L'Afrique du Sud sportive déchante après une trompeuse ivresse TV 5 - 22 mar 2004 ... donne pas la meilleure image d'un candidat à l'organisation du Mondial-2010. ... Al'image de la société, de l'économie, le sport en Afrique du Sud reste dans ...
L'Afrique du Sud sportive déchante après une trompeuse ivresse
Des jeunes de la ville d'Athlone au dessus d'une affiche représentant une poignée de main entre Nelson Mandela et Frederic de Klerk
EAST LONDON (AFP) - 22/03/2004 12h20 - Dans l'euphorie démocratique de 1994, le sport sud-africain, arène jadis de tant d'exclusions, avait signé son retour international avec éclat; mais dix ans plus tard, les résultats sont absents et les plaies et rancoeurs, jamais vraiment guéries, refont surface.
Le rugby champion du monde (1995), adoubé par Nelson Mandela avec une pointe de couleur (un joueur métis dans le XV sacré), le football champion d'Afrique (1996), un marathonien champion olympique (1996), le cricket reprenant sa place dans le trio de tête mondial...
L'Afrique du Sud pouvait légitimement penser devenir une référence sportive mondiale. Ce monde qui l'avait boycottée était à sa porte, puisque le pays accueillait en cinq ans le Mondial de rugby, la Coupe d'Afrique des Nations de football, les Jeux Panafricains.
Et pourtant... Les scandales de corruption (cricket), les salaires astronomiques d'administrateurs (rugby), les incidents racistes entre joueurs (rugby) et surtout les contre-performances générales sont aujourd'hui la matière première de la presse spécialisée et des discussions déconfites d'une nation folle de sport.
Le dernier épisode en date, l'élimination au premier tour de la Coupe d'Afrique des Nations de football en février sur fond de cacophonie dirigeante (entraîneur licencié à quelques jours du tournoi), ne donne pas la meilleure image d'un candidat à l'organisation du Mondial-2010.
"La plupart des défis auxquels nous étions confrontés en 1994 et dans les premières années de l'unification (des fédérations blanches et noires) sont toujours face à nous", admettait récemment avec amertume le ministre des Sports Ngconde Balfour.
De jeunes noirs jouent au cricket
"Le développement d'un noyau d'administrateurs compétents et patriotiques, des installations adéquates et accessibles à la majorité, des programmes de développement des sports", tout le travail de fond ou presque reste à faire, ajoutait-il.
A l'image de la société, de l'économie, le sport en Afrique du Sud reste dans une très large mesure à deux vitesses: une élite --certes plus multiraciale qu'avant-- choyée en termes de contrats et d'équipements, et une vaste majorité noire, encore largement privée d'infrastructures, d'accès aux filières vers le haut niveau.
Depuis 1994, les différents sports ont mis en place d'ambitieuses politiques d'ouverture. Ils attestent d'indéniables succès quantitatifs, à l'image du rugby, ancien "sport blanc" par excellence, qui assure à présent que 53% des joueurs, toutes classes d'âge confondues, sont de couleur.
Plus de la moitié de joueurs noirs, mais 26 seulement dans les 120 des équipes sud-africaines du Super-12 (tournoi inter-provinces d'Afrique du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande), et un seul dans le XV Springbok en quart de finale du Mondial-2003: où est la déperdition ?
Le ministre des sports sud-africain Ngconde Balfour
Manque de talent et d'opportunités, ou persistance de préjugés chez les décideurs et administrateurs, encore majoritairement blancs, comme sur le terrain ? Un peu des deux, si l'on en croit les confidences amères de certaines vedettes de couleur, comme Chester Williams ou Breyton Paulse.
Car malgré des "success stories" --le cricketteur Makhaya Ntini, le rugbyman Aswhin Willemse, le jeune champion équestre Bongani Mvumvu--, l'effet de masse tarde à se faire sentir.
Fin 2003, un sondage révélait que le rugby est un sport "raciste" pour 53% des Sud-Africains.
"Les gens viennent parce qu'ils veulent voir des joueurs noirs", explique le prometteur international noir de cricket Monde Zondeki, 21 ans. "S'ils ne voient pas, très vite, davantage de joueurs noirs, ils vont clairement commencer à poser des questions".
....... Le dernier épisode en date, l'élimination au premier tour de la Coupe d'Afrique des Nations de football en février sur fond de cacophonie dirigeante (entraîneur licencié à quelques jours du tournoi), ne donne pas la meilleure image d'un candidat à l'organisation du Mondial-2010........
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