Le Maroc concentre le plus grand nombre de détenus incarcérés dans des prisons européennes, d’après le journal en ligne EUobserver, principalement tourné sur la politique des institutions de l'Union européenne (UE). Le royaume dénombre ainsi 11 706 prisonniers, suivi de la Roumanie (11 511), l’Albanie (5 722), la Turquie (4 798) et la Pologne (4 449).
L’étude a été menée par un collectif international de journalistes sur la base de données datant de 2015 (2014 pour la France) issues de 25 pays pour élaborer ces statistiques pour chaque Etat européen, excepté la Croatie, Malte et Chypre. Les chiffres qui en résultent sont toutefois approximatifs, chaque pays optant pour une méthode de rapport différente.
«De jeunes hommes sans aucune perspective»
Dans le détail, les centres de détention allemands font état d’une augmentation de prisonniers de nationalité marocaine et algérienne. Des principales conclusions ressort également un profil récurrent : ces détenus sont généralement de jeunes hommes issus de milieux modestes qui franchissent les frontières du Vieux continent dans l’espoir d’y trouver de meilleures conditions de vie. Beaucoup n’ont aucune attache familiale en Allemagne, ne remplissent pas les critères pour l’obtention d’un statut juridique ou du droit d’asile et font face à plusieurs obstacles pour accéder au marché du travail allemand.
«Les Marocains sont les premiers à être impliqués dans le vol à la tire (pickpocket, ndlr)», a commenté Christian Walburg, docteur en sciences criminelles à l’Université de Münster (nord-ouest allemand). «Ce nombre est monté en flèche au cours des dernières années. Il s’agit généralement de jeunes hommes sans aucune perspective qui ont du mal à s’intégrer ici», a-t-il ajouté.
Plus loin, les auteurs de l’étude tordent le cou à un cliché qui a la vie dure par les temps qui courent : «Le nombre de réfugiés originaires d’Irak et de Syrie est très faible d’après les statistiques sur la population carcérale. Les populations en provenance de Syrie sont en moyenne plutôt bien éduquées. Elles disposent des moyens suffisants pour venir en Europe», abonde Christian Walburg.