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Grand Angle

Médias marocains et espagnols : Deux versions des affrontements au festival de Dakhla

Les divergences de vues entre presse marocaine et presse espagnole se renouvellent à propos des violences du week-end à Dakhla. Les rendez-vous culturels et sportifs du festival Mer et Désert de Dakhla ont été annulés samedi 27 au soir suite à des actes de vandalisme et de la mort d’un homme. Dans la presse espagnole et marocaine, des visions inverses sur les responsabilités s'affrontent.

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Des violences de grande ampleur, ayant entrainé la mort d’un marchand de légume à Dakhla samedi soir, selon la MAP, ont mis fin, un jour avant son terme normal, au festival Mer et Désert de Dakhla qui réunit chaque année concerts et sports de glisse. Entre médias espagnols et marocains le malentendu se poursuit.

Pour la presse marocaine les émeutiers sont un groupe de jeunes gens aux motivations flous. Dans son édition du lundi 28 février, le Soir décrit des «affrontements entre jeunes natifs de Dakhla et les jeunes Dakhliyinnes», originaires de l’intérieur du pays. Le journaliste fait référence à d’anciennes querelles entre ces deux groupes qui produiraient chaque année des violences sporadiques.

Certains médias espagnols relaient, au contraire, le discours accusateur du Polisario. L’agence EFE depuis son bureau aux îles Canaries, à Santa Cruz de Tenerife, rapporte les paroles du délégué du Front du Polisario, Hamdi Mansour. Selon ce dernier, «des citoyens marocains ont provoqué et insulté les Sahraouis habitants à Dakhla.» Il ajoute que «des milliers de Marocains, escorté par des camions de l’armée, ont fait une descente dans les quartiers où vit la population sahraouie brûlant les voitures, prenant d’assaut les magasins et jetant des bombonnes de gaz.» L’agence se contente de rapporter les propos de Hamdi Mansour, sans apporter de commentaires.

Canarias7, va plus loin en reprenant à son compte les affirmations du Polisario, sans prendre le soin de le citer. «Les colons marocains attaquent la population sahraouie de Dakhla», titre le journal. Il cite ensuite le président de l’Organisation sahraoui contre la torture à Dakha, Elmami Amar Salem. «Un sit-in pacifique à 9h samedi pour protester contre les attaques perpétrées par des colons marocains a été réprimées de nouveau dans la violence par les forces du règne alaoui.»

Côté marocain, Au fait, cite Hamid Chabar, wali de la région de Oued-Eddahab-Lagouira. Il réagit indirectement aux propos du Polisario : «Un groupe de séparatistes a exploité ces violences à des fins politiques, a indiqué M. Chabar lors d'un point de presse dimanche matin.» Le site a coupé la fin de la dépêche qui rappelle l’histoire de la région en utilisant le mot «annexé» pour parler l'intégration du Sahara à l'Etat marocain.

La MAP se montre plus virulente en inversant les accusations du Polisario. L'agence pointe du doigt les séparatistes. Ils seraient les responsables des violences à Dakhla. «Les habitants de Dakhla touchés par les actes de vandalisme perpétrés par des séparatistes du polisario, ont tenu samedi un sit-in pour dénoncer ces actes, réclamant l'ouverture d'une enquête judiciaire et la traduction devant la justice des auteurs de ces violences», affirme la dépêche. Le même sit-in que celui qui aurait été réprimé dans la violence par les autorités marocaines selon Canarias7 ?

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Auteur : ouriemcm
Date : le 28 février 2011 à 15h42
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