«J’ai été traité comme un clandestin», s’insurge un touriste français interdit d’accès au territoire marocain par la police des frontières après son arrivée à l’aéroport de Marrakech, rapporte le site spécialisé 60Millions-Mag. Comme lui, ils sont de plus en plus nombreux ces Français qui rêvaient de belles vacances sous le soleil marocain, mais qui ont dû rebrousser chemin à leur arrivée. Et pour cause, ils ont embarqué avec comme seule pièce d’identité, leur carte nationale.
Alertés par le nombre important de plaintes de Français ayant été refoulés par la police des frontières marocaine, le Syndicat des Entreprises du Tour Operating (SETO) a demandé à l’Office national marocain du tourisme (ONMT) de clarifier les conditions de voyage des touristes français.
«Application stricte de la législation», selon l’ONMT
Mais à ce propos, la loi est claire. «Tout étranger débarquant ou arrivant sur le territoire marocain est tenu de se présenter aux autorités compétentes, chargées du contrôle aux postes frontières, muni d'un passeport délivré par l'Etat dont il est ressortissant, ou de tout autre document en cours de validité reconnu par l'Etat marocain comme titre de voyage en cours de validité et assorti, le cas échéant, du visa exigible, délivré par l'administration», stipule l’article 3 de la loi n° 02-03 du 11 novembre 2003 relative à l’entrée et au séjour des étrangers au royaume chérifien.
Les textes prévoient une dérogation autorisant les Français à entrer au Maroc avec leur seule carte d’identité nationale s’il s’agit d’un voyage de groupe d’au moins huit personnes organisé par un tour-opérateur. Ces informations sont disponibles sur le site du ministère français des Affaires étrangères avec la précision que «la possession d’un passeport dont la validité porte sur l’ensemble de la durée du séjour demeure la règle et peut être exigée à tout moment par les autorités marocaines». Et l’ambassade du Maroc en France de souligner qu’en l’absence de visa, «la carte nationale d'identité n'est pas reconnue pour pénétrer sur le territoire marocain».
Mais bien qu’une dérogation s’applique aux candidats aux voyages de groupes organisés par un professionnel, certains touristes se sont plaints d’avoir été refoulé en raison de la virtualité du tour-opérateur choisi. C’est le cas notamment d’une cliente française de LastMinute.com. C'est le cas aussi en Belgique où l'interprétation de la dérogation à la loi marocaine pose beaucoup de problèmes comme pour les vacanciers qui prennent leurs billets d'avions chez Thomas Cook Airlines réservés via d'autres agences.
Le SETO balaie la dérogation
Face aux demandes de clarifications du SETO, l’Office a simplement signifié que les policiers marocains ne procèdent qu’à une «application stricte de la législation». Soit le touriste français participe à un voyage de groupe d’au moins huit personnes avec une carte d’identité nationale, soit se munit toujours de son passeport.
Pour éviter à nouveau tout désagrément lié à une «incompréhension» des textes, le SETO appelle les Français à se munir de leur passeport indépendamment de leurs conditions de voyage. Une alerte dans ce sens adressée à tous les tour-opérateurs a été émise le 23 avril dernier. Reste à savoir ce que feront de leur côté les professionnels belges. Les incidents relatés mettent généralement les tour-opérateurs dans des situations complexes : remboursement, indemnisation, etc.