Maroc-Espagne : Un ciel dégagé… avant l’arrivée du parti populaire

C’est l’entente parfaite entre le Maroc et l’Espagne. Deux voisins dont les relations évoluent au rythme des saisons.  Les chefs de la diplomatie des deux pays se sont félicités ce mardi 25 octobre à Rabat des «bonnes relations» qui lient actuellement les royaumes de Mohammed VI et de Juan Carlos. Bien que les deux gouvernements soient en fin de mandat, Marocains et Espagnols ont promis de renforcer leur «coopération économique et la lutte contre l’immigration clandestine» a indiqué Taieb Fassi Fihri, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération.  Trinidad Jiménez, son homologue espagnole croit pour sa part que «le développement du Maroc suppose celui de l’Espagne», dont elle a rappelé qu’elle est le «deuxième client et la deuxième investisseur» dans le royaume.

Concernant la question du Sahara, Taieb Fassi Fihri a souligné que le Maroc «respecte la position de l’Espagne». Une Espagne, ancienne colonisatrice au Sahara et dont l’opinion publique penche fortement en faveur des indépendantistes du Polisario. La victoire annoncée du Parti populaire aux législatives espagnoles du 20 novembre prochain risque fort de réveiller les vieux démons sur cette épineuse question, remise à l’ordre du jour par l’enlèvement de deux coopérants espagnols et d’une italienne qui seraient détenus en Algérie, près des camps de Tindouf.

Rapt des Espagnols, «l’Algérie responsable»

A ce propos, Taieb Fassi Fihri dit ne pas comprendre comment cet acte a pu avoir lieu dans cette zone très sécurisée et rejette la responsabilité sur l’Algérie qui «a l’obligation d’assurer la sécurité des citoyens étrangers sur son territoire». Le Maroc qui indique «disposer d’informations» appelle à être intégré dans la coopération pour la lutte contre les groupes armés dans la zone sahélo-saharienne. Ce qu’Alger ne voit pas encore d’un bon œil. «Le gouvernement espagnol œuvre avec tous les Etats de la région pour la libération de ses citoyens» a indiqué la ministre espagnole qui refuse toutefois de se prononcer sur les auteurs présumés de ce rapt.

Autre sujet qui s’est invité lors de ce face-à-face avec les journalistes, le retour du Maroc (en tant que membre non permanant) au Conseil de sécurité des Nations Unies. Taieb Fassi Fihri, très prolixe sur la question, a précisé que «le Maroc a été élu au nom de l’Afrique» et s’attellera notamment à la résolution des sujets liés au continent noir, qui représentent, indique-t-il, «deux-tiers des questions sur la table du Conseil de sécurité». La situation actuelle dans le monde arabe ne sera pas en reste, et bien sûr la question du Sahara. Sur ce dernier point, précise Fassi Fihri, «le Maroc n’a pas besoin d’être au Conseil de sécurité pour défendre ses droits».