Alors qu’une enquête récemment révélée par le journal Contexte, spécialisé dans les politiques publiques, indiquait que le TGV en France n’était pas rentable, voilà une nouvelle information qui vient de jeter un pavé dans la marre du fleuron ferroviaire français. En effet, les acteurs de la filière ont présenté un constat alarmiste lors de leur comité stratégique tenu récemment, indique lemonde.fr. Et les prévisions ont de quoi inquiéter : 10 000 emplois (sur un total de 21 000) sont menacés d’ici 2018 dans l'industrie ferroviaire en France.
Malgré les commandes passées par la SNCF, cela ne devrait pas sauver la filière ferroviaire et rentabilier le coûteux TGV français. Comme le révèle Le Monde, Alstom, le principal fabricant des TGV, dispose d’une charge de production jusqu’en 2017, grâce à la dernière commande d’une quarantaine de trains passée par la SNCF en 2013. Mais, au-delà, la charge devrait être nulle en 2019. Alstom devrait aussi voir son activité d’ingénierie s’arrêter l'année prochaine. Deux raisons expliquent cela : l’arrêt des commandes de l’Etat et le peu d’achat des TER par les régions.
L’ONCF ne sauvera pas Alstom
Ces constats alarmistes risquent de mettre à mal la filière ferroviaire. De quoi ramener la question de la rentabilité du projet de TGV au Maroc. Pour rappel, ce projet très critiqué en raison notamment du coût a même été repoussé pour 2017 alors qu'il devait voir le jour l'année prochaine. Et les commandes de l'ONCF, l’un des clients de Alstom pour le projet de TGV marocain, sont loin d'être suffisantes pour sauver Alstom.
Mais le Maroc, en plus de la ligne Tanger-Kenitra, prévoyait pour plus tard un prolongement jusqu'à Marrakech. Quid alors des livraisons des rames de TGV si la filière ferroviaire française péréclite d'ici là ? Le Maroc semble avoir été l'un des seuls pays à opter pour une technologie en bien mauvaise posture.