«Je voudrais que l’accord soit convenu avant le 14 juin», a déclaré le ministre espagnol de l’Agriculture, de l'Alimentation et de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, devant les professionnels de la pêche de la ville de Barbate, selon EFE. Il promet d’accélérer les négociations. En effet, une des villes les plus touchées reste Barbate, dans la province de Cadiz. Depuis plusieurs mois l’économie de la ville, principalement basée sur la pêche, souffre énormément. Les négociations tardent à aboutir, les professionnels s’impatientent et mettent donc la pression sur le gouvernement, qui à son tour, fait des pieds et des mains pour une ratification avantageuse pour le pays.
A cet effet, l'Espagne effectue un intense lobbying auprès de l'UE mais surtout auprès du Maroc. Déjà, le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, effectuait en janvier dernier sa première visite étrangère officielle au Maroc où la question des accords agricole et de la pêche ont été discutés. En février, Arias Cañete remet le couvercle en rencontrant son homologue marocain, Aziz Akhannouch.
Même si Rabat dit avoir «toujours veillé à entretenir de bonnes relations avec son voisin du nord» comme l’avait déclaré le ministre marocain de l’Agriculture et de la pêche maritime, les choses sont claires : Les pêcheurs marocains ont désormais l’exclusivité sur les eaux nationales. Décision prise en janvier dernier par le gouvernement après les plaintes insistantes des professionnels. Ces derniers avaient notamment pointé du doigt la surexploitation des eaux marocaines. Des révélations publiées récemment par The Guardian ainsi que le rapport de Greenpeace International appuyaient ce constat.
Prêts pour les négociations
A l’occasion de l’adoption de l’accord agricole, le conseil de l’UE avait adopté le 14 février dernier un mandat de négociation. Mais depuis, rien n’a encore été fait, car l’UE n’a pas encore définit sa stratégie. Toutefois, le Maroc se dit «prêt». «Aujourd’hui, l’UE a adopté une position positive qui a permis une réouverture des négociations. Elles [les négociations] ne se passent pas avec l’Espagne, mais avec l’UE. Nous sommes prêts», déclare à Yabiladi une source au ministère de l’Agriculture.
Ceci ne vient que confirmer les propos tenus par M. Akhannouch en personne, lors de la visite de son homologue espagnol : «le Maroc est disposé à rouvrir les discussions avec l’UE au sujet de l’accord de pêche». Reste plus qu’à attendre le 26 mars, date à laquelle aura lieu les prochaines discussions des pays de l’UE pour «définir la stratégie européenne».