Après la colère de Mohamed Hassad, cet après-midi Medi1 TV a pris le relai pour tirer à boulets rouges sur le rapport du Département américain d’Etat sur les droits de l’Homme au Maroc en 2015. Pour ce faire, la chaîne a exhumé un rapport de la Chine pointant les violations des droits humains aux Etats-Unis.
Le document avait été publié le 14 avril dernier par le Bureau de l'Information du Conseil des Affaires d'Etat (gouvernement central chinois). Passé complètement inaperçu au Maroc au moment de sa publication, le voilà devenu la principale arme de riposte entre les mains des responsables marocains contre leurs «alliés» américains.
Le cru 2015 est identique aux précédentes années
Dans son réquisitoire, la chaîne a donné la parole à un «témoin» habitué de ses plateaux. L’universitaire a vite relégué le rapport chinois au second plan pour consacrer son intervention sur les relations entre Rabat et Washington. L’analyste a vite fait le lien entre le timing des "problèmes" évoqués dans le texte des services de John Kerry et le projet de résolution américain sur la question du Sahara remis aux membres du Conseil de sécurité. Sans vouloir tomber dans la théorie de la conspiration, il a conclu en évoquant l’existence de «pressions» sur le royaume.
Sauf que cette approche est loin d’être exacte. Le rapport si décrié par le ministère de l’Intérieur a en effet été rendu public le 13 avril alors que la mouture de résolution remise aux Quinze datait du 26 avril. Treize jours séparent les deux événements. Sans compter que les observations du Département d’Etat ne constituent ni une surprise ni une nouveauté pour les responsables marocains.
En octobre 2013, le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, avait qualifié un rapport américain sur la situation des droits de l’Homme au Sahara de «partial, réducteur et déséquilibré». Et en mars 2014, le porte-parole du gouvernement avait affirmé, lors d’un point de presse, que «le rapport du Département d'Etat sur les droits de l'Homme au Maroc est entaché d'un ensemble de lacunes flagrantes».