce rappel.
Citation
MrSoso a écrit:
Le soir du 13 février 1820, à Paris, un spectateur s'écroule sur les marches de l'Opéra, alors installé rue Richelieu.

Le duc de Berry vient d'être frappé d'un coup de couteau à la poitrine par un ouvrier cordonnier, Louis Louvel. Il a la force d'arracher lui-même la lame mais tombe aussitôt en syncope et meurt peu après.

La victime est le neveu du vieux roi Louis XVIII et le fils du comte d'Artois, le futur Charles X. C'est la seule personne susceptible de donner un héritier à la famille royale. L'assassin, lui, est un républicain fanatique qui a voulu éteindre par son geste la dynastie des Bourbons. Son crime suscite dans le camp royaliste une émotion immense que n'apaisera pas son exécution.

Les ultra-royalistes dénoncent les idées libérales et la Charte constitutionnelle. Ils donnent libre cours à leur colère et s'en prennent au président du Conseil, Decazes, qu'ils accusent de laxisme. Le vicomte de Chateaubriand, écrivain célèbre, n'hésite pas à écrire : « Le pied lui a glissé dans le sang ».

Le 20 février, le duc Élie Decazes remet sa démission au roi, au grand regret de celui-ci. Il est remplacé par le comte Jean-Baptiste de Villèle, ancien maire de Toulouse et représentant des ultras. C'en est fini des tentatives de conciliation entre la monarchie constitutionnelle et la gauche libérale. La censure est rétablie et la loi électorale réformée au profit de la bourgeoisie conservatrice. L'opposition libérale ne trouve plus à s'exprimer que dans les conspirations secrètes comme la Charbonnerie.

Peu après l'assassinat de l'héritier royal, l'espoir renaît chez les Bourbons. On apprend en effet que l'épouse du malheureux duc de Berry est enceinte ! Le 29 septembre 1820, Marie-Caroline de Bourbon-Sicile donne le jour à un fils posthume, Henri d'Artois, duc de Bordeaux.


Les poètes Alphonse de Lamartine et Victor Hugo joignent leur jeune talent aux réjouissances qui accompagnent la naissance de cet « enfant du miracle ».

Une souscription publique est organisée pour lui offrir le domaine de Chambord le 11 octobre 1820. D'où le titre de courtoisie de comte de Chambord qui sera désormais le sien.

Mais après la révolution des Trois Glorieuses (27-28-29 juillet 1830), qui chasse Charles X et porte sur le trône son cousin Louis-Philippe d'Orléans, l'enfant, âgé de dix ans, devra suivre son grand-père dans l'exil.

Élevé dans la haine de la Révolution et l'ignorance de la France, le comte de Chambord ne saura pas saisir l'occasion qui lui sera offerte de monter sur le trône en 1873, peu après la chute de Napoléon III.
 
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