La justice française a donné raison à des opposants marocains à la monarchie. Ils auront désormais le droit de manifester devant le château du roi du Maroc à Betz. Le tribunal administratif d’Amiens a prononcé un verdict annulant l’arrêté pris par l’ex-préfet du département de l’Oise en octobre 2012, annonce Mustapha Adib sur sa page Facebook.
La décision du préfet interdisait la tenue de «rassemblements statiques journaliers du 22 au 29 octobre 2012» à l’appel du «Collectif pour la dénonciation de la dictature au Maroc». L’initiative avait été justifiée en son temps par le «risque de trouble à l’ordre public». L’ancien capitaine des FAR avait alors immédiatement contesté l’arrêté préfectoral en saisissant la justice.
La justice n’est pas convaincue par les arguments du préfet
Deux ans et deux mois plus tard, il obtient gain de cause. Le tribunal administratif n’a pas été convaincu par les «arguments» fournis par le préfet. «Il ne ressort pas des pièces du dossier que ces troubles éventuels présentaient un degré de gravité tel que le préfet n’ait pu, sans interdire la manifestation, maintenir l’ordre public en édictant les mesures qu’il lui appartenait de prendre», souligne la cour.
Le petit groupe animé par l’ex-capitaine de l’armée, devenu depuis un farouche opposant à l’institution monarchique, pourra ainsi organiser de nouvelles manifestations devant la résidence de Mohammed VI à Betz sans être inquiété par les forces de l’ordre françaises. Mustapha Adib a bien entendu accueilli cette nouvelle avec joie et la qualifie même de «plus beau cadeau».
Reste à voir comment les autorités marocaines vont réagir à cette décision judiciaire. Une chose est sure, cela ne risque pas d’améliorer les relations franco-marocaines déjà très tendues depuis l’éclatement de l’affaire Hammouchi.