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Grand Angle

France : Les diplômés étrangers maintiennent la pression sur l'Etat

Près de 6 mois après la publication de la circulaire du ministère français de l’Intérieur appelant a plus de rigueur dans l’octroi du statut de travailleur immigré, beaucoup de dents ont grincé du côté des diplômés étrangers de l’enseignement supérieur français. Leur cause a récemment été portée avec un certain succès, par leurs formateurs, mais le combat promet d’être long.

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Le problème dure depuis des mois déjà. Diplômés de l’enseignement supérieur français, embauchés par des entreprises françaises qui en reconnaissent la compétence, certains étudiants immigrés ont récemment vu leurs demandes de renouvellement de titre de séjour rejetées par l’administration française. A l’origine de cette situation, une circulaire avait été éditée par le ministère de l’Intérieur le 31 mai dernier, portant sur la limitation du travail des immigrés.

Les grandes écoles et les entreprises françaises montent au créneau

D’après Le Figaro, une trentaine de ces étudiants précédemment déboutés, a récemment obtenu gain de cause, sous la pression de la Conférence des grandes écoles (CGE).  «Les étudiants étrangers talentueux, c'est le moteur de la croissance dans le supérieur. Ces refus de visas de travail auront des conséquences sur l'attractivité de la France. Et c'est une contrainte supplémentaire pour  les entreprises», a récemment déploré Pierre Tapie, président de la CGE. «Certains ont été embauchés le 1er septembre et ont reçu un refus deux jours après !» ; a-t-il ajouté.

La CGE aurait pris connaissance de 500 cas. Les étudiants immigrés dont la situation administrative est délicate, seraient toutefois, beaucoup plus nombreux, car nombreux sont ceux qui ne se sont pas manifestés. Pierre Tapie a annoncé que la CGE soutiendrait prochainement 150 nouveaux dossiers.

«Le dialogue est en bonne voie entre les différents ministères, les présidents d'université et nous-mêmes sur ce sujet politiquement très délicat», a-t-il assuré.  Sa démarche serait soutenue par l'Association française des entreprises privées, et le Mouvement des entreprises de France (MEDEF).

Les étudiants ne relâchent pas la pression

Les principaux concernés sont sur le pied de guerre depuis que les premiers refus ont été enregistrés. Plusieurs groupes se sont créés sur Facebook. Désormais, une association existe. Elle a été baptisée Collectif du 31 mai, en référence à la circulaire d’où sont partis leurs problèmes. Très active, l’association planche actuellement sur le recensement des dossiers rejetés par les préfectures. Elle travaille de concert avec la CGE, qui achemine les dossiers vers le ministère de l’Intérieur.

De plus, le Collectif organise également des manifestations pour faire entendre la voix de ses membres. Jeudi dernier par exemple, plusieurs d’entre eux ont battu le pavé à Paris, et envoyé un signe fort en mettant leurs diplômes à la poubelle. Amine, l’un des membres du Collectif nous explique «Il était question de faire savoir qu’il y a des diplômés étrangers, qui ont signé des contrats, et qui risquent d’être expulsés. En jetant nos diplômes à la poubelle, on montrait que toutes les années d’études que nous avons endurées, n’ont visiblement servi à rien». En attendant que leur action porte ses fruits, les refus continuent de pleuvoir. Près de 30 dossiers seraient rejettés chaque jour, selon le Collectif du 31 mai.

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