Cette année, un groupe d’opposants marocains à la monarchie a été autorisé à manifester non loin du château royal de Betz. Fin décembre en effet, le tribunal administratif d’Amiens annulait l’arrêté pris par l’ex-préfet du département de l’Oise en octobre 2012, d’interdire aux amis de Mustapha Adib de tenir un sit-in devant la résidence du roi Mohammed VI dans l'Hexagone. Mais en dépit de ce feu vert de la justice, la préfecture de l’Oise a contraint le petit groupe à tenir leur protestation devant le château d’eau de la commune, indique un média français. Une autre preuve de la volonté de Paris d’éviter toute nouvelle escalade avec Rabat.
Cinq seulement
La mobilisation n’était pas au rendez-vous. Samedi, ils étaient seulement cinq à manifester. Bien entendu, l’ex-capitaine de l’armée était de la partie ainsi que l’opposant politique, Abdellah El Baroudi et le champion de light-contact Zakaria Moumni, habillé pour l’occasion en tenue de bagnard de Guantanamo. Une tunique qu’il avait déjà portée l'an dernier, lors d’une protestation à Paris pour dénoncer la torture qu’il aurait subie au Maroc durant les dix-huit mois de son incarcération à la prison de Salé, avant d'être gracié en février 2012. Le sit-in du samedi était, en principe, organisé par le «Collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc».
Si Moumni ne partage pas forcément les objectifs de la structure républicaine, il a durci le ton en ciblant cette fois directement le roi Mohammed VI. Jusqu’à présent, le sportif avait évité de s’en prendre au souverain et à la monarchie, préférant concentrer son combat contre des hommes de l’entourage royal, notamment Mounir Majidi, le secrétaire particulier du monarque et Abdellatif Hammouchi. L’ancien boxeur, grâce à l'assistance d'une association française, avait ainsi déposé en février 2014, une plainte pour «torture» et «complicité de torture» contre le patron de la DST.
Malgré la faible mobilisation, le petit groupe des amis de Mustapha Adib compte récidiver. Il pourrait tenir un sit-in le 20 février devant le château royal de Betz. Reste à savoir si la préfecture de l’Oise déplacerait à nouveau la manifestation vers le château d’eau de la commune.