Si le séjour de 52 ans entrepris par Paul Bowles à Tanger commença par hasard, il renseigna sur plusieurs aspects culturels et politiques de la citadelle, puis globalement du Maroc du XXe siècle. Les dimensions autobiographiques n’y manquaient pas, malgré les discrétions de leur auteur.
Séjournant à Tanger au cours d’une période charnière, Paul Bowles produisit une littérature inédite qui traita amplement d’aspects culturels et sociaux du Maroc. Il ne put faire fi de certaines thématiques politiques également, dans un pays qui vivait des décennies décisives, avant et après l’indépendance.
Au commencement était un court séjour au Maroc. Rien ne prédit alors que l’écrivain et musicologue américain Paul Bowles allait quitter New-York pour élire domicile à Tanger. C’est par un été des années 1940 que la citadelle l’adopta pendant plus de 50 ans.
Durant les années 1950 et début 1960, Tanger fut longtemps une ville de prédilection pour les homosexuels qui fuyaient la répression dans leurs propres pays. Cependant, des années après l’indépendance du Maroc, plusieurs changements firent que les choses devinssent autrement.
Durant les années 1950, Tanger accueillait plusieurs artistes, poètes et intellectuels venus d’ailleurs. A l’image de l’écrivain américain Paul Bowles, de grands noms de la Beat Generation s’installèrent dans la cité septentrionale pendant des mois, voire des années. L’ancienne Zone internationale inspirait nombre de projets artistiques et littéraires qui ont marqué le siècle dernier.
Musicologue et écrivain, Paul Bowles élit domicile au Maroc pendant 52 ans, jusqu’à son décès à Tanger en 1999. Au cours de ses voyages, il enregistra les musiques des Jbalas pour documenter cet art populaire, notamment des morceaux joués lors des occasions religieuses comme le ramadan.
Les «Master Musicians of Jajouka» continuent de répandre leurs mélopées traditionnelles le long d’une tournée européenne qui s’est arrêtée au Danemark le week-end dernier. Jajouka, c’est cette musique soufie, célèbre depuis que son destin a croisé celui du fondateur des Rolling Stones, Brian Jones vers la fin des années 60.