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Grand Angle

Frontières Maroc/Algérie : « La séparation des familles est un véritable drame humain », selon Fatiha Daoudi

Le 24 août 1994 est une date qui restera à jamais gravée dans la mémoire des familles frontalières marocaines et algériennes. Nombre d’entre elles ont été séparées. Après avoir milité pendant plusieurs années pour que des solutions soient trouvées en leur faveur, Fatiha Daoudi - juriste de formation, chercheure associée au Centre Jacques Berque de Rabat et à l’Institut européen de recherche sur la coopération méditerranéenne et euro-arabe MEDEA - a décidé de consacrer sa thèse doctorale au vécu de ces hommes, femmes et enfants au cours des deux dernières décennies. Dans un entretien avec Yabiladi, elle revient en détail sur ces années de travail académique.

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Temps de lecture: 3'

Yabiladi : Combien de temps vous-a-t-il fallu pour élaborer votre thèse?

Fatiha Daoudi : J’ai été inscrite à l’Ecole doctorale de l’Université de Grenoble via l’Institut des Etudes politiques en octobre 2010 et j’ai soutenu en mars 2015. Le travail a donc duré quatre ans et demi, divisé entre le travail de terrain et la rédaction. Ma thèse a pour sujet : le vécu des populations frontalières algéro-marocaines depuis la fermeture des frontières en 1994. Elle est intitulée «Analyse de situation aux frontières terrestres algéro-marocaines : vie quotidienne d’une population partagée».

Quel est aujourd'hui, 21 ans après la fermeture des frontières terrestres algéro-marocaines, l'état de la situation ?

Tout d’abord, il faut savoir que la population frontalière algéro-marocaine a de tout temps eu des relations familiales et commerciales très étroites. On retrouve souvent la même famille de part et d’autre de la frontière. Ceci est d’autant plus vrai que le tracé actuel des frontières est une réalité qui ne date que de la colonisation française de l’Algérie. Cette population a donc des besoins spécifiques, faisant en sorte que la décision de l’Etat algérien de fermer ses frontières terrestres avec le Maroc n’est pas respectée sur le terrain. En effet, les frontaliers des deux pays continuent à entretenir leurs relations. Ce qui a changé c’est le fait qu’elles se font actuellement dans l’illégalité. En fait, la fermeture des frontières a créé une situation de «déviance» selon le concept de l’école de Chicago sous forme de contrebande et de passages clandestins des familles.

En quoi a concrètement consisté le travail de terrain? Avez-vous fait du porte-à-porte, des entretiens...?

J’ai utilisé ce qui est appelé l’observation participante, c’est-à-dire que j’ai accompagné mes témoins pour vivre leur quotidien, je les ai écouté avant de retranscrire leurs témoignages aussi bien en ce qui concerne la contrebande que les passages clandestins des frontières. Pendant cette descente sur le terrain, j’ai pu voir notamment comment se passe le trafic du carburant. Vous savez, dans la région il n’y a pas beaucoup d’emplois, beaucoup de gens vivent de ça, souvent avec la complicité des surveillants des frontières.

Avez-vous été confronté à des difficultés, des obstacles?

Oui, du côté algérien. Mon travail n’y a pas été aussi étendu que je l’aurais souhaité à cause de la position officielle algérienne qui limite la liberté de parler de la fermeture des frontières et de ses conséquences. Par contre, mon travail de terrain du côté marocain a été très diversifié. J’ai pu interroger aussi bien les contrebandiers et les passeurs que les frontaliers, les institutionnels que les acteurs de la société civile.

Humainement, comment les familles frontalières vivent-elles la séparation ?

La séparation des familles est vécue comme un drame humain dans le sens où l’alternative légale de visite, autrement dit la voie aérienne, est en complète inadéquation avec le mode de vie de la population frontalière qui souvent se trouve éloignée d’une dizaine de kilomètre et doit par ce biais faire des trajets très longs de pour se rencontrer. Personnellement, je suis frontalière. J’ai aussi de la famille de l’autre côté, donc je suis dans la même situation.

Depuis 2007, vous militez pour que des solutions soient trouvées en faveur de ces familles. Beaucoup pense que le Maroc et l'Algérie ont tout intérêt à rouvrir les frontières. Est-ce également votre avis? 

Ce qui est clair, c’est que la fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc est une aberration géopolitique qui dure depuis 21 ans. Il n’est de l’intérêt d’aucun des deux pays de laisser perdurer cette situation qui nuit en réalité à toute la région du Maghreb, en plus de faire de la population frontalière un dommage collatéral.

madame daoudi
Auteur : lotfizakaria
Date : le 13 avril 2015 à 15h53
vous oubliez une chose...que s'est-il passé en 1994?
Hassan II et son ministre de l'intérieur, suite à l'attentat de l'hôtel ATLAS ASNI de Marrakech ont expulsés manu militari et sans délais des centaines de milliers de touristes algériens de leurs hôtels, résidences de tourisme en 48 heures...et puis HASSAN II a décidé unilatéralement d'imposer les VISAS aux algériens...il s'est avéré que les auteurs venaient de France et Pasqua, ministre de l'intérieur de l'époque francais, a affirmé que c'était un groupe isolé...ce que l'enquête marocaine a fini par admettre mais trop tard...
Ni les tunisiens, ni les libyens ni les maliens, ni les nigériens n'ont exigés des Visas aux algériens...sauf le royaume...
Pourquoi avoir signé les accord de Marrakech en 1988 pour les annuler en 1994 sans concertation? pourquoi avoir expulsés en 48 heures des centaines de milliers de touristes juste parce qu'ils sont algériens? n'est ce pas une punition collective ? et si demain l'Algérie accepte la proposition d'ouvrir ces frontières qui nous dit que les mêmes causes ne puissent reprocduire les mêmes effet// les tunisiens, nos frères eux n'ont jamais mis en cause ni l'Algérie, ni les algériens quand des actes terroristes ont été commis sur leurs sols...pourtant lors du dernier attentat un des "leaders" est algérien...ils font pas dans l'amalgame comme certains marocains qui nous traitait dans les années 90 de "terroristes"...et bien maintenant il y'a des milliers de marocains terroristes , mais nous on traitera jamais le peuple marocain de terroriste
Attentat de Marrakech
Auteur : Rafik1977
Date : le 13 avril 2015 à 15h46
Voici quque chose qui te fera plaisir
Un ex espion au service du drs qui avoue sa participation a l'attentat
http://youtu.be/lOc5NukH-pM
juste une remarque
Auteur : boulbek
Date : le 13 avril 2015 à 15h35
dis moi,pourquoi tu prend toujours comme référence,des journaux que personne ne lis,Algérie patriotique ou Algériatimes,c'est la même m....
pour le premier,chaque algérien c'est trés bien qui le detient,et le second,c'est la même chose
parle nous de el watan el khabar,qui sont plus ou moins correcte ou du quotidien d'oran
madame daoudi
Auteur : lotfizakaria
Date : le 13 avril 2015 à 15h22
vous oubliez une chose...que s'est-il passé en 1994?
Hassan II et son ministre de l'intérieur, suite à l'attentat de l'hôtel ATLAS ASNI de Marrakech ont expulsés manu militari et sans délais des centaines de milliers de touristes algériens de leurs hôtels, résidences de tourisme en 48 heures...et puis HASSAN II a décidé unilatéralement d'imposer les VISAS aux algériens...il s'est avéré que les auteurs venaient de France et Pasqua, ministre de l'intérieur de l'époque francais, a affirmé que c'était un groupe isolé...ce que l'enquête marocaine a fini par admettre mais trop tard...
Ni les tunisiens, ni les libyens ni les maliens, ni les nigériens n'ont exigés des Visas aux algériens...sauf le royaume...
Pourquoi avoir signé les accord de Marrakech en 1988 pour les annuler en 1994 sans concertation? pourquoi avoir expulsés en 48 heures des centaines de milliers de touristes juste parce qu'ils sont algériens? n'est ce pas une punition collective ? et si demain l'Algérie accepte la proposition d'ouvrir ces frontières qui nous dit que les mêmes causes ne puissent reprocduire les mêmes effet// les tunisiens, nos frères eux n'ont jamais mis en cause ni l'Algérie, ni les algériens quand des actes terroristes ont été commis sur leurs sols...pourtant lors du dernier attentat un des "leaders" est algérien...ils font pas dans l'amalgame comme certains marocains qui nous traitait dans les années 90 de "terroristes"...et bien maintenant il y'a des milliers de marocains terroristes , mais nous on traitera jamais le peuple marocain de terroriste
@patriotedz
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 13 avril 2015 à 13h08
Vos dirigeants et votre DRS nous ont toujours prouvé leur bonne foi, c'est pour cela que même les algériens se méfient d'eux :

http://www.algeriatimes.net/algerianews31084.html
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