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ALGÉRIE-MAROC: LES «FAUX-JUMEAUX» DU MAGHREB
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8 août 2004 02:25
Bonjour,
L’historien Benjamin Stora nous livre une trés bonne analyse et en concluant par la necessité d'ouvrir les frontiéres, l'actualité qu'on vit aujourd'huii.
Bonne Lecture

Paris, 2 octobre 2002 - L’historien Benjamin Stora publie,
début octobre, «Algérie, Maroc: Histoires parallèles,
destins croisés». Note de lecture.


Paris, 2 octobre 2002 - «Guerre des sables» en 1963,
différend sur le Sahara Occidental à partir de 1975, soutien
implicite de l’Algérie à l’Espagne lors de la crise de
l’îlot Leïla-Persil de l’été 2002…: les contentieux qui
enveniment les rapports entre le Maroc et l’Algérie depuis
40 ans sont lourds. En se livrant à un comparatisme
historique entre les «deux frères ennemis» de la région,
Benjamin Stora parvient pourtant à la conclusion que les
deux pays sont condamnés à s’entendre. Et que les sociétés
algériennes et marocaines sont plus proches l’une de l’autre
qu’elles ne l’imaginent…

Tout au long de ce livre, truffé de références
bibliographiques et assorti d’une chronologie comparée des
deux histoires (de 1912 à 1999) et de textes annexes
reprenant les entretiens accordés par l’auteur à la presse
maghrébine entre 1999 et 2001, l’historien revisite les
imaginaires des deux peuples, met en lumière les souvenirs
qui les rassemblent et ceux qui les séparent.

Principales puissances du Maghreb, l’Algérie et le Maroc,
rappelle-t-il tout d’abord, ont en commun la langue, la
religion, une importante minorité berbérophone, la
colonisation française et le dur combat pour l’indépendance.
Nés au même moment, au tournant des années 1930, les
mouvements nationalistes - Jeunes Marocains de Allal el
Fassi et Ahmed Balafredj et Jeunes Algériens de Ferhat Abbas
– ont permis aux deux peuples de forger «des représentations
communes» de leurs luttes de libération.

Pour autant, et malgré ces points communs, Benjamin Stora
établit une distinction importante entre les deux
nationalismes. Nation de longue date, le Maroc, qui a connu
une durée et une forme de colonisation différentes de celles
de l’Algérie, cultive un rapport à l’histoire qui
«s’enracine dans la tradition et insiste sur la continuité.»
En revanche, pour les Algériens, qui ont vécu la présence
ottomane avant l’arrivée des Français, c’est «l’histoire
(anti)coloniale (qui) invente le territoire.» «Ces
perceptions distinctes, écrit l’auteur, entraînent deux
formes de légitimation de l’Etat-nation. Elle passe, au
Maroc, par l’histoire longue, tandis qu’elle transite, en
Algérie, par la puissance géographique.»

L’émergence d’une conscience citoyenne
Cette distinction explique l’origine de la séparation et de
l’affrontement géopolitique auxquels se livrent l’Algérie et
le Maroc depuis 40 ans.
Les deux Etats sont-ils pour autant condamnés à s’opposer?
Rien n’est moins sûr, avance l’historien qui estime que la
réconciliation entre les deux pays se fera par «en bas».

«En Algérie comme au Maroc, écrit-il, le travail difficile
et parfois douloureux d’anamnèse sur les «années de plomb»
des décennies 1970-1980 redonne une homogénéité aux cultures
politiques figées dans le carcan des barrières nationales,
insuffle du sens et du sang neuf à l’action collective,
citoyenne.»

À l’aube du troisième millénaire, les sociétés algérienne et
marocaine font, en effet, de l’avènement de l’Etat de droit
une revendication centrale.
L’émergence d’une véritable conscience citoyenne chez ces
deux poids lourds de la région plaide ainsi en faveur du
«dépassement des conflits anciens.» D’autant que les deux
pays, qui se préparent à ouvrir leurs frontières aux
produits européens après la conclusion d’accords avec
l’Union Européenne, sont condamnés à donner au Maghreb une
homogénéité politique et économique. Mais en attendant, il
leur faudra au moins rouvrir leurs frontières, fermées
depuis 1994…


Karim Aït-Ouméziane

le Maroc au coeur. Ah ! Que lentement la vérité fait son chemin dans les esprits...
 
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