Menu
Connexion Yabiladies Ramadan Radio Forum News
Abbas tente un coup politique au nom de Washington
s
21 décembre 2006 00:25
Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne et membre du Fatah, a annoncé qu'il dissoudrait le parlement récemment élu et que nouvelles élections parlementaires et présidentielles auront lieu. L'adjoint d'Abbas, Yasser Abed Rabbo, a déclaré à Associated Press que le président déterminerait la date avant une semaine d'aujourd'hui et que de nouvelles élections auront lieu d'ici trois mois.


Abbas tente un coup politique au nom de Washington

Par Jean Shaoul


Ce geste est une tentative inconstitutionnelle de déloger le gouvernement dirigé par le Hamas qui a été préparée par les Etats-Unis et Israël. Il menace de précipiter une guerre civile totale. Washington et Jérusalem ont le soutien des puissances européennes et sont aidés et encouragés par les régimes de l'Arabie saoudite, de la Jordanie, de l'Egypte et des Etats du Golfe.

Abbas est allé de l'avant après consultation avec l'administration Bush. Washington a accueilli l'annonce de nouvelles élections, disant qu'il espérait qu'elles aideraient à mettre fin à violence dans la région. La Grande-Bretagne et l'Espagne ont aussi accueilli l'appel. Le premier ministre britannique Tony Blair, qui était au Caire dans le cadre d'une tournée du Moyen-Orient, a pressé les autres gouvernements de soutenir Abbas. Miri Eisin, une porte-parole du gouvernement israélien, a dit que le premier ministre Ehoud Olmert « respecte Abou Mazen et espère qu'il pourra affirmer son leadership sur tout le peuple palestinien. »

Abbas a fait écho à la position des Etats-Unis et de l'Union européenne en blâmant le refus du Hamas de reconnaître Israël ou de participer dans un gouvernement qui le ferait pour la crise économique et politique créée par les sanctions occidentales. La meilleure solution, a-t-il dit, serait de former un gouvernement d'unité nationale qui obtiendrait le soutien du Quartet (formé des Etats-Unis, de l'Union européenne, des Nations unies et de la Russie) et qui permettrait la reprise de l'aide économique à la Palestine. Mais des mois de pourparlers entre le Hamas et le Fatah n'ont abouti à rien.

Le Hamas s'est vigoureusement opposé à de nouvelles élections, ayant obtenu un mandat de quatre ans en janvier dernier seulement avec une forte majorité. Il dénonce la décision, la dénonçant pour être un coup contre le gouvernement palestinien et la volonté du peuple palestinien. Ahmed Yousef, le conseiller du premier ministre palestinien Isamil Haniy, a dit que l'appel pour des élections engendrera la violence. « Je crois que cela mènera à un bain de sang parce que c'est fait en contradiction avec la constitution. »

« Abou Mazen ne fait plus partie de la solution maintenant. Il fait désormais partie du problème. »

Plusieurs factions palestiniennes basées dans la capitale syrienne, Damas, y compris la direction du Hamas en exil, rejettent aussi des élections précipitées. « Nous rejetons tous toute mesure entreprise en dehors du contexte des lois et ceci n'est pas que la position du Hamas », a dit le dirigeant du Hamas basé à Damas, Khaled Mashaal. Le Front populaire pour la libération de la Palestine a soutenu la position du Hamas. Le dirigeant du Jihad islamique Ramadan Shallah, qui a rencontré Mashaal à Damas, presse le Hamas et le Fatah d'arriver à un accord, disant que la décision d'Abbas était « hors-la-loi ».

Abbas a aussi annoncé la renaissance du département de négociation de l'Organisation de libération de la Palestine, ce qui implique qu'il était prêt à entreprendre des pourparlers avec Israël et accéder à ses termes. Un porte-parole senior du ministère israélien de la Défense a dit que « C'est une décision intérieure très importante par les Palestiniens, qui offre une nouvelle occasion d'abandonner la voie de la terreur et de revenir à la table des négociations. »

La décision d'appeler de nouvelles élections doit mener à une escalade des luttes intestines qui font actuellement rage entre le Hamas et le Fatah. Il y a une grande possibilité qu'Abbas utilise ces déchirements pour déclarer un état d'urgence pour 30 jours qui lui octroiera des pouvoirs spéciaux, y compris ceux du gouvernement actuel.

L'annonce d'Abbas a déjà provoqué de nouvelles luttes entre le Hamas et le Fatah et vient immédiatement après la tentative d'assassinat d'Haniya. Le Hamas a accusé Mohammed Dahlan, chef de guerre et ancien chef de la sécurité intérieure du Fatah à Gaza, d'avoir orchestré la tentative d'assassinat lorsque Haniya traversait la frontière de Gaza, revenant de l'Egypte après une tournée du Moyen-Orient pour obtenir de l'aide économique. Haniya a été détenu à la frontière sur ordre du ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, qui a ordonné aux moniteurs européens à la frontière de refuser son entrée dans Gaza.

Après sept heures de négociations, les gardes-frontières du Fatah ont laissé passer Haniya après qu'il eut accepté d'abandonner l'argent obtenu en Egypte. Mais sa détention a amené plus de mille membres du Hamas au point de contrôle frontalier et des escarmouches armées ont eu lieu, tuant un garde du corps et blessant 26 autres personnes, y compris le fils d'Haniya. L'adjoint du ministre de la Défense Ephraim Sheh a dit à la radio de l'armée d'Israël que les officiels du gouvernement ont pris la bonne décision en ne laissant pas Haniya ramener l'argent à Gaza, ajoutant que s'il avait été tué, « Je n'aurais pas levé une tente de deuil. »

Lundi dernier, des tireurs masqués ont fait feu sur la voiture qui amenait les trois jeunes enfants du colonel Baha Balousha à l'école, tuant ces derniers et leur chauffeur. Balousha est un officier des services du renseignement et a été un important interrogateur de prisonniers lors de la répression contre le Hamas par le Fatah à la fin des années 1990. Mercredi, des tireurs du Fatah ont tué Bassam el-Farra, commandant de 32 ans de l'aile militaire du Hamas et juge du tribunal islamique à Khan Yunis, dans le sud de Gaza. Jeudi, un affrontement armé a eu lieu lorsque les forces de sécurité du Fatah ont arrêté à Gaza City Hisham Mukhaïmar, un membre des Comités de résistance populaires, qui aurait été en lien avec les meurtres des trois jeunes enfants. Depuis le mois de mars, plus de 40 Palestiniens ont été tués dans des luttes de factions.

Vendredi, la ville de Ramallah, en Cisjordanie, s'est transformée en champ de bataille lorsque des partisans du Hamas ont tenté de marcher vers le centre-ville pour célébrer le 19e anniversaire de la fondation du Hamas. Ils étaient attendus par un déploiement massif de la police du Fatah et 32 personnes ont été blessées par des pierres et des coups de feu. À Gaza City, des tireurs masqués du Hamas ont lutté contre la police alliée au Fatah près d'un poste de sécurité, à un pâté de maisons de la demeure de Mohammed Dahlan.

Une politique faite aux États-Unis

L'administration Bush, en arrivant au pouvoir, s'est opposée et a saboté toutes les ententes entre Israël et les Palestiniens. Elle a appuyé Israël dans son refus de reconnaître le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, comme un « partenaire pour la paix ». Arafat a été pratiquement assigné à domicile et son gouvernement a presque été détruit après qu'il ait refusé de réprimer le soulèvement dirigé contre la visite provocante de Ariel Sharon au Mont du Temple en septembre 2000. Cela a permis à Sharon d'étendre les colonies sionistes et de lancer des attaques contre les Palestiniens lorsqu'il a par la suite pris le pouvoir.

La Maison-Blanche a préféré Abbas, un homme d'affaires, en tant que premier ministre, et Dahlan, comme chef des forces de sécurité, après que ces derniers eurent indiqué qu'ils étaient disposés à réprimer les groupes militants palestiniens. Abbas a été nommé premier ministre par Arafat le 19 mars 2003, le jour même du début de l'invasion de l'Irak.

À cette époque, Bush prétendait que Washington allait reprendre son rôle de « médiateur » dans la dispute qui durait depuis longtemps et il a proposé la « feuille de route » à la fin avril afin d'aider le premier ministre de la Grande-Bretagne, Tony Blair, et divers régimes arabes à défendre leur appui pour la guerre menée par les États-Unis. Bien que la feuille de route réaffirmait un engagement envers la reconnaissance d'un État palestinien, l'implémentation de ses dispositions était conditionnelle à l'arrêt de toute résistance envers Israël de la part des Palestiniens. Mais Abbas, lui aussi, a reculé devant la guerre civile qui aurait pu résulter d'une tentative d'imposer les mesures répressives exigées par Washington et Tel-Aviv, et il a démissionné en octobre.

À la mort d'Arafat en novembre 2004, la Maison-Blanche a clairement fait savoir qu'Abbas était le seul candidat acceptable pour la présidence. Il a assumé ce poste en janvier 2005.

Dès avril 2004, Bush avait mis au rancart sa Feuille de route et accepté la politique de « séparation unilatérale » de Sharon. Cela signifiait tracer les frontières d'Israël pour annexer de façon permanente la majorité de la Cisjordanie et la totalité de Jérusalem, ne laissant à tout futur État palestinien que quelques bantoustans discontinus cernés par une barrière de béton de huit mètres de haut.

Il est devenu commun pour Israël de mener des attaques militaires répétées afin de provoquer une réaction violente de la part des groupes militants qui pouvait être utilisée comme un prétexte pour laisser tomber les pourparlers et resserrer les contrôles aux frontières, les barrages routiers et les couvre-feux afin de rendre la vie des Palestiniens insupportable. Les États-Unis, quant à eux, ont toujours répété que la formation d'un État palestinien était entièrement conditionnelle à la répression de l'opposition à Israël par Abbas.

Mais cette politique allait éclater. Les relations étroites d'Abbas avec les Etats-Unis, la misère économique imposée aux Palestiniens par Israël et la corruption gouvernementale endémique n'ont fait qu'aliéner les masses de Palestiniens du Fatah et renforcer le Hamas. Il en résulta une victoire éclatante du Hamas aux élections parlementaires de janvier.

La réponse logique des États-Unis et d'Israël a été de chercher à renverser le gouvernement et de fomenter les tensions entre le Hamas et le Fatah dans l'espoir de précipiter une guerre civile. Washington s'assura que les sanctions internationales empêchent toute aide économique d'arriver au gouvernement palestinien, alors qu'Israël retenait 600 millions $ en taxes dues à l'Autorité palestinienne et menaçait le Hamas d'assassiner ses dirigeants, incluant le premier ministre lui-même.

L'été dernier, Israël à lancer une guerre totale contre Gaza, tuant plus de 300 personnes dans le but de saper les efforts d'en arriver à un compromis avec le Hamas avec la « Charte des prisonniers », une entente qui acceptait le principe d'une solution à « deux États », donc qui reconnaissait implicitement Israël, et tentait également de faciliter une structure de commandement commune entre le Hamas et le Fatah.

Il appert maintenant que les Etats-Unis et Israël se préparent à donner en sous-traitance la tâche de supprimer les Palestiniens au Fatah. Washington a encouragé Abbas à renforcer le pouvoir de la présidence pour contrer le gouvernement du Hamas, et la secrétaire d'État, Condoleezza Rice a dit qu'elle allait demander au Congrès des dizaines de millions de dollars pour aider les forces de sécurité d'Abbas.

Il y a des preuves que les États-Unis se préparent depuis des mois pour le conflit civil provoqué par l'annonce d'Abbas. Un rapport publié le 18 novembre dans l'Economist note que le lieutenant-général Kenneth Dayton, envoyé à la sécurité des Américains en Palestine, a dit que le Quartet devrait abandonner tout espoir de voir un gouvernement d'unité nationale et appuyer Abbas par tous les moyens nécessaire pour l'aider à défier le Hamas. L'Economist citait une source diplomatique à l'effet que les trois autres membres du Quartet résistaient à l'idée puisque cela serait « l'équivalent de se ranger derrière un des camps dans une guerre civile à venir ».

L'annonce d'Abbas est en ligne avec la réponse hostile de l'administration Bush et Israël au rapport Baker-Hamilton et sa recommandation de faire certaines concessions aux Palestiniens dans le cadre plus large d'une initiative de stabilisation du Moyen-Orient. La réponse de la Maison-Blanche faisait écho au dicton de Sharon : « Lorsqu'en crise, l'escalade, l'escalade, l'escalade. » Rien de moins que la complète soumission des Palestiniens aux dictats de Washington n'y ferra : le temps est venu pour Abbas et pour les bourgeoisies arabes des pays voisins de l'imposer aux masses palestiniennes historiquement opprimées au moyen de la force brute et au nom d'Israël.

A cette fin, selon un rapport précédent dans l'édition du 4 novembre de l'Economist, les États-Unis sont déjà en train de financer un « camp d'entraînement » près de la ville de Jéricho en Cisjordanie pour la Force 17 palestinienne et pour la garde présidentielle dans le cadre de son plan pour « la réforme de la sécurité ». Israël a sanctionné le transfert d'artillerie lourde de la Jordanie sous la couverture de la brigade Badr, une division basée en Jordanie de l'armée de libération palestinienne, qui opère principalement sous le commandement jordanien, et a permis à la milice du Fatah, Tanzim, de se réarmer.

L'Economist cite le conseiller d'Abbas, disant que ces troupes seront le fer de lance d'une force de dizaine de milliers contre le Hamas, dont les forces sont évaluées à 5700 dans Gaza et de 1500 en Cisjordanie.

(Article original anglais publié le 18 décembre 2006) wsws.org
siryne
b
21 décembre 2006 00:41
Abbas est dans l'érreur, même si on peut penser qu'il fait sa pour l'avenir de la palestine et du peuple palestinien.
s
21 décembre 2006 01:07
Des effets pervers de l'aventurisme abbassien

Le président Mahmoud Abbas s'est lancé dans une aventure extrêmement risquée qui a d'ores et déjà commencé à produire des effets exactement inverses à ceux escomptés, en décidant de faire procéder à des élections présidentielles et législatives anticipées, qu'il a annoncés au cours d'un discours, avant-hier.


Par Abdel Bari Atwan
in Al-Quds al-Arabiyy


Des effets pervers de l'aventurisme abbassien
Dès lors, les territoires arabes occupés, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, se sont transformés en champs d'affrontements entre partisans du mouvement Fatah et partisans du mouvement Hamas – affrontements qui ont causé, jusqu'à l'écriture de ces lignes, deux morts et une vingtaine de blessés.

Le Hamas a refusé tout net cette initiative du président Abbas, qu'il considère anticonstitutionnelle, et d'autres factions palestiniennes on fait de même [c'est notamment le cas du Djihad islamique, des deux Fronts populaires (FPLP et FDLP), du Fatah Commandement général, ainsi que des Comités de Résistance populaire.

Seul, un petit groupe de personnalités palestiniennes proches du cabinet présidentiel, comme MM. Yasser Abed Rabboh et le comité central du Parti du Peuple (ex-communiste), ainsi que divers dirigeants au sein du Fatah, ont soutenu l'initiative abbassienne].

M. Abbas était hésitant, quant à la convocation de ces élections, et cela apparaît clairement à travers le choix de la date où elles se dérouleront, comme s'il voulait, au moyen de ces élections, exercer des pressions sur le Hamas afin que celui-ci revienne à la table des négociations visant à la constitution d'un gouvernement palestinien d'union nationale…

Mais Abbas s'est complètement planté dans ses petits calculs mesquins. En effet, son appel à des élections anticipées a eu raison des dernières lueurs d'espoir en une reprise du dialogue, causant une coupure qui risque de dégénérer en une sanglante guerre civile susceptible de durer des mois, si ce n'est des années.

Et voilà que le soutien tripartite – israélo-américano-britannique – à ce va-tout abbassien vient encore compliquer – s'il est possible – la situation à tout le moins délicate de celui-ci, en rendre encore plus complexe la mission et soulever moult doutes et points d'interrogation quant à ladite mission, ce qui ne peut que renforcer la position de ses adversaires du mouvement Hamas, à moyen et long termes.

En effet, le peuple palestinien n'a strictement aucune confiance en cette trinité impie, en ce nid de scorpions dans lequel il s'est fait piquer la main déjà plusieurs fois, lui qui souffre encore des complots que ce trio infernal avait ourdis – ce trio infernal qui se tient, pour l'essentiel – comme de juste – sans hésitation aucune dans le camp adverse…

Le Hamas voit juste, quand il récuse toute nouvelle élection, et quand il insiste sur l'inconstitutionnalité de cette initiative, qui ne vise rien d'autre que la chute de son gouvernement et l'abrogation des résultats des dernières élections législatives, qu'il a remportées haut la main.

En effet : à quoi bon affronter de nouvelles élections, et les remporter, si elles aboutissent au même résultat, c'est-à-dire à la continuation du blocus alimentaire à l'encontre du peuple palestinien, au boycott occidental et (partiellement) arabe du nouveau gouvernement sorti des urnes ?

Le peuple palestinien doit-il absolument connaître le même sort que le peuple irakien, c'est-à-dire se rendre dans les isoloirs deux à trois fois dans la même année, pour participer une première fois à des élections provisoires, puis en vue d'un référendum constitutionnel, et enfin, pour élire le parlement définitif ?

Le tout, pour découvrir, en fin de compte, que toutes ces élections ne lui ont rien apporté d'autre qu'une guerre civile des plus sanglantes, la disparition de l'ordre public, la généralisation de la corruption et l'absence des services publics les plus vitaux ? !


M. Abbas a insisté sur la liberté de choix démocratique du peuple palestinien, disant que ce peuple est la source des pouvoirs – ce qui est vrai, et ce qui est dit très précisément, et à bon escient. Mais le peuple s'est prononcé, il y a moins de neuf mois de cela, et il s'est prononcé, par ses bulletins de vote, contre la corruption et le bradage de la cause palestinienne.

Et nous ne voyons pas que de quelconques nouvelles élections, après un siège étouffant, et une retenue délibérée des traitements, puissent être de quelconque façon démocratiques et exprimer sincèrement les véritables positions de ce peuple ?

Celui qui a faim et qui est privé de tout, qui ne peut même pas acheter du pain à ses enfants, on ne peut en accepter le témoignage ; on ne peut pas non plus décemment permettre qu'il participe à de quelconques élections, car il voterait avec son estomac.

Mais c'est peut-être là précisément le but réel recherché par Israël et par les pays donateurs, lorsqu'ils ont cessé de verser leurs aides financières au peuple palestinien, en représailles d'avoir élu le Hamas ?

Nous aurions espéré que le Sieur Abbas commence par appliquer la démocratie qui lui tient tellement à cœur parmi les gens de sa propre maison – le Fatah – en réunissant, par exemple, un congrès général de ce mouvement, afin d'élire un nouveau conseil révolutionnaire et un nouveau comité central, car toutes les institutions actuelles de ce mouvement, qui monopolisent son processus de prise de décisions, ont pris des cheveux blancs et ont donc besoin d'être renouvelés et qu'on leur transfuse un sang neuf.

Il est en effet illogique que dominent sur ce mouvement et sur sa direction les mêmes vieilles barbes qui occupaient déjà les premiers rangs à Fakhânî, puis à Tunis, pour finir par Ramallah…

Nous redoutons plus les effets de l'initiative abbassienne pour le Fatah que pour le Hamas lui-même, car ce mouvement, le Fatah, qui a fait le sacrifice de milliers de martyrs – dont le dernier en date n'est autre que Yasser Arafat – est actuellement menacé de scission et d'éclatement.

Nous en avons perçu les prémices dans la présence de M. Fârûq al-Qaddûmî, secrétaire de son comité central, à Damas, aux côtés de M. Khâlid Mash‘âl, président du bureau politique du Hamas, du Dr. Ramadân Abdullah Shalah, secrétaire général du mouvement du Djihâd islamique et de M. Ahmad Jubrayl, chef de l'OLP Direction générale, ainsi que de M. Mâhir al-Tâhir, membre du bureau politique du Front Populaire [de Libération de la Palestine] : c'est là, en effet, la nouvelle coalition qui a refusé l'initiative de M. Abbas de convoquer des élections présidentielles et législatives anticipées, dans lesquelles ladite coalition voit une tentative de coup d'Etat contre la légitimité [du gouvernement Hamas actuel] .


Et quand M. Abbas ironise au sujet de certains dirigeants de l'extérieur, qui se la couleraient douce dans leurs intérieurs confortables et qui n'ont pas souillé leurs souliers vernis avec la poussière du sol palestinien, il ne fait que se condamner lui-même, et certainement pas les plus de huit millions de Palestiniens qui vivent dans leurs divers pays d'exil contraints et forcés.

Môssieur Abbas a simplement oublié – n'est-ce pas – qu'il faisait partie de ceux-là il n'y a pas si longtemps, lui qui n'est rentré au "pays" qu'à califourchon sur le dos du canasson dénommé "Oslo", marchandé au prix des droits des Palestiniens, et qui a conduit à encore plus de colonisation sioniste de peuplement, à encore plus de murailles racistes et à la rupture de l'isolement de l'Etat hébreu, tant de la part des pays arabes voisins que du reste du monde…


Le Hamas endosse certes une partie de responsabilité dans la dégradation actuelle de la situation, dès lors qu'il s'est engagé dans un processus politique aux résultats courus d'avance, issu du giron de l'occupation et des accords d'Oslo.

Mais il n'est en rien responsable du blocus financier et alimentaire, ni du désordre public, car il a trouvé des coffres vides, en arrivant au pouvoir, et une dette de plus de 2 milliards de dollars, à cause d'une multiplicité des services de sécurité et de la corruption de leurs dirigeants, ainsi que de la collaboration de certains d'entre eux avec les Israéliens et avec certains services de renseignement étrangers, comme l'a affirmé à plusieurs reprises le commandant Nâçir Yûsif, précédent ministre palestinien de l'Intérieur, et membre du comité central du Fatah.


L'issue de l'impasse sanglante en dégradation constante vers laquelle le peuple palestinien est en train de se faire aspirer à une vitesse folle, c'est la dissolution de cette "Autorité" vermoulue, qui est devenue un boulet pour le peuple palestinien, car elle a renversé les priorités palestiniennes de fond en comble, et parce qu'elle a détourné le combat palestinien de son véritable objectif – la libération de la terre palestinienne – vers les luttes intestines.

Qu'est-ce donc, en effet, que cette "Autorité" dont le Premier ministre est humilié au point de passage de Rafah, qui doit poireauter, assis sur le trottoir tel un clodo, à attendre qu'on daigne le laisser passer, lui et sa délégation, et qui, quand il peut enfin traverser, se fait canarder ? ! ?

Nous nous attendions à ce que les deux têtes de l'Autorité s'affrontent, tels des béliers, politiquement et démocratiquement.

Mais quand ces chefs se mettent à dialoguer avec des balles et des obus de mortier RPJ, oubliant l'ennemi qui occupe la terre [de Palestine], retient des milliers de prisonniers dans ses geôles abjectes, et perpètre quotidiennement des massacres, c'est là quelque chose de surprenant et de choquant : cela contrevient à toutes les bonnes manières, et cela dépasse même toutes les lignes rouges…

Peut-être d'un mal sortira-t-il un bien ? C'est ce que nous pensons, avec tristesse et accablement.

Puisse cet effondrement représenter le début de la délivrance, du redressement de la situation, de la remise du processus historique sur ses rails !

Le peuple palestinien ne mérite pas cette légèreté qui l'a atteint du fait de certains de ses propres enfants, après tous les sacrifices qu'il n'a cessé de consentir, tout au long du siècle écoulé.

Source : Al-Quds al-Arabiyy
Traduction : Marcel Charbonnier
siryne
s
21 décembre 2006 01:11
Boms .


Il n'y a que toi qui peut croire qu'il fait ça pour l'avenir de la palestine !!!

C'est traitre et colabo à la botte des sionistes .
siryne
b
21 décembre 2006 01:13
Citation
siryne a écrit:
Boms .


Il n'y a que toi qui peut croire qu'il fait ça pour l'avenir de la palestine !!!

C'est traitre et colabo à la botte des sionistes .

Justement, je pense que abbas fait une grosse érreur en faisant sa, même si on peut aussi penser qu'il fait sa pour le bien des palestiniens, car il faut le reconnaître la situation n'évolue pas.
s
21 décembre 2006 01:29
Un colabo ne fait jamais le bien pour les siens , mais pour lui meme et surtout pour l'ennemi , sinon il ne sera pas traiter de colabo .

Il fait ça pour la soif du pouvoir et surtout à continuer à se remplire les poches ,


Honte à lui .
siryne
J
JD
21 décembre 2006 09:15
Citation
siryne a écrit:
Boms .


Il n'y a que toi qui peut croire qu'il fait ça pour l'avenir de la palestine !!!

C'est traitre et colabo à la botte des sionistes .

salut syrine

toujours aussi nuancée dans tes jugements grinning smiley


et pourtant Abbas est bien dans une logique démocratique

1) Abbas a été élu démocratiquement par les palestiniens
2) le Hamas a été élu démocratiquement par les palestiniens
3) ils sont incapables de gérer une cohabitation à la française entre fatah et hamas

donc la solution démocratique c'est bien de redemander au peuple de trancher.

que les israeliens aient une préférence pour Abbas, c'est leur droit ( et je les comprend si la charte du hamas que je t'ai indiqué sur le site de l'ambassade d'israel est authentique )
"Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." (Albert Einstein / 1879-1955)
m
21 décembre 2006 21:42
Ssi JD
Ce que Abbas fait n´est que le résultat des pressions venant de tout bord. Si il était honnête et démocrate, il aurait sacrfié ses intérêts personnels et se se solidairser avec une majorité démocratiquement élue.
Le Hamas n´a rien fait qui peut être en désaccord avec la constitution. Le rejet de Hamas par l´occident a eu lieu au temps zero aprés les élections.
En plus le problème de fond est que le Fatah sous Arafat, puis sous Abbas a accepté tous les compromis possibles avec Israel et les US. En retour il n´ont rien obtenu. Même Jimmy Carter l´ex US üprésident a écris un bouquin ( Palestine: peace not Aparteid ) pour soulinger cette injustice historique.
Des dirigeants arabes traîtres ont toujours exister. Plusieurs sont toujours en poste et pendant des années.
Ils vivent dans leur petit monde et croient régner. Mais régner sur quel peuple ? : Des peuples d´analphabétes qui cultivent l´obscurantisme et l´ignorance. Le dernier example la libye et la condamnation de ces pauvres infermières bulgares et ce medecin palestinian.
Ces dirigeants ont le courage d´aller visiter des villages ou les gens vivent encore dans des conditions. On dirait Fi AAsr ataoutam.
a
21 décembre 2006 22:17
il y a de plus en plus de de fauchetons sur ce site , des mecs qui veulent jouer les peace and love des collabos genetiques , ou simplement des debiles mentaux.

on parle de democratie , le hamas a été elu DEMOCRATIQUEMENT israel est AGRESSEUR COLONISATEUR ASSASSIN D ENFANTS DE FEMMAES.MEME UN HMAR LE SAIT.

alors je conseille a syrine wahedmustapha antitout CASASURSEINE AIRDEFAMILLE de ne plus se fatiguer a expliquer a ces ..... innommables.

ps: desolé j'ai fait ds le simplisme j'ai pas le temps de trouver une semantique snobinarde
"L'orgueil du savoir est pire que l'ignorance"
R
21 décembre 2006 23:33
Israel ne veut pas d'un état palestinien ca tous le monde le sait, alors ca les arrangent que le hamas arrive aux pouvoirs comme ca, il peuve dire ''on ne négocie pas avec les terroriste...''
Ensuite comme le hamas posait des probleme de résistances, ils se sont dit en va les asphyxiés économiquement, ils sont fait pressions par leurs lobby sioniste, pour que la communauté international ne les aides plus financierement.
Car la palestine qui est sous occupation ne peut pas dévelloper une économie digne de ce nom, les taxes douanieres vont dans la poche d'israel...
Comme le peuple meurt de fin, la guerre civile est inivitable, les sionistes soutiennent abas pour combattre le hamas, comme ils sont soutenu Sadam pour combattre l'iran...
Les sionistes ont toujours une longueur d'avance.
Mais le combat continiu, comme dissait le ché ''la libérté ou mourir''
C
22 décembre 2006 16:09
Citation
rifton75 a écrit:
il y a de plus en plus de de fauchetons sur ce site , des mecs qui veulent jouer les peace and love des collabos genetiques , ou simplement des debiles mentaux.

on parle de democratie , le hamas a été elu DEMOCRATIQUEMENT israel est AGRESSEUR COLONISATEUR ASSASSIN D ENFANTS DE FEMMAES.MEME UN HMAR LE SAIT.

alors je conseille a syrine wahedmustapha antitout CASASURSEINE AIRDEFAMILLE de ne plus se fatiguer a expliquer a ces ..... innommables.

ps: desolé j'ai fait ds le simplisme j'ai pas le temps de trouver une semantique snobinarde

Excuse-moi mais le troisième nommé a aussi sa place dans le lot de c...que tu dénonces.
F
22 décembre 2006 19:52
Citation
Rifian84 a écrit:
comme ils sont soutenu Sadam pour combattre l'iran...
Non , ils n'ont pas soutenu Sadam contre l'Iran ; Avec leurs parrains américains et européens ils ont soutenu les deux camps en leur livrant une grande quantité d'armes pour que la tuerie dure le plus longtemps possible .Ils feraient la même chose si par malheur il y a guerre interpalestinienne et profiteraient en plus de l'occasion pour liquider les leaders palestiniens en mettant les assassinats sur le dos de l'un ou de l'autre camp.
s
22 décembre 2006 21:20
d'ailleurs c'est ce qu'ils sont en train de faire actuellement en irak entre arabes sunnites et arabes chiaa !!
s
22 décembre 2006 21:40
Haniyeh: il y a une décision non annoncée pour corrompre le gouvernement même à travers le dialogue


Le premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh a appelé à une réconciliation nationale pour protéger la paix sociale dans les territoires palestiniens au moment où il a fait charger toute la responsabilité des derniers événements sur le président de l'autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.



Haniyeh a dit, hier soir mardi 19/12 dans son discours au peuple palestinien, que ces événements sont le résultat du désaccord national, en signe à la décision individuelle du président Abbas et son appel à des élections anticipées.


Le premier ministre a renouvelé sa position qui refuse l'appel du président Abbas à des élections anticipées en insistant sur l'importance de respecter les résultats des élections législatives palestiniens.


Haniyeh a dit que l'appel d'Abbas est inconstitutionnel et qu'il va montrer au peuple palestinien la vision constitutionnelle de cet appel prochainement.

Il a mis en garde que cet appel retourne le peuple palestinien dix ans au passé, en affirmant son refus à cet appel et en insistant sur l'importance de respecter les choix du peuple palestinien.


Haniyeh a réaffirmé que son gouvernement accepte la formation d'un gouvernement d'unité nationale sur la banse du document de l'entente nationale.

Le premier ministre a souligné qu'il y a une décision non annoncée pour faire modifier le gouvernement palestinien, et que les américains conduisent cette politique.


Ismaïl Haniyeh a affirmé que le dialogue est la seule solution en appelant tout le peuple palestinien à laisser les armes et à mettre fin à la tension dans les territoires palestiniens.


Il a déclaré que cette tension ne serve que le plan américo-sioniste dans la région.

Haniyeh a souligné que les conditions de la vie du peuple palestinien sont très difficiles depuis la formation de l'actuel gouvernement palestinien et que ce peuple rencontre plusieurs souffrances et défis comme les sévères sièges imposés; financière, économique, politique ainsi que les agressions incessantes de l'occupation israélienne.


palestine-info.cc
siryne
e
22 décembre 2006 22:08
c'est de la faute des palestiniens!

ils ont ont mal lu le mode d'emploi de "elections democratiques".

ils ont pas compris qu'il fallait élire ceux qu'on leur avait désigné: la partie modérée,
c'est à dire celle qui est à la botte des occidentaux-sionistes.

c'est pourtant clair.
 
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com
Facebook