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Abraham Serfaty - Ancien prisonnier politique marocain
z
19 avril 2006 15:50
Abraham Serfaty
MAROC - 16 avril 2006 - par YASMINA LAHLOU - Jeune Afrique


Ancien prisonnier politique marocain

« L’une des premières décisions de Mohammed VI, quelques semaines après son intronisation, ?a été d’autoriser mon retour d’exil. Ce moment où j’ai enfin été reconnu en tant que citoyen a été ?l’un des plus heureux de ma vie. ». Après quinze mois ?de clandestinité, dix-sept ans de prison et huit ans de bannissement, l’un des plus célèbres opposants ?au régime d’Hassan II pouvait enfin tourner la page. C’était en septembre 1999. Aujourd’hui, Abraham Serfaty (80 ans) et son épouse Christine Daure coulent ?une paisible retraite à Marrakech, mais sans renoncer ?à la lutte politique. Depuis les attentats de Casablanca, en 2003, ils se montrent très préoccupés par la montée de l’islamisme.

Issu d’une famille juive de Tanger, Serfaty est diplômé de l’École des mines, à Paris. Très tôt rallié au marxisme, il participe activement à la lutte anticoloniale, comme il le raconte dans le film Un printemps 56. L’indépendance du Maroc, que vient de réaliser Frédéric Mitterrand. Au lendemain de l’indépendance, il occupe différents postes importants et, en 1960, devient directeur du développement au sein de l’Office chérifien des phosphates (OCP). Mais la brillante carrière à laquelle il paraît destiné connaît un brusque coup d’arrêt. En 1970, il fonde Ilal Amam, une organisation d’extrême gauche, ce qui lui vaut d’être emprisonné et torturé. Libéré, il entre dans la clandestinité. À nouveau arrêté en 1974, il restera dix-sept ans en prison. Tout au long de sa détention, Christine, son épouse, de confession protestante (coopérante au Maroc, elle l’a caché quand il était dans la clandestinité et, en 1986, obtiendra l’autorisation de l’épouser en prison), ne cessera d’alerter l’opinion et les médias. En 1991, Serfaty est enfin libéré, mais déchu de sa citoyenneté marocaine et contraint à l’exil : le couple s’installe en France. De retour au Maroc en 1999, l’ex-opposant est nommé conseiller auprès de l’Office national de recherche et d’exploitation pétrolière (Onarep).

Victime d’une maladie génétique aggravée par sa détention, Serfaty est contraint depuis plusieurs années de se déplacer en fauteuil roulant. Ce qui ne l’empêche pas de se mobiliser pour les causes qui lui tiennent à cœur : il participe à des manifestations, intervient dans des colloques et des conférences… Le reste du temps, il sort rarement de sa modeste villa dans le quartier Assif. « Cette maison, nous l’avons achetée à crédit. Les traites courent jusqu’en 2008, Abraham a refusé l’indemnisation que lui proposait, comme à toutes les victimes des “années de plomb”, l’Instance Équité et Réconciliation [IER] », précise son épouse. « Je n’ai fait que mon devoir et n’ai pas à être indemnisé pour cela. J’ai été rétabli dans mes droits, et ma retraite d’ancien cadre de l’OCP me suffit », confirme l’intéressé.

Bien sûr, il se réjouit des progrès réalisés par Mohammed VI en matière de liberté d’expression et, depuis la réforme de la Moudawana (le code de la famille), concernant la situation des femmes. Reste, selon lui, à régler la question berbère - composante essentielle de l’identité marocaine - et celle du Sahara occidental. Mais, sur ces deux points aussi, la politique royale lui paraît sur la bonne voie. L’islamisme ? « Il est beaucoup moins offensif que dans d’autres pays, car l’esprit de tolérance prévaut chez les Marocains. En outre, le statut d’Amir al-mouâminine [Commandeur des croyants] du roi est le meilleur rempart contre une dérive extrémiste. »


Le 20 avril, Abraham, Christine et Aziz Binebine, l’un des rares rescapés du sinistre bagne de Tazmamart, doivent donner à l’École des hautes études en mana gement de Marrakech une conférence intitulée ?« Les chemins de la liberté ». Heureux que Tazmamart ait été récemment rasé par les autorités, il souhaiterait qu’un monument dédié aux victimes soit édifié sur le site. « L’espérance renaît, on avance dans le sens de la démocratie et de la modernité », juge-t-il. Abraham Serfaty est désormais un homme en paix. Yasmina Lahlou
i
19 avril 2006 16:10
Bonjour;

Oui C'est un homme très intelligent, il a une vision tres pointue. J'espere qu'il contribue au developpement democratique au maroc. J'ai lu son Live qui a ecrit quand il etait au prison de kenitra. Ce qui me plait chez cette homme c'est ca façon de voir les choses, tres cartesienne, pragmatique. Le mouvement Ila al amam malgré tout reste une etape interessante et qui a aidé dans le changement.
z
19 avril 2006 16:22
Je ne savais pas qu'il etait le fondateur d'Ila al Amam... C'est des pointures comme ca que l'on devrait voir plus souvent representer les changements actuels au pays. Dommage qu'il reste a l'ombre, surtout qu'il peut jouer un role concernant l'intolerance qui sevit.
O
19 avril 2006 16:31
Son livre , ecrit par sa femme , fait partie de ma collection des livres bannis au maroc .
a
19 avril 2006 17:07
Je pense que ces livres sont disponibles maintenant au Maroc.

Sa femme a été la première à divulguer l'existence de cette prison de triste mémoire qu'est TAZEMAMART.

SERFATY est un homme courageux et de conviction, il a toujours soutenu les palestiniens et les opprimés.

Lors de son exil en France il a tenu une conférence à Argenteuil en région Parisienne où il a demandé plus de liberté au Maroc et la libération de tous les prisonniers politiques.
C'est un homme simple et facile de contact, humble et grand progressiste.
B
19 avril 2006 18:03
hommage a ce grand homme qui a donné toute sa vie pour son pays le maroc. Sans oublier sa soeur tortué a mort et a tous les autres camarades qui n´avaient pas peur de dire non pendant les années 70 dans les geoles de bassri (entre autre).
z
19 avril 2006 18:45
A quand des avenues ou des edifices publiques ou des universités ou des gares ou des aeroports etc... qui portent les noms de marocains qui ont marqué l'histoire de ce pays par leur courage et leur patriotisme? Ce serait un geste qui ne coute rien a l'état et qui ne ferait que rendre hommage à ces derniers. Le Maroc se réconcilie avec son histoire et parfois des gestes symboliques font bcp plus que toutes les paroles et les discours.
a
19 avril 2006 19:04
je crois plutot que les gares le aeroports ect devraient porté les noms de ceux qui ont empeché la vermine commusiste de faire ce qu elle veut au maroc.


quand meme c est debile ceux qui ont faillis mener le maroc a sa perte ,on devrais leur rendre hommage juste parceque ils ont été empeché de le faire.

a quand aussi la rehabilitation de oufkir de ababou de medbouh ,parceque eux aussi ils ont subit la foudre du rejime pffffffffffffffffffffffffffff.
z
19 avril 2006 19:50
A la grande difference que ces gens dont on parle ont participé à l'avancée du pays vers la bonne direction en créant une balance contre des dérives autoritaires, au delà de leur affiliation politique. Si le Maroc en arrive à l'IER, c'est bien grace a leur combat et il faut leur reconnaitre cela, je pense que meme l'état a reconnu ses torts et est disposé à aller de l'avant, la main dans la main avec les anciens opposants. Si on ne parle que de la période pré-indépendance, il existe toujours des dizaines de résistants qui n'ont pas encore leur place qu'ils méritent dans le Maroc.
a
19 avril 2006 20:18
et les islamistes radicaux zaki ton raisonement vaut pour eux aussi?
z
19 avril 2006 20:20
Tu connais un islamiste radical qui a fait quelque chose qui a changé le Maroc positivement et marqué les esprits sur le plan national pour son patriotisme et ses actions? Si tu as un nom, on peut en discuter. Et s'il y en a eu que je ne connais pas, oui il faudra les intégrer aussi dans le groupe restreint des grands du Maroc.



Modifié 1 fois. Dernière modification le 19/04/06 20:21 par zaki7.
a
19 avril 2006 20:31
l islamiste comme le communiste pretendent lutter pour la justice social.

l un veut imposer la dictature du proletariat et l autre celle de la chariaa mais aucun d eux n a combattu pour que le maroc en soit ou il en est maintenant.
si on rend hommage a l un il est hypocrite qu on le fait pas pour l autre.moi je dis ni a l un ni a l autre.
z
19 avril 2006 20:33
C'est pour cela que je t'ai demandé de me citer un nom que tu as en tête...
a
19 avril 2006 20:54
par exemple abdessalam yassine et sa fille.

tu vois zaki pour moi la dictature du proletariat de serfaty vaut bien le khilafa de yassine et tous les deux ont fait de la prison.

alors pq pas un aeroport abdessalam yassine
k
19 avril 2006 21:04
Citation
zaki7 a écrit:
A quand des avenues ou des edifices publiques ou des universités ou des gares ou des aeroports etc... qui portent les noms de marocains qui ont marqué l'histoire de ce pays par leur courage et leur patriotisme? Ce serait un geste qui ne coute rien a l'état et qui ne ferait que rendre hommage à ces derniers. Le Maroc se réconcilie avec son histoire et parfois des gestes symboliques font bcp plus que toutes les paroles et les discours.


je te met au défi de me trouver un seul wattani parmis

la communauté juive du maroc qui a pris les armes contre

le colonisateur soit au maroc ou en algérie.

alors les noms des édifices....etc c'est reservés au

héros qui ont défendu notre chere patrie.
z
19 avril 2006 21:28
Je pense qu'on ne parle pas du meme domaine, je parle de personnalités qui ont marqué la marche du pays vers la démocratie au delà de leurs affiliations politiques. c'est à dire de personnes qui de par leurs actions (avec qui on peut etre d'accord ou pas d'accord) ont réussi à participer au courant démocratique en y mettant leur propre brique. Je te signale que Serfaty a été non seulement remis dans ses fonctions mais aussi réglé son problème imaginaire de nationalité marocaine. Il n'y a pas de honte à revenir sur le passé et à reconnaitre que des erreurs ont été commises et l'état même le reconnait, H2 a commis des exactions, je pense qu'il n'y pas sujet à polémique ce ce coté la. Peut etre que H2 avait ses raisons que l'histoire jugera, la portée du message n'est pas la, la portée du message est que du point de vue national, Serfaty (et autres) ont représenté le fer de lance d'une opposition qui s'est insurgé contre des pratiques illégales des années de plomb. La démarche de cette opposition a été extrême parfois dans son idéologie mais elle ne s'est jamais aventuré à risquer la stabilité du pays comme les militaires l'ont fait. Le marxisme était une idéologie qui ne sévissait pas seulement chez des gens comme Serfaty mais aussi chez d'autres leaders comme Youssoufi, etc.. C'était une façon de dire non à un régime à un moment donné de l'histoire, ce message n'a plus de sens aujourd'hui vu que les choses ont change et tant mieux.. Serfaty n'est plus marxiste et M6 n'est pas H2.
i
19 avril 2006 21:53
C'est un homme d'une grande sagesse fidéle à ses pricipes,et pour mémoire il avait participé à une grève de mineurs (si je ne dis pas de bétises) alors qu'il était le directeur, cela se passait dans les années soixantes et cela se passait au maroc.
Il y a tellement à dire sur cette homme là , et toutes ces choses ramène à une conclusion:

"s'il y a quelqu'un parmi les vivants qui méritent l'appelation de" marocain" c'est bien cet homme là ".
georges orwell
z
19 avril 2006 22:15
Né à Casablanca (Maroc) en 1926, Abraham Serfaty, issu d'une famille juive marocaine tangéroise, milite dans les rangs communistes dès 1944 et milite ardemment pour l'indépendance de son pays, ce qui lui vaut d'être emprisonné par le colonisateur français en 1950, et placé en résidence surveillée en 1956. Il participe ensuite à la mise en place des institutions de l'État marocain, à des postes plus techniques que politiques, puis dans l'enseignement il est en effet ingénieur des mines de formation. En 1970, il rompt avec un Parti communiste marocain (actuel PPS) qu'il considère comme trop sclérosé et participe à la fondation de l'organisation d'extrême gauche Ilal Amâm (actuelle Voie démocratique, An-nahj Ad-dimoukrati). Arrêté et torturé par le régime de Hassan II en 1972, il entre ensuite dans la clandestinité jusqu'à une nouvelle arrestation en 1974, qui durera 17 ans, jusqu'en septembre 1991 où il est libéré, expulsé et privé de sa nationalité marocaine sous prétexte qu'il serait brésilien (son père, originaire du Maroc, a résidé quelques années dans ce pays). En septembre 2000, il est autorisé par le nouveau roi Mohammed VI à rentrer au pays, et sa nationalité marocaine est reconnue officiellement et sans contestation possible.
Abraham Serfaty fait partie, avec Ilan Halévy, des rares Juifs arabes qui ne se reconnaissent pas dans l'idéologie sioniste, comme par le passé l'Egyptien Henri Curiel, autre grand militant communiste.
m
20 avril 2006 10:50
Cet homme qui a fait des sacrifices énormes en restant fidéle á ses principes et á son pays le Maroc est un homme juif qui a toujours été pour les droits du peuple palestinien. Ceci doit donner à réflichir à tous ceux qui confondent sioniste et juif.
z
20 avril 2006 11:10
Ci-dessous, un autre grand dont une fondation marocaine a deja pris le nom...



Dans chaque ville il devrait y avoir une reference quelque part avec une plaque commemorative pour un ecrivain marocain ou pour un resistnt ou militant ou patriote ou un homme de culture marocain au dela de ce que l'on pense d'eux ou de leurs ecrits. 99.9999% des jeunes marocains n'ont aucune idee de qui est un Choukri ou un Mohamed Khaïr-Eddine ou un Abdelhak Serhane un un Driss Chraibi ou un Laâbi...



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Edmond Amran El Maleh, un juif marocain.

Edmond Amran El Maleh a été, vendredi 11 mai, l'hôte de Sochepress pour une rencontre avec la presse. D'emblée, cet écrivain marocain de confession juive, souligne avec force son attachement à son identité marocaine. Lui qui n'a jamais cessé de répéter : "Je suis juif marocain ou marocain juif."

Blessé dans son orgueil par un article paru dans Le Journal dans lequel on parle de Juifs du Maroc, Edmond El Maleh ne cache point sa fierté d'être marocain. "Le Maroc est ma fierté, mon bonheur et ma passion. C'est le fruit d'une conscience aiguë sur ce que nous sommes et sur les défis que nous devons relever", se réjouit-il.

Lucide, l'homme, qui parle en connaissance de cause, veut rompre avec cette image négative et ce discours pessimiste que véhiculent, selon lui, certaines voix d'intellectuels. "Nous avons besoin de penser la société marocaine. Jusqu'à présent on continue à bavarder avec beaucoup d'idéologie, de tam-tam et de sensationnel. J'ai toujours refusé ce bavardage sur les années de plomb, bien qu'il y ait eu quelques dérapages et une certaine répression." Et El Maleh de dégager un constat : "Le Maroc est encore un pays à visage humain."

Né le 30 mars 1917 à Safi au sein d'une famille bourgeoise, Edmond Amran El Maleh a vécu toutes les étapes de l'histoire contemporaine du Maroc, de l'époque coloniale à la période poste-indépendance autrement qu'en simple spectateur. Néanmoins, estimant qu'il n'avait plus ni force ni courage de poursuivre la lutte, il s'exile en France dès 1965 où il restera durant trente an. "Mais j'ai consacré tout mon travail littéraire au Maroc, notamment dans Essaouira Cité heureuse".

Le parcours littéraire d'Edmond El Maleh n'aura commencé qu'en 1980 (à 63 ans) avec son roman Le parcours immobile. "Ce livre reflète un désir de plus en plus affirmé d'approfondir mon enracinement dans la culture marocaine, où j'ai tenté non pas de transcrire mais de faire revivre mon expérience de jeune juif marocain ayant lutté contre le colonialisme et ensuite militant au sein du mouvement communiste." Autrement dit, l'auteur se défend de l'idée que son travail soit une simple autobiographie.

Loin d'être un écrivain engagé, Edmond El Maleh n'a jamais voulu verser dans la dénonciation. Car, estime-t-il, il faudrait la traduire dans un engagement littéraire ou dans un récit accompagné d'une réflexion (NDLR, Aïlen ou la nuit du récit,, 1986, Editions Maspéro. "On ne peut pas exiger d'un écrivain d'être engagé. J'ai jamais été convaincu que l'écriture engagée puisse avoir un effet. Je suis un homme habitué à l'action directe", explique-t-il.

Dans le prolongement de ses idées, Edmond estime que nos écrivains ne sont pas assez imprégnés de la réalité de notre pays. "Contrairement aux sud-américains, nos écrivains n'ont pas encore réussi à faire entrer le Maroc dans la littérature", dit-il rendant au passage un hommage particulier à feu Mohamed Khaïr Eddine, qu'il considère comme le plus grand écrivain que le Maroc ait connu.


Evoquant le chapitre du Proche Orient, El Maleh s'anime. L'invasion du Liban par Israël a donné de la matière à Edmond pour son livre Mille ans, un jour, (Editions La pensée sauvage, 1986) où il évoque, non sans amertume, l'exode des juifs marocains. Edmond El Maleh estime que l'Etat d'Israël, ou plutôt le sionisme, a au même titre qu'il a chassé les Palestiniens de leur terre détruit les valeurs fondamentales du judaïsme, mais aussi la communauté juive arabe. "Et aujourd'hui c'est le comble avec le faucon Sharon. Ainsi notre sort se trouve lié à celui des Palestiniens." Des propos qui n'ont laissé aucun indifférent, surtout Leïla Chaouni de l'émission Livre de la semaine sur 2M qui n'a pas hésité à lui arracher une bise. Eloquent!



Modifié 4 fois. Dernière modification le 20/04/06 11:23 par zaki7.
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