Le choix de l’endroit est hautement symbolique. Ce n’est pas devant une statue de Jeanne d’Arc que Marine Le Pen a choisi de dévoiler une partie de son programme présidentiel s’attaquant à l’immigration mais bien devant un centre de rétention, celui du Mesnil-Amelot dans le département de la Seine et Marne en Ile de France, rapporte le Monde. C’est dans ce centre proche de l’aéroport de Roissy que les étrangers, devant se faire expulser, passent leurs derniers jours en France. La candidate frontiste l’a répété : son objectif est de diminuer le chiffre de 200 000 immigrés à 10 000. Ainsi, elle prévoit plusieurs mesures pour y arriver, des mesures ne laissant aucune chance à des immigrés de s’installer en France.
Le Maroc, un pays à «risque»
L’une de ses mesures, particulièrement radicale est de limiter le nombre de visas touristiques et familiaux délivrés aux citoyens de pays qu’elle qualifie «à risque fort d’immigration», c’est-à-dire l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. L’association Cimade, qui a pour mission d’accompagner les étrangers clandestins, avait publié en 2008 un rapport sur le nombre de visas délivrés par la France. On y apprend que 90% des visas que la France délivre sont pour des visas court séjour. Les 10% restant sont délivrés aux étudiants, aux salariés et aux personnes rendant visite à leur famille. Les Russes sont les premiers à qui la France délivre le plus de visas avec plus de 341 000 visas délivrés. Suivent ensuite les Marocains, avec 152 000 visas distribués, puis il y a les Chinois avec 144 000 et en quatrième position les Algériens avec plus de 132 000 visas distribués.
Par ailleurs, pour durcir encore plus la procédure de demande de visas, Marine Le Pen prévoit d’imposer un dépôt de garantie avec les visas, un genre de caution que le demandeur doit payer lors de la constitution de dossier. La somme lui sera ensuite rendue dès qu’il rentre dans son pays d’origine.
Le sadisme à la Le Pen
La candidate du Front National prévoit également de couper les vivres à toutes personnes se retrouvant sans papier sur le territoire français. L’une des mesures qu’elle a présentées est de supprimer la possibilité à ces personnes de se voir régulariser afin de ne leur donner pas d’autres choix que de rentrer dans leur pays d’origine.
Une autre mesure particulièrement perverse est d’annuler l’Aide médicale d’Etat, une aide créée par le socialiste Lionel Jospin en 2000 pour soigner les immigrés clandestins qui n’ont aucun revenu. Le Pen estime cette aide à 600 millions d’euros par an et la qualifie de «pompes aspirantes», de l’immigration illégale.
De plus, toute association ou personne qui viendrait apporter de l’aide à un immigré clandestin pourrait se faire arrêter pour «délit d’incitation à l’immigration illégale», une mesure qu’elle compte soumettre à l’Assemblée, si elle est élue Présidente. Enfin, toutes les manifestations de clandestins ou celles des gens qui les soutiennent pour réclamer une régularisation seront tout simplement proscrites.