Alors que la séance de questions au gouvernement du mardi 3 novembre s’est déroulée sans incident, un journaliste du site français Le Point a voulu surfer sur un détail vestimentaire de la ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, pour l’attaquer.
Jean-Paul Brighelli a en effet réservé une tribune aux «dessous chics» de la ministre pour critiquer sa politique sur l’éducation. «C'est dans Annie Hall que Woody Allen développe le concept californien de LVS – la ligne visible du slip. Mercredi, Najat Vallaud-Belkacem l'a réactualisé en LVS 2 – ligne visible du soutif. Une stratégie de communication vieille comme le monde – le rouge à lèvres et les pendentifs aux oreilles arborés par Mme Vallaud-Belkacem avaient ce mardi lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, la même fonction ‘‘écran de fumée’’ –, mais inédite devant la représentation nationale», introduit le journaliste dans cet article dont l’intégralité est réservée aux abonnés.
Cette tribune a indigné plus d’un. D’abord au sein de la famille politique socialiste. La secrétaire d’Etat chargée des Droits des femmes, Pascale Boistard, a qualifié ces attaques de «grotesques» et d’«insulte pour toutes les femmes».
Les attaques sexistes contre @najatvb deviennent absolument grotesques. Elles sont 1 insulte pour toutes les femmes. https://t.co/lUeWLzLdHo
— Pascale Boistard (@Pascaleboistard) 6 Novembre 2015
Même discours tenu par le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Harlem Désir, qui a appelé à «redonner de la dignité au débat politique».
Les attaques sexistes contre @najatvb sont indignes,indigentes, une insulte pour toutes les femmes.Redonner de la dignité au débat politique
— Harlem Désir (@harlemdesir) 6 Novembre 2015
En effet, ce n’est pas la première fois que la ministre française d’origine marocaine est visée par des attaques sexistes. Et plusieurs journalistes ont tenu à le rappeler. Dans son édito publié sur Marianne ce week-end, Delphine Legouté rappelle toutes les fois où Najat Vallaud-Belkacem a dû essuyer ce genre d'attaques, estimant cela «consternant».
Mais face à toutes ces attaques, la ministre joue la carte du silence, préférant se concentrer sur son travail, comme en témoigne ses publications régulières sur les réseaux sociaux.