Le PJD et le PAM ne sont pas prêts d’enterrer la hache de guerre. Cette semaine, le groupe parlementaire de la Lampe a saisi le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, issu du RNI, en vue de prendre des sanctions contre la députée du Tracteur, Khadija Rouissi, conformément à l’article 237 du règlement interne de l’institution.
Les islamistes l’accusent, dans une lettre, d’avoir traité, «à deux prises» le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, d’ «hypocrite» lors de son passage, mardi 28 mai, à la Chambre basse.
Un incident qui s’ajoute à celui du ministre El Ouafa
L’initiative des élus PJDistes visant à défendre leur leader est justifiée mais elle a peu de chances d’aboutir à une condamnation de la députée PAMiste. L’écart de langage du ministre des Affaires générales du gouvernement, Mohamed El Ouafa, contre un parlementaire de l’Istiqlal, n’a pas fait l’objet jusqu’à aujourd’hui, de mesure de la part de la présidence de la Chambre des représentants.
Le bureau, constitué des présidents des groupes, s’est bien réuni mais sans pouvoir arrêter une décision finale. Le PJD s’est en effet, opposé à toute sorte de sanction contre le ministre. Cette affaire visant Khadija Rouissi devrait subir le même sort et sera très certainement, vite oubliée.
Banalisation de la violence verbale au sein du parlement
Ces deux cas traduisent une faiblesse de la présidence pour faire respecter le règlement et la bonne tenue des débats. Rachid Talbi Alami ne parvient pas à défendre les députés ou les ministres lorsqu’ils sont victimes d’attaques ou de propos injurieux. Mais cet aveu de faiblesse n’est pas récent.
En décembre 2012, le député du PJD Abdessamad Idrissi, avait subi une agression par des policiers en uniforme, à seulement quelques mètres du siège du parlement, à la suite de sa protestation contre l’arrestation d’un diplômé sans emploi. Un dossier qui a été lui aussi, vite jeté aux oubliettes. Ni la présidence du parlement ni celle du gouvernement n’ont été capables de condamner l’incident.