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Grand Angle

Exécution d’un dignitaire chiite à Ryad : Le Maroc prend ses distances avec son allié saoudien

Pour une fois le Maroc n’a pas exprimé son total soutien à la décision des autorités saoudienne pour l'execution d'un dignitaire chiite. En revanche, Rabat a mis en garde contre une escalade qui risquerait de s’étendre à d’autres pays de la région.

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Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères / DR
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L’exécution d’un dignitaire chiite en Arabie Saoudite préoccupe les autorités marocaines. Quelques heures après l’incendie de l’ambassade saoudienne à Téhéran par une foule en furie, Rabat dit «suivre avec beaucoup d’attention l’évolution de la situation et craint que les débordements en cours ne prennent une dimension ingérable dans les heures et les jours qui suivent» indique, ce dimanche, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué relayé par la MAP.

Le Maroc se démarque des positions des Emirats et du Bahreïn

Rabat «compte sur la sagesse des responsables saoudiens et iraniens afin d’éviter que la situation actuelle ne s’étende à d’autres pays de la région déjà confrontés à de nombreux défis et à des éléments de fragilité multiples», ajoute la même source. Une référence au Bahreïn, grand allié du Maroc, où se sont produits, hier dans la capitale Manama, des heurts sans gravité entre les forces de l'ordre et des membres de la forte communauté chiite qui dénonçaient l’exécution du cheikh Nimr, 56 ans.

Force est de constater que sur cette question, le royaume et l’Arabie Saoudite ne jouent pas la même partition. Pour une fois la monarchie marocaine ne s’est pas empressée d'exprimer sa solidarité sans faille avec Ryad, comme c’était le cas lors de la guerre au Yémen. Pourtant, des responsables iraniens s'en sont pris à la famille régnante à Ryad. En témoignent les propos très virulents et menaçant de l’ayatollah Ahmed Khatami (le frère de l’ancien président Mohamed Khatami 1997-2005, ndlr), membre de l’Assemblée des experts du régime. Des chiites irakiens ont également proféré les mêmes menaces à l'encontre de la dynastie saoudienne.

Si Rabat a opté pour la modération, ses autres alliés dans la région ont manifesté leur entière solidarité avec le royaume wahhabite. Le ministre des Affaires étrangères des Emirats a exprimé «le soutien total» de son pays aux mesures prises par l’Arabie Saoudite pour le maintien de sa stabilité et pour «faire face au terrorisme et à l'extrémisme». Même son de cloche au Bahreïn qui a affirmé «son soutien à toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la violence et l'extrémisme» chez son grand voisin sunnite.

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dialogue, dialogue et dialogue.
Auteur : fora
Date : le 03 janvier 2016 à 16h36
L'essentiel est que l'Iran et l'Arabie Saoudite dialogue. L'escalade risquerait de n'emmener qu'à la catastrophe.Chacun doit rester mesuré et réfléchi.
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