En 2011, 67 organes de presse écrite ont reçu 32,755 millions de dirhams de subvention. La liste complète de tous les titres subventionnés, ainsi que les montants reçus, entre 2005 et 2011, a été publiée, pour la première fois, aujourd’hui, mardi 3 avril, par le ministère de la Communication, relayée le site Hespress. Sur l’ensemble des titres, 8 titres de la presse arabophone ont reçu, chacun, entre un et 1,5 million de dirhams : Al Hadat Al Maghribia, Al Alam, Assabah, Al Watan Alane, Al Ittihad Al Ichtiraki, Al Massae, Akhbar Al Youm al Maghribia, Al Ossbouae Assahafi. 7 titres francophones ont reçu, également, entre un et 1,5 millions de dirhams : L’Opinion, l’Economiste, la Vie Eco, Maroc Hebdo, le Matin du Sahara, Tel Quel, Aujourd’hui le Maroc.
Parmi ces titres, certains organes sont subventionnés en dépit d’un discours souvent critiques vis-à-vis du pouvoir. Al Massae, premier quotidien marocain par son nombre de lecteurs, a vu son directeur de publication Rachid Nini condamné à 1 an de prison le 9 juin 2011, mais il a reçu, la même année, 1,5 million de dirhams. Tel Quel, l’hebdomadaire créé par Ahmed Reda Benchemsi, dont les unes, volontairement polémiques, exploitent régulièrement trois tabous marocains : le sexe, le roi et la religion, a reçu 1,05 million de dirhams en 2011.
Entre 2005 et 2011, le total des subventions a baissé de 28%, mais il est aujourd’hui réparti de façon plus égalitaire. En 2005, le nombre de journaux à recevoir des subventions étaient moins nombreux et les écarts entre les subventions étaient très élevés. Cette année là, le seul Matin du Sahara, avait reçu 5,2 millions de dirhams. En 2011, la subvention maximale est de 1,5 million de dirhams et 5 titres l’ont reçue.
Le fait d'avoir rendue publique une liste qui a avait toujours été tenue secrète participe de l'opération transparence lancée par le gouvernement Benkirane depuis le début de son mandat, en novembre. Il y a un mois, le premier mars, le ministère des Transports avait déjà publié la liste exhaustive des bénéficiaires d'agréments de transports dans le cadre de son ministère. Le gouvernement persiste donc dans sa volonté de transparence en dépit de la polémique qui avait suivi cette première publication.