Union africaine : Lancement officiel de la bataille diplomatique pour le Maroc

C’est désormais chose faite. Le Maroc demande officiellement à adhérer à l’Union africaine. «Le Royaume du Maroc a officiellement soumis une requête en vue d'accéder à l'Acte constitutif de l'Union africaine, et de la sorte en devenir un membre», a indiqué l’UA dans un communiqué.

C’est le conseiller royal, Taieb Fassi Fihri, qui a informé la présidente de la commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, de la demande marocaine, «lors de leur rencontre, le 22 Septembre 2016 à New York, pendant une réunion bilatérale en marge de la 71ème session de l'Assemblée générale des Nations Unies», a précisé la même source.

Pour rappel, Rabat avait exprimé sa volonté de rejoindre l’organisation panafricaine dans une lettre du roi Mohammed VI, remise le 17 juillet lors du sommet de Kigali, au président en exercice de l’UA, le Tchadien Idriss Déby.

Les opposants du Maroc exigent des conditions    

La requête marocaine sera soumise par la CA au vote des membres de l’organisation panafricaine. Le vote favorable de 28 Etats sur un total de 54 est largement suffisant pour annoncer l’intégration du royaume à l’Union africaine. Sauf coup de théâtre, le prochain sommet, prévu à Addis-Abeba en janvier, devra sceller officiellement ce retour.

Anticipant une telle perspective, les opposants du Maroc ont lancé une campagne de défense de la «RASD». Le 25 juillet la commission de l’UA rappelait que «l'Acte constitutif de l'Union Africaine ne contient pas de disposition relative à l'expulsion d'un membre quelconque de l'Union». Une réponse à la motion signée par 28 Etats réclamant la suspension de la république autoproclamée en 1976. Mi-août, c’est au tour du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine, une instance sous l’emprise de l’Algérie, du Nigéria et de l’Afrique du Sud, de prendre le relais pour exiger des conditions à l’adhésion du Maroc.

Si l’acceptation de la demande ne devrait finalement pas poser de problème, les officiels marocains devront apprendre à côtoyer les cadres du Polisario lors des différentes réunions de l’Union africaine. Une situation délicate en attendant de réunir la majorité des deux tiers nécessaire pour une modification de l’Acte constitutif de 2000 balisant l’expulsion de la «RASD».