Citation
Cathy91 a écrit:
Non, à l'époque, je n'avais même pas internet. Je n'avais aucun support de quoi que ce soit.
Tu sais, ce genre de troubles se développent progressivement.
Un jour on fait un malaise dans un centre commercial. Bon, on se dit que ce n'est rien. Et puis 1 mois après, rebelotte. Et puis ça devient de plus en plus fréquent et on finit par douter de sortir. Et si j'ai encore un malaise. La dernière fois, personne ne m'a aidé, au contraire, on m'évitait. Et si je tombe dans la rue, qui me ramassera ...
Au final, la peur monte progressivement et on finit par s'enfermer de peur que le malaise n'arrive.
Et un jour ça devient tel que le simple fait de lacer ses chaussures dans l'entrée et le malaise arrive. Et là, on décide de ne plus sortir. C'est trop dur. On se dit qu'on va mourir à chaque fois.
La difficulté pour moi, c'est que c'est arrivé pendant ma grossesse. Alors au début, je pensais que ces malaises étaient dû à mon état. Quelle femme enceinte ne fait pas un malaise vagal de temps en temps ? Et c'est resté après l'accouchement. Mais le temps que je réagisse, j'étais enfermée chez moi déjà.
Bref, quand j'ai compris que c'était d'ordre psychologique, j'ai décidé de prendre le problème en sens inverse. "T'as peur de sortir ? pas grave, tu sortiras quand même. C'est débile d'avoir peur de sortir, donc on va arrêter les conneries et puis on va prendre le courage d'avancer"
Alors au début, c'était juste apprendre à ouvrir la fenêtre sans vasciller, puis arriver à ouvrir la porte d'entrée, puis oser sortir dans le couloir, descendre les escaliers, puis sortir enfin du bâtiment, traverser la rue, aller dans la rue d'à côté ... bref, tout ça jusqu'à pouvoir faire le tour du quartier sans flancher. 2 ans pour arriver à ça !!!
Il a fallu que je travaille sur ma concentration, sur ma respiration, sur ma patience ...
Et personne ne m'a aidé. Mon mari était à l'ouest, ma mère me disait de me débrouiller, mes copines mettaient ça sur le compte de la paresse, ou de caprices pour ne pas trouver du boulot à ma sortie de maternité ... Bref ... toute seule quoi.
Il faut apprendre à se connaître. Aller au plus profond de soi pour dominer ses peurs. Faut les regarder en face et leur dire zut.
Quand on a des troubles de ce type-là. Peur de la foule, claustrophobie, agoraphobie, timidité même ... il faut affronter ses peurs. Progressivement, très progressivement, et on y arrive.
Citation
Cathy91 a écrit:
Oui, c'est possible, je suis du même genre aussi. J'aime pas beaucoup les gens, même voire pas du tout. Je les évite depuis toujours. Pour te dire, je rêve de vivre dans un coin perdu où il n'y aurait personne que la nature. Et je ne pense pas que je m'en lasserais.
Mon mari, je l'ai accepté parce qu'il était exceptionnel, fait pour moi quoi, mais il est certain que je ne me suis jamais embêtée à entrer dans une relation si ça ne le faisait pas. D'ailleurs, mon ex, je l'ai largué parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait (enfin si, me faire ch... mais ça, c'était pas dans mes options de vie, j'ai dis oust lol).
Avec les gens, autrefois j'étais quelqu'un de renfermée qui ne parlait à personne. Tout le monde me trouvait bizarre. Maintenant, je suis tout aussi bizarre, sauf que j'ose dire les choses. Mais je les dis tellement bien que je ne cache pas ce que j'ai en moi. Si je n'aime pas et qu'à ce moment-là j'ai besoin de le dire, ben ça sort et tant pis pour ce que l'autre pense. Je ne dis pas les choses pour faire du mal exprès, mais je ne sais pas mentir, et je déteste l'injustice. Alors quand quelque chose m'agace ou m'horripile, je suis du genre à mettre les pieds dans le plat. Et ça en refroidit plus d'un. Au final, même si je parle maintenant, les gens m'évitent tout autant, lol.
Je pense qu'on est des sortes de gens qui ne sont pas fait pour vivre en société. Cette société, on nous l'impose, mais moi, un lopin de terre et une maison dessus, quelques bêtes et je serais contente. J'ai pas besoin de plus pour me sentir bien. Dieu, sa création, moi, et surtout personne autour.
Je ne suis pas faire pour vivre avec les autres. Les autres m'ont toujours rebuté. Trop d'hypocrisie, trop de bassesse, trop de cupidité, c'est pas moi ça. Et je ne vais pas calquer les mauvais exemples juste pour m'insérer dans le troupeau.
Bref, dans notre cas, il faut se trouver un boulot qui nous apporte ce qu'il faut pour vivre (au moins pour payer nos impôts, nous loger et manger, après le reste, ben on peut toujours bidouiller) et puis le reste ... bah ...
Je suis une femme, travailler à domicile m'a permis de mener la vie en solitaire, en recluse, et j'aime ça. J'y trouve un équilibre. Je vois un peu de monde, mais pas trop. Avec le temps, j'ai malgré tout quand même appris à gérer les autres, mais c'est juste dans le cadre de mon travail.
En tant qu'homme, je suppose que j'aurais été du genre à ouvrir un atelier quelque part dans un coin perdu et à vendre mes objets, ou proposer mes services aux particuliers. Je n'aurais certainement pas fait fortune, mais j'aurais vécu comme je l'aurai senti. Le Raymond qui élève ses chèvres au fin fond de la finphonie, ou le Marcel qui aurait fait pousser ses légumes et qui les auraient vendu sur les marchés. Enfin ... un truc comme ça quoi.
On n'est pas fait pour travailler en entreprises. Il nous faut un boulot où on n'a aucun patron au dessus de nous, où on évolue à notre rythme.
Non ? T'as pas ça au fond de toi ?