Yabiladi : La sérénité vous avait gagné lorsque le MR avait indexé votre «comportement en inadéquation avec la vision d'une société laïque». A présent, quels sentiments vous animent ?
Layla Azzouzi : Je pense qu’il faudrait commencer par rappeler au Mouvement Réformateur que la Belgique n’est pas un pays laïc mais un pays neutre. De plus, la neutralité du service rendu n’est en rien garantie par la neutralité de l’apparence. Je suis toujours animée par la même sérénité et la même détermination à lutter contre les préjugés. En effet, le dialogue est primordial pour arriver à un «vivre ensemble», mais ce vivre ensemble ne doit pas être le fruit du mépris de l’autre. Cela n’engendrerait jamais réellement l’effet escompté.
En Janvier, vous aviez insisté sur le fait «qu'il ne fallait pas trop nourrir la polémique car il s'agissait là d'une distraction purement électoraliste et d'un populisme d'opportunité dont fait preuve le MR». Quel message adressez vous, à présent, à vos détracteurs ?
A mes détracteurs, je répondrai que derrière ce voile il y a avant tout une femme qui, comme toutes les autres, a des rêves, des projets et de l’espoir. Oui, je suis différente, mais qui ne l’est pas dès l’instant où la personne «neutre» est une vue de l’esprit ? Vouloir gommer les différences est combat perdu d’avance, nous sommes unis par des valeurs et la différence est un atout.
Votre engagement politique est-il remis en cause par cette décision de votre parti, le CDH ?
Mon engagement politique n’est que le prolongement de mon engagement associatif et tous deux sont basés sur une profonde envie de me rendre utile et d’être au service de tous mes concitoyens. Cette envie me nourrit plus que jamais. Mon engagement est toujours le même. Dans le pire des cas, la politique n’est pas le seul moyen d’être au service des autres.
En réaction à son exclusion de la liste de son parti, Layla Azzouzi s'exprime dans un message à l’attention des habitants de Verviers.