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Poèmes-textes....
h
11 décembre 2009 09:00
AIME-MOI


Aime-moi
Celles que j'ai aimé
Avant toi
Ne m'aimaient pas.
Et toi?
Peut-être est-ce de la pitié?
Je ne puis pardonner Dieu,
Si c'est de lui
que vient la misércorde
et non l'amour
Qui m'a fait boire
des coupes de paradis.

Ah, apporte-moi l'amour,
Désaltère-moi
Dors sur ma poitrine
Laisse-moi dormir sur tes
seins.
Ah, ces brûlures
qui m'ont avalé le coeur
Puis dévoré les veines
Aime-moi
Celles que j'ai aimé
Avant toi
Ne m'aimaient pas.

Badr Chaker AS-Sayyab
h
11 décembre 2009 09:23
JE PASSE PAR TON NOM


Dans ma rêverie solitaire
Au gré de mon souffle
Je passe par ton nom
Tel un promeneur Damascène
Par l'Andalousie

C'est ici que le citron
A rendu incandescent
Pour toi le sel de mon sang
C'est là que de son cheval
Un jour est tombé le vent

Je passe par ton nom
Nulle armée ne m'encercle
Nul pays. Tel le dernier garde-frontières
Ou encore un poète arpentant ses chimères

Mahmoud Darwich
f
11 décembre 2009 11:38
Merci à tous, ça m'apaise de vous lire, moi qui suis une angoissé. (gerem bravo!!!)
h
11 décembre 2009 15:54
Avec la coupe sertie d’azur,
Attends-la
Auprès du bassin, des fleurs du chèvrefeuille et du soir,
Attends-la
Avec la patience du cheval sellé pour les sentiers de montagne,
Attends-la
Avec le bon goût du prince raffiné et beau,
Attends-la
Avec sept coussins remplis de nuées légères,
Attends-la
Avec le feu de l’encens féminin partout,
Attends-la
Avec le parfum masculin du santal drapant le dos des chevaux,
Attends-la.
Et ne t’impatiente pas. Si elle arrivait après son heure,
Attends-la
Et si elle arrivait, avant,
Attends-la
Et n’effraye pas l’oiseau posé sur ses nattes,
Et attends-la
Qu’elle prenne place, apaisée, comme le jardin à sa pleine floraison,
Et attends-la
Qu’elle respire cet air étranger à son coeur,
Et attends-la
Qu’elle soulève sa robe, qu’apparaissent ses jambes, nuage après nuage,
Et attends-la
Et mène-la à une fenêtre, qu’elle voie une lune noyée dans le lait,
Et attends-la
Et offre-lui l’eau avant le vin et
Ne regarde pas la paire de perdrix sommeillant sur sa poitrine,
Et attends-la
Et comme si tu la délestais du fardeau de la rosée,
Effleure doucement sa main lorsque
Tu poseras la coupe sur le marbre,
Et attends-la
Et converse avec elle, comme la flûte avec la corde craintive du violon,
Comme si vous étiez les deux témoins de ce que vous réserve le lendemain,
Et attends-la
Et polis sa nuit, bague après bague,
Et attends-la
Jusqu’à ce que la nuit te dise :
Il ne reste plus que vous deux au monde.
Alors, porte-la avec douceur vers ta mort désirée

Et attends-la ...!

Mahmoud Darwich
(in Le lit de l’étrangère)


[www.youtube.com]
f
11 décembre 2009 17:30
Un amoureux fou vint frapper à la porte de sa bien aimée. Elle demande derrière la porte :
"qui est là ?"
Il répondit :
- c'est moi !
Elle dit :
- il n'y a pas de place pour toi et moi dans la même maison.
Alors il s'en alla méditer dans le desert et des années plus tard, il revint frapper à sa porte.
La voix de sa bien aimée demanda :
"Qui est là ? "
Il répondit :
"C'est toi-même !"
Et la porte s'ouvrit.


D'aprrés Ibn ' Arabi
poete mystique andalou (1165-1240)
g
12 décembre 2009 08:36
C'est magnifique:j'adore!
Voici une chanson pour déstresser!!!

interprétées par Fernand Sardou :

"Devant ma maison y a un pin terrible
Dont la grosse branche pourrait bien tomber.
Pour mon pauvre toit, quelle belle cible.
Cette branche-là, je vais la couper

Aujourd'hui peut-être, ou alors demain.
Ce sacré soleil me donne la flemme
Je la couperai... té : après-demain
Et si je peux pas la couper moi-même
Je demanderai à l'ami Tonin
Qui la coupera aussi bien lui-même.
Ce n'est pas qu'on soit feignant par ici
Mais il fait si chaud dans notre Midi.

J'ai de beaux lapins, des lapins superbes
Mais ils ont toujours envie de manger.
Il faut tout le temps leur couper de l'herbe
Et je devrais bien leur en ramasser

Aujourd'hui peut-être, ou alors demain.
Ces sacrés lapins me donnent la flemme.
Je la couperai... té : après-demain
Et si je peux pas la couper moi-même,
Hé bé je lâcherai tous mes beaux lapins
Qui la couperont aussi bien eux-mêmes.
Ce n'est pas qu'on soit feignant par ici
Mais la terre est basse dans notre Midi.

Le soir de mes noces avec Thérèse
Quand on s'est trouvé tout déshabillés
En sentant frémir son beau corps de braise
Je me suis pensé : "Je vais l'embrasser"

Aujourd'hui peut-être, ou alors demain.
Moi les émotions, boudiou, ça me rend tout blême.
Je l'embrasserai... té : après-demain
Et si je peux pas l'embrasser moi-même
Mais soudain ça m'a pris au petit matin.
On est déchaîné chez nous quand on aime
Et deux mois après... j'avais trois petits.
Nous sommes les rois dans notre Midi"
f
12 décembre 2009 11:22
vu comme ça, ça me plaît le midi!
X
12 décembre 2009 14:29
Je n'ai jamais pu accrocher avec la poésie de Mahmûd Darwich ni de Nizzar Qabbânî ou d'autres poètes du même accabit. Sans doute que mon esprit est imperméable à la beauté de leurs textes.

Khalîl Jibrân Khalîl à des textes intéressants.

Un des poètes contemporains (décédé) que j'apprécie, c'est Ahmad Shawqi, L'Emir des Poètes. Malgré quelques vers tendancieux, son style se distingue et on lui connait quelques vers sur le Prophète (saws) qui n'ont pas d'équivalent.

Sinon, le meilleur poète est sans doute al-Mutanabbi.

A propos de la maladie :

Ma visiteuse , comme frappée par une honte,
ne me visite que dans l'obscurité.
Je lui ai offert mes membres et mes organes
pourtant elle a préféré mes os.
Ma peau nous oppresse tous les deux
et mon mal ne fait que s'accroitre.
En me quittant elle me lave si bien
comme pour nous laver d'un grand péché.
Le matin la chasse sans ménagement
Et en larmes elle fuit aux quatre coins
J'attends avec angoisse son retour
tel un nostalgique anxieux.
Elle reste fidéle à son rendez-vous
mais que faire de la fidélité de celle
qui vous ronge les genoux et les os.
C
12 décembre 2009 19:32
Pour toi
J'écris mes sentiments
Mes chuchotements sont le titre de cette histoire
Son corps est mon coeur.

Pour toi
Je sème mes sentiments
mes sourirs sont les fleurs de cet arbre
Ses fruits sont mes gestes.

Pour toi
...
☠ chti'sem ☠
m
13 décembre 2009 12:59
Le texte de M. Nougaro smiling smiley:

Armstrong, je ne suis pas noir
Je suis blanc de peau
Quand on veut chanter l'espoir
Quel manque de pot
Oui, j'ai beau voir le ciel, l'oiseau
Rien, rien, rien ne luit là-haut
Les anges... zéro
Je suis blanc de peau

Armstrong, tu te fends la poire
On voit toutes tes dents
Moi, je broie plutôt du noir
Du noir en dedans
Chante pour moi, Louis, oh oui
Chante, chante, chante, ça tient chaud
J'ai froid, oh moi
Qui suis blanc de peau

Armstrong, la vie, quelle histoire ?
C'est pas très marrant
Qu'on l'écrive blanc sur noir
Ou bien noir sur blanc
On voit surtout du rouge, du rouge
Sang, sang, sans trêve ni repos
Qu'on soit, ma foi
Noir ou blanc de peau

Armstrong, un jour, tôt ou tard
On n'est que des os
Est-ce que les tiens seront noirs ?
Ce serait rigolo
Allez Louis, alléluia
Au-delà de nos oripeaux
Noir et blanc sont ressemblants
Comme deux gouttes d'eau.
m
13 décembre 2009 13:02
Mon Rêve familier

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.


Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.


Est-elle brune, blonde ou rousse ? --Je l'ignore.
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.


Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Paul VERLAINE, Poèmes saturniens (1866)
g
13 décembre 2009 13:32
Magnofique j'adore la poésie c'est le coeur qui parle!
s
13 décembre 2009 15:48
Trop fort Nougaro (c'est pas C ???)
s
13 décembre 2009 17:48
MILLE ET UN JOUR


Un jour, un novice se présenta pour recevoir l'enseignement d'un maître soufi.

*"Il te faut d'abord trouver la réponse à une question, lui dit l'un des disciples.
Si tu y parviens, le maître t'acceptera comme élève dans 3 ans".

La question lui fut posée et l'élève s'acharna jusqu'à ce qu'il eût trouvé la réponse.
Le disciple du maître porta la réponse au soufi et revint avec ce message :

"Ta réponse est correcte. Tu peux t'en aller et attendre que mille et un jours soient écoulés ;
ensuite, tu pourras revenir ici pour recevoir l'Enseignement."

Le novice était ravi. Aprés avoir remercié le messager, il lui demanda :
"Et que serait-il arrivé si je n'avais pas su fournir la bonne réponse ?

- Oh, dans ce cas, tu aurais été admis immédiatement ! "


Conte soufi
h
14 décembre 2009 11:53
SUR LE SABLE, L'EMPREINTE DE NOS CORPS



Arrêtons-nous et pleurons au souvenir de l'aimée.
Maison près du banc de sable entre Dakhoul et Harmal,

Toudiha et Miqrat, les vents du Nord et du Midi,
leur étoffe ont tissé mais non point effacé sa trace.

Mes compagnons près de moi ont arrêté leurs montures,
disant << Maîtrise-toi et fuis cette affliction mortelle. >>

Ma guérison, amis, c'est de laisser mes larmes
mais doit-on s'affliger d'une trace effacée?

N'as-tu pas courtisé Oumm-al-Houwayrith avant elle,
et puis encore la belle Oumm-al-Rabab à Ma'sal?

Quand elles se levaient, des efflves de musc partout
se répandaient, parfum d'oeillet porté par le zéphyr.

En les quittant, d'abondantes larmes avaient coulé
jusqu'à ma gorge et mon ceinturon en était mouillé.

Oui, plus d'un jour parfait d'elles, tu as pu obtenir,
et surtout, parmi ces jours, celui de Darah-Djouldjoul.

Et cet autre où j'ai j'ai tué mon cheval pour les pucelles,
quelle surprise de les voir toutes décamper sous leur charge!

L'une à l'autre, les morceaux elles s'étaient arraché:
la viande, puis la graisse aux bords frangés comme la soie.

Je suis entré un jour dans la palanquin d'Ounayza...
<< Malheur! Tu vas me forcer d'aller à pied, me dit-elle >>

et entre-temps le palanquin ployait avec nous deux...
et puis: << Descends, Imrou'l-Qays, tu fatigues ma bête. >>

Et moi de lui répondre: << Va, laisse filer sa longe,
ne m'éloigne pas, de grâce, de ton fruit qui distrait...

J'ai visité des femmes comme toi, et même enceintes,
qui ont laissé leur nourrisson entouré d'amulettes...

S'il pleurait de moitié se tournaient vers lui, et mon soc
les pourfendait tranquillement, sans être détourné. >>

L'une un jour se refusa sur la colline de sable,
s'obligea de rompre, par un serment indissoluble.

Doucement! ô Fatima, après ta coquetterie,
modère-toi, même si la rupture est décidée.

Cela t-a-t-il séduite de voir mon amour me tuer,
de constater que mon coeur t'obéit sans murmurer?

Si quelque créature t'a poussée à me haïr
sépare nos habits: tu verras qu'unique en est la trame.

Tes beaux yeux m'ont pleuré qu'afin de mieux lancer les traits
qui ont blessé à mort un coeur déchiré de douleur.

Au coeur même d'une alcôve imperméable au désir,
avec ma belle à loisir j'ai savouré mon bonheur.

J'avais passé à travers une troupe de gardiens
qui guettaient, me préparant une mort infamante;

lorsque dans le ciel la Pléiade s'est déployée,
comme un assortiment de perles sur une ceinture,

je suis entré, alors qu'elle avait pour dormir ôté
près du rideau ses habits, sauf la tunique légère.

<< Non! Par Dieu! Ta ruse n'a pas de cours ici, dit-elle,
je vois que tes séductions sont loin de disparaître. >>

Je l'emmène aussitôt, lui ouvrant le chemin, mais elle,
traîant un manteau d'homme à terre, effacait nos deux traces.

Lorsque nous eûmes traversé la place du village
et atteint le fond d'un vallon encerclé par les dunes,

de mes mains sur ses tempes je l'incline. Elle se ploie
sur moi, taille mince et jambe prospère, ornée d'anneaux.

Svelte et blanche, elle n'offrait aucune ample solitude;
sa poitrine était lisse et polie ainsi qu'un miroir.

Reflets de refus ou désirs sur visage lisse,
oeil complaisant d'un fauve de Wadjrah sur son petit,

un cou aussi beau que celui de la gazelle blanche,
délicat, lorsqu'il se dresse, et sans aucun ornement;

la chevelure abondante et très noire, ornant le dos,
riche ainsi qu'un rameau de palmier chargé de fruits;

et ses boucles rebelles se relèvent indomptées,
noyant les rubans dans un flot d'ondes enchevêtrées;

des flancs délicats, souples comme une corde tressée;
la jambe, un cep soutenu dans une terre irriguée;

et des miettes de musc dessus sa couche éparpillées,
elle dort, le soleil haut, en tenue négligée.

Elle prend, elle reçoit avec de tendres mains souples,
vrilles de vignes de Zabyi ou cure-dents d'Ishil;

à l'entrée de la nuit elle dissipe les ténèbres,
tel le feu, la nuit, d'un moine voué au célibat.

L'homme doux s'éprend avec ardeur de femmes comme elle;
ayant ainsi grandi entre cuirasse et bouclier.

Pucelle dont l'or jaune fait ressortir la blancheur,
qu'a fait fructifier une eau abondante et salutaire...

les insensés parmi les hommes se sont consolés
de leur amour, mais le mien, mon coeur ne peut l'oublier



IMROU'L-QAYS (mort vers 540, ère chrétienne)
s
15 décembre 2009 12:25
Merci hux!
h
16 décembre 2009 11:45
Bonjour,
De rien sepho smiling smiley
-------------------------
C'est si peu dire que je t'aime

Comme une étoffe déchirée
On vit ensemble séparés
Dans mes bras je te tiens absente
Et la blessure de durer
Faut-il si profond qu'on la sente
Quand le ciel nous est mesuré
C'est si peu dire que je t'aime

Cette existence est un adieu
Et tous les deux nous n'avons d'yeux
Que pour la lumière qui baisse
Chausser des bottes de sept lieux
En se disant que rien ne presse
Voilà ce que c'est qu'être vieux
C'est si peu dire que je t'aime

C'est comme si jamais, jamais
Je n'avais dit que je t'aimais
Si je craignais que me surprenne
La nuit sur ma gorge qui met
Ses doigts gantés de souveraine
Quand plus jamais ce n'est le mai
C'est si peu dire que je t'aime

Lorsque les choses plus ne sont
Qu'un souvenir de leur frisson
Un écho de musique morte
Demeure la douleur du son
Qui plus s'éteint plus devient forte
C'est peu, des mots pour la chanson
C'est si peu dire que je t'aime
Et je n'aurai dit que je t'aime

louis Aragon
m
16 décembre 2009 16:30
Citation
sepho a écrit:
Trop fort Nougaro (c'est pas C ???)

Si Sepho, c'est Claude Nougaro, un chanteur à textes profonds, comme on en fait de moins en moinssmiling smiley


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JALOUSIE

Avec ses doigts
ses lèvres
sa voix vibrante
d'ivresse
il a peint une femme
pour son poème
Comme elle était fascinante
sa femme/poème
J'ai avancé furtivement
la main
et lui ai arraché le cœur
de la poitrine
Je l'ai déposé
Sur la chaise
près de moi
pour mieux jouir
du poème.

Aïcha Basry
s
16 décembre 2009 16:56
Merci Musica,

Aicha Basry, je connaissais pas mais j'adore.
h
17 décembre 2009 23:56
LANGUE NOUVELLE

Je dis "Je t'aime", je ne dis rien
Je dis "Je te veux", je m'exprime mal
Je dis "Je te désire", tu ne me comprends jamais
Depuis que j'ai découvert ton continent
Dieu m'a chassé du paradis de ses langues
muet
me voilà muet
mes volcans explosent toujours à l'intérieur
pas d'issue pour les vipères de ma souffrance
pas d'oxygène pour mes volcans
alors que faire?
Nul appel ne sera entendu
nulle larme n'apportera l'apaisement
et toi, présente en toute chose
depuis que je te connais
Dieu m'a chassé du paradis des langues
alors que faire?
Je répandrai sur le monde mes cendres brûlantes
telle une nouvelle langue

Samih Al-Qassim
Emission spécial MRE
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