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Résultats décevants pour les bacheliers marocains !

Ce n’est que 24 heures après l’affichage des résultats du bac, dans les lycées, que le ministère de l’Education nationale (MEN) s’est fendu d’un communiqué laconique, pour annoncer les scores au niveau national. On ne comprend d’ailleurs pas pourquoi ce communiqué aura été si laborieux.

Le nombre de candidats ayant passé avec succès les examens de la première session est de 78.277 sur les 205.998 à s’être présentés aux épreuves, soit un taux de réussite de 38% de l’effectif global des postulants. Les filles sont de plus en plus nombreuses à accéder au cycle supérieur. Cette année, elles sont au nombre de 39.673. Un peu plus que les garçons: 50,68%.

Une piètre performance, par contre, pour les candidats libres qui affichent un taux de 14,81%. Sur les 23.904 prétendants, seuls 3.541 ont finalement décroché leur bac. Insuffisant, déclare cette enseignante. «Sur une moyenne de 40 élèves par classe,15 seulement auraient réussi, les 25 autres seraient-ils tous incompétents ou est-ce tout le système d’enseignement qui est à revoir?». Des résultats partiels, dit-on au ministère, puisque 38,17% du total des candidats, 87.743 élèves, pourront se rattraper en deuxième session prévue les 6, 7 et 8 juillet.

Une opportunité qui devrait sensiblement améliorer ce premier score. L’année dernière, 17.330 candidats avaient décroché leur bac au second tour sur un effectif global d’admis de 98.720. Les délibérations pour la deuxième session auront lieu les 14 et 15 juillet et les résultats définitifs seront connus le 16 du même mois.

Quant aux résultats par filière d’enseignement, et par secteur public/privé, on n’en saura rien. Le ministère s’est gardé d’en préciser les détails. Le travail de décompte se poursuivait encore vendredi, selon le MEN qui annonce pour aujourd’hui même un autre communiqué plus complet. On ne s’attend toutefois pas à des changements notables. Pour la première session l’année dernière (cf.www.leconomiste.com), dans l’enseignement public, et comme à l’accoutumée, les branches des sciences mathématiques étaient en tête de liste: 82% pour les sciences mathématiques B et 69,2% pour les maths A. Les sections littéraires, bien que très investies par les élèves, sont restées à la traîne et ont enregistré les taux les plus bas: 27,5%. Pour l’enseignement originel, le tiers (34,1%) des 3.990 candidats avait réussi. Le bac technique commercial avait comptabilisé 4.140 diplômes sur les 7.080 lycéens présents, soit un taux de réussite de 58,5%. Quant à l’enseignement technique industriel, les performances étaient de 64,6% pour 2.850 candidats. L’enseignement privé affichait, quant à lui, des taux de réussite record, atteignant les 80%. Un véritable argumentaire de vente que n’hésitent pas à mettre en avant plusieurs établissements privés à force d’opérations publicitaires pour attirer un maximum d’élèves. Techniques performantes d’enseignement ou grande indulgence lors des évaluations continues hors normalisé et qui comptent pour 25% du résultat final?
Finalement, les résultats de cette première session auront encore déçu, sans parler du scandale des fuites à Meknes. Difficile de parler d’amélioration par rapport à l’année précédente, tant les chiffres sont proches. Entre les 36,82% de taux de réussite de l’année dernière et les 38% de cette année, l’écart est plus que négligeable. Même en atteignant les 44,53% de l’année dernière après le deuxième tour, il n’y a pas de quoi crier victoire.

Quatre ans après son lancement en grandes pompes, la réforme de l’éducation nationale n’aura pas tenu ses promesses l’année dernière et les résultats sont bien en deçà des espérances. Parents et élèves s’inquiètent de plus en plus des mesures qui tardent à donner leurs fruits et en demandent la révision. «Il faut revoir les méthodes et les outils d’enseignement, les élèves ne font que recevoir, ils sont dopés par des exercices-type, mais sont incapables de développer un savoir-faire ou une analyse», affirme cette parente d’élève.
Comment obtenir un système éducatif de meilleure qualité, plus efficace et mieux adapté à la société? Cette réforme, tant décriée, serait-elle seule responsable de cet important échec scolaire?

Amine Boushaba
Source: L'Economiste

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