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Grand Angle

Vers un financement public de l'islam en Espagne ?

Le ministère espagnol de la Justice a mis sur la table un projet auquel les fidèles catholiques adhèrent depuis longtemps : financer les cultes musulman et évangélique via la déclaration de revenu de leurs fidèles.

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Plusieurs personnes qui prient dans la mosquée Tetuan, à Madrid. / Ph. EFE
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Les confessions religieuses minoritaires en Espagne, à commencer par l’islam et le christianisme évangélique, pourraient bientôt être financées par la déclaration de revenu de leurs fidèles respectifs, rapporte le journal en ligne El Confidencial. D’emblée, la proposition est présentée comme une «vieille revendication» émanant de ces cultes que le ministre espagnol de la Justice, Rafael Catalá, «est disposé à satisfaire».

«Il y a une volonté, sans urgence et de manière consensuelle avec toutes les parties concernées, d’étudier les modalités éventuelles sur la mise en œuvre de ce bénéfice, a fait savoir le ministre dans un entretien avec le journal espagnol. Une volonté d’aller de l’avant et d’envisager cette possibilité avec les instances compétentes.»

Un projet consensuel qui tend à être développé

Hormis les musulmans et les évangélistes, sept communautés religieuses minoritaires se côtoient en Espagne : les bouddhistes, les chrétiens orthodoxes, les mormons, les Témoins de Jéhovah et les juifs. L’islam concentre 1,9 million d’adeptes, selon l’Observatoire andalou, contre 1,2 million pour le christianisme évangélique, soit les deux religions minoritaires les plus répandues chez le voisin ibérique.

Dans les faits, le «bénéfice» en faveur duquel plaident ces confessions consisterait, pour les fidèles et sur la base du volontariat, à verser 0,7% de leurs impôts à leurs représentants religieux en cochant une case adressée à cet effet sur les formulaires espagnols de déclaration de revenu.

Pendant un an, la possibilité d’étendre ce «privilège fiscal» à «toutes les confessions reconnues» a été étudiée par un groupe de travail formé peu après l’arrivée, le 29 septembre 2014, de Rafael Catalá au département de la Justice. «Un consensus sur l'opportunité d'aller de l'avant dans ce domaine a été trouvé [dans le groupe]», indique-t-il. Pour l’heure, rien n’a filtré au-delà de quelques «échanges informels» entre le ministère de la Justice et celui des Finances. «Le dossier en est encore au stade initial (…) Aucune décision n’a été prise officiellement, c’est pourquoi nous n’avons pas encore de calendrier à mettre en œuvre», précise le ministre.

En Espagne, le culte catholique fait déjà l’objet d’un financement public. Depuis 1979, l’Etat a conclu des accords avec le Vatican qui permettent aux Espagnols d'attribuer une partie de leur impôt sur le revenu (à hauteur de 0,5239%) à l'Église catholique, rappelle Le Figaro.

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