Le Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD, est la cible de vives critiques. En cause, une invitation adressée au très controversé Mohamed Al Arifi pour donner un cours, fin octobre à Rabat. Avant même son arrivée, le religieux saoudien a réussi à unir contre sa présence au Royaume, et les associations modernistes et les chiites du Khat Arrisali. Les deux estiment en effet qu’un symbole de l’extrémisme et un relais de la doctrine wahhabite n’a pas sa place au Maroc.
«Le gouvernement Benkirane doit interdire Al Arifi»
L’ONG Bayt Al Hikma était la première à tirer à boulets rouges sur la visite de Al Arifi, estimant dans un communiqué, qu’elle apporte de l’eau au moulin des «tendances obscurantistes» et aux «discours takiristes».
«Nous avons donné notre point de vue. Nous n’allons pas organiser un sit-in devant la salle Mehdi Ben Barka devant accueillir Al Arifi à Rabat, ce qui pourrait provoquer des actes de violences de la part des partisans du religieux», nous confie Fattah Bennani le président de Bayt Al Hikma.
L’association, a-t-il révélé, examine d’autres «manifestations verbales» pour exprimer sa position. La piste de solliciter un groupe parlementaire, sûrement de l’opposition, pour poser une question orale sur le sujet à la Chambre des représentants «est envisageable. Mais nous souhaitons que le gouvernement intervienne en interdisant l’arrivée du Saoudien au Maroc».
Les chiites dénoncent son soutien à la coalition arabe au Yémen
Les chiites marocains partagent également le même souhait. Ils ont cependant des raisons différentes pour condamner la visite du cheikh saoudien. Contrairement à Bayt Al Hikma ou des associations féministes, ils dénoncent la visite de Al Arifi pour son soutien à la coalition arabe, conduite par l’Arabie saoudite (et dont fait partie le Maroc), dans sa guerre au Yémen contre les rebelles Houthis. Les chiites affirment que le religieux est "un instigateur de crimes" qui "doit être présenté devant la justice" .
Ces protestations contre Laârifi ne sont pas sans rappeler celles exprimées par le PJD contre la visite effectuée, pendant le mois de Ramadan à Rabat et sur invitation du PAM, de l’Egyptien Sayed Mahmoud Al Kemni. Un intellectuel connu pour ses positions hostiles aux religions, aux prophètes et au système de la Baïâa en vigueur au Maroc.